TOUT est le jeu de Dieu ?

Comme par hasard, ce matin j'ai travaillé sur ce même livre, passionnant mais difficile. Il se trouve que j'étais à la page 264, soit une centaine de pages plus loin. Et je trouve que votre question est en lien avec ce passage. Il s'agit de l'enseignement qu'elle donne à une personne particulière. Je vous recopie ce passage :

A une vieille femme qui perd la vue

" Le temps est venu que s'ouvrent vos yeux intérieurs. Dieu vous y aide en permettant que vous deveniez aveugle. Vous le savez bien : jamais vos yeux extérieurs ne vous ont permis de voir ce qui en vaut vraiment la peine. Ce qu'ils vous permettent de voir ne peut que vous distraire. Ce que vous allez voir avec les yeux de la sagesse est infiniment plus beau que tout ce que les yeux ordinaires peuvent percevoir. Cependant, tant que vous ne désirerez pas les fermer, les yeux de la sagesse ne s'ouvriront pas. Vous ne seriez pas la première de mes amies à acquérir la cécité de la vision vrai. "

Il me semble que purifier sa vision consiste - si j'ai bien compris - à se tourner vers Dieu à l'intérieur de soi plutôt que de regarder ce qui nous semble mauvais à l'extérieur. Les sens, dit-elle aussi quelque part, sont trompeurs. Je ne sais pas si mes propos vous éclairent, Christine-zen , mais je suis - quant à moi - assez bouleversé (dans le bon sens du terme) par cette synchronicité. C'est comme si l'esprit de  Mâ Ananda Moyî était là !!! Je vous assure que j'étais sur ce sujet aujourd'hui !!!

Oui, magnifique ouvrage! Je vous rassure Chrisrine-zen, seuls quelques élus dont je ne fais pas parti  peuvent en comprendre toute la portée, à mon avis. Pourtant j'ai l'intime conviction que TOUT est bien le jeu de Dieu. Ce n'est même plus une question de croyance, c'est une question de Foi.

Ce que je comprends de cet enseignement de Mâ Ananda Moyî, c'est qu'au delà des apparences autre chose se joue. La vérité n'est pas ce que nous voyons avec nos yeux. Toutes nos perceptions passent par ce que l'on peut appeler des " filtres de perception " hérités   de toutes les peurs liées à notre éducation, à la civilisation, entre autres. Ces filtres classant des événements  du côté du bien lorsque qu'ils procurent une sensation agréable et d'autres du côté du mal lorsqu'ils provoquent en nous une sensation désagréable. Alors qu'en définitive il ne s'agit toujours que d'un seul et unique mouvement, celui de la création divine.

Mes propres filtres me limitent certainement encore dans la compréhension de ce mystère.... Alors je laisse la place à d'autres foromers.

Merci pour votre post qui soulève une question essentielle...

Joseph

Idem. Je suis loin de tout comprendre dans cet ouvrage mais je trouve la réflexion de Joseph Coach très logique. Si Dieu est la Réalité Suprème, elle englobe tout - extérieur comme intérieur - C'est notre finitude et nos limites qui nous font croire que ce que nous voyons est bon ou mauvais. Sinon, il y aurait deux dieu, l'un bon et l'autre mauvais. Or, je crois que dans la tradition indienne, le mal est - in fine - une illusion. On l'appelle Maya. Mais de là à le réaliser, il y a toute une prise de conscience (divine) et j'en suis, je l'avoue, à des années lumière.

