Son mari l'a quittée pour un mec

Portrait de Lilou.G

Une de mes copines vient d'être quittée par son mari qui est parti vivre avec un mec... Elle se demande si elle ne serait pas homosexuelle elle-même sans le savoir. Est-ce que c'est possible ?

Portrait de nanou-69

Bonsoir Lilou,

L'histoire que vous racontez est arrivé à une directrice d'école maternelle que j'ai connue. Son mari, lui aussi enseignant, l'a quittée pour se mettre en ménage avec un homme. Ils avaient même une fille ensemble. C'était très destabilisant pour cette femme mais à aucun moment elle n'a pensé être homosexuelle. Je crois que l'on doit s'en rendre compte si c'est le cas. Une attirance exclusive pour le même sexe. D'un autre côté, elle n'a pas du attiré cet homme par hasard. Mais là, je crois que les psys seront plus compétents que moi pour en parler... Cette discussion peut m'aider aussi à comprendre, car même si ce n'est pas courant, ce n'est pas la première fois que j'entends parler de ce type de situation...

Portrait de Soso

Le fait qu'elle se demande si elle ne serait pas homosexuelle elle-même peut constituer un indice, au même titre que - comme le suggère Nanou - un couple ne se fait pas et ne se défait par hasard. En même temps, il ne faut pas oublier que l'enfant a fait un double Œdipe, qu'il soit fille ou garçon et ainsi, l'aventure homosexuelle du mari de votre amie a pu réveiller en elle cette mémoire lointaine et singulière...

Portrait de Sofia M

Il semblerait que cette amie se soit confiée à vous de façon inattendue en ce qui concerne cette angoisse de type homosexuel qu'elle a laissée jaillir...
En ce qui me concerne, je crois surtout que cette jeune femme est confrontée à de la culpabilité inconsciemment et ce, comme toujours lorsqu'on est quitté ! Mais, à mon humble avis, elle ne se pose pas les bonnes questions. Elle devrait faire son petit examen de conscience pour voir où elle a péché dans son couple, où elle a été insuffisante, où elle s'est mal comportée avec son mari car, dans toute séparation, il y a systématiquement 50 % de responsabilité de part et d'autre des éléments du coupe. N'en déplaise à celles et à ceux qui veulent jouer les victimes parce qu'ils se sentent abandonnés ! Pour en revenir à votre amie, la dimension homosexuelle - plus ou moins avérée de son conjoint - ne changera pas pour autant s'il s'agit de son chemin de vie mais l'auto-analyse présente au moins l'avantage de dépolluer l'inconscient de toute tentative de parasitage autopersécuteur. Ainsi, en mettant tout son cheminement de couple à plat, elle s'offrira u e excellente leçon : quand elle rencontrera un nouveau partenaire, elle ne recommettra pas les mêmes erreurs... Dans le cas contraire, elle pourrait d'ailleurs attirer une femme et ce serait la cata car ce serait une sorte d'identification au scénario de vie de son mari. Dans ce cas, il faudrait lui conseiller de filer chez un psy !

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Tout ce que dit Sofia est juste. Il serait dommageable que votre amie mette en place une sorte d'identification à l'agresseur, comportement inconscient névrotique théorisé par Anna Freud dans son ouvrage " Les mécanismes de défense du moi ". 50/50 bien sûr. Votre amie, même si c'est difficile à entendre, porte une partie de la responsabilité de cet abandon/trahison... Il n'est pourtant pas question, comme le dit Sofia, de mettre en place une mauvaise culpabilité à type de jouissance masochiste. C'est à ce stade, si c'est trop douloureux, qu'un psy peut s'avérer être une aide conséquente dans la mesure où il pourrait accompagner une introspection évolutive...

Portrait de jeanne

Sofia ne parle pas d'identification à l'agresseur !!! Un(e) homo n'est pas un agresseur !!!

En plus, j'ai déjà remarqué que les psys ne viennent pas répondre d'emblée aux questions posées dans Psych&Coaching et s'engouffrent souvent ensuite dans une réponse de foromer. Mais c'est peut-être là encore la marque d'une identification !!! LOL !!!

