J'ai une fille de 10 ans qui va bien psychologiquement et physiquement. Pourtant, je n'arrête pas de me faire du souci pour elle. Cette nuit, par exemple, à 3 heures du matin je ne dormais toujours pas car j'ai déclenché mon imaginaire en me couchant et je me suis mise à ruminer. J'ai pensé qu'il y allait avoir l'adolescence avec des mauvaises fréquentations possibles, les sorties en boîte, ses études qui pourraient alors être mises à mal ou interrompues... Le scénario catastrophe quoi ! J'ai fini par trouver le sommeil mais ce matin, dès que j'ai ouvert un œil, s'est imposé à moi le fait que c'était peut-être ça une mauvaise mère, une mère qui s'inquiète trop, finalement une mère qui donne à comprendre inconsciemment, voire consciemment, à son enfant qu'elle ne lui fait pas confiance... Mais je suis peut-être dans l'erreur avec mes déductions ?
Merci de me donner votre avis. Ça ne pourra que me faire avancer et lâcher ces prises de tête récurrentes dont je souffre, qui me rongent en silence et dont je n'ose pas parler au papa de ma fille qui ne supporterait pas mon inquiétude maternelle injustifiée.
Cerise
Louis
Votre réflexion est très intéressante
Bonjour, Cerise
Je trouve votre réflexion très intéressante. Elle me renvoie à mes propres inquiétudes de père à propos de mes enfants. Inquiétudes qui, finalement, inquiétaient mes enfants. Le cercle vicieux quoi ! J'ai commencé effectivement à lâcher lorsque je me suis rendu compte que je ne leur faisais pas assez confiance. Mais je ne suis pas psy, aussi ne prenez pas mon com comme une avalisation. Je préfère très prudent pour ne pas vous induire en erreur. Il ne s'agit que d'un simple témoignage. Et j'attends avec vous des avis plus compétents que le mien. Bien à vous, Louis.
Gilbert
Ma mère s'inquiétait beaucoup !
J'ai une mère aimante mais parfois trop. Lorsque j'étais adolescent, j'en ai souffert comme d'une sorte d'étouffement. Elle ne dormait pas tant que je n'étais pas rentré d'une sortie en boîte, et cela même si j'étais majeur. Du coup, je culpabilisais et ai eu longtemps un manque de confiance en moi. Il m'a fallu un travail psy pour retrouver cette confiance perturbée - entre autres car ce n'est pas non plus la seule raison - par les inquiétudes maternelles.
yamina.174
Appréciez la présence de votre fille aujourd'hui...
À mon sens, vous n'êtes pas du tout une mauvaise mère ! Vous êtes essentiellement perméable à une sorte de régression sociétale qui s'accélère et, votre fille ayant 10 ans, vous savez qu'elle sera fatalement confrontée un jour ou l'autre à des tentations conséquentes. Ceci étant, personne n'échappe à son destin et l'être humain ne s'incarne pas par hasard à une époque. Si je peux me permettre, profitez bien de la présence de votre fillette sous votre toit car un jour, elle s'envolera du nid... De toute façon...
Natty
Rassurant !
Ce que vous dites Yamina... C'est rassurant ! Ma fille est une "maman inquiète" quant à l'avenir de ses deux enfants, très jeunes encore, une fille de 6 ans et un garçon de 3 ans 1/2. Je trouve de mon côté, que mes petits-enfants se portent bien, et j'essaie souvent de le mettre en avant lorsque je discute avec ma fille, en lui disant également qu'elle remplie bien son rôle de mère. Je comprends mieux ces inquiétudes malgré soi...
Gabrielle
Vivre l'instant !
Je n'ai pas encore d'enfant mais je comprends l'inquiétude des mères. Une collègue de travail à qui je demandais comment allait sa fille m'a répondu : " Pour le moment ça va, espérons que ça dure ! ". On sent bien cette anticipation en négatif. D'où l'importance de la réponse de Yamina : profitez à l'instant t de cette présence de l'enfant. C'est sûr que moi, qui n'en ai pas, ça me parle !
Luce Psy
Je crois plutôt en l'inverse!
