Peut-on vraiment acceder à la sagesse?

Bonsoir Igor, belle interrogation en ce XXIème siècle à l'heure du paraître, du smartphone, de Facebook...  j'en passe et des "meilleurs"...

Pour moi, je dirais que la Sagesse c'est un tendre vers qui est accessible si l'on a déjà conscience que la sagesse première est de s'accepter avec nos imperfections et se respecter soi dans nos limites et parfois malgré nos débordements. Une sagesse pour se réconcilier, se pardonner dans notre vie quotidienne. Un préalable pour se rapprocher de la Sagesse qui est selon moi avant tout Amour, Amour de son prochain.  Toujours disponible avec l'énergie récupérée par notre humilité.

C'est ma contribution pour cette grande interrogation qui aura assûremment d'autres développements et commentaires de sages en devenir ou déjà sur la Voie. 

Effectivement, le sujet de la " Sagesse " mérite d'être creusé. Vous faites allusion au paraître de notre XXIème siècle Nathalie et vous avez raison, me semble-t-il. Toutefois ce " paraître " s'insinue aussi jusque dans une pseudo-sagesse qui consiste à fuir dans une tout aussi pseudo-spritualité. Je m'explique. Avant de faire un sérieux travail sur moi, travail dont les fruits ne sont jamais acquis, j'adhérai déjà à cette notion du Tout Amour. Sauf que je zappais le principe de réalité de ma propre existence. Je possédais cette fausse humilité de " paraître " le gentil en toute circonstance. Aujourd'hui, il me semble, en ce qui me concerne, que cette sagesse s'ancre de plus en plus dans le réel. " Tout le monde, il est pas beau et tout le monde il est pas gentil ! " (rires !). Cette sagesse/illusion qui consiste à aimer tout le monde cachait en fait chez moi le désir " d'être aimé par tout le monde ". Il m'a fallu prendre position dans certains cas, prendre des risques, pour ne pas cautionner ce qui ne me convenait pas. Cela peut aller jusqu'au combat contre mes propres démons qui se cachaient sous des attitudes de séduction, voire de soumission. On voit parfois sur le net des propositions telles " Je nous aime, etc... " apparemment très altruistes. Sauf que lorsque l'on creuse un peu, il y a un déni de l'atérité et de la différence. Je crois beaucoup au concept jungien de l'individuation de Jung qui consiste à prendre en compte autrui tout en prenant le risque de la solitude et de l'opposition juste. Socrate, un de nos maître de la Sagesse, n'a pas hésité à subir la colère de la société bien pensante, représentante d'une pensée unique, allant jusqu'au bout du bout pour rester fidèle à lui-même. Jusqu'à boire la cigüe... Pour répondre à Igor, je crois que la sagesse est en nous et elle peut jaillir, à condition d'avoir évacué tous les leurres peureux qui nous bouchent les yeux sous prétexte de ne pas faire de vagues... Et il y a du boulot, à remettre sur la planche chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde... Bon samedi à vous et merci pour cette réflexion que vous permettez, sans faux-semblant, comme à l'accoutumé ici !

Gilbert

La sagesse constitue pour moi un axe essentiel de l'existence qui est sûrement le seul qui demande à ce que l'on se pose plusieurs fois par jour pour y réfléchir. Malheureusement, quand on est jeune, il est vrai que l'immaturité liée à l'âge ne le permet pas vraiment. Ensuite, la vie professionnelle accélérée ne donne que rarement la disponibilité nécessaire. À l'automne de son existence, quand on se retourne on se rend compte compte que l'on a gaspillé une énergie phénoménale en passant
à côté d'interrogations indispensables. Alors (je parle de moi), on essaie de monter l'échelle quatre à quatre mais c'est sûrement plus épineux à ce moment là parce que les aléas non résolus puisque non travaillés se sont accumulés. Mais mieux vaut tard que jamais... La sagesse c'est aussi accepter aujourd'hui ce que l'on n'est pas arrivé à régler hier... Il y a eu beaucoup de posts passionnants sur la nécessaire acceptation comme seule libération possible de la souffrance. En ce qui me concerne, j'y travaille aussi sérieusement que ce que je le peux, gênée encore par bien des résistances qui m'empêchent la spontanéité qui me permettrait pourtant d'accéder au fait qu'une solide confiance en son propre chemin de vie et ses aléas me débarrasserait de souffrances inutiles... Ceci étant, je ne renonce pas à la possibilité d'y parvenir un jour...

Veuillez excuser mon petit "jeu de mot"... J'ai souvent baucoup de difficultés avec mes limites limitatives en tous genres... Et mon envie d'en faire plus qu'il ne m'appartient, me montre tous les jours, que c'est très difficile de ne pas à un moment ou un autre de la journée, se prendre pour ce que l'on est pas... Mais est-ce que c'est "s'arranger" avec soi, autrement dit être malhonnête, que de se dire en parallèle, " ce que je ne comprends pas aujourd'hui, y compris dans ce que je fais ou pas ", c'est aussi "anticiper" pour l'intégrer le moment venu ? Je crois que c'est un peu ce que dit Cricri, si j'ai bien compris... Alors cela implique que l'acceptation c'est aussi "se faire une raison" sur le fait que "n'être pas sage", c'est ce qui nous permet d'être perfectible ?

quelle définition donnons nous à  la sagesse cher ami , vivre en paix, vivre heureux,être en accord avec soi même, avec les autres ?

qu'est pour nous un "sage" ,  une entité accessible ou non ?

car nous le savons , les mots pour chacun ont une signification differente, et pour chacun  subjectifs naturellement , ils representent un sens  different pour chacun...

si "image"  il devait y avoir quelle serait elle? 

que peut être la sagesse selon vous ?

le debat est trés interessant

Je suis tout à fait d'accord avec vous Gilbert, il ne s'agit pas de voir que du bon partout, chez tout le monde. Vivre en étant béni oui-oui ne constitue en rien l'énergie de la Sagesse. Le bien est une constante de notre quotidien, aussi certain que le mauvais s'insinue dès qu'il trouve une faille chez nous. C'est une remise en questions que de tendre vers plus de sagesse et c'est à ne pas oublier quand on est en face de l'autre - avec la conscience de nos limites comme de ses différences.

Je débute et j'aspire à plus de spiritualité  c'est sans doute cette inexpérience qui m'a emportée dans le "trop" d'Amour...  Depuis quelques temps, il y a une phrase dans la prière Notre Père qui m'accompagne  : "pardonnez-nous nos offences comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offencés". Elle est  un  fil conducteur pour "sentir" l'immensité de la Sagesse.

Nathalie