Ma fille est invitée à faire un cadeau surprenant pour les 16 ans d'une amie

Peut-être que j'ai tout faux mais comme vous dites que cette amie ne manque de rien, peut-être justement qu'elle a besoin juste d'un petit signe de tendresse amicale. Je ne pense pas qu'il faille imaginer qu'elle se moque. Mais bon, moi je suis nature. Un jour mon ami m'a offert une petite peluche accompagnée d'un bouquet de fleurs, j'ai trouvé ça très mimi.

Il me semble que votre fille a pris un risque en demandant à cette amie nantie ce qui lui ferait plaisir pour son anniversaire. En même temps, je ne lui jetterai pas la pierre car il m'est arrivé de me coller dans ce genre de piège comme un grand et d'avoir à le regretter amèrement a posteriori. Effectivement, cette façon de procéder face à un interlocuteur qui a plus ou moins que soi crée, quoi qu'il en soit, un mauvais transfert de type bourreau-victime. Ceci étant, c'est comme ça qu'on apprend sur Terre et, un jour, on finit par comprendre qu'on n'a pas à se mettre dans la gueule du loup. Sinon on se fait toujours croquer !

Pour votre fille, étant donné qu'elle a accepté l'invitation, logiquement il faut qu'elle s'y rende avec la peluche sous le bras ! Mais en sachant donc qu'elle y aille ou qu'elle n'y aille pas, elle ne se sentira pas bien car j'ai l'impression - bien que je ne sois pas psy - que cet épisode en apparence banal cache autre chose... J'espère toutefois que des foromers viendront apporter des éléments plus pertinents que les miens...

Si votre fille est chagrinée à ce point, c'est qu'il y a effectivement un affect dans ce lien avec son amie qui la touche personnellement... Pourquoi alors et très simplement n'opterait-elle pas pour dire carrément à sa copine qu'elle ne s'imagine pas arriver avec une peluche sous le bras ? 

Je suis 100% d'accord avec ce que transmet Yamina.174. C'est peut-être une excellente occasion de clarifier la véritable relation qui unit votre fille à son amie. Elle peut tout à fait lui demander pourquoi une peluche. Si c'est véritablement une amie, elle aura sa réponse. Sinon, c'est que ce lien est effectivement très discutable.

La mésaventure de demander à un cousin (de parents très très aisés) ce qui lui ferait plaisir pour son anniversaire auquel j'étais invité m'est arrivé une fois et il n'y en aura pas une deuxième ! Il m'a demandé une figurine de Tintin et m'a même indiqué le magasin où je pourrais en trouver... J'y suis donc allé en ne connaissant pas les prix ! Il a fallu que j'aille voir mes parents pour qu'ils m'avancent la somme, ce qu'ils n'ont pas du tout apprécié, et qu'ensuite je les rembourse petit à petit !!! Par similitude et bien que n'étant pas psy, je me demande si un complexe d'infériorité de votre fille ne l'aurait pas fichue dans cette galère ??? Pour moi, c'est ce qui s'était passé et je me suis ennuyé - pour rester poli - à sa fête de snobinards comme jamais ça ne m'était arrivé ! Aujourd'hui, avec un peu plus d'expérience, il ferait " tintin " le mec et, compte tenu de l'indécence de sa demande de cadeau onéreux, je n'irais pas à son anniversaire. Finalement, peut-être que votre fille a testé son amie pour commencer à distendre leurs rapports ? D'ailleurs, à part de très rares exceptions familiales, je ne fréquente plus ce cousin depuis longtemps, malgré ses appels du pied qui ont été récurrents à une époque. J'avais compris, grâce à l'épisode du cadeau, qu'il cherchait à me bouffer, ce qu'il faisait du reste depuis que nous étions tout petits... Il faut savoir, pour la petite histoire, qu'il ne réussit pas très bien dans la vie (j'ai encore eu des échos il y a quelques semaines par ma mère qui ne l'aime pas beaucoup non plus puisqu'elle connaît bien ses défauts...) : il se lance dans des affaires qui ne donnent jamais rien, mentant sur des grands diplômes de commerce qu'il n'a pas, et heureusement que ses parents sont là pour rattraper la mayonnaise à chaque fois...

Quelle indécence d'inviter des gens en précisant bien que c'est pour son anniversaire, juste pour avoir des cadeaux ! En ce qui me concerne, quand les choses me sont présentées de cette façon, je me rends indisponible et je ne fais pas de cadeaux !

