Un mauvais point pour le Pape François

Portrait de cricri

J'ai vu rapidement aux infos que le Pape avait été interpellé par une petite fille des Philippines qui pleurait à chaudes larmes en lui demandant pourquoi les  enfants souffraient...

Le Pape a semblé mal à l'aise pendant quelques secondes. Puis il s'est ressaisi en lui répondant que c'était la seule question sans réponse (!!!)... Il a laissé passer deux ou trois secondes encore et lui a dit que pleurer c'était peut-être déjà être chrétien !!!

Plus j'y pense et plus je suis choquée par cette réponse insensée et vide... Pourtant, en tant que catholique pratiquante, j'aime beaucoup ce Pape. Mais là, il m'a plus que déçue... J'ai toujours envié les personnes qui pouvaient avoir un entretien avec un Pape, me disant qu'elles étaient en quelque sorte " élues " mais si c'est pour avoir ce genre de réponse inimaginable, creuse, à la limite du ridicule, cette sommité religieuse n'apporte rien...

À mon sens, en tant que théologien, je pense qu'il y avait de quoi donner une réponse pleine d'espoir à cette petite fille qui faisait implicitement allusion à l'extrême pauvreté des Philippins et à la prostitution de rues d'enfants mineur(e)s... 

Pour aider par inconscients interposés cette population maltraitée, je lance un sujet de discussion :

Qu'auriez-vous répondu à cette petite fille ?

Je sais que vos réponses seront à la hauteur de votre grande humanité, dont vous faites toujours preuve sur ces forums, et de votre Amour...

Portrait de Jean

Le successeur de Pierre semble effectivement s'être défilé, peut-être comme le Pierre des origines, disciple direct du Christ mais qui l'a quand même renié 3 fois affirmant qu'il ne connaissait pas son maître.

Qu'aurais-je dit à cette petite fille, moi qui ne suis pas pape ? Voilà bien une question qui me met moi aussi dans l'embarras, qui me dérange ? Pourtant il est légitime que les grandes personnes sachent consoler un enfant qui pleure du mieux qu'ils peuvent. Je sens que je me défile aussi, Cricri, mais je crois que je lui aurais dit que Dieu n'est pour rien dans cette souffrance, que seul les hommes sont responsables et je l'aurais invité à en dire plus quitte à me laisser déranger dans mon rôle de chef d'une institution qui vit dans une certaine opulence, contraire au message fondamental du Christ... Mais je me sens démuni, confortablement installé derrière mon ordinateur et laisse la parole à plus pertinent et efficace que moi...

Portrait de Amélie

Pour avoir vu aux infos ce à quoi vous faites allusion Cricri, je suis un peu mal à l'aise par la réponse du Pape François, que j'apprécie pourtant, et ouvertement ici ! Cette enfant était véritablement touchante et pourtant, ce qui m'a le plus dérangé dans l'attitude du Pape, et contrairement à la perception que j'avais de lui habituellement, c'est comme si la souffrance de cette enfant lui avait fait peur... Et qu'il cherchait "à se protéger" en ne se mettant pas à sa portée... Mais avec ma réflexion personnelle, j'ai quand même encore facilement tendance à du coup revenir très vite à une opinion qui ne m'a pas donné envie d'être pratiquante, à savoir : Comment se fait-il que les "grands responsables épiscopaux" restent si distants, voire semblent indifférents à la souffrance bien réelle du quotidien, de millions d'individus ? Il me semble déjà, quand même que le Message Christique, c'est aussi l'Humilité... Mais alors, il s'agirait donc déjà d'avoir en pensée constante et d'autant plus face à la misère sous toutes ses formes "les derniers seront les premiers"... Vous me direz : répondre celà à une enfant... Peut-être qu'il pourrait être envisageable pourtant de répondre :  "tout Pape qu'il est, il n'est pas un "magicien" qui peut tout résoudre, et encore moins sur des situations aussi douloureuses, qui et c'est bien humain, peuvent être vécues comme réellement injustes, y compris et d'autant plus lorsqu'on est un enfant... Mais qu'en "parlant" à Dieu de son "malheur", cette petite fille a déjà un ami fidèle à qui se confier et qu'il veille sur elle, même si elle ne le voit pas. Et que Dieu seul comprend toutes les difficultés que les humains rencontre"... Ma réponse me semble bien minable en soi... Mais pourtant, il me semble que c'est déjà donner un peu de réconfort...

Portrait de Pauline

Pour beaucoup de raisons, y compris que lorsque que j'étais moi-même une enfant, l'école de soeur où j'ai été durant quelques années, après que la disparition de mes parents, je suis encore et toujours en désaccord avec les "religieux"... En vieillissant, j'ai quand même un peu compris (enfin je crois...), qu'évidemment ils ne sont pas tous pareils... Mais je reste avec une souffrance face à l'indifférence de la plupart des soeurs à cette époque, par rapport à ce que je vivais... Bien peu d'entre elles ont fait preuve d'un peu de chaleur humaine... Peut-être que l'humilité de l'Eglise serait peut-être aussi de reconnaître enfin, qu'après tout, pour comprendre un peu mieux un enfant, un couple... Il faudrait aussi qu'il y ait des gens vivant "en famille" qui oeuvrent dans un même engagement, et en même temps différemment parce qu'ayant justement l'expérience personnelle d'une vie familiale... Je me doute bien que ça doit représenter beaucoup de complications, en particulier sur le dogme du célibat, mais puisqu'il y a plein de gens "ordinaires" sur cette planète, qui se remettent en question avec ce qu'ils sont, comment se fait-il que l'Eglise n'en fasse pas autant à son niveau ? Et en parlant encore d'humilité, puisque nous savons que l'Eglise à aussi un certain "poids politique", comment se fait-il qu'elle ne fasse pas plus "bouger les choses" au niveau des gouvernements... Et plus particulièrement sur la misère des enfants ? Le Christ a bien chassé les marchands du temple... Excusez-moi, c'est vrai que l'injustice ça reste une "corde sensible", vous l'aurez compris ! Allez, je me calme... Ce que vous dites Pauline ne me paraît pas insensé... D'autant que c'est aussi et d'une autre manière, qu'on peut dire à un enfant qui a perdu un ou ses parents, qu'ils sont toujours présents dans son coeur et qu'ils continuent à veiller sur lui et à l'aimer...

Portrait de Juliette

J'ai essayé de répondre à cette petite fille, Glyzelle Iris Palomar.

