Il paraît que pour avancer dans sa vie, il est très important de se poser la question "Qui suis-je?".
J'ai essayé mais j'ai pris peur. Je me suis sentie comme éparpillée. J'ai eu honte de moi. Rien ne venait d'intéressant comme réponse.
Est ce que vous pourriez me dire pourquoi ça m'a fait ça et qu'est ce qu'il faut que je fasse pour savoir qui je suis?
Ludo_437
Une question passionnante... Boudée par les psys ?
Je trouve cette question du Qui suis-je ? essentielle et je pensais que les psys se bousculeraient pour venir y répondre dans la mesure où il s'agit de l'essence même de leur profession... Je suis un peu déçu... Mais peut-être vont-ils entendre mon SOS ???
Réponse Psy
Passez en mode " figuré "...
Ce questionnement identitaire est particulièrement complexe pour l'être humain parce que lorsqu'il démarre son existence, il subit très vite inconsciemment une très vive déception : pendant ses neuf mois de gestation, il se croyait seul, le maître du monde... Il va découvrir rapidement une identité féminine en la personne de sa mère à laquelle il va s'identifier, puis quelques mois plus tard il prendra conscience d'une identité masculine en la personne de son père, identité à laquelle il va s'identifier aussi. Ainsi, petite fille et petit garçon considèrent vers l'âge de deux ans et demi avoir
deux identités. Une autre grande découverte, celle du genre féminin ou masculin, devra logiquement permettre le refoulement dans l'inconscient de l'imago qui ne correspond pas à sa spécificité corporelle. Toutefois, qui dit refoulement dans l'inconscient, dit traces mnésiques qui, à
l'âge adulte - c'est un exemple - peuvent entraîner (entre autres ) la pratique du métier de
chauffeur de car pour une femme et de cuisinier pour un homme...
Pour répondre à votre question concernant le trouble que vous ressentez, il est donc lié à cette
ambivalence identitaire qui peut être un peu plus marquée chez vous car, comme je suis vos posts, j'ai vu à plusieurs reprises que vous précisiez que vous n'aviez pas eu d'enfant. Sans vouloir faire
d'analyse " sauvage " et compte tenu de ce sentiment de honte dont vous parlez, vous pouvez garder enfouie une culpabilité liée au fait que vous n'avez pas engendré. Vous parlez également
souvent de votre foi et la religion peut jouer sur cette culpabilité inconsciente puisque la sexualité, dans ce registre religieux, est encore un peu tabouisée et synonyme de maternité...
Autrement formulé, pour savoir qui vous êtes, rien de plus simple : une femme, certes possédant un utérus, mais dont la destinée a fait qu'un veuvage prématuré ne lui a pas laissé le temps d'avoir
un enfant, ni de refaire sa vie sentimentalement au point de donner naissance à un bébé. Cependant, quand je lis vos questions, toujours très ciblées, très intéressantes, pleines d'amour et
de respect, je ne peux que constater à chaque fois que vous donnez naissance à des échanges de grande qualité, que vous alimentez et que vous nourrissez avec beaucoup de soin...
Vous voulez toujours savoir qui vous êtes ? Connectez-vous sur le mode " figuré " et vous réaliserez rapidement que vous donnez autant à l'humanité qu'une maman donne à son nourrisson.
Gilbert
" Connais-toi toi-même "
" Qui suis-je ? ", voilà bien une question qui n'a pas attendu les psys pour être évoquée. Socrate " dans l'Antiquité " a donné son point de vue. Bouddha n'a pas " boudé " le sujet (oui je sais, c'est pas malin !). D'après les quelques connaissances psys que j'ai, il me semble qu'il est intéressant de savoir d'où l'on vient, d'accepter d'où l'on vient, ses deux parents en l'occurence pour pouvoir s'en détacher de manière sereine. " Quitte ton père et ta mère " dit la Bible. Et Elle continue " Pour aller au pays que je te montrerai "...
Mireille-cogolin
Une complémentarité : il y a de la place pour tous les avis
Je ne pense pas que Réponse Psy ait voulu exclure la spiritualité... Elle a répondu selon la position psychologique parce que j'ai posé ma question dans Psycho & Coaching... D'où, je pense, la réaction de Ludo...
Il ne faut pas vous fâcher Gilbert parce que votre réponse est très intéressante aussi et me fait comprendre d'autres aspects de mon interrogation.
Gilbert
Qui suis-je pour me fâcher contre les psy :-)
Loin de moi, très loin de moi l'idée de me fâcher contre les psys, d'autant qu'à une époque de ma vie, heureusement qu'ils étaient là. Simplement, je pense que je me suis trop précipité après le com de Ludo. Et j'en fais amende honorable. Etant dans l'incapacité de faire une réponse aussi précise que réponse psy, j'ai essayé de montrer que cette question pouvait aussi être envisagée du point de vue des philosophies et de la spiritualité. Avec mon avatar, et étant très taquin, je n'ai pas pu m'empêcher le mot d'esprit sur Boudé/Bouddha. Mais vous me faites prendre conscience que le mot d'esprit peut être aussi très violent. Autant pour moi. J'essaierai donc de maîtriser ma fougue à l'avenir.