Portrait de Sofia M

Je comprends la double réaction de Jeanne :
. Tout d'abord, on peut s'identifier de différentes façons : pour exemple, beaucoup de grands chefs étoilés disent qu'ils sont tombés dans la " marmite " en voyant cuisiner leur grand-mère ou leur mère quand ils étaient enfants.
. Ensuite, si j'ai bonne mémoire, " l'identification à l'agresseur " postulée par Anna Freud, en complémentarité des travaux de son père, concernent un agresseur moral et/ou physique, ce qui n'est pas le cas fondamentalement de l'homosexualité ! Un homosexuel n'est pas homosexuel inné pour faire du mal, ou pour faire mal, ou pour se faire mal ! C'est sa caractérologie, comme pour un hétérosexuel... En revanche, si quelqu'un nous fait du mal, nous n'avons pas à lui rendre ce qu'il nous a fait car il s'agirait-là d'une identification à l'agresseur... C'est, selon la psychanalyse, la différence entre le " Œil pour œil, dent pour dent " et le " Tendre l'autre joue "...
. Ensuite, tout à fait d'accord avec Jeanne, à savoir que dans Psycho&Coaching, je pense que bien des foromers attendent que les psys viennent répondre en premier et c'est exceptionnel qu'ils le fassent ! Du coup, pour ne pas que la question reste sans réponse, même en n'étant pas psy professionnel, on vient répondre et c'est alors que certains psys viennent se calquer sur certaines réponses des foromers ! Je pense que beaucoup d'entre nous attendons la spécificité des réponses psys et non pas un copié-collé ! Surtout que c'est uniquement dans Psycho&Coaching que nous assistons à cette... identification ! Mouillez-vous davantage les psys et, soyez sûrs que nous saurons réagir !

Portrait de Lilou.G

Je ne pensais pas déclencher les hostilités avec ma question mais, en attendant, vos échanges m'ont fait comprendre surtout une chose : avant de s'occuper de la paille qui est dans l'œil du voisin, je ferais mieux de m'occuper de la poutre qui est dans le mien. D'autant plus que du côté de mon couple, qui bat régulièrement de l'aile, j'ai de quoi faire ! Mais, au fond et inconsciemment, c'est sûrement cette mise en garde personnelle que j'attendais...

Portrait de Orlan

Bizarre, bizarre, aucune réaction de psy et de Gilbert. R. en particulier !

À suivre ?

Portrait de Elise

C'est vrai que moi aussi j'ai été surprise de cette expression d'identification à l'agresseur que Gilbert R. a employée au sujet de l'homosexualité, en sachant que je suis homosexuelle et que je n'ai pas l'impression d'être un monstre pour autant ou d'avoir davantage d'agressivité en moi que la plupart des êtres humains... Cependant, attendons que Gilbert R. vienne nous livrer sa version des faits avant de lui faire un procès d'intention car il est parfois difficile d'exprimer convenablement la théorie professionnelle sur un forum...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Pas facile de répondre sur un forum écrit. Mon métier passe plus par une relation en face à face et cet exercice, ici, n'est pas ma spécialité. Pour autant, lorsque j"évoquais l'identification à l'agresseur, il n'était question que de fantasme et surtout pas de véhiculer qu'un homosexuel serait un agresseur. Auquel cas, il faudrait que je change illico de métier... Pas de jugement en analyse... Juste analyse ! Mais je peux comprendre que mes propos aient suscité quelques réactions paranoïdes. D'autant que le déni inconscient de l'homosexualité (homosexualité qui nous concerne tous !) entre dans les composantes de la paranoîa, d'après les travaux de Jacques Lacan. Jacques Lacan qui a transmis aussi qu'il n'y a pas de  " malentendus mais seulement des malentendants ". Désolé donc de n'avoir propablement pas bien entendu les " écrits ".

Si votre amie se sent agressée par la trahison de son mari, elle peut inconsciemment vouloir lui rendre la " pareille " en attirant elle aussi une relation homosexuelle. Ce qui est un piège dans lequel elle peut tomber. Il s'agirait là d'un " faux self " qui ne règlerait rien. N'hésitez pas à me " rentrer dedans " si le coeur vous en dit, sachant cependant que je ne suis pas toujours disponible 24 heures sur 24 sur le forum. Ma priorité va quand même en direction de mes patients qui " payent " de leur personne à tout les sens du terme et qui me font confiance. En tout cas, merci pour votre  " non langue de bois " que j'apprécie au plus haut point, d'où ma présence sur ce forum, même si je suis conscient qu'elle n'est pas aussi efficace que je le souhaiterais... A bientôt et continuez à écrire... Je ferai ce que je peux, soyez en sûr !

