La méditation est-elle vraiment un outil de guérison ?

Je sais qu'il y a des études qui sont menées, surtout aux Etats-Unis qui montrent que la méditation aide au processus de guérison. Toutefois, je me souviens de l'exemple donné par Gilbert sur cette nonne atteinte d'un cancer qui, tant qu'elle faisait de la méditation un but pour guérir de son cancer s'épuisait. A l'inverse, lorsqu'elle a accepté sa maladie incurable, c'est comme si cela avait libéré la voie méditative. Il me semble que la méditation est d'abord une voie d'acceptation de ce qui est, plus qu'un remède destiné à combattre les maux. D'ailleurs, comme le dit encore Alexandre Jollien - que je lis aussi - " on va tous y passer, alors à quoi ça sert de se prendre le chou ! ". C'est assez dur comme discours mais réaliste aussi. La méditation ne nous empêchera pas de mourir un jour. Comme le souligne le spiritualiste, il ne faut pas que la méditation fasse de nous des surhommes. Ce serait le danger ! Nous avons tous en nous un principe de guérison qui - me semble-t-il - peut être booster par la méditation mais je crois qu'il faut se garder d'en faire une panacée d'immortalité. Nous avons tous peur de mourir et votre père a une réaction logique. Ecouter cette peur et la prendre en compte me paraît important car elle nous parle de notre propre peur. L'évincer peut être un évitement. Ce n'est bien sûr que mon avis et je ne suis pas à votre place, clémentine-78. En tous cas, si vous sentez votre père réceptif à la spiritualité, ça vaut le coup d'aborder le sujet avec lui s'il vous reparle de sa peur de mourir. Bon courage, clémentine. Je suis de tout coeur avec vous !

Jean

J'ai envie de répondre à votre question en passant par la psychanalyse !

La méditation demande de se centrer sur soi, lieu des pulsions de vie. En ce sens, je pense qu'elle peut être considérée comme un outil de guérison, d'autant que cette méthode allie un processus introspectif et réflexif qui peut permettre de faire le tour de l'origine de ses pollutions personnelles, de les dédramatiser et de s'en débarrasser... 

Je suis d'accord avec les commentaires de Jean et de Yamina car il me semble que la guérison ne peut pas faire l'impasse d'une mise au clair avec ses processus internes. De toute façon, on sait maintenant que c'est le psychisme qui agit positivement ou négativement sur la santé. Ainsi, toute médiation qui permet une harmonisation de ses émotions et donc de ses comportements ne peut que travailler à la guérison...

On parle de plus en plus aujourd'hui de Santé globale et c'est heureux...

Effectivement, l'inconscient ne doit pas entretenir de conflits intérieurs si l'individu veut que son corps soit bien portant...

De fait, toute discipline qui travaille dans ce lien équilibré esprit - corps est un plus appréciable.

Pas étonnant également que de plus en plus de personnes - en parallèle de la médecine officielle et remboursée par la sécu ! - consulte un sophrologue, s'intéresse à la MTC (médecine traditionnelle chinoise) à l'Ayurveda (médecine indienne) à l'anthroposophie (méthode inspiré par les travaux de Rudolf Steiner) au Qi gong, au Yoga, et j'en passe... Certes, il est important de trouver un spécialiste compétent dans ces disciplines qui peuvent facilement être récupérés par des gens malhonnêtes (la loi du profit existe là aussi) mais en attendant, j'ai dans mon entourage des exemples précis de rémission ou de guérison de cancer grâce à ces techniques. Et ça ne coûte pas un sou à la collectivité puisque ces prestations ne sont pas remboursées ou rarement. Le problème d'une médecine aveuglément matérialiste, c'est qu'elle risque d'être rejetée en bloc par manque de confiance et d'humanité, alors qu'elle a réalisé des progrès phénoménaux. Un paradoxe qui montre bien qu'il y manque peut-être l'essentiel, qui ne se voit pas, qui ne se mesure pas, qui ne se dissèque pas. Le médecin d'aujourd'hui est peut-être devenu un piêtre Thomas (pour rebondir sur une autre discussion) mais sans le Saint !!!!

Je partage les avis qui ont été exprimés. La pratique de la méditation , en effet passe par la centration, et en fonction des méthodes, par la respiration aussi : cet exercice permet de se reconnecter à la vie puisque tant que l'on respire, on est en vie. En même temps, cela nous relie au monde car la respiration est un va et vient de l'air qui vient de l’extérieur et nous remplit l’intérieur . Ce lien actif avec l’extérieur permet de se percevoir comme faisant partie du monde et parfois de se sentir comme dans une forme d'harmonie avec lui , en passant par l'essentiel,  la respiration, et donc en accédant aussi à une forme de dénuement. Comme s'il ne nous restait plus que cette respiration. En même temps, on s'inscrit dans le présent, à l'instant T et les angoisses de mort portant à la fois sur le futur et s'étayant sur nos expériences infantiles, cela permet de les faire passer au second plan, après le présent . C'est un travail exigeant mais qui peut porter ses fruits si la personne est réceptive. En plus, le gain de bien être qu'il peut apporter est aussi renforcé par un sentiment d'autonomie, comme si on se faisait du bien à soi-même, si on guérissait de son mal être en tout cas, sans s'étayer sur les autres, et c'est bon pour le narcissisme .

Dégagée pour un temps de mes obligations professionnelles (vacances) et vu ce qui m'a été dit ce matin, je crois que je vais me diriger vers cet aspect de centration que constitue la méditation. Le post de Lili sur la respiration m'encourage à commencer ici et maintenant d'ailleurs.

Clementine,voici un site qui explique plusieurs façons d'aider les gens qui ont un cancer,et la méditation en fait partie.

http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/diagnosis-and-treatment/complementary-therapies/mind-body-medicine/?region=qc