Parler tout doucement à son enfant pour l'éduquer

Portrait de Nathalie-196

J'ai lu un article dans un magazine. J'ai cru que j'allai tomber de ma chaise.

Il'parait que pour bien éduquer un enfant il faur lui parler tout doucement, y compris quand on veut lui expliquer' qu'il s'est mal comporter. Mais il ne faut pas employer le mot "mal"!!! Dans cet article tout était' comme ça. J'ai noté aussi que si on parle fort à un enfant on abime son cerveau!

Mais est ce que ces gens là ont eu des enfants???

Et d'où ils tiennent ces âneries?

Portrait de nanou-69

Quand mon gamin dépasse les limites, croyez-moi qu'il m'entend. Je dois avoir tout faux par rapport à cet article. Pourtant, quand je lui raconte comment je pique certaines crises quand il fait des bêtises, ma psy ne semble pas être outrée.

Portrait de Juliette

Il me semble que si vous parlez toujours sur le même ton à un enfant, que ce soit pour le caliner ou le gronder, il ne fera plus la différence. On n'est pas obligé d'hurler mais mettre une différence est importante. En ce qui me concerne, je n'ai jamais était capable de gronder avec un ton zen !
Quant au cerveau de nos enfants, je pense que les émissions débiles qui passent à la télé leurs font plus de mal. Mais ce n'est que mon avis !

Portrait de Solange

J'aime bien ce que vous dites Juliette. Je crois que l'intonation de la voix, (plus les gros yeux pourquoi pas ?), montre bien qu'un calin, c'est pas pareil qu'une remise en place.

Portrait de Gilbert

Mes formateurs en pédagogie (fin des années 70) nous disaient effectivement  (en théorie)  qu'il fallait éviter de lever la voix face à des enfants. Très bien dans les écoles d'application où le public était relativement cool. Puis j'ai été muté dans des quartiers chauds et là la théorie de la voix douce ne m'a pas suffi. J'ai l'impression qu'avec cet article, on revient aux années de l'enfant roi qu'il ne fallait surtout pas traumatiser. Moi, je veux bien, mais je ne sais pas faire. Comme le disent Juliette et Solange, une voix monocorde et silencieuse ne permet pas la différence. Du coup, il me semble que l'enfant aura du mal à faire la différence entre le bien et le mal... Mais peut-être ne suis-je pas doué ? Tant pis. De toute manière, c'est un peu tard pour moi  maintenant. Je précise qu'avec mes propres enfants c'était pareil.

Portrait de Alicia

Pas toujours très zen côté éducation, mais je ne vois pas comment faire autrement ! Levé la voix quand c'est nécessaire, c'est aussi rappeler à son enfant, qu'il peut être justifié d'être mécontent quand même ! Quand aux débilités véhiculées via tous leurs écrans, console, portable et télé... sans commentaires... Tellement ça m'énerve !

Portrait de Pauline

Ne jamais lever la voix ! N'importe quoi ! Et je peux vous dire, que mon arrière-petit-fils... Ses parents ne lui font pas de cadeaux... Ils prennent souvent en "exemple à ne pas suivre", des parents de leurs âges, autour d'eux, qui ne disent rien aux enfants, ou alors toujours très doucement... Résultat, les gosses sautent partout, n'écoutent rien et sont d'une impolitesse rare ! Quant à juste dire merci... N'en parlons même pas.

Portrait de Amélie

Ce sont plutôt ceux qui écrivent ce genre d'ineptie, qui ont un problème au cerveau ! Quelque chose comme le bon sens, ça ne doit pas être connecté chez eux !

Portrait de Rosie

De temps en temps, c'est incontournable de lever la voix. Mais ce qui m'a moi, toujours "impressionnée" dans le bon sens, c'est le fait que mon mari n'a pas besoin de lever la voix face aux garçons... S'il dit non, personne ne discute...

Portrait de M.Christine

C'est ce qu'on appelle l'autorité naturelle, Rosie !

On ne devrait pas être obligé de crier ou d'élever trop la voix pour exercer une autorité ou donner une interdiction, mais nous sommes des humains avec nos peurs, nos émotions et nos codes moraux ... Il faut souvent jongler avec tout ça .

Lorsque j'étais enseignante, c'était un défi et un travail sur moi difficile . En plus, je savais que les enfants ne travaillaient pas mieux si je me mettais en colère, au contraire . Mais les comportements des enfants déclenchent beaucoup de réflexes inconscients, d' automatismes d'éducation que l'on reproduit, et font remonter des mémoires plus ou moins douloureuses . De toute façon, on ne peut jamais prétendre être parfait .

A part ça, il y a une chose qui m'étonne toujours : d'une manière générale,  les grand-parents sont toujours moins sévères avec leurs petits-enfants qu'avec leurs enfants au même âge, même quand ils se font obéir ...

Portrait de Orlan

Cette discussion ne traite pas de l'aspect professionnel mais de l'éducation d'un enfant à la maison.

