Pour ne pas souffrir, ne pas s'accrocher à ses pensées négatives ?

Portrait de Mireille-cogolin

Je viens de lire un article qui dit que pour ne pas souffrir, il faut considérer les pensées négatives comme des pensées sans importance, ne pas s'y accrocher, les laisser filer. Ne pas faire leur jeu en quelque sorte !

Je comprends moyennement ce principe. Est-ce que vous pourriez me l'expliquer en profondeur ? Et puis comment ne pas s'accrocher à nos pensées négatives quand elles viennent nous narguer, notamment avec des situations objectives inquiétantes ?

Portrait de Gilbert

Bonjour Mireille,

Votre question est très pertinente et m'intéresse. Moi aussi j'ai des pensées négatives et ai parfois la mauvaise habitude de m'y attacher. Le problème c'est qu'elles déclenchent d'autres pensées négatives qui peuvent aller jusqu'au catastrophisme pour finalement se réaliser... Alors comment faire ?

Je vais simplement témoigner de comment je fonctionne quand j'y arrive (rires !). Tout d'abord, je ne les chasse pas et les laisse advenir. Ayant pratiqué et pratiquant toujours un peu le yoga, je me recentre sur mon corps, et surtout ma respiration. Comme les Bouddhistes, je me dis que les pensées - quelles qu'elles soient - sont comme des nuages qui passent. Elles n'ont rien de définitif. Alors je me redresse doucement, toujours en observant ma respiration, et je laisse passer... La respiration devient plus ample est plus tranquille... Je continue quelques minutes... En général, elles laissent la place à mon petit coin de ciel bleu. Alors je stoppe ma mini méditation et vaque à mes occupations... Voilà, c'est mon astuce à moi !

Je résume :

1) Observer

2) Centration sur la respiration

3) Une fois le petit coin de ciel bleu (pensée positive qui prend la place), faire quelque chose (agir !)

Bonne journée !

Portrait de Isabelle

Personnellement, une chose importante qui m'a permis peu à peu de "prendre du recul" avec mes pensées négatives, c'est qu'il y a à mon sens quelque chose de fondamental à intégrer pour soi, en pyschanalyse on dirait "conscientiser", c'est que le principe de la vie est fondée sur les couples d'opposés... J'y ai déjà fait allusion dans d'autres posts, et d'autres foromers aussi d'ailleurs... Hors, les pensées négatives qu'il n'est pas question de chercher à "nier" ont aussi en ce principe, une sorte d'équivalance, les pensées positives... Il est donc "logique" que lorsque les pensées négatives sont présentes de ne pas poser de dénie... Par contre effectivement, il est tout à fait invalidant pour soi, de s'y attacher, c'est-à-dire qu'elles prennent toute la place... Les laisser passer, pour ma compréhension, revient à dire que lorsqu'elles sont là, on en tient compte mais en parallèle il est nécessaire de "rechercher" ce qui renvoie aux aspects postifs, et il y en a toujours... obligatoirement... C'est d'ailleurs, de façon très schématique dit comme ça, de cette façon que l'on procède pour mettre en place ce que l'on nomme auto-analyse... Y compris que nous somme bien sur un mouvement d'intériorité au départ pour en arriver à une extériorité...

Portrait de yamina.174

Il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre que tout le monde souffre de pensées négatives. Ça a constitué un grand pas pour moi car longtemps et à cause de mes complexes en tout genre, je pensais que l'herbe était plus verte dans le pré du voisin...

Ce premier pas franchi et après non seulement un gros travail d'introspection (ce que vous semblez faire) mais aussi énormément de lectures sur le sujet, j'ai compris - comme le dit Gilbert - qu'il ne fallait surtout pas que je chasse mes pensées négatives. Malheureusement, c'est un très mauvais réflexe que nous avons. C'est d'autant plus une attitude erronée que si ces phénomènes angoissants sont là, c'est qu'ils ont des choses à nous dire, à nous apprendre sur nous, au même titre qu'un psy ou qu'un médecin ou qu'un prêtre le ferait... J'en ai fait mes serviteurs, mes maîtres, mes alliés, à l'instar de mes rêves, de mes lapsus ou de mes somatisations...

Quand nous avons compris le message de nos pensées négatives (ça peut donc être très long ! Je parle essentiellement de mes propres résistances...), elles disparaissent ! L'erreur consiste à croire qu'on en est débarrassé pour toujours ! Ce ne peut être en aucune façon le cas puisque nos pensées tournent les pages de l'énorme livre de notre vie jusqu'à notre dernier souffle.

La fonction compensatoire à nos désarrois psychologiques est l'apprentissage. Il n'y a pas à se poser la question du Pourquoi ou du Pourquoi moi : nous n'aurons jamais la réponse sur Terre. Plutôt que de passer mon temps à victimiser, je me répète que j'ai besoin de ces leçons qui filtrent par le prisme de l'inquiétude, de la peur... Elles remplissent le tableau " noir " de mon quotidien et j'en fais un miroir intéressant, même si ce n'est ni facile ni spontané... Ce n'est pas du masochisme car, comme je le disais au début de mon post, tout individu a " droit " à des pensées négatives et le " devoir " de travailler sur elles. Ainsi, il est logique que les problèmes qui nous ont tant fait souffrir à une époque aient disparu après compréhension, étant devenus dès lors inutiles à notre évolution, laissant place à d'autres problèmes qui nous terrorisent au présent et qui disparaîtront à leur tour quand nous aurons compris leur sens...

Bon courage Mireille-cogolin et surtout bon travail...

Portrait de Gilbert

Merci, Isabelle et Yamina d'avoir compléter mon com. Vos techniques d'auto-analyse sont un " plus " à  mon astuce. D'ailleurs, il n'est pas rare que des pensées positives adviennent simplement naturellement (enfin presque) en corollaire inversée de ma pensée négative du moment. Alors, spontanément, je prends l'habitude de dire " merci ". Cette attitude de gratitude est à mon sens à cultiver... Alors, merci Mireille, Isabelle et Yamina  !!!

Portrait de Mireille-cogolin

C'est moi qui devrais n'avoir de cesse de vous remercier tant vos réponses me sont d'une aide efficace et même si je n'ai pas  toujours la présence d'esprit d'y revenir et de les appliquer...

J'ai besoin de cette répétition qui passe par vous autres, par des personnes de grande confiance, car je manque encore beaucoup trop de confiance en moi, même si j'ai fait des progrès de ce côté-là...