L'actualité politique française met en lumière une utilisation discutable d'une partie de l'argent des citoyens par un présidentiable, sous forme d'emplois familiaux qui seraient fictifs, avec des sommes très importantes à la clef reversées à femme et enfants.
Les infos sur ce sujet brûlant tournent en boucle. Les journalistes font leur travail. Les " pour " et les " contre " cet homme y vont de leurs intérêts personnels. Quoi qu'il en soit cette famille, qui s'est toujours décrite elle-même et montrée comme proprette, est sous les feux des projecteurs. Pour autant, ce qui me trouble, c'est l'absence de commentaires incisifs de la part des féministes car l'épouse en question est quand même plus que suspectée d'avoir eu plusieurs emplois fictifs qui ont donné lieu à des salaires ahurissants. Si ces faits peu glorieux sont avérés, il s'agit - selon moi - d'une insulte faite aux femmes qui ont travaillé et qui travaillent dur encore de nos jours, avec des horaires qui la plupart du temps ne prennent absolument pas en compte leur vie de famille, pour un salaire très bas de surcoît. Il est sûr que, pour la femme de l'ex-premier ministre, rester à la maison pour élever ses enfants en touchant une moyenne de 10000 € par mois, voire beaucoup plus, est assez confortable... C'est curieux mais, encore une fois, personne dans les médias n'a soulevé cet aspect qui est en quelque sorte une violence psychologique assénée aux mamans qui se lèvent aux aurores pour laisser leur enfant à la crèche le matin, qui ont des journées épuisantes dans l'entreprise où la rentabilité est le maître-mot, qui courent récupérer leur héritier à toute vitesse le soir, sans oublier la surveillance des devoirs, le ménage, les courses, les soucis familiaux, les fréquents tracas bancaires, etc, etc, etc. Personnellement, j'aurais apprécié que certaines de nos concitoyennes médiatiques profitent de cette histoire de dérive politique lamentable pour saluer le courage des travailleuses de l'Hexagone.
Cécile
Très bonne question
J'ai suivi un peu en diagonale cette histoire et la question de Partage actu, au-delà des polémiques, est excellente. Les féministes ne se sont pas, jusqu'ici, beaucoup exprimées. C'est bien dommage, comme dit dans le sujet de discussion, car ce serait l'occasion de rendre hommage à ce grand nombre de femmes qui galèrent au quotidien. Je ne vais pas me plaindre mais si j'avais attendu mon ex-mari pour subvenir à mes besoins, il n'aurait certainement pas pu me donner de quoi vivre de manière relativement confortable. Il a bien fallu que je continue à bosser tout en m'occupant de mes enfants. Famille proprette de ce présidentiable, je veux bien mais il y a quand même des limites à la décence, surtout lorsqu'on se veut présidentiable. C'est sûr que rien n'est à ce jour avéré et ses adversaires politiques font ce qu'il faut pour l'éliminer. Mais pas de fumée sans feu a priori. Où sont donc les féministes donc ? Vous avez raison.
Frederica
L'inégalité le combat des féministes
Vous avez raison, il n’y a pas tant de réaction que ça de la part de celles qui sont attaquées directement ; par ces femmes qui doivent aller travailler pour subvenir aux besoins quotidiens de leur famille mais aussi par ces hommes qui aimeraient subvenir aux besoins de leur famille malgré parfois plusieurs boulots. (Ce n’est pas toujours facile de devoir réveiller un petit pour le mettre à la crèche ou chez sa nounou).
En ont-ils véritablement le temps, lorsque l’on doit courir toute la journée pour faire tout ce qu’ils doivent faire ?
Ce qui est troublant c’est que personne reconnait qu’il y a quelque chose qui ne va pas, chacun y va de son point de vu mais ne se place pas du côté de ceux qui n’arrivent pas à payer tout en travaillant.
A l’inverse de Cécile, j’ai pu rester à la maison pour m’occuper de mes enfants, un choix personnel certes mais que je ne referais pas. La vie à fait que j’ai repris ma liberté.
La liberté de chacun est d’exister par soi-même, de pouvoir subvenir au mieux à ses besoins.
Le plus grand plaisir fut pour moi de me payer ma nourriture, mon loyer. Je n’ai pas les moyens d’acheter tout ce que je veux, mais cette frustration difficile, m’a amené une simplicité dans la vie. La plus grande joie est de me dire que ce que j’ai au jour d’aujourd’hui vient de moi.
Je ne sais pas comment on peut dormir correctement si l’on est pas honnête quant à soi et aux autres.
Je crois que je ne voudrasi pour rien au monde avoir quelque chose que je ne mérite pas, c’est ce qui me fait avancer tous les jours et je pense que les féministes l’on compris, si elles répondaient à cette histoire cela remettrait en cause leurs propres convictions.
Cette histoire est l'exemple même de l'inégalité, je crois que tout le monde est d'accord sur ce constat.
Charles
Des sphères particulières
Avec cette histoire, on est effectivement bien loin des préoccupations journalières de tout un chacun. Ce sont des sphères particulières. Je pense à cet autre homme politique qui évaluait un pain au chocolat à 10 centimes. Je ne sais pas ce que les féministes feront mais moi tout cela me conforte pour ne pas mettre les pieds aux urnes...
Kévin
Peut-être une femme derrière tout cela
Je me suis intéressé à cette campagne perturbée par des fuites enpreintes de rivalités politiques. Certains pensent qu'il s'agirait peut-être justement d'une femme à l'origine de cette attaque. Un phrase du livre " Un président ne devrait pas dire ça " (Tiens !) à propos d'une femme politique prend une autre connotation aujourd'hui.