Comment comprendre le dessein de Dieu, effectivement, face aux guerres et à la violence ? Pour m'aider à comprendre - paradoxalement - j'ai écouté l'enregistrement de Jollien (le philosophe) : " Vivre sans pourquoi ". En fait il s'agit d'avoir une vision faite de confiance dans la mesure ou notre logique humaine fait défaut. A trop vouloir tout comprendre, nous dépasserions nos limites de créatures divines. Je pense que Dieu a un plan qui nous dépasse et qu'il est bon de renoncer à comprendre. Nous sommes des enfants en la matière et un enfant fait confiance en son Père même s'il ne saisit pas tout. Question de foi donc, presque une foi du charbonnier... Et pourquoi pas ? " Heureux les simples d'esprit " dit Jésus

Et si c'était une question d'humilité ? Il n'y a pas longtemps je me suis fait remettre à ma place car j'avais réduit une foromeuse en la traitant de " petite ". J'ai compris qu'il fallait que je comprenne que c'était moi finalement le petit. Et quelque chose s'est allumé en moi... Très bizarre. Je me dis peut-être que devant les catastrophe humaine, je suis trop petit pour comprendre. C'est un peu ce que Lakshmi induit...

Il s'agit à mon avis de développer une vision spirituelle, c'est-à-dire avec les yeux de l'Esprit et non ceux du corps. Gilbert évoque le fait que Mâ parle de cécité humaine pour voir Dieu. Très compliqué bien sûr mais la démarche spirituelle est ainsi. Il s'agit de voir au-delà des formes... Ce qui exige une grande Foi, que je n'ai pas toujours bien sûr. Ma foi est très fragile dès que les choses vont mal !

Merci, Christine-zen, de proposer ce sujet intéressant .

Cette discussion me fait penser aux sinistrés du sud-est . J'ai vu un homme rayonnant, heureux devant sa maison dévastée par l'innondation . Et pour cause ! Il avait été emporté par la vague, failli mourir, sauvé de justesse .Un peu comme si on lui avait donné (de force) les "yeux intérieurs" . Ca donne une notion de hiérarchie dans l'importance qu'on donne aux choses ...

Le com de M. Christine me fait penser à cette citation d'Ivan Amar, transmise quelque part dans Signes & sens :  " Nous ne devrions jamais être les victimes des situations. Soyons plutôt les disciples des situations. " Ivan Amar a expérimenté ce qu'il dit puisqu'il a fait de la maladie incurable dont il souffrait un support de méditation. Il y voyait certainement le " jeu " de Dieu. Voilà des êtres qui montrent effectivement le bon chemin...

M'étant procuré ce livre depuis peu, je suis assez néophypte pour comprendre. Mais vous me donnez envie d'aller plus loin, Christine-zen. Et de purifier mon regard... Tous les commentaires jusqu'ici m' y aident. Désolée de ne pas pouvoir encore apporter ma pierre, mais je ne désespère pas !

Pas évident aussi pour moi. Je suis allée relire d'autres discussions sur ce sujet pour esayer de comprendre. Il y a plein de piste comme " mettre Dieu à la place ", se tourner vers Dieu. J'essaie depuis quelque temps - à mon petit niveau - d'appliquer. Par exemple, quand quelque chose m'effraie, je me représente l'image de la Vierge Marie ouvrant ses bras que j'ai vu sur une image de Lourdes que m'avait envoyé ma tante... Et cela m'apaise !

On ne peut pas comprendre parce qu'il faudrait être Dieu lui-même pour comprendre le jeu de Dieu . Il faudrait survoler tout et voir tout d'en haut . Or, nous ne voyons qu'à notre niveau, au ras des pâquerettes et par rapport à nous-mêmes . Nous voyons ce qui se passe devant nous et autour . Dieu, au-dessus, voit tous lers tenants et les aboutissants, fait toutes les relations entre les événements, sait mieux que nous de quoi nous avons besoin pour avancer (quitte à nous donner des coups de pieds aux fesses !) ...

Pour donner une image (à une autre échelle, bien sûr), on pourrait comparer avec le soldat qui vise et tire sur l'ennemi en face de lui avec le général d'armée, grand stratège, qui déplace les pions sur sa carte géographique ; ou bien le petit enfant apprenant à marcher qui pleure sur son bobo avec le parent qui connaît la nécessité et le résultat de tous ses efforts .

