Mon compagnon est-il radin ou matérialiste ?

Portrait de cerise-du-26

Mon compagnon a une relation à l'argent très particulière et ça complique notre couple.

Je sais qu'il a toujours peur de manquer comme on dit. D'ailleurs, il l'avoue lui-même mais à force de l'avouer, c'est la porte ouverte à la radinerie me semble-t-il. Je vous prends un exemple : en ce moment on crève de chaud à la maison. Eh bien Monsieur décide de couper la clim le soir vers 21 heures en prétextant qu'on n'en a pas besoin à cette heure-là, que c'est mauvais pour la santé, etc. Il faut aussi toujours qu'il ait une belle somme d'argent devant lui " au cas où " (c'est son expression favorite !). En attendant, il faut que je fasse de véritables ruses de sioux pour acheter ce qu'il appelle du superflu, comme un abat-jour parce qu'il est taché !!! En ce moment, il met des mocassins démodés et abîmés qui ont au moins 15 ans !!! 

En fait, je me demande si mon compagnon est radin ou matérialiste et aussi comment le faire changer pour qu'il se place sur la voie du milieu...

Si vous connaissez ce problème avec votre chéri(e) ou si vous en souffrez vous-même, est-ce que vous pourriez venir en débattre ? Je crois que ce serait intéressant pour certains foromers qui voudraient sûrement sortir de cette ambiance un peu compliquée et surtout malsaine... Après tout, pour ce qu'on est sur Terre, l'argent c'est quand même fait pour être dépensé !

Portrait de Jean

Votre question, cerise-du-26, me renvoie à celle, trop généraliste et de fait maladroite, que j'ai posé il y a peu au sujet de l'argent. C'était ce genre de situation que l'on voit parfois à laquelle je pensais. Je connais une personne  âgée qui, si ses enfants ne la raisonnent pas, préfère souffrir qu'acheter un médicament qui ne soit pas rembourser par la sécu. C'est terrible lorsqu'on sait que la santé ne devrait pas avoir de prix. La personne dont je vous parle a connu la guerre et ses privations. Ceci pouvant peut-être expliquer cela. Il est possible que votre compagnon soit sous ce type d'influence inconsciemment. Un héritage psychique de sa filiation ? 

Portrait de Sofia M

Je ne sais pas si vous prenez réellement le problème par le bon bout Cerise.

Déjà et personnellement, je ne tolèrerais pas que mon compagnon décide seul de couper la clim car je présume que vous faites votre part à la maison. Ensuite, le fait de savoir s'il est radin ou matérialiste vous permet d'échapper aux interrogations que vous devriez avoir sur vous-même quant à votre relation à l'argent dans la mesure où on ne vit pas avec quelqu'un par hasard. En outre, je pense que vous n'avez besoin de personne pour savoir si votre homme est radin ou matérialiste car ce n'est pas du tout la même chose ! Mais je reviens au fait de ne pas intervenir, quoi qu'il en soit ça vous permet de rester en position de victime, tout comme la dame âgée dont parle Jean et qui, elle, en plus contrôle son entourage en ne prenant pas ses médicaments !

Portrait de Orlan

Ce que dit Sofia est pour le moins direct mais elle a tout à fait raison d'établir ce rappel à l'ordre car il est souvent très facile d'accuser son conjoint alors que l'on n'a ni les tenants ni les aboutissants... Quant à l'histoire de la coupure de la clim, je trouve aussi que c'est un peu gros dans la mesure où les femmes ont aujourd'hui, et quoi qu'elles en disent, voix au chapitre ! Alors, Cerise, n'y aurait-il pas là-dessous quelques bénéfices que vous retireriez de votre position apparente de retrait ???

Portrait de Ludo_437

Remarquez que cette année, les cerises sont excellentes !!!

Bon, j'arrête-là parce que je ne suis guère plus charitable que Sofia et qu'Orlan. Mais vous pouvez toujours venir vous défendre Chère Cerise...

Portrait de nanou-69

A mon avis, il faut commencer par pas se laisser faire, cerise. Avec le caractère que j'ai, ça aurait clashé pour la clim !