Ludo_437
C'est moi qui ai dû mettre le feu aux poudres !
Bon... Gilbert n'a pas l'air content effectivement... Mireille culpabilise alors que c'est moi qui, comme souvent, ai dû mettre le feu aux poudres ! Mais, sachez que je ne le regrette pas car , effectivement, ces deux posts sont passionnants et répondent à une partie de ma quête identitaire...
Tout ça pour dire que j'ai bien fait d'insister mais, comme le dit judicieusement Mireille, j'ai envoyé un SOS aux psys parce que la question posée se trouvait dans Psycho & Coaching... Maintenant que toute la lumière est faite, les spécialistes de Shakespeare sont attendus avec grande impatience... Vous savez le fameux " To be or not to be ? ", parce que pour lui aussi, côté quête identitaire, ça n'avait pas l'air fastoche !!! Et depuis le 17ème siècle, je ne suis pas sûr que le vulgum pecus soit plus à l'aise avec son Qui suis-je ?
Gilbert. R. Psy...
Tout arrive à qui sait attendre !
Pas question de se bousculer au portillon, Ludo. Tout arrive à qui sait attendre. Grosse journée aujourd'hui et panne de voiture sur le trajet de mon domicile à mon cabinet. Je ne veux pas rationaliser mais un psy n'en n'est pas moins soumis au mêmes aléas que le vulgum pecus. N'étant pas mécano, et le garage étant fermé, il a fallu que je joue les Mac Gyver avec une tenaille et un tournevis. Comme quoi, on n'est parfois jamais si bien servi que par soi-même. Tout cela pour préciser que ma patiente m'a attendu 40 minutes et que sa séance s'est très bien passée, mon retard ayant fait office d'induction pour son inconscient qui a accepté de ne plus être pris par le temps : une névrose d'abandon qui a bien lâché.
Je trouve l'interprétation de réponse psy plus qu'excellente et je n'aurais pas fait mieux. Indépendamment de l'aspect théorique, c'est bien évidemment l'interprétation superbement positive qui a été faite à Mireille, et à laquelle j'adhère à 200 %, qui m'a séduit. Mireille fait effectivement oeuvre de transmission sur ce forum et nourrit effectivement nos réflexions et y compris la mienne, puisque je dirige de plus en plus ma pratique, pour les patients croyants qui le désirent, sur une psychanalyse intégrant la dimension chrétienne. Quant à mon homonyme Bouddha/Gilbert, il semble s'être précipité, dit-il, pour ne pas frustrer Ludo. Pari réussi semble-t-il, si l'on en croit son dernier post.
Roland Ferrandi
Mon humble avis
Nous attendons souvent à trouver une réponse précise à la question" qui suis je" en fait?
et débattre de cette question est certes trés interessant mais nous rapporte a un débat extrêmement ancien, et qui se veut complexe...
Est il envisageable que nous soyons un de personnages, qui se revelent à nous l'un aprés l'autre à chaque instant, tantôt un tantôt l'autre, tantôt le méchant ou le gentil, comme dans une assemblée ou tout le monde voudrait prendre la parole et que a chaque succession , le personnage tenterait et essaierait de prendre le pouvoir.
si je dis un mot mechant qui blesse, et que je le regrette aprés, je passe du bourreau à celui qui regrette.
Qui suis je en fait de ces deux personnages , ou suis je l'un par rapport à l'autre? de plus ce qui complique tout cela, c'est que agissent en nous de nombreux personnages que l'on peu considerer comme des "émotions" donc . La grande question est suis je tout cela, car en fait dans ce cas, "je suis " une multitude.
dés lors l'impression l'eparpillement est inévitable .
Si donc nous nous identifions à toute ces émotions, alors nous ne pouvons plus savoir qui nous sommes au fond , et a juste titre car nous sommes nombreux.
Je peux avoir une pulsion, une émotion, qui vient de je ne sais ou et que je n'ai en rien décidé , mais , pourtant on sait ou elle va, immaginons quelqu'un qui s'identifie a la colere par exemple, il n'est pas plus avançé quand il a claqué le beignet du voisin pour une histoire de boite à lettres , ce qu'il regrette par la suite bien sûr , car il est au commissariat de police.
(Et pour la petite histoire immaginez la tête ce bon agent de police qui regarde bizarrement le quidam , lorsque il lui dit que ce n'est pas lui qui a mis la main dans la figure du voisin, mais un personnage qui est en lui...). et pourtant a t 'il vraiment tort?
