L'amour remporte toute les victoires

" L'amour est plus fort que la mort ", " L'amour ne s'achète pas ", " L'amour, l'amour, l'amour... ". Comment ça marche l'amour, ma chère Claire, j'avoue que je n'en sais rien. Mais ce que je sais, c'est que ça marche ! Réponse fastoch. Mais, lorsque je me suis sentie aimé, ça m'a donné des ailes et lorsque j'ai essayé d'aimer de mon mieux (ce qui est beaucoup plus difficile !), je sentais que je m'élevais encore plus. Il faudrait que je relise " Le prophète " de Khalil Gibran pour avoir son idée de poète spiritualiste sur le sujet et vous me donnez envie de le faire. C'est déjà de l'amour... Susciter le désir chez soi et chez l'autre, voilà déjà un bon début.

Votre mère, quelle que soit sa pathologie, vous a aimée. Et vous êtes déjà nourri de cet amour. Ma mère était maniaco-dépressive mais je sais qu'elle m'a aimée. Sinon, je ne serais pas là à vous répondre. Je sais aussi que sans amour, aucune incarnation sur cette terre n'est possible. Savoir cela est déjà aussi un bon début. Votre mère va bien en ce moment. Pour moi, c'est une manifestation de l'amour divin. Je crois que vous êtes croyante et que ce que je dis ne vous choque pas. L'amour n'a rien à voir - à mon sens - avec une stratégie. C'est totalement gratuit et le sujet me semble tellement vaste (et heureusement) que parfois il faut (en ce qui me concerne) que  j'arrête de solliloquer sur Lui et  que je l'accueille. Voilà donc une discussion qui promet d'être très belle, vu la qualité des foromers de signes & sens. A vos claviers donc, je languis de vous lire....

Bonjour Claire,

D'accord avec Cécile .

Je rajouterais une opinion et expérience tout à fait personnelles . Je dirais que parfois la maladie est le résultat d'un stress, d'une pression que l'on se met à soi-même . On dépasse ses limites, et un jour le corps nous le fait savoir . Dans ce cas (je ne connaîs pas celui de votre maman), il s'agit de se respecter soi-même, de s'aimer, donc de ne pas trop exiger de soi, de ne pas se culpabiliser si on n'est pas parfait .

Et plus on s'aime soi-même, plus on est apte à aimer les autres pour ce qu'ils sont, non pour ce qu'ils attendent de nous . C'est bien de faire plaisir aux autres mais pas au détriment de son propre confort . Il n'est pas toujours facile de trouver la juste limite . Mais c'est ce qui maintient l'équilibre .

L'amour que vous portez à votre maman ne peut lui faire que du bien . C'est tout bête, on croit que c'est une évidence, mais on n'est pas toujours sûr d'être aimé . Et souvent la maladie d'un être cher est l'occasion de le lui prouver . Ainsi la personne prend confiance en elle . Tout est relié .

Je pense que l'amour est le sentiment à la fois le plus difficile et le plus simple à mettre en pratique. L'amour, selon les Ecritures, est d'origine divine. Au point que le Christ nous demande d'aimer même nos ennemis. En ce sens, la difficulté me semble énorme. Et je crois que, sans l'aide de Dieu, ce projet m'est impossible. Il dépasse toute contingence. En ce qui concerne les personnes qui nous sont chères, comme nos parents, nos proches, nos enfants, cela peut paraître plus facile : un sourire gratuit, une parole d'encouragement, une absence de jugement, peuvent nous aider à goûter à la puissance de l'amour. Je rejoins aussi M Christine dans la mesure où il est important de s'aimer soi-même, mais non dans un sens narcissique, ce qui serait à plus ou moins long terme voué à l'échec. Je crois que l'amour nous traverse, " passe " par nous et nous avons peut-être ce devoir de ne pas y faire obstacle. Il est plus grand que nous. Il était avant nous et sera après nous. C'est en ce sens que rien ne peut lui résister, à mon humble avis. Pour ma part, je crois que je suis aimé (en tant qu'âme !) de toute éternité. A moi de me rendre  " digne "  de ce cadeau divin et d'essayer de le transmettre à mon tout petit (mais important) niveau... Une pratique de tous les jours à accomplir avec le plus d'enthousiasme et de joie qu'il m'est possible ! Avec l'aide de Dieu, bien sûr !

Cette question portant sur l'amour revêt une grande difficulté pour moi à y répondre parce que, même si je m'applique de mon mieux, je suis loin d'être contente de certaines de mes réactions négatives vis-à-vis de certaines personnes, proches ou moins proches, qui traduisent donc le fait que je ne m'aime pas encore suffisamment car engluée dans des angoisses inconscientes. Je vais toutefois essayer de rassembler mes modestes connaissances spirituelles et, expérience oblige, un peu psychologiques.