"Glyzelle, Dieu n'est qu'Amour. Il aime tous ses enfants : des plus jeunes au plus vieux.  Mais certains adultes font souffrir les enfants parce qu'ils n'entendent pas ce message d'amour, alors ils sont remplis de colère et de haine.  Heureusement, tous les adultes ne sont pas comme ça. Beaucoup d'adultes  se sentent responsables des enfants, de leur bien-être et les protègent, comme ceux de l'association qui t'a recueillie. Toi aussi, tu deviendras une adulte, un adulte pleine d'amour. Parce que si tu es là aujourd'hui, c'est que tu as entendu ce message d'amour. Aie confiance en Dieu et en son amour. Et, lorsque tu doutes, prie Dieu pourqu'il te vienne en aide. " 

Portrait de Frédérique Tirtiaux Psychanalyste Art-thérapeute

C’est la confiance qui permet d’avancer.

« Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés »

On parle de faim et de soif de paix , d’harmonie, de santé, de joie et pas de règlement de compte.

Si l’on confond, la parole sera dirigée vers un but et pas un sens et l’impacte n’aura pas la même résonance.

Si pleurer est chrétien, il ne faut pas projeter des larmes de colère, il faut que cela vienne du cœur et l’offrire aux autres. Cette enfant lui a donné une grande leçon d’humanité… 

Portrait de Ugo

J'aurais aimé lui dire : " Les enfants souffrent parcequ'ils comprennent beaucoup de choses de ce monde et ne peuvent agir pour y remédier. Dieu est Amour, il brille à l'intérieur  de toi, pour te  donner la force de traverser ces épreuves. Aujourd'hui est un message d'espoir, puisque de part ton interrogation, tu contribues à l'ouverture vers plus d'humanité ".

Portrait de Christine-zen

J'ai vu cette scène à la télé qui m'a complètement déconcertée aussi... Je ne crois pas du tout que le Pape ait eu peur de cette petite fille mais, ce qui est très grave, c'est qu'il n'avait rien à lui répondre ! C'est avec ce genre d'incident qu'il est possible de se rendre compte qu'un ecclésiastique célibataire, tout aussi altruiste soit-il, ne peut pas comprendre la vraie vie... 

Personnellement, comme mon incarnation n'est pas facile, je cherche tout le temps à comprendre le sens de la souffrance. C'est sûr qu'un Pape, même s'il se veut proche du peuple, oublie qu'on peut avoir faim, être maltraité, se prostituer, souffrir d'addicitons...  Car le Vatican reste une prison dorée dans laquelle ne peut régner que l'abstraction... 

Pour ma part, j'aurais pris le risque de passer par le bouddhisme, en disant que même si la souffrance des enfants est une énigme, elle est peut-être liée à des vies antérieures et qu'on s'incarne peut-être dans cette dimension pour réfléchir à comment nous sortir de notre misère, quelle qu'elle soit, mais en étant de plus en plus dans l'amour...

J'en profite pour vous dire que j'ai adoré vos réponses et vos suggestions et que j'attends avec impatience qu'il y en ait d'autres...

Portrait de Gilbert

 Le Vatican reste une prison dorée dans laquelle ne peut régner que l'abstraction...  Entièrement d'accord ! D'autant que ses habitants restent aussi prisonniers d'un dogme. L'hypothèse de la réincarnation, selon certains historiens, existait bel et bien du temps de Jésus. Plusieurs passages des Evangiles y font implicitement allusion. Lorsqu'on demande au Christ s'il est Elie, par exemple, cela a de quoi interroger. Le Chrétiens, dit hérétiques, qu'étaient les Cathares ont été exterminés (les derniers au château de Montségur). Il enseignaient la théorie du karma pour expliquer la souffrance... Il est intéressant aussi de savoir que leurs guides prônaient la pauvreté et fustigeaient la puissance matérielle de l'Eglise !!! A la même époque, seul un Saint-François d'Assise (le Povorello) a réussi, par son exemple de dénuement, à crédébiliser la Foi catholique...

Ceci dit, il est évident qu'un simple père de famille aurait tenté d'apporter une explication à sa petite fille. Le père de l'Eglise n'a donc pas été à la hauteur de son trône. C'est le moins qu'on puisse en penser. Quant à moi, je lui aurais dit, à la manière des Hindouistes, qu'au delà de sa forme d'enfant, elle était une âme spirituelle indestructible qui s'incarnait de vie en vie pour justement avoir la réponse à ce pourquoi. Je lui dirais aussi que j'en suis au même point qu'elle à ce niveau là et je l'aurais invité à chercher avec elle une réponse auprès de Sages d'autres traditions susceptibles de nous aider. Et il existent, même parmi les Phillipins !

Portrait de Orlan

En visitant la magnifique église Saint Agricol à Avignon  il y a quelque temps, j'avais vu - mis à disposition - différents fascicules, dont un s'intitulant " Pourquoi le mal et la souffrance ? ". Différents témoignages y sont répertoriés, dont celui d'Isabelle Le Bourgeois, religieuse. Je vous le transmets, en espérant qu'il vous fasse le bien qu'il m'a fait, et en souhaitant de tout cœur que par toute une chaîne de psychismes cherchant à comprendre l´incompréhensible, il parvienne jusqu'à cette petite fille qui doit être dans un désarroi encore plus grand maintenant après cette réponse " incroyable " que lui a faite le Pape :

. " Je ne sais pas si Dieu permet le mal mais, en tout cas, nous sommes créés de telle façon que le mal est là. Mais il y a aussi quelque chose de troublant et mystérieux : sur des terres qu'on croyait dévastées va germer quelque chose. Une terre dévastée peut se mettre à fleurir. C'est très réconfortant ! "...

Portrait de Sofia M

J'ai vu cet extrait télévisé moi aussi et je n'en suis toujours pas remise... Où est l'espérance dans cette réponse papale, espérance tant véhiculée par Jésus ? Heureusement que j'arrive toujours à redresser la tête du côté de l'optimisme, parce que j'ai été découragée par ses propos insensés et inappropriés, indignes d'un Pape... En sachant aussi qu'avec une réponse pareille, certains ont dû perdre le peu de foi qu'ils avaient et leur courage lié à l'espoir qu'un jour leur peine s'arrangerait. Sans compter tous ceux qui doivent être plus tièdes à l'idée maintenant d'avoir des enfants. Finalement, le Pape François a asséné ainsi une véritable méthode de contraception !!!

