Que nous enseigne aujourd'hui la destinée de Nabilla ?

Portrait de Lucile Biraud

Difficile de rester indifférent aux informations récentes concernant Nabilla Benattia... La jeune star de la téléréalité serait toujours en garde à vue, soupçonnée d'avoir porté plusieurs coups de couteau à son compagnon Thomas Vergara...

Bien qu'il soit difficile de connaître véritablement les origines de Nabilla, la presse avait déjà dévoilé il y a plusieurs mois ses ennuis avec la police alors qu'elle était encore mineure au moment des faits qui lui étaient reprochés. Une incarnation en dents de scie (sans mauvais jeu de mot) dans la mesure où le célèbre animateur audiovisuel Cyril Hanouna avait choisi qu'elle soit chroniqueuse dans son émission " Touche pas à mon poste ". On pouvait imaginer et souhaiter que son entrée dans les médias, doublée de la confiance qui lui était accordée, la protégerait désormais de ses démons. Il semblerait malheureusement que ce ne soit pas encore le cas...

Comme on peut le constater, l'être humain est décidément bien fragile et la sagesse voudrait que les jeteurs de pierres s'abstiennent de tout jugement moral car tout un chacun peut basculer dans le drame n'importe quand. En ce qui me concerne, je reste résolument persuadée que les obstacles douloureux et incompréhensibles d'un parcours existentiel sont en lien avec le processus de la réincarnation. En revanche, toutes les difficultés que nous rencontrons sur Terre constituent autant de leçons à disposition pour ne pas reproduire les actions répréhensibles que nous avons commises dans une vie antérieure ou, si nous " dérapons " à nouveau, pour conscientiser nos dérives et apprendre à leur mettre un stop définitif. Toutefois, nous pouvons avoir tendance à ignorer les signes et une funeste accumulation se met en route qui laisse déjà deviner que si nous ne sommes pas vigilants, nous dépasserons allègrement les limites, tôt ou tard... Il est du reste très facile pour un inconscient (à tous les sens du terme) de se comporter à la façon de Charybde et Scylla, les deux monstres marins de la mythologie grecque. Les évènements de notre quotidien peuvent de fait attester que quand ceux-ci vont de mal en pis, c'est donc tout simplement parce que nous avons été trop complaisants avec nous-mêmes...

Ainsi l'existence est-elle un douloureux apprentissage mais, sans masochisme aucun de ma part, je trouve que c'est aussi ce qui la rend intéressante et possiblement évolutive. Effectivement, si nous revenons au binôme de Charybde et Scylla, nous savons qu'ils représentent à la fois l'espoir et le désespoir, comme une métaphore oppositionnelle et complémentaire qui, à chaque instant, nous laisse entrevoir que, tant que nous respirerons, libre arbitre et libre choix seront tout de même à notre disposition... Pour le meilleur ?

Commentaires

Portrait de Gilbert

Chaque destinée semble en effet unique et doit avoir du sens. Votre texte parle de réincarnation. C'est un sujet qui me séduit assez aussi. Voici ce que je crois comprendre quant à ce processus, au détour des mes lectures et des conversations que j'ai pu avoir avec des personnes professant cette croyance. Il est bien évident qu'il ne s'agit pas d'une Vérité incontournable mais je trouve que cela fait réfléchir et ne me semble pas dénué d'une certaine logique. En tous cas, je préfère cette interprétation à celle du Paradis ou de l'Enfer... A moins, comme le chante Polnareff, que nous allions  -  chacun à notre rythme et en fonction de notre évolution - tous au Paradis...

Selon la tradition indienne, l'âme se réincarne en fonction de ses actes. Il est aussi dit qu'elle peut évoluer comme involuer. C'est selon le désir de chacun. Ainsi, peut-on, selon cette philosophie, se réincarner dans le corps d'un porc... ou même d'un arbre ! Nous serions régis par trois lois de la nature appelées guna  : l'ignorance, la passion et la vertu. Aucun jugement de valeur dans cette histoire mais la nature nous offrirait un corps en lien avec nos désirs. Simplement la forme humaine constituerait la seule occasion de s'interroger, puisque la conscience fait la différence avec les autres espèces vivantes soumises à une lente évolution allant du minéral à l'animal en passant par le végétal, le sens étant de s'élever de l'ignorance à la vertu en passant par la passion... La réincarnation d'un corps humain à un autre corps humain serait en soi une forme de compulsion de répétition. Nous repartirions pour un tour avec la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort tout en ayant des acquis dus à nos vies antérieures, comme un compte en banque en positif ou en négatif. Comme vous le dites, Lucille, nous avons la possibilité, dans cette vie, de nous interroger de manière à évoluer dans une existence plus facile que la précédente... En clair, nous fabriquerions nous-mêmes notre destinée grâce au libre choix quant à nos actes qui peuvent avoir soit des conséquences involutives, soit évolutives. Sachant qu'action se dit karma en sanskrit. Les Vedas, Ecritures Sacrées indiennes proposent la spiritualité, au-delà d'une récompense liée à une existence sans trop de heurts, pour s'affranchir des répétitions, du cycle sans fin des naissances et des morts... Ce qui serait en fait...  le Paradis !-).

Ps : comme il est question aussi d'inconscient dans votre texte, et parce que la psychanalyse évoque les compulsions de répétition,  je ne peux m'empêcher de vous livrer cette phrase troublante qu'écrit Sigmund Freud,  à Arnold Zweig dans une lettre datée du 5/3 1939, soit 6 mois avant sa disparition : Je n'attends plus que le Moïse, qui doit paraître en mars encore, et après je n'aurais plus à m'intéresser à aucun livre de moi jusqu'à ma prochaine renaissance... Clin d'oeil humoristique ou transmission intime ?