Transformer les disputes en dialogues

Portrait de Nathalie-196

Vue qu à la maison ça crise souvent, est ce que vous'pourriez me dire comment on transforme les disputes en dialogues?

Portrait de Isabelle

Une excellente question Nathalie-196… qui demande réflexion… Déjà, et même si ça peut sembler simpliste… dans un dialogue il y a deux protagonistes, un émetteur et un récepteur… Si je dis « simpliste », c’est qu’à priori, nous « savons » tous plus ou moins cela…

Le problème, c’est que la plupart du temps, et comme le disait Jacques Lacan, « il n’y a pas de malentendus, il n’y a que des malentendants »… Autrement dit, dialoguer reste difficile parce que chacun « fait la sourde oreille », en « campant sur des positions qui lui semble juste, mais qui sont en réalité erronées »…  Si au départ, il y a dispute, c’est qu’il est question de limites dépassées d'une manière ou d'une autre… C’est d’ailleurs essentiellement pour cette raison, qu’en définitive, une dispute n’est pas nécessairement négative en soi…

Tant qu’évidemment, elle ne prend pas une forme véritablement destructrice… la violence conjugale par exemple, est un vrai signal qu’il est nécessaire de prendre en compte comme limites plus que dépassées… qui impliquent que l’on doit s’en protéger en quittant le « compagnon » violent déjà, et en tout premier lieu…

Mais pour en revenir au dialogue, ce qui est difficile, nous qui sommes pourtant des êtres vivants doués de la raison et de la parole, c’est que la plupart du temps, nous ne nous exprimons pas en tant que « je », donc comme individu à part entière, mais bien plutôt comme quelqu’un qui se dit avec tous ses affects et plus particulièrement aussi « familiaux », à « entendre » avec tout ce que ça implique également « d’injonctions par fidélité à la filiation »…

Pour en arriver au dialogue, il est donc nécessaire de se positionner avec une auto-évaluation plus juste quant à soi-même, et pour cela " se dire " sans « sur ou sous estimations » de soi… mais une évaluation juste : je connais mes limites tout autant que mes qualités… Ce qui permettra également, « d’entendre » alors, que ce schéma est valable pour tout un chacun, ce qui induit, une tolérance et une ouverture… Donc autant que faire se peut, le dialogue se construit sur des aspects objectifs et objectivables, bien plus que sur du subjectif… Il s’agit donc, pour que le dialogue « passe », de s’accorder sur la question de la confiance déjà, qui bien évidemment commence par soi… pour ensuite l’élargir à « l’autre »… Mais bien aussi, par le fait qu'il n'est plus question alors, de s'exprimer dans un "système dominant-dominé"... J’espère sincèrement que d’autres foromers apporteront leurs réflexions… Car là tout de suite, je ne suis pas certaine que mon raisonnement vous éclaire…

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Les éléments transmis par Isabelle sont tout à fait pertinents, sachant que la dispute -  quoi qu'on en dise - est inhérente à toute relation humaine.

Portrait de Steve1965

Bonjour. Voilà bien un sujet de discussion que je trouve important. Parce que je pense que nous avons tous besoin de meiux comprendre ce qui se passe dans la comuncation qui je le crois doit se faire dans le diamlogue ! oui mais voilà, nous sommes plus souvent des "anormaux" qu'autre chose des qu'il s'agit de discussion. Avec ce que vous dites Gilbert. R. Psy je n'ai pas bbeaucoup avancé...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Je n'ai pas cru devoir ajouter beaucoup plus que ce qu'a expliqué Isabelle. Avant de vouloir communiquer avec l'autre, il me semble important de se réconcilier avec soi-même. Sous-entendu, les disputes ne sont pas foncièrement à voir sous un angle négatif. A condition bien sûr de pouvoir s'interroger de manière à ne pas rendre systématiquement  l'interlocuteur responsable de nos souffrances. Beaucoup de pistes ont été évoquées par Isabelle. Tant que les disputes restent sous l'angle de la projection, le dialogue est impossible. Le " tu " tue... La technique de la communication non violente commence par parler de soi en employant plutôt le pronom personnel " je ". Ce qui nécessite une certaine introspection. Qu'est-ce qui est touché en moi ? A quoi ces mots que je perçois agressifs me renvoient-ils ? etc... Ne pas entrer dans la surenchère du sadisme oral évite certains passages à l'acte violents. Mais ceci a été bien développé, encore une fois, par Isabelle. Une dernière remarque, il faut abandonner l'idée de vouloir à tout prix changer l'autre. Le dialogue commence d'abord avec soi-même...

