Un enfant qui garde toutes ses colères pour lui?

Qu'un enfant de 7 ans ne se mette pas en colère quand on le gronde à juste titre me paraît plutôt bien. Cela veut dire qu'il a intégré les limites. Je vous réponds avec mon expérience d'enseignant. L'inverse me semblerait plus problématique. Pourquoi votre copine voudrait-elle qu'il hurle dans ces cas là ? Etait-ce son comportement lorsqu'elle avait elle-même 7 ans ? On pourrait l'imaginer... Quant au même comportement avec ses petits copains, l'important c'est qu'il n'en souffre pas. C'est plutôt là aussi une preuve de maturité. Il ne répond pas du tac au tac. Le tout étant de vérifier si, en dehors de ces situations, il réagit de façon normale, s'il n'est pas triste, renfermé. Je ne suis pas psy mais un enfant qui maîtrise ses accès de colère et d'agressivité à 7 ans ne me semble pas inquiétant du tout. Bien au contraire ! 

Bonjour Ségo, Tout d’abord,  il me semble qu’il faut rester prudent pour ne pas entrer en  projections. Si ce garçon ne manifeste qu’un simple mécontentement mais pas plus lors de réprimandes justifiées de sa mère ou vis-à-vis de ses copains lors de querelles mais que par ailleurs, il ne manifeste pas de mal être particulier, d’état anxieux, s’il n’a pas le profil victime ou de bouc émissaire des ses amis, il n’y a pas forcément à s’inquiéter. Il a peut-être un caractère suffisamment mature et détaché pour ne pas rentrer plus que cela dans un conflit et c’est plutôt un atout pour lui. 
En revanche, si sa mère remarque qu’il a l’air de souffrir, qu’il est plutôt inhibé et anxieux, c'est sans doute qu' il  ne  s’autorise pas à exprimer une colère éprouvée par culpabilité inconsciente, c'est-à-dire par peur « d’abîmer » l’autre par sa propre agressivité ou par peur de ne pas savoir exprimer ou canaliser cette émotion. Si cela semble être le cas, elle peut l’aider à exprimer cette émotion en l’incitant à dire ce qu’il ressent dans ces situations, en passant par une médiation, en parlant d’elle  par exemple : « Moi, quand ma mère me grondait ou quand mes amis me faisaient de telles « vacheries », j’étais vraiment en colère et je le disais,  et toi, qu’est-ce que tu ressens ? », ou bien utiliser des livres de son âge qui évoquent cette question s’il est réceptif et aborder le sujet avec lui ensuite,  pour d’une part dédramatiser cette émotion et d’autre part lui donner des outils lui permettant de l’exprimer.

Ce ne sont que des pistes, j’espère qu’elle pourront vous guider.

Claire M. Psy me semble avoir fait le tour de la question, compte tenu des éléments que vous livrez, Ségo.

Je n'ai pas le souvenir que mon fils, à 7 ans, piquait de colères quand il avait tort. Quant au comportement avec ses copains, je n'étais pas toujours là pour le vérifier. Il était assez cool, mais je ne pense pas qu'il se soit laissé faire injustement. Aussi, les précautions de Claire. M Psy sont quand même à prendre en compte. Il ne faudrait pas qu'il soit bouc émissaire à l'école.

C'est vrai ce que dit Sego : on a encore tendance à imaginer à notre époque qu'un garçon doit se comporter en petit " mâle " ! Moi le premier malheureusement ! Il ne faut pas s'étonner après que nos gamins aient une adolescence difficile, voire problématique...

A force de véhiculer que la vie est un combat (ce qui est un peu vrai quelque part), il me semble que l'on booste un peu trop les pulsions agressives  de nos jeunes. Il faut être un " winner " à tout prix, etc. Notre société semble être de plus en plus dure pour eux si nous continuons dans ce mauvais sens. C'est un peu mon sentiment, à la suite de la réflexion de Serge.