Le dernier anniversaire où j'ai été invité, c'était celui de mon fils et en plus, c'est sa compagne qui l'a organisé pour lui faire une surprise. J'ai trouvé le geste sympa et nous avons passé une très bonne soirée. Aucune exigence débile, aucune obligation. C'était si authentique que mon fils a eu les larmes aux yeux. Je ne supporte pas ces anniversaires débiles où le coeur n'y est pas vraiment. Je n'organise jamais mon anniversaire et le dernier s'est passé un midi avec deux amis que j'apprécie autour d'une petit repas en terrasse... S'il faut se prendre la tête pour un anniversaire, c'est qu'il ne faut pas y aller. Pour moi, c'est très clair. mais il est vrai que je n'ai pas 15 ans... Mais on peut apprendre à tout âge !

Je suis bien d'accord avec ce qui a été dit plus haut. Comme de toute façon il serait impossible de satisfaire toutes les invitations aux anniversaires ou autres, avec un peu d'âge et d'expérience, j'essaie de faire le tri. Et ceci n'est pas dans le sens péjoratif du terme, mais bien en lien avec un certain principe de réalité.
Par exemple, hier j'ai souhaiter l'anniversaire à un " soit-disant " ami. Il est né quelques jours avant moi, chose que nous nous sommes rappelés. Et lui, de me dire : " Ainsi, tu me dois le respect, morveux. " .
Je n'ai pas compris ce que cette insulte venait faire là, gratuitement sur le ton de la plaisenterie ( en apparence ). Il m'a dit qu'il me rappellerai pour organiser un repas auquel il est bien évident que je n'irais pas.

Les invitations des petits copains durant l'école primaire, pour leurs anniversaires, avec mon plus jeune fils... Un vrai casse-tête en plus ! Il m'est même arrivé d'être en conflit avec mon fils, parce qu'au final, il n'y a pas véritablement de relation "ami", et qu'il ne connaissait même pas, les "goûts et/ou activités" des petits copains... Pour trouver un cadeau qui "fait plaisir", alors qu'il y a en plus, cette forme d'obligation, comme s'il fallait "montrer patte blanche pour être admis" dans un cercle "très fermé et réservé"... Sans compter, qu'il lui est arrivé à plusieurs reprise de se retrouver au sein d'un groupe ou tous les autres gosses se connaissaient et se cotoyaient régulièrement en dehors de l'école... Je trouve que ce type de cadeau est l'exemple type et carricatural de ce que peut-être l'hystérie de séduction en définitive... D'ailleurs, je crois que le dernier anniversaire où il se soit rendu, c'était à la fin du CM2... Chez sa "petite chérie"... Les parents gendarmes tous les deux, avait organisés tout un "parcours sportif" pour les enfants... y compris, de l'escalade, bien sûr surveillée... Résultat, mon fils s'est bien esquinté ce jour-là... et lorsque je l'ai récupéré en fin d'après-midi, aucun adulte n'a fait de commentaire... C'est une fois rentré à la maison qu'il m'en a parlé... Et je crois, qu'en plus de se faire mal physiquement, il était surtout "blessé" dans sa fierté de "petit mâle" face à la "petite chérie"... Curieusement, je crois bien que c'est une des dernières invitations qu'il est reçu...

Après réflexion, grace à vos commentaires, je m'apperçois que malgrès mon âge, je me suis jeté tout seul dans la " gueule du loup ", comme vous dites, Orlan. Je m'explique : C'est par hystérie de séduction que j'ai souhaité cet anniversaire hier. Je cherchais à me faire aimer par cet ami qui ne m'a pas toujours voulu que du bien et qui a régulièrement cherché à ouvrir les hostilités. Sauf que je n'ai pas voulu m'en rendre réellement compte jusqu'à aujourd'hui. En tout cas c'est une belle leçon que je reçois !

Votre commentaire, Ugo, à propos des risques de l'hystérie de séduction, m'est aussi une grande leçon à retenir dans tous les domaines de la vie et des relations. Une vigilance de tous les instants parfois !

J'ai bien aimé le fil de cette discussion. Du coup je me suis souvenu d'un article de Signes & sens sur les personnes qui ne fêtent pas leur anniversaire. Finalement leurs arguments tiennent la route. Voici le lien pour ceux que ça branche : http://www.signesetsens.com/developpement-personnel-je-ne-veux-plus-fete...