Quand il nous arrive des épreuves, nous ne voyons pas sur le moment à quoi elles servent mais elles font partie d'un vaste plan . Généralement, c'est pour nous apprendre à nous  détacher de nos conditionnements aveugles, nos routines, nos obsessions, nos manies, nos mesquineries, nos valeurs obsolètes, etc ... C'est pour nous faire lâcher prise, nous libérer et nous faire voir les situations avec un regard plus élargi et prendre conscience de ce qui les relie les unes aux autres ; bref, nous faire progresser . 

Nous voyons tout en morceaux, nous ne voyons pas les connexions entre les choses, c'est pourquoi nous ne comprenons pas, et que nous croyons à la fatalité . Mais nous sommes beaucoup plus auteurs de nos vies que nous ne l'imaginons . Je pense que c'est ça que Dieu veut nous montrer dans son plan : nous éveiller davantage à toujours plus de conscience .

Votre commentaire m'a fait beaucoup de bien, M. Christine, et je vous en remercie. Vos exemples m'ont parlé. Oui, je crois que nous ne pouvons pas saisir toutes les connexions que Dieu voit. Et si nous sommes véritablement croyant, il faut être persuadé que ce plan est juste. Sinon, à quoi bon ! Encore merci !!!

Je suis d'accord avec Gilbert. Je trouve le post de M. Christine très réconfortant. Une question de foi, donc !

Je trouve votre explication aussi assez parlante, M. Christine, c’est un peu comme si on se prenait un (ou plusieurs) « râteaux » par Dieu (ou une Intelligence Infinie, ça marche aussi ) qui nous permettent ensuite de cultiver notre jardin intérieur, si on veut bien apprendre à l’utiliser. Mais on ne le comprend pas forcément sur le "coup" de la douleur, il faut un peu de temps pour le saisir. Sur le moment, il faut "juste" avoir la foi pour supporter ce qui nous arrive .

Car si on parle du «  jeu de Dieu », il peut être vu comme quelqu’un de facétieux aussi, même si le râteau est douloureux sur le moment… Ca aide à dédramatiser quelquefois.

J'en suis heureuse . En effet, même dans les moments où on se sent le plus abandonnés, nous ne le sommes jamais car c'est impossible . Mais nous avons une épreuve à passer que personne d'autre ne peut passer à notre place, pas même Dieu, si je puis m'exprimer ainsi . 

Ca me rappelle un livre pour enfants qui s'appelle "Courage, petite chouette !" . Il montre une petite chouette seule dans son nid, s'approchant du bord et voyant toutes sortes de dangers en bas, qui la découragent de prendre son premier envol .  Elle entend sa mère qui l'appelle au loin . Attirée mais résistante, elle hésite beaucoup, rechigne, pleine d'états d'âme, puis finit par ouvrir ses ailes pour la rejoindre . Alors, elle expérimente le plaisir extrême de virevolter dans les airs ! Jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive, en fait, que sa mère était toujours restée là, tout près d'elle, cachée dans les branches à l'observer et à l'encourager .  Pour moi, c'est un peu comme ça que Dieu procéde ...

Dans la réalité humaine, un aveugle, privé du sens de la vue, apprend "pour compenser" et donc permettre un autre équilibre, à "voir" avec ces autres sens en quelque sorte. Mais si nous étions privés de tout nos sens d'humain, sans doute serions-nous bien "obligés" de nous en remettre à plus "Grand" que nous, sans conditions... Une totale confiance, un véritable abandon dans le bon sens du terme... Comme le nourrisson qui bénéficie des soins et de l'attention maternelle, parce que tout simplement il est impossible qu'il vive sans ces soins... Et si le miracle c'était d'accepter de ne jamais perdre de vue, qu'Il est en nous, avec nous, à tout instant, dans chaque souffle, à chaque pas... Au fond toute épreuve, aussi difficile et douloureuse soit-elle, nous devrions avoir cette sagesse de la recevoir, comme une simple réprimande de la part d'un père bienveillant qui guide son enfant pour qu'il grandisse encore et toujours sur le chemin de la vie...