Portrait de Sofia M

Suis-je complètement parano ? D'ailleurs, vous parlez de " réactions paranoïdes " (un peu fort le terme tout de même !), alors qu'il s'agissait juste de réactions humaines liées à une maladresse théorique de votre part... Les emballements rédactionnels de ce type peuvent blesser et c'est en ce sens que je fais partie des foromers qui ont réagi, histoire juste de ne pas créer de confusion toujours possible, qui pourrait attrister, voire désorienter certaines personnes concernées, non pas par fantasme interposé, par l'homosexualité...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Votre rectification, Sofia. M. est effectivement justifiée et légitime. Je ne rationaliserai donc pas, sachant que je ne suis pas au top lorsqu'il s'agit de répondre par écrit, oubliant parfois que je ne suis pas dans les conditions d'un entretien psychanalytique  sécurisé par un cadre bien précis. Je fais donc confiance à votre vigilance et à vos compétences pour m'assister lorsqu'il s'agit de m'adresser au plus grand nombre...

Portrait de Isabelle

Je voulais répondre plus tôt, mais mon ordi « à planter »… Bon... Un vécu personnel... Mais parce que la question de Lilou.G me faisait moi-même poser question et qu'Orlan m'a donner le "signe", en tout cas c'est comme ça que le traduis... Que je pouvais y aller de mon petit témoignage... Mais pas au titre de Psy, que je ne suis d’ailleurs pas… Je m'explique ! 

Il se trouve que l'homme auquel je pense, lorsque j'ai fait sa connaissance était animateur d'une petite radio locale... J'étais très jeune à l'époque, j’avais 19 ans… Lui en avait 35… J’en suis tombée « raide dingue » très rapidement, et comme j’étais loin d’avoir froid aux yeux, je me suis débrouillée pour bien faire passer le message qui était plus qu’explicite ! Cependant, lui de son côté ne se fit pas prier bien longtemps ! Cette histoire fut brève dans le temps… Pas plus de 3 mois… Mais m’a cependant laissée matière à réflexion et quelques petites blessures d’amour-propre certes… mais pas seulement…

Dans les mois qui suivirent une rupture qui n’a jamais été verbalisée de sa part… J’en avais des hallucinations… Je le voyais partout… Nuit et jour… C’était obsessionnel, parce que justement je ne comprenais pas cet abandon, sans une explication…

Mais revenons plus particulièrement au sujet qui nous intéresse… Cet homme avait eu une vie de couple établit avec une femme, avec qui il avait d’ailleurs en commun un fils, enfant, qui avait lorsque je l’ai connu environ 7/8 ans. Bien entendu, je ne connais pas bien l’histoire de cet homme, mais tout de même bien assez pour que ça m’ait permis de comprendre certaines choses pour moi-même, un peu plus tard… D’origine corse, le père avait disparu prématurément et ce sont la mère et la grand-mère qui assumèrent l’essentiel de son éducation et celle de son jeune frère. Lorsque je fis sa connaissance, il avait vécu une partie de sa vie de couple, dans une « sorte » de communauté, ou il y avait un libre « échange » entre partenaires sexuels… En définitive, sa compagne après être devenue mère, mit en place une séparation avec lui, et sortit de cette communauté, en partant avec une femme et leur fils…  Pour ce que j’en sais, la rupture non verbalisée qu’il mit en place avec moi, était en lien selon une tierse personne de mon entourage, avec le fait qu’il était sur un changement professionnel important, puisqu’il venait d’entrer dans une des radios régionales de la chaîne nationale… Et que sans doute, aussi, une très jeune femme aurait pu être très discutable par acte de médisance, les jalousies assez féroces sur des postes comme ceux-là étant réelles… En tout cas, je me suis un peu « rassurée » comme ça ! De ce silence radio ! 

Mais pour conclure, et c’est là où je voulais en venir, avec cet exemple, c’est que pour avoir rencontré aussi l’ex-compagne de cet homme en compagnie de sa compagne d’ailleurs… Ce dont je me souviens très nettement, c’est l’aspect hyper maternant de cette femme vis-à-vis de lui, et son comportement presque d’un petit garçon… Pourtant j’étais très jeune, et face à moi il était plutôt masculin… D’ailleurs, il est à noter, que certaines informations données par un proche précisaient que cet homme pouvait le cas échéant, être aussi sur une bi-sexualité… Mais ce que j’ai compris un peu plus tardivement, c’est qu’il y avait aussi une histoire de jalousie et rivalité professionnelle, entre ces deux hommes, le proche auquel je fais allusion, étant lui-même homosexuel…