Alors, et si nous n'étions rien de tout cela je veux dire de tous ces mécanismes , issus des vieilles peurs et defenses qui sont devenues néfastes ? et si nous nous posions la question "que ne suis je pas" .
Peut être que en fait de prendre conscience que je ne suis pas "ça" peut réveler que "je suis" au fond , avec ses qualités , ses defauts,ses peurs ses inconsistances , ses joies et ses peines ; c'est un travail qu'il nous appartient de pratiquer , me semble t'il si l'on tente d'aller à la recherche de soi même.
et en tous cas c'est assurément à la rencontre de soi , que l'on va. le principal n'est ce pas de vouloir ce changement
qu'en pensez vous?
Gilbert
Qui je ne suis pas ? La persona
Intéressant d'identifier qui je ne suis pas avant de découvrir qui je suis. Cette question a été abordée dans une discussion à propos de la " persona " de Carl Gustav Jung, la persona étant, me semble-t-il, tous les masques que l'on porte : la profession étant la plus représentative. Masque qui n'est d'ailleurs pas toujours négatif. Ainsi, être musicien ou psy (j'espère que je ne vais vexer personne !) est du domaine de la persona. Ce statut est une façon de se montrer au monde.
Intéressant aussi de savoir ce que l'on ne veut plus pour savoir ce que l'on veut. Cette attitude fait partie d'une théologie particulière. Savoir ce que Dieu n'est pas pour laisser jaillir ce qu'Il est. A mon sens, cela n'est pas évident si l'on croit que Dieu est le Tout. Mais pourquoi pas ? " To be or not to be " comme dit " j'expire " (rires !). C'est vrai que ça tourne un peu en rond la philo mais c'est rigolo... Oh !
Modérateur
La notion de " persona " dans une discussion sur Carl G. Jung
http://votre.signesetsens.com/comment/2764#comment-2764
Ugo
Découvrir la vrai nature de l'Esprit...
Pour rejoindre vos posts, et" philosopher" un peu, je pense que nous sommes avant tout " Esprit ", qui ensuite va prendre la forme d'un désir, d'une crainte, d'une satisfaction, d'une frustration... toutes les formes limités de toutes les émotions, pensées etc. Répondre à la question " qui suis-je " serai donc découvrir, au sens propre comme au figuré, la nature fondamentale de notre conscience d'être, la vrai nature de l'Esprit.
Un exemple que prenez Arnaud Desjardins me semble bien illustrer cela. Nous pouvons comparer tout ce qui nous agite intérieurement à une multitude de bruit qui couvre le silence. Malgrés le bruit , le silence est toujours là, seulement nous ne l'entendons plus. Le silence est ce qui apparait lorsque tous les bruits ont cessé...
Ce peut-être une solution pour retrouver qui l'on est... faire césser le bruit de tous ces masques, de ce que l'on n'est pas, comme le disent Roland et Gilbert.
yamina.174
Je crois en l'application à essayer de faire pour le mieux
Je vais peut-être dire quelque chose de très convenu mais ce que nous renvoie " l'autre " a souvent à voir avec soi... Y compris (et surtout ?) ce qu'on lui reproche... Même si parfois les défauts que nous lui trouvons sont ceux que nous croyons inconsciemment avoir.
Ainsi cette question du Qui suis-je reste-t-elle, pour moi, extrêmement énigmatique... Mais plutôt que de me maltraiter avec cette interrogation, tout aussi humaine et légitime soit-elle, je finis par me dire que tout Être se doit d'évoluer et c'est ce que j'essaie de faire humblement, à mon rythme psychologique et spirituel (de toute façon comment faire autrement ?) et le miroir de son identité à l'instant T se situe là, miroir qui bouge tout le temps...
Moi aussi je me sens clivée en " bon " et " mauvais " mais ici encore le réflexion n'est pas simple parce qu'il m'est arrivé à bien des reprises d'avoir eu la faiblesse (?) de croire que j'avais été altruiste et de me prendre une déception pas possible derrière mais, à l'inverse, il m'est arrivé de regretter une attitude épidermique et la suite m'a donné raison !!!
Tout ceci me fait dire que déjà chacun de nous fait ce qu'il peut et il faut faire très attention de ne pas mal se juger soi-même parce que la spirale infernale de la dénarcissisation se met en route et à force de s'autodéprécier et de ne pas s'aimer, on n'apprécie plus... les autres et on ne les " aime " plus...
cricri
Je maltraite mon âme : voilà qui je suis... Et je le déplore...
J'aime bien ce que dit Yamina : à force de s'autocritiquer on critique les autres, à force de se détester on déteste les autres, à force de s'en vouloir on en veut aux autres... La liste est infinie de ce déni de soi qui me conduit à rappeler une grande sagesse biblique : " Charité bien ordonnée commence par soi-même "...