En ce qui me concerne, j'ai été élevé à la dure : parents paysans, pas instruits, coups de pied au cul fréquents, hurlements du père et, tout comme Sofia, études supérieures et diplôme d'expert comptable, mon affaire personnelle qui tourne bien ! Alors, stop aux âneries.

Je tiens à préciser que mon fils est ado et fainéant. Quand il fait tout pour me faire sortir de mes gonds, je crie ! Petit, ce n'était pas le cas parce qu'il était très sage mais, maintenant, pas question que je ne réagisse pas. Je m'en voudrais trop d'avoir été laxiste si un jour il tournait mal. Au moins, je me dirai que j'ai fait mon boulot de père.

Quant à l'enseignement, vous n'êtes certainement pas sans ignorer que de nos jours, les profs se font insulter par une majorité d'élèves, y compris dans les petites classes ! Alors, pour moi, bannir l'autorité c'est ça qui détruit le cerveau de ces " chères " têtes blondes.

Portrait de M.Christine

Oui mais il ne faut pas confondre colère avec autorité . Quelle est la différence ?

Est-ce qu'on ne peut se faire obéir qu'en utilisant la violence ?

De plus, il me semble qu'un "cerveau abîmé" ne concerne pas que l'intellect mais aussi l'équilibre émotionnel . L'expression est un peu forte, je suis d'accord, mais il serait intéressant de connaître des études sérieuses et plus détaillées à ce sujet .

Portrait de Lakshmi

Je n'ai pas d'enfant et ne devrait pas avoir voix au chapitre mais tant pis. Il me semble que les grand-parents, ayant moins de responsabilité, peuvent se permettre d'être plus cool.

Portrait de Sofia M

Je suis issue d'une fratrie très nombreuse, élevée un temps en HLM et je peux vous dire qu'il fallait bien que nos parents " élèvent " la voix à certains moments pour que ce ne soit pas l'anarchie. Ni mes frères ni moi n'avons le cerveau détruit ! En ce qui me concerne, j'ai fait des études supérieures très longues, j'ai un super job très lucratif et je ne regrette pas la sévérité de mes parents. J'ai pris des fessées. Mon père m'a même un jour donné une claque plus que justifiée dont je me souviens encore, claque donnée parce que j'avais répondu à ma mère. Je n'ai jamais oublié cette leçon. D'ailleurs, je viens tous les jours sur ces forums car j'apprécie l'extrême politesse des foromers qui viennent y discuter.

Portrait de Younes

Alors oui, ça parlait fort aussi dans notre HLM. Et quand j'étais en bas à jouer trop tard et que ma mère ne me voyait pas, tout l'immeuble était au courant et je vous dis pas ce que je prenais en montant. Certes, j'ai eu des moments difficiles avec eux mais je n'ai jamais traîné avec des dealers et n'ai jamais eu envie de toucher au sheet pour faire comme les autres. J'avais bien trop la trouille. Avec le recul, une très saine trouille. Aujourd'hui, j'ai un boulot correct et je suis heureux de la chance que d'autres copains de l'époque n'ont pas eu.

Portrait de M.Christine

Les enfants ressentent parfaitement l'intention derrière un geste, une colère, une parole . Ils savent faire la différence entre une fessée donnée avec exaspération ou une fessée donnée avec un plaisir sadique (ça existe) . Le geste est le même mais la conséquence psychologique très différente . J'ai reçu des gifles et des fessées, à la maison et à l'école, et je dois dire qu'elles ne m'ont pas toutes marquée de la même façon .

Portrait de cricri

Je n'ai pas les moyens intellectuels d'analyser l'œuvre de Françoise Dolto mais, quand je vois la grossièreté majoritaire des jeunes, je ne peux m'empêcher de penser que ses livres auront débouché sur de la permissivité. Alors, constater que des journalistes continuent dans ce mauvais sens m'inquiète et m'attriste. 

Portrait de M.Christine

Je connais très mal l'oeuvre de Françoise Dolto . Si elle est à l'origine de la permissivité ambiante, alors il est temps de tout revoir avant qu'il ne soit trop tard . Et je suis d'accord avec vous, cricri, les journalistes et les cinéastes perpétuent cet état de fait . On glorifie l'enfant, béat d'admiration, comme s'il avait la science infuse et le droit de tout dire . Cette situation s'est produite en deux générations ! J'ai souvenir des "parents Jacques Martin", caméra au point devant leur prodige ...

Je connais beaucoup de parents qui demandent systématiquement à leur enfant dès 2-3 ans ce qu'il veut manger, comment il veut s'habiller, ce qu'il faut acheter dans le magasin, où il préfère aller en vacances ... C'est demander à un enfant de faire une opération mentale dont il n'est pas capable, et c'est lui donner une responsabilité qu'il n'est pas apte à assumer à son âge . Pas étonnant qu'il devienne enfant-roi . Le problème, c'est qu'il croira par la suite être capable de décider de tout sans discernement .

