Une famille qui porte malheur

Je n'ai pas connu ce type de famille si éprouvée que cela. Mais j'en ai rencontrée qui ont connu des drames comme une mort d'enfant par exemple. Ce qui n'a pas engendré dans ma famille des malheurs. Maintenant, si vous êtes sûre que tous les gens qui le fréquentent ont les même malheurs, il est certain que ce n'est pas très engageant. Mais attention quand même au côté superstitieux de la chose. Est-ce vraiment pour ces raisons que vous ne voulez plus les fréquenter ? C'est peut-être la question à se poser.

Superstition ? Une bonne question à se poser, en effet, comme vous le suggère Jean .

Mais si c'est vraiment flagrant à ce point, je ne peux que vous encourager à suivre votre ressenti et votre intuition !

Est-ce que depuis que vous les fréquentez il vous est arrivé des malheurs ? Il y a un adage qui dit que " ce que je redoute m'arrive ". Maintenant, comme le dit M. Christine, si vous ne parvenez pas à être d'une certaine neutralité, mieux vaut suivre votre ressenti.

Pour "x" raisons qui vous appartiennent Claire-13, que vous n'ayez plus envie de fréquenter cette famille est une chose. Mais il ne s'agirait pas que vous vous cherchiez des excuses pour vous justifier de ne plus la fréquenter pour autant. Si autour de cette famille qui a eu beaucoup de malheurs, ceux qui les fréquentent ont eux aussi, beaucoup d'épreuves, c'est peut-être aussi tout simplement parce qu'il y a comme une sorte de compréhensions communes... Et, malheusement, votre famille ne semble pas particulièrement épargnée de son côté au sujet des épreuves...

Peut-être avez-vous besoin de mettre un peu de distance ? Mais je ne pense pas qu'il y ait des familles qui portent malheur.

Ce sujet que vous évoquez m'intéresse et m'interpelle Claire-13 dans la mesure où je connais une famille telle celle que vous décrivez, c'est-à-dire une famille particulièrement marquée par le destin. 

Compte tenu de mes études, j'ai analysé - en toute discrétion - cette famille puisqu'elle me touche de près. D'un point de vue de la psychogénéalogie, j'ai globalement compris la cause des répétitions familiales. Jusque-là, il s'agit d'une famille ! Mais, ce qui a fini par me sensibiliser et comme, encore une fois, je connais très bien ces personnes, c'est quand j'ai constaté que parmi leurs amis, ceux-ci ont tous - sans exception ! - récupéré le symptôme (morts prématurés d'enfants donc mais aussi de jeune adultes)... Dans un scénario de film, ce schéma ahurissant pourrait même sembler peu crédible !

Sigmund Freud ayant établi le fait que " les névroses s'attirent et se complètent ", l'explication est logique. En revanche et tout comme vous, sans être parano ni superstitieuse, je me suis dit que la sagesse consistait à ce que je mette une énorme distance avec eux. Ça m'a coûtée mais je l'ai fait, ne voulant pas être masochiste en continuant à les fréquenter. Ils n'ont pas compris mes silences - je le sais par amis interposés - mais tant pis. Dès l'instant où j'ai saisi que le risque de " contamination " pouvait être très grand, j'ai fait le choix de protéger ma famille autant que faire se peut (je n'ai pas d'enfant mais l'atteinte peut se transférer sur d'autres membres de sa famille propre). Du moins, je ne voulais pas être une mauvaise courroie de transmission. Pour positiver, je me répète que cette frustration que je m'impose atteste que j'essaie de me débarrasser au mieux de mes névroses personnelles !

Tel que vous le développez, Yamina, je trouve ce point de vue psychanalytique très intéressant. Il s'agirait donc, non pas de juger, mais de se protéger.

Tout à fait d'accord .

J'ai beaucoup aimé aussi cette explication psychanalytique. J'ai l'impression que c'est  quelque chose que je fais d'instinct, un peu comme Claire finalement. Je préfère m'entourer de personnes positives et me détacher peu à peu de ce type de fréquentation. J'ai connu aussi dans ma jeunesse une famille qui semblait attirer les pires catastrophes (le père d'une amie qui a assassiné sa femme par exemple)  mais la vie a fait heureusement - je commence à le réaliser - que je ne les cotoie plus. 

Vous avez raison Claire-13, comme le dit le proverbe : " Dans le doute, abstiens-toi "...

Quand je doute trop et malgré mon grand âge (!), je préfère m'abstenir, tout simplement parce que quoi qu'il en soit mon inconscient me prévient que ce n'est pas le moment d'agir. Combien même si ce doute perdurait, ça signifierait que je devrais m'abstenir pour toujours. Jusqu'au jour où, effectivement, on passe à autre chose sans même s'en rendre compte mais, au moins, on a joué la carte de la protection, de la sagesse, surtout quand il est question de situations aussi graves que celle que vous soulevez...

Après tout, notre psychisme nous guide et nous protège dans grand nombre de cas. Et, selon moi aussi, le doute en fait partie. C'est également accepter cette singularité humaine pour ne pas détruire notre être.

On le voit avec les animaux, y compris les + rebelles ou les + sauvages : ils scrutent l'horizon, hésitent et peuvent renoncer à leur projet, aussi alléchant qu'il puisse être. Dans la méfiance se loge aussi notre instinct de survie...

Comme quoi, le doute n'est pas toujours négatif.