Comment se débarrasser des secrets de famille ?

Portrait de Christine-zen

On lit désormais partout que les secrets de famille nous polluent, voire ont des conséquences désastreuses sur notre vie. Ça je peux l'entendre mais vu qu'il s'agit de secrets de famille, comment faire pour s'en débarrasser ? Pour moi, l'énigme est totale... Aussi ai-je besoin de vos avis éclairés... Merci...

Portrait de Cécile

Il me semble qu'il y a eu une discussion à ce sujet. Un sujet qui m'intéresse beaucoup. Pour ne pas dire de bêtises, je vais prendre le temps de chercher dans le site pour essayer de me faire une idée éclairée. Et puis je suivrais les réponses des spécialistes bien sûr.

Portrait de nanou-69

J'ai lu sur les forums que la psychogénéalogie peut apporter des éléments mais que cela ne suffisait pas toujours. Des foromers parlaient aussi d'enfants non reconnus qui pouvaient être des secrets de famille. Mais je trouve que cela est quand même bien compliquée. Je lirai aussi avec application ce que les spécialistes nous diront.

Portrait de Floriane

Ce qui détruit et met en vrac , c'est le non-dit, et c'est aussi lui qui permet au secret de famille de s' installer et de faire des ravages dans toute filiation. Parce que chaque famille cache un ou des secrets. C'est inévitable.  Et c'est ceux qui viennent après l'événement à cacher qui en souffrent le plus parce qu'ils sont prisonniers: s' ils se taisent et ne révèlent pas le secret ils souffrent et portent la honte de quelque chose dont ils ne sont pas responsables,  et s' ils cherchent à mettre à jour le secret ils trahissent la filiation et ses injonctions à maintenir le secret qui renferme le symptôme. 

Comment s' en débarrasser? En allant déposer ce secret chez un professionnel qui est payé pour entendre et accueillir ce secret, tel un thérapeute, sans risquer d'abîmer ceux qui ne sont pas prêts à l'entendre dans la famille. L'idée étant de ne plus porter le poids du secret, et de ne pas le refiler à ses propres enfants par exemple. 

Portrait de zab

Je n'ai pas fait cette expérience mais déposer le secret de famille pour le liquider, ça me parait un peu simpliste et je pense que ça se saurait! 

Est ce que vous avez vraiment fait l'expérience vous même?

Est ce que ça protège vraiment ses enfants?

J'ai du mal à y croire! Si plusieurs le confirment, je cours chez le psy!!!

Portrait de Mireille-cogolin

J'ai un peu le même sentiment que vous Zab.

J'appartiens à une lignée où il y a eu un fou, un vrai fou qui s'est retrouvé à l'asile, comme son grand-père à ce qu'on m'a dit mais je ne l'ai pas connu car il était déjà mort avant ma naissance.

J'en ai parlé à plusieurs reprises à un prêtre qui est psychologue au départ car j'avais peur de finir folle étant donné que ma sœur n'est pas très claire côté psychologique et ça n'a rien changé pour elle. Et moi je n'aimerais pas terminer ma vie zinzin. Ce qui fait que je pense souvent à cette hypothèse... Vous allez me dire que ce prêtre n'a peut-être pas les compétences mais en attendant le problème reste entier. Pourtant, on sait donc qu'il y a des fous dans la famille. Alors, parler des secrets de famille, je ne crois pas trop que ça puisse nous débarrasser du symptome mais des psys vont sûrement donner leur avis ou des foromers qui ont expérimenté de dire à un psy leur secret de famille.

Portrait de Cécile

Il y a aussi des zones d'ombre au niveau de la folie dans ma famille. Ma mère en a pas mal hérité (certainement par identification à un non-dit). Je ne crois pas que simplement le dire règle le problème. Je crois plutôt en une acceptation (je viens de lire le post de Sofia. M), sachant que l'on ne peut pas tout savoir...

Portrait de yamina.174

Alors pourquoi se prendre la tête ? 

Je pense qu'on a déjà assez à faire avec nos propres névroses sans avoir besoin d'aller voir d'où elles viennent ! Mon arrière-grand-père a perdu une jambe à la guerre (il était harki). Sa fille a développé un sarcome au genou dont elle est morte, amputée... C'est sûr qu'il y a un lien mais, pourtant, elle connaissait l'histoire de son père... Ensuite dans " amputée , il y a le phonème " pute ", ce qui signifie que dans notre filiation, il y a dû avoir des prostituées... Et puis après ? Peut-être qu'il y en aura d'autres dans la filiation dans... 100 ans !!! Pour l'heure, ce qui m'intéresse c'est - moi aussi - de m'accepter telle que je suis pour accepter les autres tels qu'ils sont et, en ce qui me concerne, je mesure l'ampleur de la tâche à constater le nombre de fois où je dérape... Alors, vous savez, même si je respecte beaucoup Christine-zen et que sa question est intéressante, les secrets de ma famille truffée d'immigrés, je m'en moque complètement ! En plus, dans une filiation, tous les cas de figure existent et c'est peut-être par l'acceptation de cette vérité qu'il faudrait commencer ! Le film " La vie est un long fleuve tranquille " est un chef d'œuvre car il démontre que les bourges de Duquesnoy sont finalement aussi démunis face aux aléats de l'existence que les paumés de Groseille ! En fait, les secrets de famille constituent certainement le terreau privilégié du jugement et ça, ça ne me plaît pas parce que si j'ai quelques qualités, j'ai aussi beaucoup de défauts que je projettent malgré mes prises de conscience et mes projections peuvent à leur tour fabriquer de graves symptômes dont mes proches et ma descendance pourraient écoper... " Connais-toi toi-même ! ", etc, etc...

Portrait de Floriane

J'ai fait simple en effet dans ma réponse car je n'avais pas envie de rentrer dans les détails et de faire de longs discours. Je voulais donner une piste à Christine-zen. Il est clair, et d'autres l'ont dit, que ressasser un secret en famille, qui n'en est dès lors plus un, ne permet pas de s' en débarrasser. Il faut le sortir de la famille, d'où le psy, pour pouvoir commencer à s' en libérer. Je  n'ai pas parlé de le liquider.