Une mauvaise mère est une mère qui ne s'inquiète pas pour son enfant.
Rosie
Une vraie respiration !
En tant que maman de trois garçons de respectivement 16, 11 et 6 ans, je fais partie des mamans souvent inquiète ! J'essaie de ne pas trop le montrer non plus... Mais je vous avoue que lire des posts comme celui de Yamina et aussi Luce Psy, de temps en temps... C'est une vraie respiration ! Je ne me fais aucune illusion sur le fait que chacun leur tour, ils manifestent leurs "désaccords" (c'est déjà le cas avec le plus grand... et le second commence un petit peu également...), mais c'est tout à fait nécessaire pour "sortir du nid"... Et je crois qu'il va leur falloir bien du courage pour devenir autonome...
Nathalie-196
Alors je suis une bonne mère
J'ai envi de pleurer ...
Merci
Alicia
Un avenir pas rassurant
Cette question de cerise-du-26, je me la pose encore souvent ! Mère d'un adolescent de 14 ans (gentil... mais ado... si vous voyez ce que je veux dire !), le fait que je sois seule pour l'élever (son père entretien le lien à distance, il vit à La Réunion), n'allège sans doute pas "mes doutes" sur ma façon d'être... Et l'avenir proche qui se profile ne me dit rien qui vaille... Ce qui me "rassure" encore moins, vu le peu d'énergie que développe mon garçon au collège ! J'ai surement tort, parce qu'après tout "il n'y a pas de sot métier"... D'autant qu'à l'heure actuelle, ça ne semble pas forcément plus simple pour les jeunes adultes ayant fait des études... Mais je suppose que toute maman attentive, espère que son enfant n'aura pas à traverser la vie avec trop de difficultés... C'est humain, et en même temps bien illusoire...
nanou-69
Même constat
Mon garçon est plus jeune et je l'élève seule. Je réalise avec soulagement que je ne suis pas une mauvaise mère moi aussi bien que j'adhère à la conclusion d'Alicia. " C'est humain, et en même temps bien illusoire ".
Mireille-cogolin
Dieu veillera sur votre fille
Peut-être allez-vous trouver mon intervention déplacée puisque je n'ai pas d'enfant mais, en même temps, l'inquiétude pour l'avenir, pour mon beau pays qu'est la France, je l'ai au quotidien... Aussi, pour me calmer, je m'applique à faire de mon mieux et, ensuite, je sais que Le Seigneur pourvoira à tous mes besoins. Je veux induire par-là que Cerise-du-26 est certainement une excellente mère et qu'elle fait son maximum pour sa fille. Aussi, qu'elle n'aie pas de crainte pour son avenir : Dieu veillera sur elle. En revanche, pour que les événements se déroulent de la sorte, il est toujours impératif de faire sa part et d'avoir une foi suffisante en Dieu. Mais c'est ce deuxième axe de la loi divine qui est souvent le plus compliqué à acquérir, du moins pour moi...
Christine-zen
Lâcher prise : LA solution...
Vos posts me confortent dans l'intérêt du lâcher-prise car, à partir d'un certain moment, c'est-à-dire comme le souligne si justement Mireille-congolin, une fois que nous avons largement fait la part qui nous incombe, le relais ne peut être que spirituel... Je n'ai pas d'enfant moi non plus mais j'ai l'impression que si j'en avais je serais une mère très inquiète mais qu'à force de me ronger les sangs pour rien je m'en remettrais au Seigneur, aux Saintes, aux Saints, à mon guide...
Lucien
En tant que père de famille inquiet j'adhère à vos suggestions
Des commentaires aussi sensés que libérateurs...
Merci.
Cécile
Faire ma part
J'aime beaucoup cette extrait de Christine-zen : " une fois que nous avons largement fait la part qui nous incombe, le relais ne peut être que spirituel... " J'adhère à cette idée que Dieu prend le relais lorsque nous avons fait humainement ce que nous devions faire. Cet aller/retour entre nos capacités et l'Intelligence infinie devrait être mon credo quotidien. Et parfois, je dérape aussi et m'angoisse par manque de confiance en Dieu ou parce que je pense que je n'ai pas été à la hauteur en ce qui concerne ma part.
