Depuis quelque temps, la mauvaise foi de mon mari s'aggrave. Il est en opposition permanente avec moi et, je le sens, cherche le conflit. Cela m'épuise surtout que j'aime mon mari et que je voudrais trouver une attitude juste avec lui pour qu'il arrête ce jeu malsain. J'ai essayé d'en parler avec lui mais il dit que ce n'est pas vrai et que c'est moi qui recherche le conflit. Je vous avoue que je ne sais plus quoi faire. Je sais que j'ai surement des choses à comprendre quant à moi mais je voudrais aussi retrouver une vie de couple harmonieuse. Je ne sais pas si cela est important mais notre fils, qui a 20 ans et trouvé un travail, vient de partir pour s'installer avec sa petite amie. Merci pour vos réponses.
Gilbert. R. Psy...
Vous faites un lien intéressant
Vous faites vous-même un lien intéressant, me semble-t-il, entre le départ de votre fils qui quitte le nid et l'attitude de votre mari. Vous dites aussi que sa mauvaise foi s'agrave mais, en l'absence de détails concrets, il m'est difficile de vous donner un avis pertinent. Il est évident toutefois que se retrouver en couple, sans les enfants, constitue un changement quant aux repères de la maisonnée. Il me semble que c'est ce que vous êtes en train de traverser en ce moment. Simplement, il est possible que cet absence affecte plus votre mari que vous - quoique, puisque c'est vous qui en parlez. Je ne pense pas qu'il faille en discuter de front avec lui puisqu'il vous renvoie la balle, ce qui ne résout rien. Faites plutôt silence sur le sujet, centrez-vous sur vous-même et laissez lui le temps de digérer la situation. En clair, ne rentrez surtout pas dans sa recherche de conflit éventuelle. Un couple est composé de deux sujets distincts et il ne vous appartient pas, à vous seule, de disposer des clés de l'harmonie. Faites-lui aussi confiance. Il vous aime certainement aussi mais le montre de façon maladroite quant à ce que vous attendez de lui. Une autre façon de vivre ensemble vous attend, différente de celle que vous avez connu alors que votre fils vivait sous votre toit. Une opportunité à vivre comme un challenge. Il est possible aussi, Madeleine, que le départ de votre fils vous perturbe inconsciemment vous aussi et que cela réveille un vieil abandonnisme. Il est question de " mauvaise foi " dans votre question. Je crois avoir lu que vous vous intéressiez à la spiritualité. Il suffit alors d'enlever l'adjectif et de ne pas vous vivre " mauvaise " épouse. C'est effectivement une question de " Foi ". Développez cette confiance en l'instant sans vous soucier des tentatives de déstabilisation. Et encore une " fois " n'alimentez surtout pas le conflit à coup d'explications que votre mari ne semble pas encore prêt à entendre. Bonne soirée à vous. Et tenez-nous au courant !
Gilbert. R.
Madeleine
Une question de Foi
Je vous remercie Gilbert.R. de prendre le temps de me répondre.
Par mauvaise foi, je veux dire qu'il veut toujours avoir raison même devant l'évidence de son erreur. J'ai la Foi et j'apprends à développer ma spiritualité, grâce au forum entre autres. Vous me permettez un lien, Gilbert. R., c'est que mon mari est athée. Ce pourrait- il que ce soit la source du conflit et qu'au fond, je n'admette pas sa différence ?
Jean
La foi ne se démontre pas !
Démontrer que l'on a raison devant l'évidence d'une erreur cache effectivement un malaise. Inutile à mon sens de persister dans des rationalisations stériles. Votre mari sait très bien qu'il a tort mais ne veut pas être " corrigé " par sa femme. Laissez-le mariner dans son bain et n'alimenter pas la discussion. C'est le moment de vous tourner vers Dieu, comme il est conseillé dans une discussion de développement spirituel. La foi ne se démontre pas, elle se vit de façon intime en lien avec le Seigneur. Confiez-Lui le problème et faites-lui confiance. C'est par votre attitude confiante que votre mari n'aura plus de prise sur vous. Je pratique cela quotidiennement lorsque je me sens destabilisé par quelqu'un et ça fonctionne. Voyez votre mari comme si Dieu vérifiait votre foi... Pour moi, l'athéisme n'existe pas vraiment. On ne peut vivre sans croire en quelque chose... Votre mari croit avoir raison, laissez-le expérimenter ce type de foi... Si c'est un leurre, il s'en rendra compte tout seul car le principe de réalité est toujours à l'oeuvre pour nous expliquer que nous faisons fausse route. Et pour un croyant, le principe de réalité n'est autre que Dieu... Centrez-vous sur le fait que vous n'avez pas besoin de fonctionner comme lui pour exister. " Débranche " avait proposé une foromeuse à propos du lâcher-prise. Alors débranchez la bombe à retardement et revenez à vous !-)
M.Christine
différents points de vue
Excellents conseils de Jean ! Cela me paraît être l'attitude juste à adopter .
Une personne croyante et une personne athée qui se côtoient sont difficilement sur la même longueur d'onde . Leurs références ne sont pas les mêmes . ..
La plupart des athées que je connais sont assez méfiants car ils assimilent spiritualité à bigoterie ou morale ou enfermement, secte,etc ...
Le départ de votre fils a peut-être fait apparaître au grand jour cette différence entre vous et votre mari car le centre d'intérêt s'est déplacé, en quelque sorte .
