Je suis en train de lire le livre d'Alexandre Jollien " Vivre sans pourquoi ". D'un côté, je comprends qu'il ne faut pas se triturer les méninges avec des interrogations philosophiques qui n'en finissent pas et qui empêchent d'agir. D'un autre côté, dans la vie on est bien obligé de se poser des questions et d'essayer de comprendre. La psychanalyse, me semble-t-il pose l'interrogation sur soi comme moyen d'avancer. La lecture des livres de spiritualité ont aussi cette vocation. Comment comprenez-vous ce titre d'Alexandre Jollien dans votre quotidien ?
Jean
Préférer le comment
J'apprécie aussi ce philosophe, à la fois chrétien et bouddhiste, ce qui dérange les uns et les autres, comme s'il fallait à tout prix adhérer à un dogme religieux ou philosophique. Jollien est handicapé de naissance et s'est dirigé vers la spiritualité après avoir fait des études poussées de philosophie. Il raconte que, finalement, la philosophie ne l'a pas véritablement aidé. C'est dans la pratique spirituelle, en privilégiant le " comment ", ce qui est aussi le cas de la psychanalyse, qu'il a pu posé des actes évolutif. C'est peut-être cela vivre sans pourquoi, ne pas vouloir chercher absolument une réponse à tous les problèmes de la vie, accepter et avancer. D'ailleurs je crois qu'il s'est senti libéré lorsqu'il a enfin accepter qu'il ne guérirait jamais de son handicap. A partir de là, il n'accuse plus personne et encore moins lui-même de ses limites.
Gilbert. R. Psy...
Le pourquoi peut être projectif
Dans une de ses conférences destinée à présenter la psychanalyse de manière accessible, Chantal Calatayud évoque la différence entre le " pourquoi " et le " comment ". Ainsi, précise-t-elle, lorsque quelqu'un dit " Pourquoi m'as-tu fait ça ? ", il y a une notion d'accusation projective. Alors que s'il dit " Comment as-tu fait pour me faire ça ? ", il y a une nuance subtile. La psychanalyse, comme l'induit Jean, travaille effectivement sur le " comment ", à la différence de la philosophie qui reste sur le " pourquoi ".
Lakshmi
L'instant présent
En parcourant les sujets de développement spirituel, j'ai remarqué qu'il était souvent fait allusion à Eckart Tolle à propos de l'instant présent. Vivre sans pourquoi serait en faite faire taire le mental, les pensées parasites. Etant inscrite depuis peu de temps, je formule simplement cette hypothèse...
rosaliehlene
pourquoi et comment
Il me semble que tout dépend de ce à quoi on applique l'un et l'autre. Les pourquoi métaphysiques, du style pourquoi suis-je en vie? ne comportent pas vraiment de réponse et leur multiplication ne peut qu'engendrer un sentiment d'impuissance et d'anxiété. Et l'acceptation est la seule position libératrice.
Par contre il y a des pourquoi utiles: pourquoi ai-je raté mon examen? Pourquoi est-ce que ma voiture refuse de démarrer.... S'ils engendrent une action fondée sur un "comment résoudre le problème", ils sont facteurs d'évolution.
Cécile
Entièrement d'accord avec vous !
Je suis d'accord avec vous Rosaliehne. D'ailleurs, pour avoir lu cet ouvrage d'Alexandre Jollien, c'est ce qu'il développe aussi. Il parle de l'importance d'agir après s'être interrogé et il insiste surtout sur le fait d'arrêter de se poser des questions qui n'ont aucune réponse.
A un moment, il écrit : " Vivre sans pourquoi, c'est arrêter de vouloir prouver quoi que ce soit et aimer le premier venu sans rien exiger de lui en retour "... Sacré boulot !!!
Oliver
J'ai commandé ce livre
Cette discussion m'a donné le désir de lire ce livre. Je viens de le commander.