À quoi ça sert un couple ?

Portrait de Lilou.G

Je n'avais pas envie d'être négative en cette période de Noël mais ma vie m'y pousse et j'ai besoin de m'épancher... Mon compagnon n'a pas sa fille pour ces Fêtes de fin d'année puisque la demoiselle est partie en Angleterre. Du coup, Monsieur fait la gueule, refusant les invitations et ne voulant surtout pas recevoir... J'évite de le calculer parce que je n'ai pas envie de provoquer de disputes, d'autant qu'il n'attend que ça pour magnifier davantage encore sa fille ! Ceci étant, je me demande bien à quoi ça sert un couple ??? Un copain m'a dit que j'attendais trop de mon compagnon !!! Ça m'a exaspérée... J'espère que cette discussion va provoquer vos réactions pour que le voile se lève et que je me sente mieux car je suis envahie par un sentiment très pénible de solitude... Merci de venir discuter...

Portrait de Isabelle

A première vue, je ne suis pas nécessairement la mieux placée pour vous répondre... Mariée 2 fois et divorcée 2 fois et aujourd'hui célibataire depuis un bout de temps... Quoi que, à bien y réfléchir... Un couple ça sert à quoi ? A évoluer dans le sens d'une marche en avant, en passant par bien des apprentissages de respect de soi et tout autant de l'autre... De temps en temps... à faire un ou des enfants... (mais il n'y a cependant aucune obligation à en faire !). Un couple ça devrait servir à devenir "meilleur" en tant qu'individu... dans le sens d'une complémentarité enrichissante (c'est un pléonasme !), (pas nécessairement celle du porte-feuille, mais soyons pragmatique, il n'y aucune honte tant que les deux protagonistes travaillent...) qui n'est cependant rien à voir avec une recherche de béquilles... Un couple à quoi ça sert ? Pour moi, les précédents m'ont appris une chose essentielle... c'est que je pouvais toujours compter sur moi-même... Et pour être honnête avec vous Lilou.G... C'était pas gagné d'avance pour moi ! Bon... J'ai essayé de prendre cette question avec un peu plus de légéreté qu'à mon habitude, dans l'espoir de vous faire sourire... Mais pour vous répondre plus sérieusement (même s'il y avait quand même du vrai dans ce que je viens de dire juste avant...)... votre copain n'a pas peut-être pas tout à fait tort... D'une certaine façon, il n'y a rien à attendre, si ce n'est de soi-même... C'est sans aucun doute la seule solution possible pour qu'il y est de la place pour deux...

Portrait de Floriane

A la question que vous posez Lilou G, j'aurais envie de répondre: un couple ça "sert" à rien. Dans le sens où un couple ça ne doit pas être pour quelque chose, pas dans un but, pas pour faire ceci ou cela.

Un couple, ça devrait servir l'Amour avec un grand A, l'amour au sens premier du terme: aimer l'autre, pour son bien, pour donner, pour le rendre ou lui permettre de rester libre, sans attendre, sans compter, sans reproches ni culpabilité. Accepter, celui qui est tel qu'il peut, avec son histoire et son passé. Ne pas s'entraver, ne pas s'empêcher. S'autoriser à être soi avec ses propres désirs, à faire ce qui nous convient, sans culpabilité encore, pour notre bien. Etre avec l'autre pour partager, pour avancer, pour s'accompagner, sur le même chemin.

J'ai compris, depuis ma récente séparation, que l'amour c'était beaucoup plus beau, plus grand que ce que je vivais. Et pour l'instant, je sais que j'en suis incapable, dans le couple en tout cas. Je crois que la plus belle preuve d'amour que j'ai pu donner à l'homme que j'ai quitté, c'est justement de le quitter (mais il ne peut le comprendre... pour le moment?). Pour rester libre, et lui permettre de rester lui. Parce que dans notre couple, nous nous perdions. Je me dis depuis quelques temps que je l'aime, sincèrement, au sens premier du terme, je lui veux du bien, je lui souhaite d'être en paix, et notre couple ne l'aurait pas permis.

Le couple, de ce que j'ai vécu et de ce que je vois autour de moi, n'est souvent que règlements de comptes, obligations, possession, étayage et j'en passe. Je ne veux pas de couple comme cela. Alors, j'adopte le "mieux vaut être seul(e) que mal accompagné(e)", et mal accompagner l'autre. J'espère renconter un jour l'homme avec qui je pourrai fonder le couple que j'envisage.

Portrait de cricri

Un couple, pour répondre à votre question Lilou, c'est une série de leçons quotidiennes. Étant croyante, je vais me permettre de prononcer le nom de Dieu mais s'il vous choque, vous pouvez le
remplacer par le terme de votre choix, comme Destin par exemple...