Je peux témoigner de ce que mettre à jour un secret de famille par un travail psychanalytique libère réellement celui qui fait ce travail. Et de ce que cela protège les descendants, surtout les enfants de la mère, puisque c'est elle qui transmet le symptôme, ce qu'une de mes didacticiennes m'a rappelé samedi. Grâce à ma formation et à un cours particulièrement difficile pour moi j'ai compris qu'il y avait eu de l'inceste dans ma filiation et que dans ma vie d'aujourd'hui je pouvais réagir face à une situation par rapport à cela. Avoir mis le doigt dessus et voir cela en séance est protecteur pour ma fille, je l'ai bien compris.

Croyez le ou non Zab, cela vous appartient.

Portrait de nanou-69

Je n'ai pas compris toutes le subtilités de ce qui a été dit dans cette discussion mais je retiens qu'une psychanalyse peut être protecteur pour mon fils que j'élève seule. Et ça c'est très important pour moi.

Portrait de Sofia M

Il ne faut pas rapporter l'identification éventuelle et la levée hypothétique du secret de famille uniquement à la psychanalyse. Ce serait injuste ou incompréhensible pour celles et ceux qui n'ont pas fait cette expérience. Dieu soit loué, d'autres médiations existent et certains n'ont pas besoin de passer par une discipline quelle qu'elle soit pour être globalement sereins. Je pense à un de mes oncles qui est athée, qui n'a aucun goût pour les lectures philosophiques ni pour les outils comme le yoga. Pourtant, il a une sagesse spontanée en lui qu'il applique au quotidien. Cet homme est très intelligent mais il accueille et il cueille la vie comme elle se présente. Il a connu beaucoup de malheurs dans son existence mais ne se plaint jamais. C'est " ma " vie, comme il dit. Inutile de lui demander comment il fait, il n'en sait rien lui-même. Les rares fois où je lui ai posé la question, il m'a répondu qu'il pouvait être inquiet par certains événements négatifs de sa vie mais qu'il lâchait, en jardinant par exemple, car il m'a affirmé qu'on n'est jamais inquiet que par les situations que l'on ne peut pas changer. Donc ça ne sert à rien de se faire du souci. Cette information m'a servie plus d'une fois... Voilà donc un homme qui ne se laisse pas déstabiliser par les secrets de famille et autres non-dits !

Ce qui m'a interpellée Floriane dans votre post, c'est la façon que vous avez utilisée pour parler du symptôme incestueux identifié dans un cours. Un cours de psychanalyse est une démonstration de l'ordre d'un apprentissage pour que les élèves comprennent mais il ne peut en aucun cas permettre une authentification. Pour qu'il y ait authentification, il est indispensable que chaque séance individuelle, travaillée par le psychanalyste, et qui n'en parlera pas à son analysant, identifie de par des compulsions phonétiques une racine symptômatique. Mais, prenons votre exemple. Si il y a émergence d'un inceste en analité, c'est l'inconscient qui brouille les pistes dans la mesure où ce stade psychogénégique n'a rien à voir avec l'Œdipe ! Si il y a émergence de cette même racine incestueuse dans " Le culte du mort " (peut-être n'en êtes-vous pas là dans le programme), c'est encore le ça qui cherche à égarer... Le premier psychanalyste que j'ai eu commettait ce genre d'erreurs et j'ai fini par comprendre que quelque chose clochait. Il m'avait affublée d'un secret de famille de fille-mère, via ma lignée maternelle, et je m'étais laissée engluée dans cette erreur d'interprétation. Devenant de plus en plus épidermique à l'idée de le rencontrer en séance, ce que je lui avais dit avec mon franc-parler, il m'avait évidemment précisé que j'étais en transfert négatif ! Ça, c'était un euphémisme mais c'était du mauvais transfert négatif régressif !!!

Ensuite, quand vous dites que la mère transmet le non-dit, le symptôme potentiel (car le symptôme, selon Freud, n'est que l'extériorisation d'un conflit interne), est transmis par la mère (par le langage et l'appui de sa part sur certains phonèmes qui deviennent des injonctions savamment masquées),  c'est vrai mais heureusement, le processus ne s'en arrête pas là ! Il y a tout de même le père, ou un substitut de père, qui va arriver avec le NON qu'il fera compulser quand l'enfant va s'exprimer comme sa mère inconsciemment mais en utilisant ses combinaisons phonatoires langagières à à lui. Le père s'impose alors comme un tiers séparateur protecteur. L'enfant va DEVOIR apprendre à dire NON à l'influence discursive de sa mère et ne s'en privera pas d'ailleurs ! L'enfant va maintenant utiliser des phonèmes véhiculés par le père et en OPPOSITION totale à ceux de la mère ! C'est ainsi que l'enfant va trouver peu à peu sa propre VOIX-VOIE et qu'il s'ouvrira sur l'exterieur entendant des productions sonores DIFFÉRENTES et que sa personnalité s'affirmera au NOM des bases de son VRAI SELF. Et heureusement que c'est ainsi.