Pour contribuer avec ma modeste foi à aider cette petite fille qui doit être effectivement complètement désorientée à l'heure qu'il est, j'ai " en-vie " de lui adresser une réponse didactique personnelle :

Quand je suis au fond du trou, angoissée, anxieuse, déprimée, quand je souffre au point de baisser les bras, je prie le Seigneur et je lui demande de venir m'aider... J'ai toujours, je dis bien TOUJOURS et sans exception, une réponse adaptée mais, un peu à la façon d'Isabelle Le Bourgeois citée par Orlan, après ma supplique je cherche des signes. En général, c'est un signe positif très fort, en lien avec ma souffrance que je me trimballe depuis mon enfance, qui me fait voir tout ce que cette souffrance m'a apporté et m'apporte encore. Je sais que sans cette souffrance récurrente, je ne serais pas celle que je suis. Je ne m'envoie pas de fleurs en disant ça. Au contraire même, car je sais que si je n'avais pas traversé de grandes épreuves, je serais déshumanisée... 

Portrait de iverlaine

Quand on regarde un grand prématuré qui vient de naître, intubé de tous les côtés, il se bat pour vivre malgré sa souffrance et ses douleurs. Du haut de ses 600 grammes parfois, on sent ses pulsions vitales... Curieusement, il pleure peu... 

Cet aspect de la vie, auquel j'ai été confronté dans mon entourage, je l'ai reçu - en tant qu'adulte - comme une grande leçon de courage d'un côté mais comme une compréhension que la vie a un sens et qu'il ne faut ni la gaspiller ni l'abîmer : chaque jour qui passe est là pour nous faire " grandir " (comme nous le montre le bébé pas arrivé à son terme), pour nous faire évoluer, pour nous amender, pour renforcer notre intelligence du cœur...

Je pense que si le Pape avait pris l'exemple du grand prématuré qui consacre le peu d'énergie qu'il a à se battre avec et contre Thanatos, cette petite fille aurait eu de quoi sécher ses larmes en se disant que le drame des enfants est porteur d'un potentiel dépassement de soi au service de l'humanité...

Portrait de Isabelle

La souffrance humanise, et d'ailleurs c'est aussi ce que nous a transmis le Christ par son chemin de croix même. Mais effectivement, ce Pape plus "humaniste" que d'autres avant lui, reste quoi qu'il en soit, "au-dessus" et donc tout aussi "déconnecté" de la souffrance quotidienne de simples êtres humains. Peut-être, et de façon naïve, j'imaginais que ce Pape venant d'un pays dont l'histoire est douloureuse aussi, serait plus à même d'être d'autant plus "humanisé"... Celà dit, je suis persuadée qu'effectivement ce sont mes propres souffrances qui m'ont permis d'être celle que je suis aujourd'hui... Et que sans elles, je ne serais sans doute même plus vivante aujourd'hui. Mais comme, en mécanisme de défense, je suis pleine d'orgueil, Dieu merci, ses souffrances passées, me permettent encore et toujours, de me remettre dans un rail plus humble aussi et tout autant, (ça vaut ce que ça vaut, mais c'est le mien), de temps en temps, de voir un peu du côté du chemin parcouru quand même...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Cette discussion a l'avantage de la désidéalisation, un processus évolutif en psychanalyse. Le Pape François, aussi humanisant soit-il, n'est qu'un homme. Sa prétendue " Infallibilité ", érigée en dogme, s'arrête justement à cette faille objectivée par beaucoup d'entre vous. Prions pour que l'inconscient de cette petite fille aille effectivement chercher ses réponses au plus profond d'elle même, car elles y sont assurémment. Les inconscients étant connectés, je suis sûr que vos posts sont comme des petites  " pierres " posées avec persévérance sur l'édifice de l'Amour.

Portrait de Pauline

Merci ! Toutes vos réponses me "touchent" de façon personnelle... J'aurai bien aimé qu'un adulte me dise des paroles aussi réconfortantes lorsque j'étais une enfant ! Mais bizarrement, avec mon post d'hier et tous les vôtres depuis, je me suis souvenue qu'il y avait quand même une soeur au pensionnat qui faisait preuve de gentillesse avec moi... Et celle-là prenait régulièrement des remontrances de la mère supérieure d'ailleurs... Peut-être que celà lui permettait de comprendre certaines choses, que les "autres" ne "voyaient pas...

Portrait de cricri

Comme toujours, votre participation altruiste me touche beaucoup, en sachant que vos conseils en aideront plus d'un si besoin est, à commencer par moi-même... Ceci dit, je persiste et je signe, ce n'est pas parce que le Seigneur peut nous donner l'illusion d'être en retrait, ou absent, qu'il n'est pas là et qu'il n'agit pas favorablement dans nos vies. Souvent, nous ne prenons pas le temps de regarder toutes les bénédictions que nous avons reçues dans une journée et c'est dommage... Nous avons même l'art de voir ce qui est allé de travers en apparence, et que nous grossissons au fil des heures... C'est bien dommage... Personnellement, j'ai commencé à changer positivement quand j'ai pris la décision de balayer ce qui ne me convenait pas mais contre lequel je ne pouvais rien... Je pense que le Pape François aurait pu prendre le temps nécessaire pour dialoguer avec cette petite fille et lui demander ce qui la satisfaisait dans sa vie, aussi misérable soit-elle... Il aurait obtenu sûrement une réponse car, Dieu soit loué, il y a toujours quelque chose qui nous est donné et que nous apprécions. Le Pape aurait pu alors souligner ainsi et ici la présence de Dieu en expliquant à cette petite fille que le Seigneur est là pour éclairer à Sa façon nos zones d'ombre pour que la Lumière soit quoi qu'il nous arrive... Décidément, quel gâchis pour cette enfant... Heureusement, j'ai la conviction intime que nous ne sommes pas les seuls à penser de la sorte et qu'elle aura reçu des prières d'anonymes comme les nôtres... Et merci à elle et à vous pour cette discussion pleine d'Amour et de compassion...

Portrait de Gilbert

Mon titre est simplement celui d'un ouvrage de Joseph Murphy. J'avais envie de le signaler ici car ce qui s'y passe me semble de cet ordre là. La transmission d'une énergie authentiquement positive qui sème des graines d'espérance. Merci à cette petite fille qui a permis que le miracle permanent se produise par l'intermédiaire de ces questions/réponses.