Je suis tout à fait en accord avec ce que dit Cricri. Il existe effectivement une sorte de perversion qui consiste à faire d'une fête un véritable devoir, voire une véritable corvée, comme il est dit dans l'article. Il est important de s'autoriser à se dégager de cette forme de convention sociale de manière à ce que l'affectif (l'amour et l'amitié) reprennent leur véritable place. Il s'agit en fait d'un mauvais surmoi, comme s'il fallait s'obliger (moyennant finance) à aimer ou à être aimé. Une confusion plaisir/besoin qui peut causer des dommages inconscients tout au long d'une existence. On peut penser en ce sens à toutes ces réunions de famille que l'on s'impose alors que l'on a pas envie de s'y rendre.

J'avais retenu que Lucien nous avait indiqué que cet anniversaire avait lieu ce samedi et je pensais donc qu'il nous aurait tenu au courant...

Pas de suite donnée pour l'instant... Pas de nouvelles, bonne nouvelle ???

En relisant la question, m'est venue à l'esprit une hypothèse : demander une peluche à 16 ans peut traduire la réaction infantile d'une jeune fille à laquelle on a volé son enfance ayant reçu trop de cadeaux électroniques, par exemple, alors qu'elle avait encore envie de jouer à la dînette...

Lorsque j'ai essayé de répondre à Lucien, c'est un peu ce que j'avais senti en parlant de tendresse. C'est vrai que ça renvoie à quand on était enfant. Petite fille, je n'ai pas eu beaucoup de peluches. D'ailleurs je n'ai aucun souvenir véritable à ce niveau-là (c'est peut-être pour cela que j'ai trouvé les fleurs et la peluche offerts par mon ami touchants) mais pas plus de jouets électronique non plus ! Comme l'amie de la fille de Lucien est d'une famille aisée, elle a peut-être été " gavée " de superflu effectivement.

Comme j'aime bien les chansons, je pense à la chanson de Cloclo " Petite fille riche "... Je ne me souviens plus les paroles de manière précise mais je crois qu'il chante " pauvre petite fille riche ". Claude François devait savoir ce qu'il disait puisqu'il faisait partie d'une famille très aisée en Egypte. Puis tout a basculé lorsqu'il a eu 17 ans. De l'enfant roi, il est passé à l'enfant pauvre. D'où sa hargne pour réussir mais il est mort relativement jeune. Je repense à ce blog récent de Chantal Calatayud même si ce n'est pas tout à fait le même sujet. J'ai le souvenir aussi d'un fils de notaire qui invitait à l'adolescence des copains immigrés très pauvres. Il a fini par se faire prendre dans des affaires illicites de trafic de drogues via le Maghreb. Il avait aussi tout ce qu'un jeune désire, sauf certainement l'essentiel. Son père était, je crois, divorcé et élevait son fils royalement et l'enfant a du manqué de la simple affection maternelle. L'argent n'a pas suffi...

Pour mes 17 ans, j'avais un "chéri" qui m'avait offert une belle peluche, un panda plus précisément... Même si je ne l'avais pas demandée, il savait que "j'adorais" cet animal... à l'époque je recevais un magazine (auquel m'avait abonné mon parrain) qui défendait et expliquait les actions du WWF, le panda en étant d'ailleurs leur symbole. Je suppose qu'à sa façon, mon petit ami faisait ce qu'il pouvait pour me dire, que je n'étais pas "toute seule"... Mon jeune frère étant décédé quelques mois auparavant, c'était une période de ma vie "difficile". Cette peluche était comme une "présence" et j'ai refusé longtemps que ma mère s'en sépare, bien après mon départ de la maison parentale... Ce qui est paradoxal, c'est le nom que je lui avais donné : Youpi. Mais avec le recul, ce cadeau en était vraiment un en soi... Comme si mon petit ami, me "reconnaissait" en m'indiquant déjà, qu'il est nécessaire d'opérer des transitions quelquefois, jusqu'à ce qu'on soit "prêt" ensuite à aller plus loin en avant...

Le témoignage d'Isabelle relativise les jugements par rapport à l'impact que peut avoir un cadeau, aussi décalé puisse-t-il paraître. Il me semble que c'est la manière dont il est chargé qui fait sa véritable valeur. Je me souviens avoir offert un jour un simple pot de miel à quelqu'un. Il l'a posé au niveau de son coeur, ce cadeau ayant visiblement un sens important pour lui à l'instant t...

Je viens juste de découvrir votre post, Lucien. J'espère que votre problème d'écoulement s'est résolu favorablement. C'est vrai que ce ne devait pas être marrant. En tous cas merci pour la transmission de ce dénouement heureux pour tout le monde. Encore une fois, c'est une invitation à ne pas juger d'emblée un comportement qui nous interroge. Bonne après-midi à tous !