Troisième point dans ce que vous énoncez : ce n'est pas parce qu'un parent est porteur d'un symptôme que l'enfant va en hériter fatalement, comme je viens de l'expliquer. Il a une existence indépendante, donc un destin. Vous pourriez m'opposer le fait que chez les Dupont, on est alcoolique depuis plusieurs générations. Deux éléments sont à considérer alors : tous les héritiers DUPONT ne sont pas alcooliques. Il n'y en a pas plus que chez les DURAND ou les MACHIN. L'alcoolisme n'est pas " LE " symptôme des DUPONT. C'est " UN " symptôme comme disait Jacques Lacan. Les DUPONT ne se " distinguent " pas avec ce symptôme puisque cette pathologie est universelle depuis la nuit des temps. Si chez les TRUC on meurt du cancer depuis 3 générations, tous les TRUC ne meurent pas du cancer et chez leurs amis, qui n'ont rien à voir avec leur filiation, on meurt aussi du cancer depuis longtemps mais certains seulement de la filiation et on en arrive à une interrogation : pourquoi certains, pourquoi eux ? On rejoint alors la discussion commencée hier : l'énigme reste entière et le restera probablement toujours... La psychanalyse n'a pas pour but de faire repousser la jambe d'un patient qui l'aurait perdue dans un accident de la route. La méthode freudienne a pour sens d'accepter notre identité telle qu'elle se présente, ce qui désangoisse et évite les projections que l'on a l'art d'asséner à nos proches, faisant grossir la névrose de part et d'autre : le récepteur en tant que bouc émissaire facile et pratique (ça peut être un enfant qui sera d'ailleurs plus perméable, plus permissif inconsciemment que son frère ou sa sœur parce qu'il aura eu un Œdipe plus fort) et l'émetteur par culpabilité et donc par rétorsion surmoïque... En fait, c'est l'amas névrotique qui se transforme en névrose et si - mais encore une fois on ne sait toujours pas pourquoi de nos jours et je ne crois pas qu'on le sache un jour non plus de notre vivant... - pendant plusieurs décennies aucun membre de la famille sort du moule, la charge névrotique se transformera en psychose. Mais là encore, ce n'est pas une spécificité familiale : c'est une caractéristique commune à d'autres filiations. C'est pour cette raison que les stérilités psychogènes, l'homosexualité sont " utiles " dans les filiations car ces différences cassent les schémas répétitifs, ce qui prouve qu'il n'y a pas que la psychanalyse pour attester de l'importance de la différence qui fait loi... Heureusement d'ailleurs ! Je dis tout cela avec d'autant plus d'objectivité que mon chemin de vie est passée par la psychanalyse qui n'a pas empêché certains de mes très proches de ma filiation d'avoir des incarnations difficiles, allant même pour une petite fille jusqu'à naître avec un handicap, même si elle a une solide capacité à bien le gérer. En revanche, je n'aborde pas la psychanalyse comme une baguette magique à disposition. Cette discipline, pour moi, m'a permis d'apprendre que je devais m'adapter aux autres quels qu'ils soient et ce, sans jugement aucun. Le fardeau de mon existence s'est merveilleusement allégé à partir de cette compréhension et de son intégration. Et j'essaie chaque jour de stopper mes projections, qui ne demandent qu'à s'exprimer, pour ne pas alourdir le fardeau des membres de mon entourage. La psychanalyse, selon moi, c'est cela. Lorsque nous avons eu la chance d'en faire une, il ne faut pas s'illusionner : si la psychanalyse avait le pouvoir, par éradication complète des non-dits transgénérationnels (ce qui est impossible), de transformer positivement et totalement chaque filiation, non seulement ça se saurait depuis 120 ans mais Sigmund Freud lui-même n'aurait pas connu le drame de perdre sa fille et son petit-fils, sans compter qu'il aurait trouvé la clé pour arrêter de fumer et n'aurait pas développé son cancer de la mâchoire... Je pense aussi qu'il n'aurait pas eu, à son esprit défendant, à accepter les services de Marie Bonaparte pour fuir le nazisme et quitter sa patrie, ce qui l'a conduit de toute façon aux portes de la mort... Pour conclure, je dirai que nous avons chacun une destinée qui est ce qu'elle doit être. Elle ne doit pas nous fâcher, ni avec soi, ni avec les autres, ni avec Dieu, ni avec l'Univers... Tous les outils que nous avons à disposition et que nous pouvons utiliser doivent nous amener jusqu'à la certitude que notre destin est bien tel qu'il est, ce qui ne signifie pas se résigner mais avancer en faisant et en se faisant le moins de mal possible...

Portrait de Cécile

Je viens de lire votre com, chère Sofia, et je dois dire que vous m'avez régalée ! Je n'ai bien sûr pas tout intégré mais je vais conserver ce texte et le retravailler. Cette désidéalisation de la psychanalyse tout en la respectant profondément m'a beaucoup parlé. Et puis j'ai adoré comment vous parlez de votre oncle qui cultive son jardin du mieux qu'il peut, quoi qu'il arrive. Du bon sens à l'état pur ! Je n'en suis pas encore vraiment là même en ayant effectué un travail sur mois assez conséquent, me semble-t-il. Encore merci. Vos interventions depuis le début de cette discussion sont un vrai délice !!!

Portrait de Lili

Merci également Sofia M.

Comme vous Cécile, je ne suis pas sûre d’avoir tout compris ni intégré mais certains éléments m’apportent vraiment une compréhension nouvelle, comme l’idée que la psychanalyse n’est pas une baguette magique permettant d’éviter les aléas de la vie (un phallus ?) afin de la désidéaliser  , et ne pas en faire « la clé du bonheur »! L’idée aussi qu’elle peut-être considérée comme un outil pour stopper les projections et les angoisses qui les accompagnent, mais que celles-ci reviennent au galop malgré tout (désidéalisation aussi, qui soulage un peu)! Cette idée aussi que dans une filiation, une famille, un enfant (le récepteur inconscient) est plus ou moins permissif aux différents symptômes en fonction de la force de l’Œdipe, ce qui fait la différence entre les différentes destinées des différents descendants d’une famille, que l’on ne peut qu’accepter individuellement (même si c'est plus facile à dire qu'à faire quand on à l'impression de ne pas comprendre pour soi à l'instant t). Enfin j’ai aussi l’impression que vous confirmez cette idée que je pressentais qu’il existe une forme de mystère obligé qui entoure le symptôme qui est finalement individuel, que l’on se choisit sans doute en fonction de sa personnalité, son caractère, son « soi profond » ?  mais que l’on ne peut jamais mettre complètement à jour ( maîtriser), même si on peut souvent l’approcher, notamment dans les moments où il se manifeste.  Ce qui peut vouloir dire aussi qu’il faut le laisser se manifester pour avoir une chance de le comprendre et d’en faire quelque chose plutôt que d’essayer le combattre et de l’étouffer ou de l'effacer ( C'est mission impossible ? !). Finalement, il fait partie de notre destinée… C’est peut être ça l’humilité qui mène à l’acceptation ? A travailler pour moi en tout cas ....

Portrait de Allain

Vous avez quasiment tout dit Chère Sofia M sur une dérive possible d'une fausse appropriation de la psychanalyse et je vous en remercie encore une fois.

Si je ne m'abuse, vous avez cherché à faire comprendre à Floriane que la parole du didacticien ou du psychanalyste est un extrait de la très grande fresque psychogénétique sur laquelle il est chargé de travailler et qu'il n'est pas question que l'analysant fantasme que cette méthode va lui donner la bonne clef de sa filiation pour l'ordonner, la régulariser, la réduire à ce qu'il aimerait qu'elle soit et qu'elle devienne pour sa descendance. Car les déceptions pourraient se faire cuisantes et la cure reléguée in fine au rang d'imposture! Un bon didacticien, un bon psychanalyste, rétablit toujours cet emballement afin que la pensée magique ne vienne pas se substituer à la théorie et à la pratique freudiennes qui ne représentent qu'un viatique...