Portrait de Amélie

Lorsque je lis les richesses des réponses ici, je me sens comme une "batterie neuve" ! Je sais que je vais continuer à avancer ! Je souhaite moi aussi de tout mon coeur que cette petite fille recevra tout l'Amour qui lui est envoyé depuis les échanges via ce forum ! Et merci à Cricri ! Parce que je réfléchissais aux miracles du quotidien, et je me dis qu'au fond, c'est bien ce qui nous permet de "faire avec"... Donc, c'est bien que Dieu est là, présent à chaque instant, que Lui n'abandonne jamais.

Portrait de Anne Monferrer

Dieu pleure avec cette petite fille sur la souffrance. et c'est pour cela qu'il a envoyé son fils qui a souffert alors que Jésus aurait pu dans le désert choisir la puissance. En choisissant d'être un roi nu, bafoué, humilié, et crucifié, il envoie un message à cette enfant: l'essentiel est ailleurs, et tu peux le vivre ici et maintenant. La bonne nouvelle est là.

Saint François, puisqu'il s'agit de François, a quitté une vie riche, promise à un bel avenir terrestre pour la pauvreté totale au risque de la souffrance physique, la fréquentation des pauvres, des affligés, des malades. L'a-t-il fait par masochisme? Je vous laisse la réponse, mais ce qui est sûr c'est que lui par la suite, a eu l'expérience de la béatitude. Il a découvert que dans l'extrême dénuement, la richesse inaliénable c'est l'Amour. En rendant grâce à Dieu, c'est à dire à plus grand que soi, au grand Autre, au Mystère, à l'Amour, on est sur le chemin de cette béatitude.

Le sermon sur la montagne dit tout.

Le royaume des cieux, la béatitude, c' est ici et maintenant si on change son regard intérieur, même dans les plus grandes souffrances.

La réincarnation ne propose que d'attendre une autre vie.

Le Christ roi sur la croix propose le royaume des cieux ici, maintenant.

Cette petite fille demande une réparation terrestre, mais la réparation ne peut être que céleste c'est à dire intérieure.

Dieu par le Christ, pleure avec cette enfant, c'est pour cela que c'est une vision chrétienne.

Mais comment expliquer à cette enfant qu'il lui reste le plus précieux sans être embarrassée des conditions matérielles?

Le pape n'est pas là pour améliorer psychologiquement les gens, mais pour leur annoncer la bonne nouvelle : qu'en s'abandonnant à Dieu ils deviendront libres et verront Dieu.

Portrait de Jean

J'ai bien lu (je pense) votre commentaire, Anne, mais j'ai du mal à résoudre certains paradoxes.

Vous dites que Jésus a choisi de souffrir. Je ne dis pas non ! Mais cette petite fille a-t-elle fait le même choix ? Aux vues de sa question posée au Pape, je ne pense pas qu'elle ait choisi de souffrir. Il est dit dans la tradition catholique que le Christ choisit " librement " sa Passion. Ce qui est très différent !

Idem pour Saint-François qui choisit la pauvreté après une vie de richesse : encore un choix ! Comment répondre à cette petite fille qui n'a apparemment pas expérimenté ce bien être matériel ?

Vous parlez de " ici et maintenant " pour vivre l'essentiel et en même temps de " par la suite " à propos de Saint François ???

Le sermon sur la montagne : oui ! Mais encore une fois comment ? " Heureux les affligés " Comment transformer les larmes en Béatitude sans tomber comme vous le suggérer, sans y répondre, dans le masochisme ???  N'oublions pas que longtemps l'Eglise institutionnelle a instrumentalisé ces mêmes Béatitudes pour asservir politiquement les plus pauvres.... !!! Il y est pourtant aussi mentionné : " Heureux ceux qui ont soif de justice ! "...

Le Christ roi sur la croix propose le royaume des cieux ici, maintenant.

Cette petite fille demande une réparation terrestre, mais la réparation ne peut être que céleste c'est à dire intérieure.

Ok pour cela aussi ! Mais comment l'expliquer à une petite fille qui a vécu la prostitution ?

Je ne crois pas que le Christ se contente de pleurer avec cet enfant. Il sait aussi chasser les marchands du temple avec son fouet... !!! Et le Vatican est aussi une valeur marchande...

Si la fonction du Pape ne consiste pas à aider  psychologiquement les gens, c'est qu'il y a, à mon sens, un problème. J'ai lu quelque part les propos d'un Psychanalyste auxquels j'adhère : " Le Christ est le plus grand Psychanalyste de tous les temps ". Or, si un psychanalyste se doit d'être en empathie, il ne se contente pas de pleurer avec son patient ! Une spiritualité faisant l'impasse sur l'Humanité et sa psychologie reste donc pour moi éthérée et coupée des réalités...

Merci, Anne, pour m'avoir permis cette réflexion, en espérant ne pas vous avoir heurtée par mes interrogations, certainement icconoclastes mais auxquelles j'aimerais, tout comme cette petite fille, avoir quelques réponses, bien que je sache, comme disent les psys, qu'elles sont contenues dans mes propres questions ! Et comme disait - paraît-il -  notre grand Descartes : Dubito ergo sum (je doute donc je suis !)

Jean

Portrait de luna_95

Mon propos est difficile à formuler sur un post, à mettre en mots, car je ne voudrais pas rajouter une maladresse à la maladresse du Pape François... Je veux dire par-là que je ne voudrais pas que mon commentaire soit interprété comme si Dieu instrumentalisait les enfants...

En premier lieu, je voudrais dire que j'ai vu cette scène pénible et que j'ai été interloquée par la non-réponse du Pape !

Ensuite, pour tenter une proposition d'apaisement pour cette petite fille meurtrie par la vie, je m'appuierai sur un passage de la lecture de l'Apocalypse de saint Jean dans lequel il est induit que " l'agneau est source de lumière du peuple de Dieu "... Ainsi, le Pape François aurait pu dire que la souffrance des enfants, aussi terrible soit-elle, peut possiblement ramener les adultes en perdition à la raison. Les larmes de cette enfant auront sûrement touché le cœur d'hommes dévoyés qui pratiquent la prostitution avec des mineurs...

Portrait de Anne Monferrer

# Non elle n'a pas choisi de souffrir et pourtant elle s'est incarnée aux Philippines dans le milieu de la prostitution. Elle a donc la force de le traverser, d'autant plus qu'elle vient vers le pape pour parler au nom de la souffrance de celles et ceux qu'elle cotoie. Le pape va s'adresser à cette petite fille là, pas à la victime qui jouit de ses entraves.