Le petit enfant découvre le monde . Il découvrira tout ce que les parents lui offriront ou lui imposeront, avec la curiosité qui le caractérise, et il acceptera sans problème . S'il rechigne, on persiste calmement et fermement car le parent sait ce qui est bon pour lui . Pas besoin de demander à l'enfant ce qu'il en pense, il ne pense pas . Plus tard, ça peut se compliquer avec les fréquentations, mais un enfant bien élevé trouvera, en principe, le genre d'amis qui lui correspondent .

Enfin... tout cela n'est que mon opinion .

Portrait de Gilbert

Pour avoir connu cette époque de l'enfant roi, car il s'agit bien de cela et avec tout le respect que j'ai pour cette grande psychanalyste, je pense que les ouvrages de Françoise Dolto ont une part de responsabilité. A une époque, j'ai été séduit par la pédagogie Freinet, une pédagogie de soit-disant liberté. Je me suis vite rendu compte que ce n'était pas réaliste et que l'on préparait ces enfants à souffrir dans un monde qui est - quoi qu'on en dise - une jungle. Un coocooning qui ne leur rendait pas service et exacerbait une forme de toute puissance. Il n'est pas question évidemment de faire n'importe quoi. M. Christine évoque des adultes immatures mais on peut donner une fessée protectrice. Mon fils de 4 ans - je l'ai déjà évoqué - en a pris une car il traversait la route sans regarder. Je pense que, grâce au coup sur cette limite protectrice (la peau), il a compris plus que toute parole douce que j'aurais pu dire à cet instant précis que c'était très dangereux de faire comme il voulait. Une giffle n'est pas non plus automatiquement un acte sadique. Dans le livre " Ma vie ", le psychologue analytique évoque cette patiente qui gifflait tous ses thérapeutes. Elle a essayé avec lui, sauf qu'il a dit " ladies first " (les femmes d'abord) fin prêt à lui rendre la pareille. Il écrit que la cure a pu alors démarrer dans le bon sens.

Portrait de Gilbert

J'ai l'impression qu'il y a eu quelques synchronicités, M. Christine. Je suis entièrement d'accord avec ce que vous développez.

Portrait de M.Christine

En effet, Gilbert, synchronicité dans les posts et dans les idées !

Portrait de Gilbert

Bonsoir M. Christine,

Nous semblons avoir en effet une approche équivalente mais j'ai bien aimé cette discussion où chacun apporte sa différence sans pour cela agresser l'autre. Preuve de la grande qualité de ce forum. Bonne soirée à vous et à toutes et tous.

Portrait de Cécile

J'ai suivi cette discussion avec un grand intérêt. Ayant élevé deux enfants, je n'ai pas toujours été tendre sans être, je crois,  une mauvaise mère. Une main de fer dans un gant de velours parfois et des hurlements quand les bornes étaient dépassées. Ils sont adultes maintenant et très bien insérés socialement. Je crois qu'il faut arrêter de cautionner des articles qui finissent par culpabiliser les parents, comme s'il n'étaient pas assez grand pour s'occuper de leurs petits !

Portrait de Régis

Je me souviens des colères de mon père quand je faisais des âneries - et j'en ai fait - je ne suis pas devenu sourd pour autant. Un jour j'ai cassé sa voiture et il m'a  " chanté Manon " comme on dit dans le midi. Depuis je suis très vigilant avec les objets qui ne sont pas à moi...

Portrait de Serge

Hier, jour de manifestations tous azimuts comme chacun le sait, il a fallu que je prenne contraint et forcé le chemin des écoliers (!) pour parvenir jusqu'à mon lieu de travail : routes et rues barrées par des voitures de police et autres motards, et tout ce que ça enclenche et que le citoyen français paie. Enfin, bon, passons, jusqu'au moment où je suis parvenu à me garer devant un lycée bouclé par de nombreuses poubelles de ville !!! Sur le portail, des banderoles ridicules, dont une qui m'a laissé perplexe. Je vous la soumets de par son absence de négation et son contenu grotesque quand on sait que ces gamins ne savent pas ce qu'est un boulot :

- " On va pas passer notre vie à la gagner " !!!!!!!!!

Il y a vraiment des coups de pied au cul qui se perdent.

Portrait de Orlan

Ces gamins sont hors réalité et je suis assez d'accord avec Nathalie : la France se prépare des jours difficiles et peut-être que là, cette génération regrettera de ne pas pouvoir aller travailler si guerre civile il y a, ce qui n'est pas à banaliser ni à exclure quand on suit un peu l'actualité. 

Portrait de Ari

Rien de + à ajouter...

Si, quand même : mes grands-parents, courageux et besogneux, qui n'avaient pas été élevés dans de la guimauve, doivent se retourner dans leur tombe en " voyant " un spectacle aussi affligeant ! 

Portrait de Orlan

Qu'ils continuent à manger leur pain blanc et à cracher dans la soupe : ils sont en train de semer ce qu'ils récolteront un jour...

Portrait de Nathalie-196

Ça m'a fait du bien de vous lire.

Comme on dit: on marche sur la tête dans cette société ...

Et si ça continue ça s'agravera jusqu'à une guerre civile. Et la on n'aura plus que nos yeux pour pleurer.