Portrait de yamina.174

Il existe des membres de certaines familles qui se disputent plus que d'autres. Il est établi qu'on se dispute plus ouvertement dans le sud de la France que dans le nord. Dans les familles dites " bourgeoises ", il est de bon " ton " d'être dans le non-dit : en revanche, ce sont les employés, les subalternes, qui font les frais de cette bienséance affichée ! Le film " La vie est un long fleuve tranquille " donne à voir ces particularités... Mais, quoi qu'il en soit, personne ne peut échapper aux disputes, aussi larvées soient-elles, ou déplacées encore une fois, car chaque filiation souffre de névroses de guerre souvent séculaires !

Ainsi, pour transformer les disputes en dialogues, il faut vivre au plus près du présent et ne jamais ressasser le passé. Lorsque l'on s'interroge a posteriori sur des disputes que l'on a eues, on constate qu'elles s'étayaient sans exception sur des traumatismes anciens qui n'étaient donc toujours pas " passés ", pas plus que digérés... Les disputes reposent sur des affects qui ne demandent qu'à se réactualiser. Pour ne pas leur ouvrir la porte et qu'une communication audible soit, il faut tenir compte de son âge et de celui de son interlocuteur. Personnellement, j'ai pris l'habitude - à titre préventif - de ne jamais parler de sujets extrêmement sérieux avec des personnes beaucoup plus jeunes que moi ou beaucoup plus âgées parce que je sais d'avance que ça ne " passera " pas et qu'il y aura conflit à un moment ou à un autre. En outre, si je vois que mon interlocuteur, même s'il a le même âge que moi, est immature, j'évite tout de suite les sujets conflictuels ou je ne rentre pas dans sa recherche de conflits. Sigmund Freud disait qu'avant tout échange, il fallait repérer le niveau psychologique où se situait l'interlocuteur et en tenir compte. Dans cet ordre d'idée, je peux vous parler d'une connaissance professionnelle. Cet homme, bien que quinquagénaire, a des raisonnements puérils. Y compris quand il parle foot ! Comme je sais qu'il n'entendra rien, même pour une histoire de paperasse administrative basique, je lui explique ce que j'ai à lui dire en détail, en ne parlant pas vite, comme je le ferais avec un ado ! Le conseil freudien m'a beaucoup déculpabilisée mais, surtout, dans notre équipe, je suis la seule à ne pas avoir de problème avec lui. Ce qui est d'autant plus touchant, c'est que quand il a une difficulté, c'est à moi qu'il vient s'adresser. Je précise que cet homme est au demeurant intelligent mais ses pulsions n'ont pas suffisamment mûri pour qu'il entende une réalité véhiculée avec un contenant verbal et un contenu oral adultes... La sagesse veut que l'on tienne compte, autant que faire se peut, de cette faille, si l'on veut qu'une conversation soit convenable, voire agréable.

Portrait de Nathalie-196

Vous m'avez fait un beau cadeau avec vos'posts ...

Quand je viens sur ces forums c'est que je n en peut'plus ... C'est encore cequi s'est'passé là mais vos réponses m'on fait'comprendre énormement d'erreurs'que je commettai ...

P S je viens de relire mon post. J'ai changé ma tablette et si je ne fait pas attention je fais plein de fautes de frappes! Excusez moi ...

Portrait de Steve1965

Bonjour. J attendais beaucoup de réponses et je suis servi . je comprends bien meiux toutl'intérêt de tenir compte de qui on a enf ace de soi et en même temps d'être ce qu'obn est. Je vous remercie !