# Elle n'a pas expérimenté le bien être matériel de Saint François, je suppose qu'elle n'arrive pas vraiment à se le représenter. Aujourd'hui, je pense que cela n'est pas indispensable de se le représenter, sauf bien sûr pour les personnes qui désirent le faire. On nous fait croire que c'est indispensable. Le on c'est ceux qui le vivent pour susciter de la convoitise dans le regard de l'autre et les conforter, les illusionner sur une pure jouissance. Cette petite fille souffre, d'une souffrance qu'on ne peut vraiment bien se représenter parce qu'on y met nos représentations. Mais il y a une chose de sûr, d'innébranlable c'est sa dignité d'être humain. « Quand je suis faible, c'est alors que je suis fort » pourrait dire le Christ sur la croix. C'est cela qui nous met en chemin, c'est cela qui la mettra en chemin cette petite fille pour trouver ses propres réponses. Lui dire qu'elle est chrétienne, c'est en terme de christianisme comme la baptiser, c'est à dire lui dire que l'Esprit Saint est en elle. C'est un grain de sénevé qu'il a mis dans son cœur. Il sait qu'il ne la reverra pas, mais il sait qu'elle grandira. Et comme lui aussi a été ému il priera pour elle. Il lui a offert sa propre faiblesse. Quel beau cadeau !

# Quand je dis que par la suite Saint François a connu la béatittude, c'est quand il a compris que la pauvreté est une voie royale vers l'amour : ces béatitudes il les a vécues sur terre, et comme poète, il les a transmises à l'humanité : Michael Lonsdale nous en fait goûter certaines sur you tube cf « oratorio de François des oiseaux ».

# Comment transformer ? C'est une alchimie qui je pense ne nous appartient pas, même en tant que psychanalyste. Nous ne pouvons que être catalyseur face à une demande. Parfois témoins d'une alliance qui se fera non pas avec nous mais devant nous : ce que les chrétiens nomment l'arche d'alliance entre l'homme et Dieu. Le psychanalyste est dans cette relation triangulaire : lui, l'analysant, le Verbe.

# L'Eglise est temporelle, elle a les mêmes chemins difficiles que notre vie humaine, donc bien névrosée. Mais elle a aussi cette capacité à se requestionner sans cesse, à réinterpréter toujours comme sait le faire si bien le peuple élu d'Israel. A s'auto analyser.

# Il n'y a rien à expliquer quand on est chrétien, il y a à accepter le mystère de l'amour qui transforme. « Le desespoir est toujours une hypothèse de notre existence », la phrase n'est pas de moi, mais je la trouve belle. L'espoir est une hypothèse tellement féconde...no comment.

# Les marchands du temple. Oui, mais là je ne pense pas que la colère de la petite fille se faisait contre le sacré, mais plutôt elle criait « père père pourquoi m'as-tu abandonnée ? C'est le cri ultime du Christ qui renvoie au silence de Dieu lequel renvoie à notre condition d'homme libre. La beauté, l'amour, etc je peux choisir de ne pas les voir pour me démener à trouver des explications de mon inconfort, de ma frustration, de ma souffrance. Et paradoxalement il est bon qu'on rencontre sur notre chemin, quelqu'un, un psychanalyste par exemple, qui se démène avec moi. Parce que à ce moment là, c'est opérant.

# oui L'Eglise peut avoir une valeur marchande, mais ce serait réducteur de s'arrêter là.

# Quel psychanalyste n'a pas pleuré parfois avec la souffrance innomable de son patient ? Parfois il est bon de faire silence. Et « d'attendre avec » qu'une autre motion pulsionnelle émerge. La pulsion de mort est intimement liée à la pulsion de vie. Le psychanalyste peut être émerveillé devant la créature en face de lui qui a des ressources qu'il ne soupçonnait pas.

Portrait de Serge

Votre réponse est superbe Anne, réfléchie, culturelle et cultuelle, sauf qu'elle est - selon moi - " hors sujet " ! Votre démonstration s'adresse à des ADULTES qui ont eu la chance d'être touchés par une grâce singulière : celle de la compréhension parce que leur maturité pulsionnelle le leur permettait...

Là, il s'agit du Pape qui n'a pas trouvé LA réponse qui s'adresse aux ENFANTS qui souffrent et qui ne comprennent pas pourquoi ils souffrent alors qu'il n'ont rien fait de mal, ni aux hommes ni à Dieu... En fait, le Pape François a dit à cette petite fille que " les voies du Seigneur sont impénétrables "... Facile et inutile dans ce contexte ! D'autre part, vous faites lien avec la psychanalyse : pensez-vous sérieusement que c'est approprié quand il est question d'une enfant qui a le ventre vide et dont le corps est souillé depuis des années, par des adultes dégénérés, pour arriver à s'acheter de maigres victuailles dont elle nourrit certainement aussi sa famille ? 

Portrait de Sofia M

Tout comme Luna, je crois que ce qui peut sécher un peu nos larmes, c'est quand on comprend que notre souffrance devient empathique. Vectrice d'humanisation, il est important de ressentir que nous ne souffrons pas pour rien. Si le Pape François avait trouvé les termes justes pour dire à cette petite fille que son immense chagrin allait éclairer le monde, elle aurait grandi d'un coup et son cœur aurait été de facto moins endolori... Le Pape lui aurait ainsi fait comprendre que tout être humain est au service des autres, quel que soit son chemin de vie... Compte tenu de la sensibilité de cette enfant, je sais qu'elle aurait pu entendre ce message et qu'elle s'en serait servie à bon escient chaque fois que nécessaire... 

La souffrance est toujours abominable mais celle d'un enfant est insupportable... Décidément, quand on lit tous les posts de cette discussion, le Pape François avait vraiment de quoi alléger le fardeau de cette petite fille... 

Portrait de Anne Monferrer

dubito ergo sum = le silence de Dieu

espero ergo sum = mon choix d'homme libre de choisir un chemin de vie sans tout comprendre mais en faisant confiance;

cristiano ergo sum = Dieu s'est fait homme et parle par le Christ à un moment donné de l'histoire de l'humanité. 

humano ergo sum = je me débats entre ma connerie et ma divinité en supposant que Dieu s'il existe reconnaitra ses petits à l'instant t de l'humanité où le bruit, les images, les émotions infécondes, nous masquent l'essentiel. 

Portrait de nanou-69

je n'ai pas le temps de répondre longuement, cause travail, mais je viens de lire tous les coms pendant ma pause. il y a vraiment de quoi me questionner. merci !