Compte tenu de mon âge, l'homme représentait pour moi une sorte de pater familias inaccessible. Et à 20 ans j'ai rencontré celui qui allait devenir mon mari. Sans " mode d'emploi ", j'ai accumulé
les maladresses et comme il a un grand seuil de tolérance, j'exagérais de plus en plus et je faisais preuve carrément d'autoritarisme. Il acceptait, non pas qu'il fut une lopette, loin de là même, mais
parce qu'il avait compris dès le départ que j'étais une grande névrosée, doublée d'une hystérique. En revanche, je savais - puisqu'il me l'avait dit à plusieurs reprises - qu'il appréciait certaines de
mes qualités que n'avait pas sa... mère ! En fait, je peux dire maintenant que je malmenais mon
mari et je passais à côté de lui... Le Seigneur a laissé faire mais un jour, Il m'a envoyé une première grande leçon : nous avons failli perdre une de nos filles. Cependant, quand elle est allée
mieux, mon vilain caractère a repris le dessus... La vie a avancé de la sorte. Nos filles sont devenues adolescentes et l'une d'elles s'est mise à nous malmener, davantage moi d'ailleurs que
mon mari... Je ne comprenais pas : elle qui avait été une enfant désirée, choyée, elle qui avait reçu tant d'amour, pourquoi nous rejetait-elle ? La peur, l'angoisse, la panique se sont emparées de moi
et j'ai prié, prié, rien n'y faisait... Le Seigneur m'a laissée avec ma peine et mon mari ne voulait pas entendre parler de mon inquiétude : je l'ai dit, c'est un homme carré qui est dans l'acceptation de
son chemin de vie... J'ai alors " interrogé " l'Esprit saint et là tout s'est éclairé : notre fille me malmenait comme je malmenais son père car, encore une fois, son père n'avait pas le même
ressenti que moi par rapport à notre fille et il lui faisait confiance...

Je vous raconte cette anecdote personnelle Lilou parce que selon moi, un homme (ou une femme) est sur notre route pour constituer un couple qui aura la durée qu'il doit avoir mais qui est là pour corriger nos défauts, nos insuffisances, et si nous avons des enfants et que nous ne comprenons pas que nous devons impérativement nous corriger, nous améliorer, ce seront nos enfants qui, dans le miroir, nous ferons souffrir... Jusqu'à ce que nous nous amendions... La libération de nos épreuves se joue en terme de progrès constants, donc de persévérance et de bonne volonté...

Portrait de Jean

J'aime beaucoup ce qu'a développé Cricri. Au vu de mon expérience (mariage et divorce), je me remercie ainsi que mon ex de m'avoir permis d'avancer sur mon chemin. 50/50 dans cette histoire et au final, une confiance en soi sans cesse à remettre en question. Le partenaire est un véritable miroir de nos qualités et de nos défauts. Le couple, qu'il tienne dans la durée ou pas, est une excellente occasion de progresser et de sortir de l'égoïsme. Quant à la relation avec nos enfants qui ont grandi, elle a aussi des choses à nous dire. Ce que j'ai appris avec l'âge et mon histoire ? Renoncer à l'idéalisation du couple et accepter l'autre tel qu'il est, ce qui exige, en préambule, d'être capable de s'aimer soi-même...

Portrait de Lilou.G

J'ai bien des progrès à faire... Je n'avais jamais envisagé le couple comme un vecteur d'évolution. J'ai honte mais cet aspect n'avait jamais émergé de mon esprit...

Je pense qu'effectivement, en envisageant son couple comme renvoyant des situations qui poussent à trouver des solutions pour soi et pour l'autre, c'est comme un cahier d'exercices à disposition...

La vie est sûrement mieux faite que ce que j'ai la faiblesse d'imaginer, du moins jusque-là...

Portrait de Isabelle

Bonjour Lilou.G ! Si vous me permettez une petite parenthèse... Pour mieux souligner le témoignage de Cricri, qui est d'une très grande richesse... Je crois qu'il faut que vous cessiez votre rivalité avec votre belle-fille : ce qui vous a déja été dit d'ailleurs... Vous demandez effectivement à votre compagnon, une place qui ne sera jamais la vôtre... la relation que votre compagnon développe avec sa fille n'appartient qu'à eux deux... C'est ce que nous a très bien expliqué Cricri ! Vous êtes sa compagne et non sa fille, il n'y a donc aucune exclusion... Par contre, cette relation père-fille/fille-père peut tout à fait vous servir en miroir pour "modifier" ce qui vous appartient dans votre histoire... En somme, votre compagnon vous permet une évolution pour vous-même, y compris en prenant votre place, dans ce cas celle de compagne et tout autant pour vous-même de femme... Oui ! Vous avez raison, la vie est bien faite !

Portrait de fluorite

D'après certains psy ,il ne faudrait pas être dans l'absolu:ce que j'interpréterai par trop d'attentes.Je crois que le mieux,dans ce cas précis,serait de vous amuser seule,en le laissant seul face à ses problématiques non résolus,sur lesquelles vous n'y pouvez rien. Etre dans l'attente, que l'autre se comporte,ainsi qu'on l'attend ne provoque que souffrances.Soit,on part,soit on s'adapte;il n'y a pas d'autres possibilités. Le boudhisme prône bien le détachement,pour éviter toutes ces souffrances inutiles.Bien à vous,car je comprends...