Merci pour votre compétence Sofia M et votre courage à la transmettre avec vigilance et loyauté.

Confraternellement,

Allain

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Mon titre, un peu provocateur, est inspiré de Sigmund Freud, découvreur de la psychanalyse et auteur de " L'avenir d'une illusion ". " L'illusion d'un avenir " est aussi, je crois, le titre d'un livre d'art (je n'ai donc rien inventé, qu'on se rassure). Ce que j'ai envie de dire, à la suite de l'excellente démonstration de Sofia M.et des commentaires qu'elle a suscités, c'est qu'il ne s'agit pas effectivement de faire de la psychanalyse une nouvelle religion. Lors de mes études, ma didactitienne - à remettre bien sûr dans le contexte de l'atelier - a parlé de l'illusion de la cure psychanalytique. Quant à ma psychanalyste, au moment du dénouement de mon analyse, elle m'a confié qu'elle croyait au destin... Cette notion d'illusion de la cure peut destabiliser des élèves - et même certains jeunes analystes - qui ont beaucoup investi dans cette discipline. Pourtant ce point de vue me paraît très Zen dans le sens spirituel du terme. Ce koan relate pour moi le parcours analytique : " Avant qu'une personne n'étudie le Zen, les montagnes sont les montagnes, les eaux sont les eaux. Après un premier aperçu de la vérité du Zen, les montagnes ne sont plus les montagnes, les eaux ne sont plus les eaux. Après l'éveil, les montagnes sont de nouveau des montagnes, les eaux de nouveau des eaux. Ainsi, rien n'a changé véritablement mais c'est ce que l'on va faire de cette expérience qui importe... 

Ps : je voudrais simplement rajouter qu'on ne guérit pas de la vie, on ne peut que l'accepter telle qu'elle nous est donnée. C'est peut-être ce qui fait la différence entre la psychothérapie et la psychanalyse, celle-ci n'étant pas véritablement de l'ordre du soin, même si elle fait du bien quand même.

Portrait de Jean

Je connaissais ce koan et je l'aime beaucoup. Je crois savoir qu'à la fin de sa vie Jacques Lacan s'intéressait aussi au Zen. D'ailleurs, ses aphorismes y ressemblent : " Il n' y a pas de rapport sexuel... " et autres phrases énigmatiques. La psychanalyse, une illusion nécessaire et salvatrice à condition effectivement de ne pas en faire un dogme. Les querelles de chapelles donnent d'ailleurs  déjà un aperçu de son appropriation par telle ou telle école, au point que le néophyte en vient parfois à ne plus savoir à quel saint (sein) se vouer. La psychanalyse, tout comme le Zen, certainement une expérience unique pour chacun, une traversée peut-être de l'illusion elle-même. C'est dans cette dimension quasi spirituelle que cette discipline peut apporter encore beaucoup. Nos discussions en développement spirituel témoignent, me semble-t-il, que certains foromers étant  " passés " par une psychanalyse continuent à s'interroger sur l'essentiel. Pour que les montagnes de nos angoisses existentielles redeviennent de simples montagnes et que les eaux de nos inquiètudes soient regardées à nouveau comme les eaux d'une éternelle nouvelle naissance de chaque instant...

Portrait de Christine-zen

Ce koan est une bonne restitution des mises en garde qui ont été faites, en particulier quant à la psychanalyse et  aussi à l'importance relative, car non probante à 100 %, de la levée du secret de famille... 

Il est bien évident que si je n'ai pas tout compris du contenu visiblement professionnel de certains commentaires, je crois avoir enregistré l'essentiel, l'essentiel étant des informations qui font écho à ce que je ressens et que j'éprouve. Vous m'avez permis une sorte de grand soulagement parce que ma famille ayant beaucoup bourlingué à travers le monde depuis plusieurs générations, je ne voyais pas très bien comment je pouvais m'y prendre pour chasser les secrets de famille et ses conséquences néfastes. Il est certain qu'un travail sur l'acceptation est plus conforme à ce que je ressens également comme une nécessité pour moi depuis quelque temps. Curieusement, ça me semble tout de même plus accessible que l'histoire supposée de mes aïeux ! 

Portrait de Lakshmi

Je suis aussi très sensible à un travail simplifié sur l'acceptation tel que le préconise la pensée orientale comme le Zen. J'ai moi aussi une famille " tuyau de poêle " (rires !), famille avec beaucoup de militaires (un père adoptif qui plus est) qui ont voyagé au gré des guerres et des colonies. Je suis sûre qu'il a du s'en passé des vertes et des pas mûres. De là à retrouver tous les tenants et les aboutissants, il y a longtemps que j'ai renoncé. Et j'avoue que vos posts m'on simplifié la vie, et surtout soulagée d'un imbroglio transgénérationnel inaccessible.

Portrait de nanou-69

Ce que vous dites, Floriane, me motive encore plus pour continuer avec ma psy. Mais la question que pose Christine-zen, c'est peut-être de savoir comment faire sans passer obligatoirement par un psy. Je suppose que tous les foromers n'en éprouvent pas systématiquement le besoin.

Portrait de Sofia M

Votre question est particulièrement complexe Christine-zen. Il existe plusieurs raisons à cela.

Tout d'abord, la psychanalyse actuelle fait machine arrière par rapport au discours de Françoise Dolto qui prônait le fait de tout dire, notamment aux enfants, ce qui - c'est une évidence - en a traumatisé plus d'un, en sachant que cette attitude était loin de résoudre la problématique symptômatique. Par voie de conséquence, on est passé du tout dire à ne répondre qu'aux questions posées par l'enfant, ce qui est plus raisonnable... Venons-en plus directement aux secrets de famille...