Portrait de Christine-zen

C'est Job qui nous le rappelle par deux interrogations de poids :

> " Le sage répond-il par un vain savoir ? "

> " Est-ce par d'inutiles propos qu'il raisonne ? Est-ce par des discours qui ne servent à rien ? "...

No comment... là aussi...

Portrait de Pauline

Sans vouloir la "ramener" avec mon histoire pas trés amusante en soi... Mais aussi parce que j'ai mantenant 67 ans, un petit recul sur une partie de ma vie déjà... et parce qu'en tant que mère, je peux également témoigner de la douleur de perdre un enfant, mais bien aussi de vivre ce "privilège" d'être mère de deux femmes maintenant, devenues mères à leurs tours, et même pour l'aînée, grand-mère... Je crois que les enfants, et je rejoins ce que dit Luna-95, ont cette faculté, et sans doute par leur "pureté", a être des miroirs (j'ai écrit sans fards dans mon titre, mais j'aurais pu écrire sans tain) pour les adultes qui ont toujours cette possibilité de vouloir modifier leurs errances... Je sais aujourd'hui, que j'ai fait "un bon nombre d'erreurs objectives" en tant que mère vis-à-vis de mes filles, après la disparition de mon fils... Et à ma façon, j'en demande pardon tous les jours... Je considère également, à tort peut-être (!), que voir grandir mes petits-enfants et même une arrière-petite-fille est une réponse à ma demande de pardon... Pourtant, sans la disparition d'un de mes enfants, aurais-je été à même de me regarder avec au moins un peu d'humilité... Moi qui était déjà celle qui avait perdu ces parents en tant qu'enfant ? Et, parce qu'en les observants avancer chacune à leurs façons, mes filles auraient-elles été les mères qu'elles sont pour leurs enfants (pas parfaites, mais au moins présentes et attentives)... Personnellement je ne le pense pas... Mais l'absence qui m'a semblé si insupportable, a fait pourtant que mes filles m'ont aussi bien "secouée" parce qu'elles étaient en vie et que je l'étais moi aussi... même avec un coeur fatigué... le regard de mon fils m'accompagne tous les jours pour faire un pas de plus...

Portrait de Amélie

A lire toutes les réponses qui continuent encore ici, sur ce sujet, il me semble que cette petite fille autant que la maladresse du Pape ont déjà le mérite d'être tous deux d'excellents miroirs non ? Mais en dehors même du fait que le Pape a failli à sa responsabilité, je crois que cela permet de bien rappeler que tout adulte est censé être responsable à tous les sens du terme, parce que c'est son rôle quand même, à une "bonne croissance" des enfants, qui s'appuient eux, par nécessités, sur les adultes justement... J'espère que la souffrance de cette enfant fera réagir les adultes, pour qu'ils améliorent leur façon d'être et se comportent en tant qu'Etre Humain, et non plus en animaux doués ou pas de raison, dans les cas plus dramatiques...

Portrait de Anne Monferrer

Cher Serge, si vous souhaitez être précis, alors reprenons exactement ce qu'elle dit.

« Il y a beaucoup d'enfants négligés par leurs propres parents. Il y en a aussi beaucoup qui sont victimes de choses terribles, comme la drogue ou la prostitution. Pourquoi Dieu permet-il que de telles choses arrivent, même si ce n'est pas la faute des enfants ? Et pourquoi y a-t-il aussi peu de monde à nous aider ? »

Ce à quoi François lui a répondu c'est la seule question qui reste sans réponse. Et il lui aurait dit que pleurer c'était déjà chrétien.

Depuis qu'il est aux Philippines, il ne cesse de dénoncer cela. Et que je sache si Dieu a la parole par le Christ, le Christ le dénoncerait aussi en disant "ils ne savent pas ce qu'ils font"

Par la suite il aurait dit :

« Il faut se demander à soi-même : est-ce que j'ai appris à pleurer en voyant un enfant qui a faim, un enfant prenant de la drogue dans les rues, un enfant sans domicile, un enfant abandonné, un enfant abusé, un enfant utilisé comme esclave par la société ?»

Vous dites cette enfant a le ventre vide, le corps souillé...Ce n'est pas exact. Cette enfant a été sauvée par une association catholique, et pour le pape qui est catholique sauvée veut dire qu'elle a à manger, et qu'elle est purifiée. Le pape n'est pas un psychanalyste, et quand bien même il le serait, il n'est pas dans le cadre d'une cure. Alors pour moi les dés sont pipés si on lui met plusieurs casquettes car on dit ce qu'on veut et comme ça nous arrange. Je m'en réfère à la réalité: il est le pape.

Si vous recevez une petite fille dans cette situation comment faites-vous ? Si le pape reçoit cette petite fille comment fait-il en tant que représentant des catholiques ? Ce sont 2 positions différentes.

Si je devais  recevoir cette petite fille alors qu'elle est déjà prise en charge par cette association catholique, je pense que dans l'état émotionnel où elle est je ferais silence pour "être avec" comme je l'ai dit plus haut. Le pape appelle ça de la compassion. Je pense que le bouddha aurait dit la même chose lui qui a aussi changé radicalement sa vie face à la souffrance. Etre avec n'est pas si facile qu'on le croit. C'est une posture qui vient de l'intérieur et qui ne peut être feinte.

Quand le pape dit il faut se demander à soi-même: est-ce que j'ai appris à pleurer? cela me questionne. Qu'entend-il ? C'est vrai que la plupart du temps on détourne son regard de la souffrance, ou bien on se durcit, ou on trouve des réponses toutes faites à une souffrance qu'on ne connait pas. Enfin on n'est pas brillant souvent. Quand je dis "on" je parle en tout cas de moi. Pleurer est une attitude chrétienne. Un bouddhiste a une autre attitude plus zen, se référant au grand Tout je crois...?

C'est pourquoi je pose la question du psychanalyste : face à une souffrance innomable y a t-il une façon de pleurer ou d'être dans la compassion zen ? Faire silence est ma réponse, et "être avec", c'est à dire ne pas fuir avec des réponses qui seront de toutes façons à côté. Attendre que la vie frémisse dans cette petite fille. Et je sais qu'elle va frémir d'une manière ou d'une autre parce qu'elle nous le montre: elle est magnifique.

Je m'adresse effectivement à des adultes parce que les réponses que j'ai lues ne me conviennent pas et que c'est eux qui vont peut-être me lire.

Portrait de Serge

Je voudrais vous rappeler que dès l'instant où vous dites que cette petite fille a été SAUVÉE, c'est donc bien que d'un point de vue humain, elle a été victime. Sans omettre le fait que si elle a été sauvée, le résultat est très imparfait compte tenu de ses larmes...