Psycot
Une histoire politique honteuse
Ma vie m'a conduite à toujours beaucoup travailler. J'aurais aimé consacrer un peu plus de temps à mes enfants quand ils étaient petits. Avec le recul, j'ai réalisé que je leur demandais énormément et lorsque je me retourne sur mon passé, je ressens encore de la culpabilité et de la tristesse. Étant croyante, j'ai heureusement la conviction que si Dieu a voulu que mon incarnation et celle de mes enfants soient ainsi, c'est qu'il le fallait mais au plan humain, le fait d'avoir vu mes enfants plus grands qu'ils ne l'étaient durant leur petite enfance reste très douloureux pour moi. Toutefois j'avais nécessité de travailler. C'est pour cette raison que je voudrais remercier Partage actu pour cette discussion qu'il a lancée car, pour ma part, je suis écœurée que l'épouse d'un politique nanti et leurs enfants aient pu toucher des sommes exorbitantes pour des tâches professionnelles qui n'auraient jamais été accomplies.
cricri
La goutte de trop
Trois filles et un mari prof ont fait que son salaire ne suffisant pas, j'ai dû travailler lorsqu'elles étaient toute petites. J'avais la plupart du temps la gorge serrée mais comme nous voulions faire construire, je n'avais pas d'autre choix. Tout comme Psycot, je garde un très mauvais souvenir de cette époque car il m'est arrivé de bousculer mes enfants pour les préparer de par le chronomètre qui tournait. Tout était minuté. Je mettais même la table du petit déjeuner la veille et je préparais également les vêtements des petites le soir... Souvent, elles étaient énervées ou contrariées. C'est une amie psychologue, à laquelle j'ai raconté un jour que j'en avais gros sur le cœur en repensant à cette spirale infernale, qui m'a expliqué que les filles reproduisaient mon énervement et ma contrariété. S'il est sûr qu'elles n'ont manqué de rien et qu'avec mon mari nous avons toujours répondu présents en cas de besoin, cette réelle consolation n'est cependant pas suffisante. Toutefois et même si la famille politique concernée vit dans un château, je ne l'envie pas. En revanche, j'ai pris la décision ferme et définitive de ne plus jamais aller voter. Cette histoire est la goutte de trop.
Gabrielle
Sordide
J'aurais voulu un enfant rapidement mais mon compagnon me freine, disant - avec raison - que la priorité est de leur assurer un foyer avec des revenus suffisant. Nous travaillons tous les deux et sommes encore assez jeunes pour préparer l'avenir. Aussi, je trouve sordide qu'une femme soit entretenue de la sorte (si c'est vrai) par son mari. Comme quoi, les soit-disant bonnes familles ! Finalement, elle n'en ressortira certainement pas grandie et je n'aimerais surtout pas être à sa place.
Oliver
Pas envie d'aller voter
J'ai 22 ans et n'ai pas encore eu envie de voter. Cette histoire ne me donne pas envie de commencer. Je me suis payé moi-même ma formation coaching en faisant des petits boulots l'année dernière. Ma compagne est en formation diététique et nous envisageons une vie en commun. Pour les enfants, ce n'est pas la priorité, n'ayant tous deux aucune situation rassurante dans l'immédiat. Mais je préfère ma place à celle de tous ces politiciens donneurs de leçons.
Régis
Triste image de la femme
C'est sûr que l'image de la femme n'en sort pas glorifiée. Je suis d'accord que les véritables féministes auraient beaucoup à dire.
Néfer
La roue tourne
J'ai élevé mon fils seule (papa irresponsable). En tant qu'avocate, j'ai toujours eu beaucoup de travail (tant mieux) mais avec en parallèle le chagrin de n'avoir pratiquement jamais pu aller chercher mon enfant à l'école... Madame Fillon n'aurait fait quasiment que ça si j'ai bien compris (maman à temps plein, popote, confitures...). Mais la roue tourne dans le mauvais sens actuellement pour cette famille qui se voulait idéale car combien même les décisions de justice leur seraient favorables, la stigmatisation - à mon sens justifiée - n'est pas prête de se diluer. Dans toute destinée il y a des hauts et des bas. Chez certains il y a beaucoup plus de bas que de hauts mais à un moment la tendance s'inverse. Si c'est vers un déblocage de la situation douloureuse c'est évidemment positif mais l'inverse est là aussi pour que les nantis égoïstes s'interrogent sur leurs insuffisances altruistes et leurs méfaits.
Younes
Des différences qui s'affichent
Dernièrement sur Internet a circulé la différence de statut entre le salaire d'une aide-soignante et ce qu'a touché mensuellement cette femme de politique. Cette réalité affichée se passe de commentaires.
Viviane
Sombre histoire
C'est sûr que cette sombre histoire montre une fois de plus que "le peuple" reste les "petits humains" qui ne sont là que pour permettre à une "élite" de briller et surtout vivre très très confortablement en méprisant totalement ceux qui travaillent au quotidien pour vivre décemment. Un avenir de plus en plus inquiétant quoi qu'il en soit tant il apparaît de plus en plus évident que notre démocratie est un leurre royal...
Corinne
A nos frais !
J'ai la chance de pouvoir m'occuper de mes deux jeunes garçons à temps plein jusqu'à la rentrée scolaire prochaine. C'est un choix dont nous avons discuté avec le père de mes enfants, mais qui nous a demandé quelques petits sacrifices matériels tout de même... Et je sais que bien des mamans auraient préférées rester auprès de leurs jeunes enfants aussi (j'ai deux amies mère de jeunes enfants, divorcées et je sens bien qu'elles ne sont pas tous les jours à la fête !). Quel mépris pour l'ensemble de la population que cette histoire de salaires (?) plus que conséquent, à nos frais qui plus est ! Une véritable indignité !