Tout ça pour dire finalement, qu’à se remettre en question, lorsqu’on est « quitté » pour une relation homosexuelle, c’est sans doute avant tout pour aller voir pour soi, déjà, où en est de ses propres schémas œdipiens… Et pas nécessairement parce qu’on est effectivement homosexuel soi-même…

Portrait de Hugo Natoli Psychanalyste

Je viens répondre un peu tard pour raison de travail.  Je ferais quand-même un commentaire pour apporter mon avis à Lilou.G, rebondir à vos attentes de foromers bien légitimes et soutenir mon collègue Gilbert.R Psy.
Je pense que votre amie peut se réfugier derrière cette intérogation quand à une homoséxualité afin d'éviter une remise en question quand à sa relation de couple. Et ceci bien indépendamment du fait qu'il soit parti avec un homme. Je n'apporte pas d'élément bien nouveau. Vous permettez en tous cas de rappeler qu'un psychanalyste est aussi sujet à un examen de conscience et à son auto-analyse au quotidien, marque d'humilité comme le montre Gilbert.R Psy, puisqu'il reste un être humain...

Portrait de Sofia M

Comme vous le dites, le processus de la culpabilité a déjà été traité mais quant à parler de l'humilité des psy dans ce forum, je ne vois pas le lien avec le fait d'avoir signalé à Gilbert R. que l'homosexualité et l'identification à l'agresseur ne constituent pas fatalement un binôme et heureusement, et la réaction récente de Gilbert R. ??? Mais peut-être suis-je une homosexuelle qui s'ignore et qui reste aveuglée par ses tabous, prenant le risque de facto de s'identifier à l'agresseur ??? Donc, à mon coiffeur qui a de gros ciseaux ??? Promis, je réfléchis... Lol !!! Et bonne soirée quand même... Ah, au fait, êtes-vous en couple ensemble tous les deux, Gilbert et Hugo ? Bon, j'arrête parce que vais être votre " mauvais objet "...

Portrait de Isabelle

Outre le fait que la réaction de Sofia M me semble justifiée, elle n'était d'ailleurs pas la seule, à propos d'une maladresse certaine de Gilbert R. Psy... J'ai eu l'impression que ça voulait un peu dire qu'un homosexuel était un agresseur... Cas auquel, si je ne m'abuse... Il s'agirait d'homophobie...

Celà dit, peut-être que mon exemple n'était pas très parlant en soi... ce que j'ai tenté de dire ce matin, c'est que bien évidemment, il est sans aucun doute difficile d'être quitté pour la mise en place par celui qui quitte, d'une relation homosexuelle... Mais n'est-ce pas surtout et avant tout, le fait même d'être quitté, pour quelqu'un d'autre ? Que l'on vit comme une trahison quoi qu'il en soit... Cas auquel il s'agit quand même bien d'une remise en question vis-à-vis de soi déjà... Si l'on veut autant que possible ne pas répéter nos erreurs, au risque de se transformer en errances...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Fabuleux ce forum ! Certainement un Oedipe négatif (relation amoureuse fantasmatique avec le parent référent) qui  " traîne "  entre mon collègue Hugo et moi (rires !). Ce qui explique peut-être son intervention solidaire. Je laisse votre imaginaire se déclencher. Après tout qui vous dit que nous ne formons effectivement pas couple ? D'autant qu'il est mignon sur la photo. Nos différences d'âge peuvent cependant poser problème à certains. Il pourrait être mon fils...

Je signale au passage que l'on peut être psychanalyste et homosexuel... Ceci étant dit, je suis heureux que ma " mâle-adresse " déclenche d'interessants commentaires qui, quoi qu'il en soit, permettront à Lilou. G. de trouver sa propre réponse par rapport à son interrogation ! Bonne soirée à toutes et à tous en précisant à Sofia. M que j'apprécie infiniment ses interventions et qu'elle ne représente pas pour moi un " objet ", bon ou mauvais, mais bien un Sujet qui en connaît un bon boût quant à la psychanalyse... Comme quoi, nul besoin d'un diplôme, même non reconnu par l'Etat, pour transmettre cette discipline sans idéaliser qui que ce soit, et surtout pas moi ! A bientôt et encore une fois, bravo pour vos interventions sans fard !

Gilbert. R.

