Un petit garçon qui avale la nourriture sans la mâcher?

Portrait de ségo

Comme je suis auxiliaire puéricultrice, une amie de ma mère m'a demandée pourquoi son petit-fils de 3 ans ne mastique pas la nourriture qu'il avale toute ronde. Il manque souvent s'étoufer parait-il.

Je n'ai pas pu lui répondre et je n'ai pas envie de demander à la puéricultrice où je travaille si elle sait pourquoi parce qu'elle a une très mauvaise mentalité et qu'elle est méprisante avec le personnel quand il lui est inférieur ...

J'ai dit à cette dame que j'allai me renseigner.

Si vous savez quoi répondre ce serait bien.

Merci quoiqu'il en soit et bonne soirée!

Ségo

Portrait de Amélie

Je ne sais pas si ma réponse peut vous aider ségo, mais mon petit-fils aîné a eu ce problème... Ces parents se sont inquiéter bien sûr... et comme c'était lié aux dents, en tout cas c'est que qu'avait relever le pédiâtre, il sont allés voir un onthodontiste, qui s'est rendu compte qu'il y avait un soucis d'occlusion dentaire... Du coup, après avoir régler ce problème, elle leur a conseillé sous forme de jeux, de lui apprendre à mastiquer... Ca a très bien fonctionner et en très peu de temps. Mais je suppose que si vous avez posé votre question en psycho et coaching, c'est peut-être autre chose qu'un soucis purement physique...

Portrait de Hugo Natoli Psychanalyste

Aprés avoir écarté toute problématique médicale, comme le souligne Amélie, l'origine peut être psychique.
En règle générale, aux environs de 15- 18 mois l'enfant dispose de la dentition nécessaire à la mastication ( 4 premières molaires ). Du point de vue du développement psychologique, cette période correspond à un changement dans la mesure où l'enfant se tourne vers le père. Cette phase identificatoire est en lien avec le faire ( mâcher ).
La façon passive dont s'alimente cet enfant peut traduire une difficulté quant au changement. Ce qui renvoie au premier changement d'état, la naissance ( ce que le psychanalyste Otto Rank  nomme " Traumatisme de la naissance " ). Vous dites d'ailleurs, Ségo, " toute ronde " ce qui peut renvoyer à la grossesse, et l'expression " s'étouffer " qui peut renvoyer à une angoisse d'étouffement vécu au moment de sa venue au monde.

Portrait de Isabelle

Avant la poussée dentaire, l'enfant est nourris par la mère qui "entretient" la relation privilégiée à celle-ci. Quand les premières dents poussent, une amorce avec la "distance" d'avec la mère va se mettre en place... mais cette distance que la mère pose peut-être "vécue" comme une sorte de séparation difficile et douloureuse, par l'enfant... les dents induisant le fait de "couper" et aussi comme étant une "barrière"... ce qui pourrait vouloir dire alors que le fait de ne pas mastiquer, c'est pour l'enfant un "refus" de grandir "à part de maman"...

Portrait de Allain

Je suis personnellement d'accord avec toutes les réponses qui vont ont été données. De mon point de vue, j'ajouterai encore une précision. Ce cas de figure peut arriver quand la maman a du mal à laisser grandir son enfant parce qu'une peur est ancrée en elle. Quand on prend en cure analytique certaines mères, on peut constater qu'elles conditionnent inconsciemment leur enfant de façon à ce qu'il reste dépendant d'elles. Elles ne s'en rendent pas compte bien entendu et peuvent avoir l'impression du contraire, soucieuses qu'elles sont de la santé de leur bébé, de son poids, de sa taille, de son éveil... Mais, justement, elles agissent de la sorte en excès pour chercher à cacher leur volonté de garder leur enfant " petit psychologiquement "...

Portrait de Ari

J'ai reçu assez fréquemment ce profil de mamans en consultation. Le motif de leur affolement vient en général du fait qu'une fois devenu ado, puis jeune adulte, leur enfant est décrit comme immature, faisant des "bêtises". Sauf que les bêtises d'un ado ou d'un adulte n'ont malheureusement rien à voir avec les bêtises d'un enfant de 3 ans ! Très adulte, ce genre de fille ou de fils restés dépendants de la "mamelle" peut dériver (conduites addictives, chômage, etc).

En gématrie, on retrouve - comme d'ailleurs en psychanalyse et en psychogénéalogie - des mamans qui ont souffert d'un drame familial important dans les premières années de leur existence mais dont elles n'ont pas parlé, soit parce qu'elles étaient encore dans une période pré-langagière, soit parce que la honte régnait à la maison et entourait la tragédie. Même refoulé, ce drame anxiogène continue à agir et à être projeté en permanence sur un ou des enfants "permissifs" de la fratrie. Certains y échapperont car leur terrain psychique est incompatible avec les attitudes tentaculaires de leur mère. À chacun sa destinée !

Le fait de ne pas permettre à son enfant de "grandir" est une manière fantasmatique pour ces mères d'essayer de le retenir pour le protéger du préjudice moral et/ou corporel qu'elles ont subi dans leur enfance pour que la fatalité n'intervienne pas. Ce bon sentiment, cette tentative de surprotection aboutit cependant à l'inverse...

Portrait de Allain

L'éclairage supplémentaire d'Ari me conduit à rappeler que ces mères ont "choisi" inconsciemment comme père pour leur enfant un homme ayant la même problématique infantile qu'elles, tout aussi refoulée sout-elle. Freud disait que les névroses s'attirent et se complètent... Tout un chacun en fait les frais mais il est heureusement possible de dépasser cette singularité humaine qui se cristallise in fine en chaos pour la sublimer...

Portrait de ségo

Je ne regrette pas d'avoir'posée cette question car vos réponses même si elles sont compliquées pour moi vont déjà me servir dans mon travail! Je vais les étudié comme des cours.

Pour la réponse à la grand mère je vais essayer de trouver les mots justes en parlant de cette histoire de maman sur protectrice mais je ne voudrai pas l'a blessé ... Je vais voir ce que jE peux faire.

1000 merci.

Ségo