L'observation des compulsions de répétition dans une filiation a permis de constater ce que Sigmund Freud a appelé " Identification ", à savoir que certains membres d'une même lignée vont reproduire un même symptôme qui sévit depuis plusieurs générations : maladies, comportements asociaux, divorces, échecs en tous genres, mères célibataires, décès prématurés d'enfants, veuvages précoces, etc... Ceci étant, les courants psychanalytiques de la première partie du 20ème siècle n'ont pas accordé d'importance particulière aux non-dits dans la mesure où, pour prendre un exemple, une grand-mère pouvait décéder d'un cancer du sein à 40 ans, puis sa fille avoir la même pathologie et en mourir à 39 ans et sa petite-fille souffrir aussi d'un cancer du sein et quitter la vie à 41 ans. Pourtant, on voit bien que le cancer était connu et les compulsions ont continué sur 3 générations... Ce qui a divisé la psychologie et la médecine, la médecine parlant de gènes en lieu et place de l'identification. Sauf que les répétitions peuvent toucher des échecs professionnels de même type sur plusieurs générations, l'organisme n'ayant rien à voir avec ce cas précis, comme tant d'autres... Le postulat identificatoire reste donc la priorité des psys. D'autre part, comment voulez-vous savoir ce qui s'est passé il y a 2 siècles par exemple dans votre filiation ? Quels non-dits y a-t-il eus à ce moment-là ? Il est pratiquement impossible de répondre à cette interrogation, sauf en passant par une psychanalyse linguistique de très grande qualité qui permet, séance après séance, grâce aux liens multiples qui font loi, de déduire de quelle nature est le non-dit pseudo-responsable des compulsions dramatiques. Pour autant, si l'inconscient de l'analysant accepte l'interprétation, le conduisant à ce qui s'appelle une abréaction, le pourquoi ne va pas suffire à enlever la répétition. Pour y parvenir, il est nécessaire que ce même inconscient accepte maintenant de se détacher, de se séparer de ce qui n'est ni lui ni à lui. Toutefois, on constate que lors d'analyses objectivement terminées avec un réel passage en génitalité, soit ce que Carl Gustav Jung a nommé " Individuation ", les compulsions filiales de l'analysé peuvent continuer a posteriori, donc sur la descendance ! Elles peuvent être exactement à l'identique ou prendre des formes déguisées. Exemple : une maman qui eu 15 enfants pourra avoir une fille sans enfant car présentant une infertilité, mais obèse, comme si elle passait son temps enceinte ! Sont arrivés alors à la rescousse les mouvements de psychothérapie intégrative qui ont pris ce qu'ils ont considéré d'efficace dans tous les courants psys, quelle que soit l'obédience. Ils ont de plus en plus mis l'accent sur l'intérêt d'accepter ce qui est en vivant le moment présent, abandonnant le travail acharné sur les processus névrotiques concernant la propension de l'être humain à se remettre soit dans le passé, soit à se projeter dans le futur : je suis ce que je suis, avec les ingrédients positifs et négatifs, c'est tout un enseignement à mûrir. Les psychanalystes chrétiens ont adhéré à cette mouvance et le Développement personnel très pratique, laissant globalement de côté la théorie psychologique, est apparu, venant essentiellement des États-Unis et du Canada. Les psychothérapies ont alors emboîté le pas à la psychanalyse, même si le travail n'est pas le même... Mais la société a changé, le temps semble s'accélérer avec le progrès et les patients veulent du " tout et tout de suite ", mais ça c'est une autre histoire ! 

En fait, si la psychogénéalogie permet de comprendre, entre autres, que chacun a son propre rôle à jouer dans sa famille, elle ne pourra jamais empêcher une destinée d'être ce qu'elle est et ce qu'elle doit être. Ce qui est primordial, c'est de saisir que nous appartenons à un système et que, quel que soit notre parcours, nous sommes tous des agents d'évolution, malgré l'apparence que nous pouvons renvoyer. Jean Marais disait que sa mère était kleptomane et qu'elle lui avait appris à ne pas voler... Mais il aurait pu tout à fait être voleur... Les voies du Seigneur sont impénétrables, n'est-ce pas ? Je voudrais rajouter aussi qu'il ne s'agit pas de rationaliser un non-dit, un pseudo-secret de famille, pour échapper à sa propre responsabilité... Une chose encore, mais il y aurait tant à dire : il y a aussi les " faux souvenirs ", les mensonges, qui peuvent tenir lieu de secrets de famille, alors qu'ils sont de la dynamite, notamment placés dans les mains de l'hystérique, du borderline !

Pour ma part et après avoir beaucoup étudié et fouillé ce domaine, avec en + une psychanalyse très longue, j' ai opté pour ne pas " répéter "  ! À chacun d'entendre ce terme comme il le désirera...

Portrait de Allain

Merveilleux commentaire d'une limpidité et d'une honnêteté intellectuelle qui font du bien... 

En plus j'adhère personnellement aux courants actuels qui traitent de la nécessité de l'acceptation de ce qui est.

Merci et amitiés,

Allain

Portrait de Gilbert

Je trouve votre com très complet, Sofia M. Il m'a passionné et j'en redemanderais (rire !). Mais comme de la frustration nait le désir, à moi d'entendre effectivement le terme " répéter " de la bonne manière pour moi. Je vous remercie d'avoir pris tout ce temps pour éclairer ce sujet qui, il est vrai, est à la mode dans certaines publication comme si c'était un sésame au bonheur alors que, comme vous le développez, l'affaire est plus complexe qu'on ne pourrait le croire. Ce que j'ai surtout apprécié, c'est que vous ne  " répétez " justement pas les nombreux poncifs auxquels on a droit en la matière. Merci !

Portrait de cerise-du-26

j'ai lu attentivement les commentaires parce que c'est vrai que depuis quelques années, on nous rebat les oreilles avec ces fameux secrets de famille qui, une fois levés, ne nous atteindraient plus... Comme le dit Gilbert, ce serait enfin l'arrivée du bonheur !!!

J'ai dans ma famille des exemples de compulsions de répétition dont tous les membres connaissent la nature et elles continuent malgré tout à se répéter... J'ai lu un bouquin qui fait la réclame de la psychogénéalogie, livre qui ne m'a pas convaincue d'ailleurs. La psychothérapeute qui l'a écrit parle d' " évidents cachés ". En attendant, dans ma filiation, les répétitions continuent toujours et pourtant, ceux qui ne sont pas touchés par la pathologie, en parlent beaucoup entre eux !!! Je vais du reste de plus en plus moi aussi du côté de l'acceptation de mon chemin de vie et de ceux qui sont sur ma route, même si c'est parfois bien difficile à supporter... Mais j'ai les forums de Signes et Sens qui m'accompagnent et m'aident... Ce que je dis-là n'est pas un trait d'humour maladroit de ma part compte tenu de la question très importante qu'a posée Christine-zen... C'est sérieux cette réflexion et honnête.