Portrait de Hugo Natoli Psychanalyste

Vous n'êtes pas mal non plus, Gilbert ! Nous laisserons le suspense quand à notre possible couple. Et bien sûr que Sofia.M n'est pas " mauvais objet " mais bien agent d'évolution  (qui veille au grain) dont j'apprécie le franc-parler, comme celui des autres foromers. Bonne soirée à tous!

Portrait de Sofia M

Non, mais, si vous êtes en couple, ça sent la transgression de l'interdit de l'inceste en plus vu la couleur de la chevelure de Gilbert R. ! À quand le " mari-âge " ? Et j'espère que tous les foromers de cette discussion seront invités car c'est grâce à nous si vous avez eu ce véritable coup de foudre ! Jusqu'ici je vous prenais pour des messieurs bien comme il faut mais ça laisse à désirer... J'ai écrit " désirer " ! Me voilà jalouse de votre couple (effectivement la paranoïa rôde). C'est bien fait pour moi ! C'est un coup de mon surmoi... Ah, j'allais oublier : étant donné votre superbe acceptation in fine, qu'est-ce que vous avez été bien psychanalysés !!!

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Comme aurait pu l'écrire notre maître " Jacquot ", au civil Jacques Lacan :  " qu'est-ce que vous avez été bien psychanalysés !!!" : on ne vous le fait pas écrire ! D'autant que nous avons Hugo et moi l'immense privilège d'avoir été " très bien " analysés... par une femme ! Promis, dès que le père François, notre pape bien aimé, nous ouvrira les portes de son église (nous avons décidé de nous marier spirituellement), on vous tient au courant pour venir remplir le lieu de cul-te ! Amitiés à tout le monde. Décidément je ne regrette rien quant à mon engagement ici ! En plus des compétences de nos foromers, je suis très sensible à l'humour de bon aloi (jamais méchant !)  qui y règne ! A très bientôt... 

Portrait de Réponse Psy

En lisant le déroulement de ces posts, liés à une question somme toute banale théoriquement pour tout psychanalyste, on voit bien la difficulté à transmettre au plus grand nombre les rouages de cette discipline : si un psychanalyste donne des explications théoriques, elles deviennent vite hermétiques pour le lecteur néophyte et si le psychanalyste se veut accessible, il donne l'impression d'être superficiel ! Quant à l'entre-deux, il est carrément impossible... Je pense que c'est cette singularité qui fait que la psychanalyse, plus de cent ans après sa naissance, a toujours autant de détracteurs. J'en veux pour exemple le principe de l'interview : imaginons un acteur ou un chanteur célèbre ou un médecin ou un agriculteur ou un artisan ou même un politique interviewé : l'écouter parler de sa profession, des difficultés ou des joies qu'il rencontre reste accessible et il est même possible de " s'identifier " dans le transfert. À l'inverse, écouter un psychanalyste évoquer sa profession peut entraîner railleries et inepties, tout basiquement parce qu'un psychanalyste, ayant été psychanalysé avant ou en parallèle de ses études, véhicule un vocabulaire dont les phonèmes ont été largement allégés de la névrose transgénérationnelle, de la névrose individuelle et de la névrose collective. En fait, un psychanalyste ne parle pas tout à fait la même langue et ainsi peut toucher bien des affects de l'interlocuteur... Ceci étant, les choses ne sont pas si mal faites que cela : tout un chacun ne peut pas se diriger facilement vers un psychanalyste. Effectivement, la psychanalyse demande d'être prêt et certains ne le seront jamais... Mais être prêt à quoi ? À entendre qu'il n'y a sur le " divan " ni antipathie, ni sympathie et surtout pas la fameuse empathie dont on nous rebat les oreilles depuis quelques décennies. À entendre sur le " divan " que l'Univers, le monde et notre famille se débrouillent très bien sans nous ! À entendre qu'il faut se défaire de tous ces rôles que nous nous étions attribués abusivement. À entendre qu'il faut quitter l'imposture et ses déguisements plus ou moins habiles. À entendre qu'il faut beaucoup de courage pour arrêter les fuites pratiques vers les autres et qu'il faut se recentrer sur soi : ce soi bien pathétique qu'il va pourtant falloir arriver à accepter. C'est ainsi que viendra de surcroît l'équilibre narcissique qui permet de comprendre à l'analysant qu'il est si peu de choses mais, avec une récompense pour l'analysé qui saura dédramatiser, comme en attestent Gilbert et Hugo...