L'amour au sens où le Christ le préconise est un Amour inconditionnel, ce qui exclut le jugement lié à nos peurs intériorisées qui véhiculent de la haine projetée alentour. Ces pulsions agressives, parfois déguisées, nous les retournons contre nous en raison de la culpabilité qui s'y rattache et nous bloquons ainsi l'accès au bonheur, à la réalisation de nos désirs tout aussi légitimes soient-ils, ainsi que de nos succès possibles. En revanche, dès qu'il y a acceptation totale des différences humaines, sans la moindre once de jugement, l'amour est là et devient la clé pour résoudre nos problèmes. C'est pour cette raison qu'il est demandé de voir La Manifestation de Dieu dans chaque être humain, même si ses agissements et ses comportements nous gênent. 

Le sujet que soulève Claire-13 est, selon moi, certainement le plus important qui soit. 

Un ami me racontait ce matin que sa belle-sœur handicapée et célibataire avait choisi d'emménager dans une maison en tant que locataire (loyer onéreux) car le propriétaire lui avait promis de faire quelques travaux d'aménagements compte tenu de son handicap. Lui faisant confiance oralement, elle ne l'a pas fait préciser sur le contrat. Elle devait emménager le 1er août, les travaux devant être terminés fin juillet. Du coup, si son déménagement a bien été effectué, elle ne peut pas vivre dans sa nouvelle habitation, étant hébergée chez cet ami et sa femme en attendant que le propriétaire tienne sa parole (2 chèques de caution + 1 chèque de loyer encaissés depuis un mois !!!). 

J'ai eu envie de vous répondre Claire-13 par ce mauvais exemple. Je ne suis pas psy, bien qu'en ayant fait un peu (je suis croyant), mais je pense que ce propriétaire peu scrupuleux va essuyer rapidement - sans même s'en douter aujourd'hui - une défaite cuisante, ne serait-ce qu'en ne respectant pas sa parole donnée, car les religions ont prévenu que nous serons toujours servis avec la même mesure que celle avec laquelle nous avons servi les autres... Les psys de leur côté appellent cela des rétorsions. La vengeance est donc un acte inutile et peut constituer une identification à l'agresseur ! Il me semble donc que l'amour est à l'opposé de ce que je viens d'énoncer tristement et, par conséquent, c'est de la sorte que ce noble état, vis-à-vis de soi-même et des autres, remporte toutes les victoires...

Je pense effectivement que la haine - même si pour certains courants psychanalytiques est complémentaire de l'amour et non pas son opposée (selon moi il s'agit bel et bien d'une opposition, à tous les sens du terme !) est un miroir très parlant de ce en quoi elle peut bloquer les réussites potentiellement possibles... 

L'amour, pour qu'il soit vecteur d'exaucement(s), est à considérer comme un engagement de sa parole donnée + de la part généreuse du travail qui nous incombe car le " dire " et le " faire ", unis dans une même énergie, sont un vecteur altruiste. Il ne faut jamais oublier cette dimension paroles-actes qui représente la base de l'amour puisque parler et acter nous mettent toujours en lien avec les autres. Une rétention aussi minime soit-elle dans ce binôme a des effets désastreux sur son entourage, donc sur soi-même mais encore plus désastreux quant à soi... Le problème c'est que tout se passe en sourdine et lorsque nous ne dispensons pas ce que nous avons à dispenser, notre juge intérieur œuvre négativement à notre insu, entraînant des conséquences néfastes a posteriori, pouvant aller de banales à beaucoup plus graves. Ainsi, parler positivement des autres conduit à acter positivement pour eux et la récompense nous arrive en tant que satisfaction face à ce double résultat... Il me semble, pour suivre vos posts, Claire-13, que c'est ce que vous faites avec votre maman...

Ce qui est difficile, pour moi, c'est non pas de donner mais de ne pas en attendre le moindre retour... Car il m'arrive encore des fois où je peux penser que j'ai aidé réellement Untel ou Unetelle et que la reconnaissance de leur part n'a pas suivi... Là, j'ai encore des progrès à faire, même si je me surveille ! Ensuite, la réponse que je pourrais vous apporter Claire-13 va dans le sens de ce qui a été dit et que je viens de critiquer chez moi vu que si je m'approche d'une attitude spirituelle, elle est loin d'être encore suffisante...

Je crois avoir compris que le véritable amour, celui qui ouvre les portes de victoires sur soi-même, ne peut pas souffrir du moindre jugement. Pour essayer d'avancer au mieux, j'applique le plus possible l'attitude qui consiste à accepter l'autre comme il est, d'autant qu'il paraît que les défauts que l'on voit chez les autres, ne sont jamais que les nôtres ! Là, j'avoue que je ne comprends pas toujours mais je commence à admettre que ces défauts, que je peux déceler chez ma sœur par exemple, c'est mon angoisse d'être comme elle qui me conduit à la juger, ou même à en avoir peur. Ce qui signifie que dans mon for intérieur, c'est de moi dont j'ai peur et de mes propres dérives potentielles... À l'inverse, pour que le véritable amour surgisse et nous ouvre les portes de l'apaisement, apaisement qui permet une vie placée sous le signe du positif, il est nécessaire de chasser le plus vite possible ses pensées négatives au sujet de ceux qui nous dérangent et de les remplacer par une pensée divine.