Portrait de cerise-du-26

Quand j'ai lu les réponses, je me suis sentie attaquée... Mais j'ai pris un peu le temps de réfléchir parce que je sais que les foromers ici sont des personnes très sensées et qui peuvent bousculer parfois mais pour le bien. Je disais donc que j'ai pris le temps de la réflexion et j'ai réalisé que souvent je ne dis pas certaines choses que je pense à mon compagnon pour prendre le dessus dans d'autres circonstances. Je veux dire que je vais laisser glisser des broutilles pour mieux avoir raison dans des registres où j'estime qu'il faut absolument que j'aie raison ! Pas très glorieux tout ça, je le reconnais... Mais là j'ai du boulot ! En fait, c'est un peu compliqué à vous expliquer comme ça mais je vais effectivement faire ma victime en laissant mon compagnon me contrarier pour des choses sans grande importance, genre la clim, mais ça me permet de lui dire que son fils - d'une première union -, que je ne supporte pas et qui me le rend bien, a des attitudes de petit con et du coup, il lui donne moins raison qu'avant... En écrivant cela, je me dis que j'ai sûrement tort, d'autant qu'en général quand j'ai bien reproché à mon compagnon les agissements de son fils, je culpabilise très vite ensuite... Là, tout de suite, je sens que j'ai une vraie prise de conscience et il est certain qu'il faut que je change...

Portrait de Jean

Votre réaction m'impressionne. C'est vrai que vous n'avez pas été ménagée, comme moi d'ailleurs parfois et comme pas mal d'autres ici - y compris parfois les psys - mais dites-vous que chacun doit changer un peu tous les jours pour devenir ce qu'il est, en fait, et ne plus (ou de moins en moins !) rendre autrui responsable de tous ses bobos. Bousculer pour le bien, c'est rare sur Internet où l'on assiste le plus souvent à des conflits d'opinion stériles. Bravo Cerise. Et en plus votre question m'a fait prendre conscience - via Sofia M - du méchant contrôle de cette dame sur ses enfants... S'ils m'en reparlent, j'essaierai de leur glisser que quelqu'un qui se plaint financièrement dans le mauvais sens peut être un bourreau. D'ailleurs je pense qu'ils l'ont déjà un peu compris et sont moins souples avec elle. J'ai assisté à une discussion où sa fille la  " bousculait " un peu vertement, ce qui a calmé sa maman...

Portrait de Ugo

C'est un de mes défaut aussi, et qui m'arrange bien il faut le dire. Comme si j'imaginais quelque part qu'il y avait un compte en banque bourreau/victime. J'accepte bien volontier d'être victime fantasmant alors créditer mon compte bourreau... se laisser contrôlé pour mieux controler ailleurs... Tout ça me parle bien. J'y travaille mais j'ai encore du boulot en ce qui concerne mon travail d'introspection !
D'autant que j'ai souvent pesté contre mon père pour sa soit-disant radinnerie, ses chaussures trouées, ses vieux pulls, alors qu'il a les moyens. Je vous assure que lorsque vous avez parlé de votre compagnon, Cerise,  j'avais l'impression de revoir mon père !

Portrait de Jean

J'ai trouvé excellente, Ugo, votre image du compte en banque bourreau/victime !  " Tu m'as fait ça, j'ai donc d'autant plus le droit de te faire ça " . C'est subtil mais à la fois terrible et je n'y échappe pas moi aussi. Faire payer l'autre très adroitement et sadiquement en se disant qu'il l'a bien cherché. Fastoch comme raisonnement conscient et inconscient. le mieux consisterait donc à oublier le compte en banque lorsqu'il s'agit de développer une relation authentique. Très bonne piste à creuser !

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Il est très encourageant de constater la qualité de ces échanges. Se mêler de plus en plus de ce " qui nous regarde " constitue une interrogation qui amène toujours une centration salvatrice. Ne plus faire payer l'autre injustement est ainsi le résultat d'une évaluation par rapport à soi, un chemin vers son vrai-self !