Ensuite, vous savez très bien que le jour où elle s'est adressée au Pape, elle se faisait le porte-parole de tous les enfants du MONDE ENTIER qui souffrent car sa question était généraliste.

Je continue en vous précisant que c'est vous qui avez introduit la notion de psychanalyse pas fatalement à sa place compte tenu de l'interrogation de cette petite fille qui interrogeait le Pape et non pas Freud.

Ensuite et c'est la le cœur de notre discussion, quand le Pape François lui répond que c'est la SEULE question qui n'a pas de réponse, j'ai juste envie de lui répondre : Ah bon ?

Quant au silence que vous suggérez pour répondre à la souffrance incompréhensible d'un enfant, j'avoue que les bras m'en tombent !

Portrait de Juliette

Je ne suis pas une spécialiste mais, il me semble que le silence est de la pulsion de mort. On ne peut donc pas accueuillir la souffrance par du silence ?

Portrait de Anne Monferrer

Juliette, de mon point de vue je pense qu'il y a des situations où l'on peut accueillir la souffrance par du silence, si on est avec. Être avec : l'être c'est la vie. Avec c'est le lien.

Pour le pape : comme il est pour les chrétiens le successeur de Pierre, être avec c'est tendre à imiter le Christ qui "a été avec" dans la souffrance, comme cette petite fille, dans la mort, dans la descente aux enfers. Même pas peur : c'est son message en ressucitant. Ce qui signifie que cette petite fille si elle change son regard intérieur, elle peut annuler son karma, et se réincarner de son vivant pour ceux qui sont attachés à la réincarnation. Pour les autres, effacer son disque dur pour  y inscrire sa voie. Pour les troisièmes choisir résolument et rationellement la voie positive.

Pour le psychanalyste : être avec c'est montrer qu'il est relié même dans ce qui est innomable, et qu'elle est invitée au moment voulu, en passant par les périphéries de sa souffrance, à en dire quelque chose, et même abréagir,

Pourquoi souffre-t-on ? Il n-y a pas de réponse possible.

Comment faire ? Le pape ne peut que parler du Christ puisqu'il est là pour ça, et que cette peite fille a été aidée par des catholiques, donc a commencé à y répondre à sa manière.

Chacun peut trouver sa solution, le psychanalyste est là pour ça, et parfois face à une souffrance il peut avoir un silence qui reçoit.  

Portrait de Sofia M

En suivant vos posts, il me semble que vous tenez tellement à défendre votre point de vue, ce qui est certes bien légitime et normal dans son principe, que vous en oubliez un peu le sens de la question posée par Cricri et que vous mélangez religion et sciences humaines... Mais c'est votre posture et donc, encore une " foi ", votre droit le plus absolu... En revanche, quelque chose me gêne beaucoup dans vos propos, c'est quand vous écrivez : " Je pose la question du psychanalyste : face à une souffrance innommable, y a-t-il une façon de pleurer ou d'être dans la compassion zen ? " ??? 

Déjà, je n'ai une fois de plus pas compris votre mélange des genres entre psychanalyse et bouddhisme, tout comme je n'ai pas compris votre formulation " Je pose la question du psychanalyste " ??? Mais, surtout, il me semble que la psychanalyse supprime les larmes victimaires et fait entrer ses analysants dans la réalité en leur permettant d'accepter les événements qu'ils ne peuvent pas changer. Ce travail de centration leur permet de se libérer de ce qui n'est pas eux ou qui n'est pas à eux et d'arrêter leurs projections diverses et variées. Or, pour en revenir à cette petite fille, elle ne posait pas tant la question du Comment sortir de l'injustice touchant les enfants mais elle a demandé Pourquoi la souffrance des enfants. Cette nuance, les foromers de cette page l'ont saisie et ont essayé d'apporter une réponse religieuse et/ou spirituelle qui touche donc le plus grand nombre, à l'inverse de la psychanalyse qui demande à se dépolluer soi-même avant de tenter la moindre hypothèse concernant la totalité du genre humain...

Portrait de Anne Monferrer

je suis bien d'accord avec vous qu'il y a de la confusion, et c'est même elle qui m'a fait réagir. Confusion dans la formulation de Cricri peut-être ou dans certaines réponses qui ne me convenaient pas ? J'ai introduit la psychanalyse, c'est vrai, et c'est peut-être maladroit. Déformation professionnelle? Mais ce que je voulais éclaircir c'est : de quelle place chacun parle à cette petite fille ? De celle du pape, d'un ami, d'un thérapeute...?  J'ai parlé du bouddhisme, parce que d'autres en ont parlé. Or si c'est un pape qui répond, il ne peut parler de réincarnation puisque justement le Christ montre qu'on peut arrêter le karma. Qui répond dans quel cadre en disant "moi j'aurais dit" devant 7 millions de personnes... ? C'est la question qui me paraissait cruciale avant de formuler une réponse pour sortir du yaka. Quand à répondre à la question: pourquoi la souffrance? : cela fait des miliers d'années qu'on cherche LA réponse. Le Dieu des chrétiens ne donne aucune réponse non plus, ce qui est insupportable pour cette enfant, mais il s'est engagé à la combattre, et à combattre la mort... L'avantage d'envisager Dieu comme une personne c'est qu'on peut lui crier sa colère. Ce n'est pas rien dans cette vie. Répondre à la détresse de cette enfant? J'ai énnoncé ma posture, mais je ne prétends pas qu'elle soit universelle. Elle s'approche de celle du pape, et du coup diffère de l'ensemble des réponses. Fort heureusement j'espère?

Portrait de Viviane

Bien que je ne doute pas un instant que Juliette a bien des ressources en elle pour vous répondre Anne... Je vous réponds également à mon tour, puique vous soulignez le fait que vous vous adressez aux adultes qui partagent ici, en gardant à l'esprit, avant tout me semble-t-il, qu'il y a effectivement quand même des réponses (fort heureusement !) à la détresse humaine... Elles sont ce qu'elles sont, et valent ce qu'elles valent, mais excusez-moi... du peu ou pas d'ailleurs... Hors même du sujet qui nous intéresse sur ce forum plus particulièrement, venant moi-même de "répondre" sur un autre sujet, j'ai au moins le "mérite" de "faire une réponse" qui n"engage d'ailleurs que moi... en toute humilité...