Louis
Merci aussi !
Bien que mes enfants soient adultes, j'ai toujours des inquiétudes. Cette discussion et surtout l'intervention de notre amie Mireille m'a grandement apaisé. Justement parce que j'étais inquiet pour l'avenir professionnel de mon plus jeune.
Alicia
Toujours une question de confiance...
En lisant les posts de ce matin, je réalise que j'ai encore beaucoup de travail à accomplir de mon côté ! Pourtant, je crois qu'à force de lire et suivre ces forums, je m'active dans le bon sens, tant je me surprends à réfléchir ! Et ce que dit Mireille-cogolin est très important... Jusque-là, je m'attachais encore à "voir de mon côté"... Je dois donc aussi apprendre à avoir confiance en plus Grand et Sage que moi... Je crois que le "déclic" s'est mis en place, petit à petit (mais c'est très difficile encore !) lorsque j'étais venue parler de la scolarité de mon garçon, l'année scolaire dernière... Accepter qu'il ne m'appartient pas... Et que son avenir sera ce qu'il doit être...
Michèle
Des clés spirituelles
J'ai appris aussi beaucoup sur moi dans cette discussion par rapport à mes enfants et aux angoisses qui vont avec. Vous m'offrez véritablement des clés spirituelles en terme de confiance. Merci.
Sofia M
Une bonne mère connaît ses limites
Pas d'enfant non plus mais une fratrie importante m'a permis de me forger une idée sur ce que pouvait être une " bonne mère "...
Mon " modèle " d'observation est donc ma propre mère. Elle est une bonne mère selon moi dans la mesure où elle accepte ses enfants tels qu'ils sont et Dieu sait s'ils sont différents ! Pour en avoir parlé avec elle à plusieurs reprises, je sais qu'elle est loin de valider tous nos comportements ou toutes nos décisions mais il y a longtemps qu'elle a compris qu'une fois qu'elle avait expliqué et répété X fois le sens des valeurs à ses enfants, elle ne pourrait pas aller plus loin, chacun ayant un caractère, des failles, un chemin à accomplir de l'ordre de la destinée...
Régis
Ma mère a accepté mon parcours de célibataire !
Je suis d'accord avec Sofia M. Ma mère s'est longtemps inquiétée du fait que je ne fonde pas de famille... A bout d'arguments, elle a fini par accepter ma destinée. Une très bonne mère aussi (lol). Votre témoignage m'en fait prendre conscience. Merci.
M.Christine
pas si compliqué
Excellente définition, Sofia M !
C'est aussi simple que ça, finalement : solide transmission des valeurs humaines, que chaque enfant intégrera selon son caractère et sa destinée propre .
cerise-du-26
J'inversais le sens de notre lien mère-enfant
Souvent, sur ces forums, vous parlez d'acceptation et je ne comprenais pas vraiment ce que ça voulait dire en pratique...
Cette discussion vient de me faire réaliser qu'on ne peut pas aller contre la nature de l'autre, y compris s'il s'agit de notre propre enfant.
Vos commentaires m'ont émue et m'ont fait prendre conscience que vouloir le " mieux ", le " meilleur " pour ma fille n'était que subjectivité, donc que je faisais fausse route quelque part en imaginant d'une certaine manière que mes angoisses seraient protectrices pour elle...
Je vais essayer dès maintenant de prendre du recul par rapport au chemin de vie que ma fille a et aura à parcourir, d'autant que je ne serai pas toujours là pour l'accompagner... Je vais surtout tenter d'être à son écoute avec une certaine neutralité et, quand elle ne me demandera rien, je ne la solliciterai pas car elle sait très bien, et nous en avons largement parlé ensemble, que si elle éprouve le besoin de venir vers moi pour un conseil, une aide, elle peut compter sur moi.
nanou-69
Vous avez permis une superbe discussion
Cette discussion et votre conclusion de ce matin m'apporte plein de sagesse pour pouvoir me positionner de façon de plus en plus juste avec mon gamin. Je vais suivre votre exemple.