Cheveux colorés = peur de vieillir ?

Si, du côté féminin, la coloration des cheveux peut effectivement se comprendre, à condition de ne pas se duper soi-même, l'injonction au jeunisme touche effectivement de plus en plus d'hommes. La tricherie est d'autant plus perceptible que la coloration ne dupe souvent personne. On peut effectivement parler d'une angoisse du temps qui passe, d'un conflit entre ce que l'on est et l'image que l'on veut absolument renvoyer. Le regard des autres prime alors malheureusement sur l'accepation sereine de soi. Preuve certaines stars vieillissantes qui veulent à tout prix arrêter le temps, y compris avec la chirurgie esthétique. Une attitude plus sage consisterait à faire du temps son allié, de chaque jour qui passe une opportunité pour vivre le présent plutôt que de dépenser une énergie psychique phénoménale à alimenter le fantasme de l'éternelle jeunesse. Faust n' y a pas trouvé son bonheur mais a plutôt fabriqué son contraire, me semble-t-il.

Bonjour Véro,

J’ai envie de vous répondre car votre post m’interpelle doublement : tout d’abord, moi aussi  il m’est arrivé de m’adresser à une voyante, et comme la vôtre, elle m’a déjà poussée à bien des remises en question, je ne le regrette pas car c’est moi qui l’ai choisie …. Mais je peux vous dire que rien ne lui échappe et qu’elle fait preuve d’ une acuité professionnelle et une rapidité de réaction  parfois déconcertantes  !!! Je ne sais pas si la vôtre est comme ça aussi ?

Pour en revenir à la deuxième partie de votre post, votre question sur les cheveux colorés, pour ma part,  oui, je pense qu’il doit bien s’agir d’une peur de vieillir (et donc de mourir), sans doute liée à une angoisse du temps qui passe, comme le dit Gilbert R. Psy. Ca revient à ne pas assumer son âge, son image, son physique, soi-même parfois. Je parle sans jugement car je cache mes cheveux blancs depuis des années : je crois que j’ai commencé à les cacher autour de  30 ans, j’en avais beaucoup, je pense comme mes soeurs tenir ça de ma mère qui a eu les cheveux gris très jeune aussi, mais elle, elle assumait ! Mais elle n’a jamais été vraiment vieille non plus. Il y a quelques années, j’ai décidé d’assumer mes cheveux gris (presque blancs aujourd’hui) et ça a déclenché un tollé à la maison (mari et enfants !) , en plus, j’étais enceinte de ma troisième fille (elle est née quand j’avais 40 ans) et je crois que j’avais peur qu’on me prenne pour sa grand-mère ! Et maintenant, je n’assume toujours pas mes cheveux blancs (ni mon physique et le reste, ça dépend des jours !), oui, c’est un peu de la triche, un manque d’authenticité...

Peut-être qu’on peut associer ça aussi à une rivalité œdipienne mal résolue (ne pas vieillir, rester toujours une fille (de sa mère) au lieu d’être une femme qui vieillit, comme les autres, avec tout ce que ça peut avoir de positif aussi. La couleur choisie peut aussi renvoyer à une identification œdipienne dont il faut se méfier à mon avis .

Ca me fait réfléchir tout de même, surtout qu’il y a eu il y a quelques temps de très beaux sujets de discussion au sujet du physique et de la beauté intérieure mais je crois que je n’en suis pas encore là pour moi.

Je crois que la peur de vieillir touche chacune et chacun d'entre nous. Aussi, pas question pour moi de jeter la pierre. Je suis dans la deuxième partie, bien sonnée, de mon existence et je pense tous les jours à ces limites que le corps m'inflige. Brel chantait " Mourir ? La belle affaire ! Mais vieillir, vieillir.... ". Ainsi, Lili, se maquiller le corps, cacher les affres de l'âge se justifie tout à fait à condition que cela ne " frise " pas le ridicule. Je connais une femme " blonde platine " de 65 ans un peu pathétique. Mais bon ! Qui suis-je pour juger ? L'important, à mon sens, se joue en terme d'équilibre et d'harmonie. Les cheveux gris, les cheveux blancs ont aussi leur charme (j'en connais aussi), à condition d'en faire quelque chose.