Tout à l'heure, ma sœur m'a téléphoné. Elle était joyeuse, ce qui est rare chez elle. Pour une fois, plutôt que de me dire que ça n'allait sûrement pas durer, je me suis dit que Dieu S'exprimait à travers elle... Ce bonheur que j'ai ressenti m'accompagne toujours depuis... Pour certains, cet Amour que je suis arrivée à identifier peut sembler infime. Pour moi, il ne l'est pas : c'est une victoire sur moi-même...

Comme vous, Mireille-cogolin, j'ai toujours tendance à faire - même très subtilement - du commerce avec l'amour. L'attente d'une reconnaissance , c'est encore là où je pèche. Mais je progresse ici ou là en appliquant " La clé d'or " d'Emmet Fox. Dès que je sens une animosité montée en moi, je m'applique à diriger mes pensées sur le Seigneur. Pas toujours facile mais Fox affirme qu'il faut persévérer et je veux bien le croire, car c'est la seule solution pour que l'amour gagne la partie. Merci à tous pour vos posts inspirants.

Bonjour Claire-13,

J’aime bien votre question.  Je ne sais pas si on peut parler de victoire mais pour moi, l’amour est le moteur de toute transformation en bien, comme un carburant (Essence ? ), donc peut être un peu une victoire quand même, mais sur soi d’abord. A mon sens, l’amour évolue tout au long de notre vie (ou alors c’est notre manière de l’accueillir peut-être, comme récepteur aussi bien que comme acteur) , il prend différentes formes et grandit en même tant que nous pour devenir de plus en plus quelque chose qui nous dépasse, peut-être de moins personnel (narcissique ), comme quelque chose de supérieur, qui ne nous appartient pas, l’Amour. Même si je rejoins ce qu’a dit Mireille Cogolin,  il est difficile parfois de renoncer à une attente en retour, pour nous rassurer, nous renvoyer une bonne image de nous même ?  Il n’est pas toujours facile non plus de se dépolluer pour retrouver cette racine vitale pure : je reste une idéaliste malgré de multiples désillusions  parce que l’amour m’a quand même souvent donné des ailes ! Oui, je pense que nous somme tous capables de nous relier à lui malgré les différentes carapaces qui nous en empêchent  bien souvent. En effet, pour ma part en tout cas, il est encore souvent associé à des angoisses, des projections, des doutes (tout ce qui fait mal), les mauvais souvenirs des déceptions œdipiennes sans doute (gifles inconscientes et répétées parfois, euh, souvent en fait) en bloquent alors  le passage, la libre circulation.

Mais je crois qu’emprunter le chemin qui y mène en vaut la peine car quand on commence par  aimer sa vie, aimer son chemin de vie, aimer  la Vie, pour ce qu’elle  est  et à dire oui à ce qui nous arrive (c’est ça s’aimer peut-être), cela rejaillit forcément sur les autres, qui font partie de notre chemin de vie après tout. Ca n’est pas vraiment facile tout les jours, d’ailleurs pour être honnête, je crois pouvoir dire que pour moi, c’est encore une démarche expérimentale mais c’est un de mes objectifs et j’essaie de m’y appliquer même si je trébuche tous les jours !  Ce qui me rassure dans cette démarche et m’aide, c’est qu’aujourd’hui, quand je le rencontre (l’Amour) dans mon entourage, je crois savoir le reconnaître et même m’y ressourcer quelquefois,  ce que je ne savais pas forcément  faire plus jeune et je crois que ça me permet d’enlever une par une mes carapaces  et de me laisser réchauffer par sa chaleur parce que c’est bien agréable.

Alors pour votre mère , je ne sais pas trop quoi vous dire, de toute façon, si elle va bien en ce moment, profitez-en pour partager avec elle. Pour le reste et pour vous principalement, je pense que oui, si vous arrivez à laisser l’amour vous traverser (j’aime bien cette expression de Cricri), cela ne peut qu’être positif dans votre vie.  

Oui, ça fait du bien parce qu'on se sent moins seule et on voit que c'est facile pour personne. Pourtant, ce que vous dites toutes et tous est très logique et on a envie d'avancer sur cette voie. J'aime bien votre l'humilité. Je trébuche tous les jours, écrit Lili. Alors moi c'est toutes les heures (rires !). Je me rends compte que mon caractère de cochon me freine beaucoup mais je suis bien décidée à travailler sur moi maintenant !

Votre conclusion est très encourageante et j'y crois plus que tout, même s'il m'arrive de trébucher aussi. Et comme je suis dans ma période Khalil Gibran et que vous êtes en vacances (rires !), je vous soumets ce passage que je trouve magnifique à votre réflexion :

Je peux parler du bien qui est en vous, mais non du mal,

Car qu'est-ce que le mal sinon le bien torturé par sa propre faim et soif ?

En vérité, quand le bien a faim, il recherche sa nourriture jusque dans les sombres caves, et lorsqu'il a soif, il boit même des eaux mortes...

Bon début de soirée à vous, Claire, à votre maman et à tous nos amis foromers.

Gilbert

Un ami m'a rappelé aujourd'hui que nous étions la Saint Amour ! Alors belles victoires à tous !