Vous arrive-t-il de penser que vous êtes un parent trop protecteur ?

Portrait de Chantal Calatayud
Rendre son enfant autonome
La coupure du cordon ombilical est le signe avant-coureur de l'autonomie. Pour autant, dans la vie, cette caractéristique rencontre bien des résistances. C'est ainsi que contribuer à rendre son enfant autonome constitue un enjeu primordial pour que son existence ne connaisse pas les limites, voire les affres, de l'étayage, c'est-à-dire de la dépendance.
Portrait de Danièle-Dax

Mon mari et moi n'avions qu'un fils unique. Il était comme la prunelle de nos yeux. Nous cherchions à lui donner le " meilleur ". Par voie de conséquence et ce que nous avons réalisé beaucoup plus tard, c'est qu'il complexait. Aussi ses fréquentations s'en ressentaient. Il se mettait toujours du côté des moins forts, voire des cas sociaux... Nous savons aujourd'hui que nous avons été des parents trop protecteurs. Ado, il nous l'a fait payer. Alors qu'il est quadra maintenant, marié et père de famille, il nous a dit assez vertement il n'y a pas si longtemps que ça que nous l'avons étouffé ! Ça nous a fait de la peine et, malheureusement, je ne suis pas certaine qu'au fond de lui il ait vraiment compris que c'était ce que nous pensions être le mieux pour lui... Sa femme et lui ne sont pas des parents hyper protecteurs et leur ado, même s'il a des comportements parfois discutables liés à son époque, est plutôt sympa... Ceci étant, je n'ai pas d'avis réellement tranché sur la question car je pense que chaque enfant réagit aussi à l'éducation qu'il a reçue en fonction de la nature de son psychisme...

Portrait de Gilbert

Ayant été moi-même " surprotégé " du fait d'une mère très abandonnique (fille mère), j'ai essayé de ne pas reproduire les mêmes schémas avec mes propres enfants. Y suis-je parvenu ? C'est une autre question. Toujours est-il que cet excès de coocooning de la part de ma génitrice m'a valu une sorte d'inadaptation à certaines difficultés de la vie. Pour exemple, il ne fallait pas faire de rugby car trop dangereux, trop violent. Résultats : j'ai attiré dans mon adolescence des situations violentes auxquelles je n'étais pas préparé (bagarres...), ce qui m'a poussé sur le tard à pratiquer des sports de combat. Du point de vue psychologique, j'étais très timide me réfugiant dans le statut de bon élève pour ne pas me faire remarquer... Il y a beaucoup à dire sur ce sujet et je rejoins un peu les propos de Danièle-Dax. Je pense en effet que chaque cas est unique (grace à Dieu) et qu'il existe une nature " innée " qui fait qu'un enfant possède ses propres ressources, indépendammant de l'éducation qu'il a reçu.