Portrait de Jean

Je ne suis pas psy mais j'ai eu l'occasion de discuter avec des personnes ayant suivi un  de ces stages à la mode parlant de ces fameux " évidents cachés ". On a l'impression qu'elles ont trouvé le Graal, sauf que dans leur quotidien, je n'ai pas l'impression que ça ait réglé grand-chose. Je comprends mieux maintenant avec le post de notre amie et pertinente Sofia M. Et puis serait-elle un peu  " impertinente " pour ses " Sujets-supposés-savoir " que je m'en réjouirais quand même. Merci Sofia M et, comme le dit notre psy retraité Allain, bravo !!!

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

J'adhère entièrement à ce qu'a superbement développé Sofia. Effectivement, s'il suffisait de dire le secret pour parvenir au nirvana, cela se saurait. Ce que j'apprécie au plus haut point, c'est que la question de Christine-zen a permis de lever le voile sur une croyance actuelle qui voudrait qu'une fois le secret de famille levé (et encore faut-il le pouvoir), tout irait pour le mieux dans le meilleurs des mondes. Mais il faudrait alors des milliers de vie pour déraciner les non-dits depuis le premier homo-sapiens de notre lignée. Bien sûr que l'acceptation me semble la seule voie raisonnable pour essayer de ne plus répéter. Je me joins à Allain et aux autres foromers  pour féliciter et surtout remercier Sofia M, qui, depuis des mois, est toujours là pour nous transmettre le meilleur.

Portrait de Luce Psy

Quelle discussion!

Un ami médecin m'a dit il y a quelques jours que la médecine penche de plus en plus pour le fait que nous sommes tous porteurs de tous les gènes qui peuvent exister mais que la science ne sait toujours pas pourquoi certains membres d'une même famille les développent et d'autres pas...

Comme tout psychanalyste je me suis beaucoup passionnée pour la psychogénéalogie et les secrets de famille. Outre le fait que cette discipline permette de constater les répétitions, elle laisse sur sa faim! Freud a beaucoup apporté au niveau des névroses et des psychoses compulsives mais il est vrai qu'il n'a jamais abordé le secret de famille comme étant le grand coupable de nos plus grands malheurs... De mon point de vue et comme dans tous les domaines, il ne faut pas être "obsessionnel" du non-dit car, et l'ensemble des commentaires va dans ce sens, il existe tellement de vérités que nous ignorons dans notre lignée, qu'on n'est plus à un secret près!

Je travaille également sur l'acceptation pour ne plus envisager ce qui me fait souffrir comme étant inacceptable. Je suis de plus en plus certaine que tout ce qui nous arrive nous est nécessaire. J'en suis là de mon évolution. Ce qui me fiche en l'air ce sont mes mauvaises réactions à mes montées d'angoisse. L'angoisse elle aussi est utile. Aussi suis-je stupide de la combattre. Je dois apprendre à l'accueillir comme si c'était une amie et non une ennemie! Aujourd'hui ce travail sur moi m'apparaît nettement plus important que de savoir ce qui s'est passé il y a des décennies dans ma filiation. Et si ça a eu des conséquences négatives, à moi de ne plus en avoir peur inconsciemment pour ne plus les alimenter à mon insu. Lâcher prise sur mes peurs présentes me semble être le seul chemin qui puisse assainir le cas échéant les contrôles de toutes parts: les miens et ceux de mon entourage... Ce qui amoindrira de toutes les manières la force de la pulsion de mort.

Portrait de Orlan

J'adore la subtilité de votre titre Luce Psy...

Je suis tout à fait d'accord avec vous : la vie de mes aïeux ne me REGARDE pas et ce, à tous les sens du terme ! Que ferais-je d'ailleurs d'une pseudo-analyse de pseudo-faits négatifs qui se seraient passés il y a 500 ans ??? !!! Effectivement, c'est la voie royale pour se déresponsabiliser et ça, je ne le désire pas... 

Portrait de Cécile

Finalement, Orlan , vous me faites penser qu'il a bon dos, l'aïeul Adam... C'est pas moi, c'est lui ! C'est pas moi, c'est ma mère... Et ça , ça me parle !!!

Portrait de Hugo Natoli Psychanalyste

Je remercie également Sofia.M. pour cette transmission de qualité.
Se débarasser des secrets de famille serait la " recette " d'un bonheur futur. Sauf que des secrets de famille il y en a eu, il y en a et il y en aura.
J'adhère aussi à  la mouvance de l'acceptation comme seule issue possible, pour entrevoir ce qui " se crée " de different à l'instant "t".

Portrait de nanou-69

La discussion a sacrément évolué dans une direction que je n'imaginais pas. Je suis loin de réfléchir à votre niveau. Pourtant, la proposition de l'acceptation me plaît bien. Merci à tout le monde.

Portrait de Cécile. G.. Psychanalyste

Merci Sofia pour votre transmission. Je suis de votre avis, l'acceptation est la seule voie ! Chercher les secrets de famille à tout prix comme une quête du bonheur serait fuir le " ici et maintenant ". Il ne faudrait pas que cette quête soit le moyen de se dédouaner de nos comportements. La filiation n'est pas responsable de tout, nous avons notre part à faire pour évoluer.

Portrait de Gilbert

Il me semble que la question comment relève du ici et maintenant. La question pourquoi, c'est bien aussi mais il y a le risque de rester encore plus fixé au passé. Comment je fais, ici et maintenant, avec ces secrets de famille, révélés ou pas ? J'aime bien votre com Cécile dans la mesure où vous dites qu'il ne s'agirait pas de se dédouaner de notre responsabilité en mettant tout sur le compte de la filiation et d'entretenir une forme de plainte. Oui, il y a du lourd dans ma filiation. Et après ? Comme il a été dit, je pense qu'aucune famille n'est nickel-chrome ! Même les plus aseptisés (confers le film déjà cité " La vie est un long fleuve tranquille "). Les rois et les serfs ont chacun leur part d'ombre. Accepter et avancer malgré tout reste effectivement la seule alternative. Pour ma part, la spiritualité (et non la religiosité) constitue une ouverture enthousiasmante.