Portrait de Jean

Ce qui est peut-être vrai à 33 ans. Et encore tout dépend de la maturité d'un individu, ne l'est certainement pas à 12 ans. Jésus lui-même, à cet âge, est allé questionner les religieux de son époque à la synagogue. C'est une période où les adultes se doivent de tenter une réponse. Que dire d'un enseignant qui opposerait un silence à la question de son élève ? Un enfant a besoin d'être entendu. Pour faire allusion à la psychanalyse, puisque je crois que c'est moi qui ait le premier, peut-être maladroitement, évoqué cette discipline, je me souviens d'un prêtre psychanalyste, Le Père Denis Vasse, qui disait (de mémoire lors d'une interview) " Le propre de celui qui écoute, c'est qu'il parle "... Je rejoins ainsi cette notion de silence morbide à laquelle fait allusion Juliette. Et d'autant plus lorsqu'il s'agit d'un enfant.

Portrait de Juliette

A peine plus âgée que cette petite fille, j'allais en classe dans un établissement religieux. J'avais demandé à faire ma Confirmation et, le mercredi après-midi, j'allais au catéchisme avec le prêtre de la paroisse. Mes parents étaitent divorcés depuis de nombreuses années mais cela restait encore un sujet douloureux pour moi. A la dernière réunion, juste avant la célébration, l'évèque est venu nous rendre visite et on nous a proposé de lui poser, chacun, une question. Je lui ai demandé pourquoi les personnes divorcées n'avaient plus droit de communier alors que l'église est la maison du pécheur. Il n'a pas été agréable avec moi et surtout, je n'ai pas eu de réponse. J'ai fait ma Confirmation en étant triste, parce que ma mère n'a pas été communié.  Je n'ai rien dit ce jour-là à ma mère mais, c'est la dernière fois que j'ai communié. Ma foi a été mise à l'épreuve et il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre et revenir vers la spiritualité.

Portrait de Claudine

Une réponse :

« Tu es demain, Tu es l’avenir, Tu pourras changer les choses.

Les enfants souffrent des faits des adultes et mon message d’espoir, l’espoir en son essence même, c’est toi.

Ta souffrance, ta conscience de la souffrance, pour l’avoir vue , pour l’avoir vécue,  te donneront la force de  conviction,  la force spirituelle.

Tes proches, tes amis, ta famille à fonder se joindront à toi quand tu les appelleras. Ils seront tes alliés et en rallieront d’autres pour t’aider à changer ce monde.

Avec le temps et la patience, qu’apportent les épreuves traversées, rien ne pourra empêcher ces changements vers une vie plus juste, si tu y crois.

Il faut avoir confiance en l’être humain, il est si jeune … C’est un nouveau né au regard de la création. Laissons lui, comme à toi, le temps de grandir et aidons le à croire.

Toi, tu y crois, sans le savoir encore puisque tu poses cette question et attends ma réponse.

Vient dans mes bras, je te donne ma force et ma foi »

C’était avant tout un devoir de la réconforter, de lui apporter de la force, d’apaiser son cœur, de sécher ses larmes.

S’il faut pleurer pour être chrétien,  notre chemin ne va pas être gai. Ou est l’espoir ?

Le Pape n’a donc pas confiance en l’être humain ? Il est résigné….

C’est ballot tout de même pour un homme de foi.

Portrait de cricri

J'apprécie beaucoup votre commentaire Claudine qui donne bien à voir, à comprendre et à entendre qu'avec le langage du cœur, on peut réellement aider.

Je n'irai pas jusqu'à dire que le Pape François a fait preuve d'une sécheresse du cœur avec sa réponse déconcertante mais je rejoins tout à fait votre point de vue : " S'il faut pleurer pour être chrétien, notre chemin ne va pas être gai... "...

Portrait de Cécile

N'étant pas très compétente en matière de papauté, j'ai longtemps évité avant de venir mettre mon grain de sel dans cette discussion. Je pense que j'aurais dit des bêtises. Le post de Claudine et la réponse de Cricri m'ont décidée à oser !

" S'il faut pleurer pour être chrétien, notre chemin ne va pas être gai... "... Cette phrase résume toute ma pensée ! Et en tant que mère, j'ai été moi aussi déçue par un pape qui m'avaitpourtant  donné envie de reconsidérer la foi catholique. Mes velleités à vouloir raccrocher les wagons me poussaient parfois à regarder la messe à la télévision. J'avoue que les voix  " pleurnichardes " de certaines emissions ne m'encourageaient pas beaucoup. On sent encore ce dolorisme repoussant qui a fait, à mon sens, vider les églises. Par ailleurs, des églises telles que les Pentecôtistes et autres se remplissent. La différence ? On y chante la joie, la résurrection ! Le negro spiritual donne envie de bouger, de se lever... Les chants de certaines célébrations font baisser la tête... Comment voulez-vous que les jeunes soient réconfortés ? Il faudrait, à mon sens, dépoussiérer cette culture du dolorisme. Certes la vie n'est pas facile, mais le Christ est rescucité (paraît-il), puis il nous a envoyé l'Esprit...

Dans certaines traditions orientales, louer Dieu revient à danser, à sourrire... et à sortir de nos faces de Carême. La Foi, c'est l'espérance, non ?

Voilà; c'est mon petit coup d'humeur de ce dimanche matin, jour du Seigneur. Merci encore à l'intelligence du coeur de Claudine et de Cricri. Je me souviens de mon catéchisme lointain où on nous enseignait ces paroles de Jésus (de mémoire) : " Laissez venir à moi les petits enfants. Si vous ne devenez pas comme eux, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux ! " Alors, oui, demandons nous aussi au Pape : Pourquoi la souffrance ? et disons lui aussi que " S'il faut pleurer pour être chrétien, notre chemin ne va pas être gai... "... amitiés à toutes et à tous !

Portrait de Anne Monferrer

Pleurer n'est pas automatiquement doloriste: cela peut être tout le contraire d'une aseptisation des relations, comme dans cet exemple.

« Alors que j'avais 5 ans, j'ai été témoin de la scène où on apprenait à ma mère que mon père avait été tué par balles, parce que c'était la guerre. On m'a confiée à une famille pour les quelques heures suivantes. Il fallait positiver, telle était l'injonction que j'ai reçue, la vie continue. Des paroles qui vous sont dites pour ne pas souffrir avec celui qui souffre. Personne n'a accueilli ma souffrance, en silence, n'a été avec moi devant ce réel qui me frappait. Je n'ai pu faire le deuil que 37 ans plus tard : pleurer mon père. »