En ce qui me concerne, il m'est tout aussi difficile de répondre à ce Qui suis-je. En revanche et à force d'essayer de spiritualiser ma vie et mes pensées, j'ai plus de gentillesse, de tolérance et d'amour pour moi. Je crois réellement qu'il s'agit d'une conséquence de ma quête spirituelle, tout aussi maladroite et insuffisante qu'elle puisse être. En réfléchissant à mon parcours existentiel, je me branche presque physiquement sur mon âme et j'ai souvent de la peine en procédant ainsi : je me dis que je l'ai tellement malmenée et que je la malmène encore tellement avec mes peurs qui peuvent résister alors que je ne devrais plus en être là car Dieu m'a fait tellement de cadeaux pour me rassurer et que je n'ai malheureusement compris que très longtemps après...
Qui suis-je ? Une âme qui s'évertue à me faire comprendre que l'angoisse est nulle et non avenue car l'angoisse ne concerne que le corps, ce véhicule certes qui nous est indispensable sur Terre mais que nous quitterons un jour ou l'autre... Une âme qui s'évertue à me faire comprendre que le corps devient émotionnel parce que ses perceptions sont toujours, je dis bien " toujours ", erronées... Une âme qui ne demande qu'à être en paix et que je projette dans des cauchemars sans fondement tout simplement parce que je les crée avec des pensées négatives anticipatoires... Une âme qui me rappelle sans cesse que je m'égare car tout ce que je redoute n'est que la construction de ma pensée encore immature...
Je voudrais tant parvenir à élever le débat avec mon âme, c'est-à-dire " m'approcher de Dieu pour qu'Il s'approche de moi "... Mais pour progresser il est impératif que je n'aient plus peur de mon ombre et que je cesse de la projeter de façon minable sur mon entourage que je fragile de facto...
nanou-69
L'angoisse ne concerne que le corps
Merci Cricri, je suis en train d'apprendre beaucoup plus de choses qu'à l'ecole où je bosse. " l'angoisse ne concerne que le corps " vous dites et je ne sais pas l'expliquer mais ça me parle beaucoup. nous serions donc une âme ? C'est super cette idée... Je vais y réfléchir et trouver à la bibliothèque municipale des ouvrages sur le sujet. depuis que j'ai découvert Dolto grâce à une discussion au sujet de mon fils qui (entre parenthèse est de moins en moins grossier!), je vais approfondir sa pensée; d'ailleurs à la bibliothèque il ya un livre sur la foi et la psychanalyse; et moi qui croyait que ça allait pas ensemble... Merci à tous ! je me sens de moins en moins bête depuis que je viens ici ! Merci encore
Roland Ferrandi
l'exigeance
En fait un autre volet est l'exigeance que l'on à , pour soi même , qui se transforme bien souvent en intransigeance ; et si on ne correspond pas au schema que l'on s'était traçé, en fonction de notre histoire et passé culturel on se dit que si nous ne correspondons pas pas aux criteres (souvent archaiques que nous nous sommes fixés) , alors nous sommes perdus , eparpillés et remplis d'angoisse.
De fait on soumet les autres au même régime... et ensuite les rapports sont plus faits de projection que d'existence reelle. je suis ce que je suis , comme l'autre est ce qu'il est .
Ne pourrait on pas simplement admettre que les choses sont telles qu'elles sont, et qu'elles sont soumises naturellement une impermanence comme l'est notre planete qui evolue et flotte dans l'univers , afin que nos objectifs soient vrais et non pas la recherche de fantômes , rempli de culpabilités du passé et de peurs , ou de projections dans un futur qui n'existe pas encore ? .
Constatons simplement cela au quotidien et verifions si cela est faux.la paix est reellement dans l'instant et cela toutes les philosophies et croyances du monde le disent, avec leur mots.le dirons nous avec les nôtres ?.
ne sagit il tout simplement d'orienter differement notre regard?
Viviane
Grandir, évoluer pour devenir un peu plus humble ?
Je crois comme Yamina, que tendre vers "faire pour le mieux" autant que possible, tous les jours, c'est déjà très important en soi... Et même si dit comme cela, ça peut paraître aisé... C'est loin d'être réellement le cas... Nous sommes tant et tant en conflits intérieurs, que "faire du mieux possible", vis-à-vis de soi, demande de bonnes doses d'humilité et d'acceptation déjà... Parce je fais partie de ces humains, qui pensent que nous n'avons pas vraiment d'autres choix possible, ne serait-ce que pour donner du sens à notre vie terrestre... Alors, autant "joindre l'utile à l'agréable" en quelque sorte ! Mais pour autant, ce "Qui suis-je" peut alors être envisagé sous un autre angle... Celui du non jugement... Et, de plus en plus d'accorder Sa Place légitime au Divin... Et par là même, prendre soin de mon âme...