Portrait de Orlan

Je suis cette discussion avec une attention et un intérêt sans nul autre pareil ! Passionnant, tout simplement passionnant !

Même s'il y a des données trop complexes à intégrer pour moi, je suis arrivé à faire une synthèse qui, je le crois sincèrement en ce qui me concerne, va me servir. Voici ce que j'ai retenu : il ne s'agirait pas, en pistant de façon obsessionnelle le secret de famille extrêmement aléatoire, de transformer le non-dit en " On dit " ! Résultat des courses, comme je n'ai pas envie de véhiculer n'importe quoi ni de me faire des films quant à certains de ma filiation et et encore moins de juger, je vais essayer de faire en sorte de m'occuper de ce qui dysfonctionne chez moi, histoire d'être le moins toxique possible - comme ça a d'ailleurs été suggéré dans un de ces posts - pour mon âme et celle des membres de mon entourage...

Merci pour la superbe transmission de vos connaissances. Un vrai régal...

Orlan

Portrait de Floriane

Je n'ai jamais prétendu que la psychanalyse est une fin en soi ni qu'en faisant une psychanalyse on résoud tout et on vit dans un monde fantastique, débarrassé de toutes ses névroses et coupé entièrement de sa filiation et de son transgénérationnel. Je n'idéalise pas la psychanalyse, ou je la dédéalise justement depuis que j'ai commencé ma formation. Ma vie depuis la fin de mon analyse n'est pas un long fleuve tranquille, loin de là même,  c'est depuis la fin de cette analyse que beaucoup d'évènements douloureux et perturbants sont arrivés dans ma vie et m'ont permis d'avancer sur le chemin de l'acceptation de ce qu'est ma destinée et de tout ce que cela comporte. Je n'ai pas choisi le confort en empruntant cette voie.

Je n'ai, à aucun moment voulu induire que faire une psychanalyse était LA solution face à un secret de famille encombrant. J'ai voulu donner une piste qui ne me semble pas farfelue. Même après cette flopée de commentaires que je n'ai pas "intégrés" dans leur totalité. J'y repenserai à deux fois désormais avant d'apporter une réponse. Ce n'est pas la première fois que ce que je dis est mal compris ou interprété et par écrit il est bien difficile de transmettre clairement sa pensée,  son avis, son opinion, son expérience, ses "connaissances". Je crois que désormais je n'interviendrai plus en essayant de transmettre ce que j'apprends en formation, parce que ça ne passe pas. Je ne suis probablement pas bien placée pour cela. D'autres le font très bien.

Portrait de nanou-69

Vous auriez tort de vous vexer, Floriane. Je n'ai pas encore tout bien lu mais vous avez permis une superbe discussion que je vais imprimer et relire à tête reposée. Je crois que je vais avoir beaucoup de choses à dire à ma prochaine séance. C'est demain d'ailleurs ! Bonne après-midi et encore merci pour toute cette discussion !

Nanou

Portrait de Réponse Psy

Je ne crois pas qu'il faille que vous n'interveniez plus. Votre post a permis au contraire d'apporter des éclaircissements plus que de la contradiction. Je pense que personne ici n'ignore la complexité de parler sommairement de cours psychanalytiques ou d'une cure mais certains foromers (souvent des psychologues, des médecins, des psychanalystes, des didacticiens, qui ne dévoilent pas leur identité professionnelle par discrétion), veillent à ce que des informations, souvent pas assez détaillées, ne restent pas teintées d'ambiguïtés.

Si vous relisez votre commentaire initial, il est vrai qu'il pouvait laisser planer comme une idéalisation de la méthode freudienne et de la levée du secret de famille. Il me semble que certaines interventions ont permis de remettre les choses à leur place mais de développer également des nuances théoriques qui semblent en avoir apaisé quelques-uns... À la lecture de certaines réactions, il apparaît clairement que des précisions apportées à votre premier post ont été de l'ordre d'un apprentissage pour plusieurs foromers. N'est-ce pas là l'essentiel ?

Portrait de yamina.174

Je partage ce que vous dites Réponse Psy mais je ne comprends pas très bien la réaction négative de Floriane, surtout qu'elle est en analyse et en formation psychanalytique ??? Peut-être va-t-elle s'en expliquer ?

Portrait de Cécile

Il y a eu un épisode où je me suis posé la même question que Floriane. Est-ce que je dois continuer à intervenir ou pas ? Mais je ne regrette pas d'avoir continuer. Comme le dit Réponse psy, ce qui avait été remis en place a aidé d'autres personnes et cela me paraît essentiel dans l'éthique des ces forums. Je ne suis ni élève analyste ni psy mais j'apprends beaucoup sur moi grâce à ces intervenants de qualité. Je comprends d'ailleurs très bien la discrétion indentitaire de certains pro et je les remercie chaleureusement, ainsi que vous Floriane. Vous avez permis un très bel échange.

Portrait de Ari

Je ne voudrais pas rajouter à la polémique mais il faut être un peu naïf en venant sur ces forums Psycho pour ne pas saisir rapidement qu'interviennent chaque jour des psychanalystes et des didacticiens psychanalytiques ! Il est bien évident qu'il ne faut donc pas s'étonner que certains commentaires soient repris et corrigés par ces professionnels... C'est ce qui fait la qualité de ces échanges. Allez sur un site dédié à la philosophie, par exemple, et vous lirez ce même type de réactions qui ne veulent pas que la transmission soit erronée ou même approximative. C'est la règle du jeu !

Je voudrais dire à Floriane, si elle le permet, que ces forums Psycho GRATUITS qui, encore une fois, sont visiblement et majoritairement conduits, voire surveillés par des professionnels, sont une sacrée opportunité pour accompagner ses études. En +, si elle veut bien retravailler les commentaires particulièrement didactiques  - je suis certain qu'elle n'aura pas à le regretter...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Je suis heureux de votre prise de position Ari. Il est vrai - et j'en ai fait l'expérience avec mes propres posts - que la rigueur est de mise ici. D'ailleurs, au tout début de ces forums, de nombreux internautes apparemment concernés par la psy ont pris la poudre d'escampette à la première interrogation quant à leur post !!! La parano ayant fait son oeuvre. En ce qui me concerne, je suis très heureux de l'apport bénévole de tous ces éminents spécialistes de la didactique. J'aime bien l'expression employé précédemment " courroie de transmission ". Et je trouve tout à fait normal qu'elle soit vérifiée quotidiennement pour le bon fonctionnement des forums. Confraternellement,

Gilbert. R.