Ma mère ne s'est pas occupé objectivement de moi. Pourtant votre histoire, M. Christine, me fait un écho particulier. C'est comme si elle ou son âme avait toujours été à côté de moi, à m'encourager dans mes galères. Sublime image !!!!

Me remet en réflexion au sujet du travail analytique. Au cours de ce travail sur soi spécifique, il est question entre autres... De réhabiliter ses parents... C'est à mon sens essentiel pour développer sa foi en Dieu aussi... Il n'est pas question d'envisager ses parents comme étant Dieu bien entendu... Car réhabiliter ses parents, implique de les avoir tout autant désidéalisés. Mais les envisager comme étant ceux qui nous ont accompagné, et qui ont participé à l'adulte en chemin constant que nous sommes devenu... Selon l'angle où on l'envisage, ça peut sembler "naturel et normal"... Pourtant c'est beaucoup aussi...

Dans notre jargon psychanalytique, ce que vous évoquez, Isabelle, consiste à rétablir la chaîne des signifiants, autrement dit à rétablir les bons liens liés à la pulsions de vie. En tant qu'analyste chrétien, je crois que le Signifiant suprème n'est autre que Dieu. Mais il joue à nous égarer (Les non-dupes- errent disait Lacan en invoquant quelque part les Noms-du-Père, qui, selon les traditions changent de Forme (Jéohvah, Yawé, Viscnou, Krishna, Bouddha, Allah,... et des multitudes d'autres). Il ne fait que jouer, sachant très bien qu'au plus profond de nous nous connaissons le chemin... Je suis enchanté par cette question et toutes ces réponses ! Merci à tous.

En ce qui me concerne, je dis oui à votre post, Christine-zen, quand vous dite que tout cela donne envie d'aller plus loin sur le chemin de la Foi...

C'est étonnant ! Depuis que je viens sur ces forums, il y a des coïncidences particulières. J'étais assez sceptique sur l'existence de Dieu. J'ai fait allusion il y a quelques minutes à un bouquin dont j'ai donné les références. Il se trouve qu'il y a un passage qui parle de Dieu. Ce sont des enfants (comme moi  - rires -) qui posent cette question :

Cher Dieu,

Es-tu vraiment invisible ou est-ce seulement un truc ?

Suite en forme de réponse :

Parfois, nous ne pouvons pas voir à plus de quelques mètres sur le chemin. Mais il est toujours là. Tout ce qu'il faut faire, c'est continuer à marcher jusqu'à ce que nous sortions des ténèbres pour entrer dans la Lumière. Ne faites qu'un petit pas à la fois.

Capitulez devant les circonstances de votre vie. Ressentez vos émotions. Soyez conscient de votre douleur et de votre souffrance, si c'est ce que vous traversez. Mais rappelez-vous que, même quand vous ne pouvez voir Dieu, Dieu peut vous voir.

Et Dieu vous aime.

Le passage finit par : Mon Dieu, aide moi à ressentir ta présence active et ton amour dans ma vie aujourd'hui.

Je suis heureuse pour vous que le lâcher prise ce soit réalisé en prenant conscience de la bienveillance divine ...

Merci, ouri.sérénité.

Heureux aussi pour vous Charles. Comme quoi en lâchant prise on peut toujours aller plus loin !!!

Bonne soirée à tous !

Décidément, il y a plein de signes en ce moment. Dans les soirées rétro, je chante la chanson de Michel Delpech " Le loir et Cher ". Je sais que ce vieux chanteur passe une épreuve difficile en ce moment (une récidive d'un cancer de la langue et de la gorge). Ce que j'ignorais, c'est qu'il est croyant. Le guitariste de l'orchestre, qui est croyant aussi, m'a cité un passage du livre de Delpech " J'ai osé Dieu ". L'auteur écrit : L'homme peut bien lâcher Dieu. Dieu, lui, ne lâche jamais l'homme... J'avoue que je m'interroge encore plus sur ce chemin de foi...

Je viens juste de finir de lire le fil de cette discussion. Elle m'a passioné...