Portrait de Réponse Psy

Et à visage découvert pour ma part...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Pour votre transmission indéfectible Smile

Portrait de Lili

Floriane,

Pour ma part, comme l’ont dit d’autres mieux que moi, vous transmettez même si ça n’est pas toujours ce que vous aimeriez ou pensez transmettre. En ce qui me concerne, vos interventions m’ont bien souvent apporté beaucoup d’éléments de réflexion quant à moi (je ne rentrerais pas dans le détail car cela importe peu finalement) et ce pas seulement grâce  vos connaissances psychanalytiques en elles-mêmes  mais également par un effet miroir. D’ailleurs, étant enseignante comme vous, je finis par me demander si on sait toujours ce que l’on transmet aux autres ou seulement rarement (finalement, c’est en lien avec le sujet  de départ, le secret de famille ) ou est-ce que ça reste secret pour chacun et pour soi ?  Et aujourd’hui, alors que depuis plusieurs jours je n’arrive plus trop à écrire pour plein de raisons,  j’ai repensé à votre intervention et j’ai eu envie d'écrire à nouveau (votre transmission ?) . Alors, si vous n’avez plus envie d’écrire, respectez votre volonté mais en ce qui me concerne, je crois pouvoir dire que votre transmission passe bien. Comme quoi, même quand on à l’impression qu’on à rien à apporter aux autres (puisqu’on ne les connaît pas véritablement, surtout sur un forum), on peut se tromper.

Au plaisir de vous lire, peut-être !

Portrait de Cécile

L'avantage de ces forums, c'est qu'ils restent disponibles à tout moment. Je viens de reparcourir cette discussion et j'ai capté des éléments (après-coup) qui m'avaient échappés. Ce type de transmission reste un véritable cadeau pour la néophyte que je suis. Et ce n'est pas demain que je vais m'en priver, même si je me fais parfois un peu bousculer...

Portrait de Lakshmi

J'apprécie beaucoup votre synthèse Orlan. Elle évoque pour moi les dangers de la " rumeur " et Dieu sait si l'imagination débordante de ma famille et ses proches a été fertile quant à mon père géniteur... Je vais aussi m'occuper de ne pas répandre moi-même ce type de fadaises. Merci à Signes & sens pour cette opportunité à nulle autre pareille !

Portrait de M.Christine

Je comprends très bien le message de Floriane, d'autant plus qu'il correspond à un vécu dans ma famille .

Tout d'abord, n'oublions pas qu'un secret de famille peut ne pas être connu des descendants . On sent qu'il y a quelque chose qui cloche mais on ne sait pas quoi parce qu'on ne connaît pas le secret qui est à l'origine des difficultés .

Il ne s'agit donc pas forcément de creuser psychanalytiquement  le pourquoi et le comment d'un secret de famille, mais le fait de le connaître peut grandement aider à se comprendre soi-même et à comprendre le comportement de certains membres de la famille, et d'y remédier .

Portrait de yamina.174

Ce qu'on essaie de développer dans cette discussion, c'est que le secret de famille est inaccessible, sinon ce ne serait pas un secret. Il subit des mutations, des transformations, des déformations et il présente peu d'intérêt à être investigué. En plus et comme l'a dit Orlan très justement, il ne s'agit pas de transformer le NON-DIT en ON DIT... Ce qui est le risque majeur (cf toutes les explications didactiques dans les posts précédents).

En ce qui concerne la maternité de votre fille, c'est une excellente nouvelle mais le placebo œuvre aussi dans le transfert, chez un psychanalyste (le miroir), le psychogénéalogiste, la voyante !  En outre, ne trouvez-vous pas grave de dire - sans en avoir la preuve formelle - que votre grand-mère " aurait " eu un enfant avant le mariage et qu'elle l'aurait abandonné ??? Sans omettre le fait que votre fille aurait pu tout à fait avoir un enfant sans cet apport psychogénéalogique hypothétique ! Pour la croyante que je suis et ma démarche spirituelle, il y a quand même quelque chose d'un peu gênant dans ce type d'interprétation, d'autant qu'il me semble que la psychogénéalogie a pour vocation principale de ne mettre en exergue que les compulsions de répétition qui contribuent à constater qu'il doit y avoir désidentification : direction dès lors le cabinet du psy ! Dites-vous bien que dans ma lignée personnelle, comme dans toutes les lignées, il doit y avoir un nombre incalculable d'abandons d'enfants et d'autres histoires guère plus sympathiques et les stérilités ne se sont pas trop agitées à ma connaissance, mais je dis bien à ma connaissance, car il y a 50 ans ou 1000 ans, je n'en sais rien ! Mais j'arrête parce que j'ai l'impression de me retrouver au début de la discussion !!!

Portrait de Sofia M

Gardez votre calme Yamina ! Rappelez-vous que Jacques Lacan a dit qu' " il n'y a pas de malentendus, il n'y a que des malentendants " !!!

Portrait de Ludo_437

Une question indiscrète Sofia : n'y aurait-il pas des sourds dans votre lignée ??? Lol !

Portrait de Sofia M

Et en + c'est réel !!!

Portrait de Ludo_437

Lol !

Ceci dit, je confirme d'une part que j'ai appris plein de choses dans cette discussion dont je suis sûr qu'elles me serviront et que d'autre part, je vais décidément laisser mes aïeux et leur vie pseudo-dissolue où ils sont, juste histoire de m'occuper de mes défauts et autres angoisses bien personnelles celles-là... Cette nuit j'ai cauchemardé que j'étais en train de me marier avec une ex qui m'en a fait voir de toutes les couleurs et que je n'arrivais pas à être avocat ! Je me suis réveillé en nage, heureux de constater que j'étais célibataire et encore étudiant ! Sauf que ça m'a gonflé toute la journée... Alors mes aïeux je les laisse tranquilles boulevard du Bon repos...

Pages