Comme le dit Jean, votre mari doit faire son cheminement personnel à son rythme . Il est dans SA logique et ce n'est pas toujours facile de faire accepter à quelqu'un qu'il puisse exister d'autres logiques ...
Je vous souhaite sincèrement de trouver un terrain d'entente, Madeleine . Ca ne pourra qu'enrichir votre couple, car l'amour est là, c'est indéniable .
Cécile
L'amour gagnera !
Comme le dit M. Christine, l'amour pour votre mari transparaît dans votre question. Et il gagnera ! Cela me rappelle une discussion où il était dit que l'amour remporte toutes les victoires. Ce serait bien d'aller se refaire une cure de jouvence en allant le relire : c'est d'ailleurs valable pour moi, même si je n'ai plus de mari (rires !). Vous en avez un, Madeleine, alors ne gâchez pas votre chance en vous donnons l'un l'autre des bâtons pour vous faire battre. Confiez la solution à Dieu et relisez (si vous l'avez) " La clé d'or " du docteur Fox. Je suis de tout coaur avec vous !
Cécile
cricri
Le départ de votre fils peut modifier votre comportement ?
Les personnes qui recherchent le conflit en permanence sont épuisantes.
Ceci étant et après avoir identifié que vous n'avez rien à vous reprocher, il faut essayer de désamorcer les pulsions agressives de votre mari en stoppant la communication en partant pour vous occuper d'une tâche en attente (nous en avons toujours...). Ensuite, dites-vous que vous avez la chance d'être comme vous êtes, cas auquel votre époux deviendra un miroir à disposition pour vous pour apprécier vos belles qualités, ce qui vous permettra d'accueillir la différences de ses réactions.
Je voudrais noter aussi que vous parlez du départ de votre fils. Il se peut que sans même vous en rendre compte, vous parliez de lui sans arrêt : va-t-il être capable de bien se débrouiller, son départ va créer un manque à la maison, etc... Tant et si bien que votre mari - dans ce cas - serait infériorisé, d'où ses recherches de conflit... C'est bien entendu une hypothèse et je préfère laisser les psys ou les personnes compétentes s'exprimer sur ce sujet...
Gilbert
La centration sur soi
Outre le fait que le changement causé par le départ de votre fils ne me semble pas étranger à vos problèmes de communication, je suis d'accord avec ce que dit Cricri. Il est épuisant de toujours avoir à se justifier face à quelqu'un dont le but conscien ou inconscient est de rechercher le conflit. L'important reste d'être en accord avec vous même sans avoir besoin de l'approbation de votre mari. Mon divorce et ma vie de célibataire m'a au moins appris que l'on peut exister sans l'autre. Adonnez-vous, comme suggéré plus haut, à une occupation dès que vous sentez que le ton va monter. En clair, rendez-vous indisponible à un accrochage verbal. Ce serait de l'énergie dépensée pour rien et qui vous ferait défaut. L'hypothèse de Cricri au sujet de votre fils qui peut vous préoccuper aussi me paraît intéressante en terme d'introspection.
Madeleine
Me recentrer !
Vous avez vu juste Cricri, surtout, que depuis qu'il est parti (cela fait une semaine), il m'appelle une fois par jour pour des histoires de papier ou autres conseils pratiques et il m'a même demandé conseil pour son chauffe-eau, alors que je n'y connais rien. Mon mari me l'a d'ailleurs fait remarqué, il aurait pu l'appeler lui. Il se sent infériorisé. Je vais suivre vos conseils, me recentrer sur moi, ne plus répondre aux conflits et ne plus faire allusion à notre fils. Je vais surement récupérer de l'énergie, car c'est vrai que je suis fatiguée.
Merci à tous car tout ce qui a été dit me parle. Un beau travail spirituel m'attend !
Gilbert. R. Psy...
Il est parti sans être parti ;-)
Votre fils semble effectivement être là sans y être. Vous avez raison : il y a des choses qui relèvent plus d'un homme que d'une femme. Laissez-lui donc le soinde régler ce type de problème et renvoyez votre fils à son père s'il a un souci avec son nouvel appartement. Après tout le père, c'est l'extériorité. ce n'est plus votre affaire ! Mais votre post montre que votre inconscient a bien saisi l'essentiel. Merci pour votre confiance, Madeleine et belle soirée !
Madeleine
Re - naissance !
Je suis impressionnée par votre interprétation Gilbert. R. car depuis un an, j'ai un fibrome utérin de la taille d'une orange ( au moment du diagnostic). Je l'avais interprété comme symbolisant un oeuf. Notre fils est donc bien parti sans être parti ! Ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que j'ai fini mon traitement médical ce matin et j'avais cette intuition que je n'en avais plus besoin. Je vais aller chez le médecin pour vérifier.
Je vais enfin lâcher mon fils ! Une nouvelle naissance ...
Merci beaucoup !
Gilbert. R. Psy...
Votre capacité à faire vos liens est impressionnante aussi
Il ne s'agissait pas véritablement d'une interprétation car nous ne sommes pas en séance mais d'une simple induction. A mon tour de vous dire que votre capacité à faire vos propres liens m'impressionne aussi. Nous sommes presque dans le cadre d'une autoanalyse et je ne me faire guère de souci pour vous et votre couple. Bonne suite et à bientôt sur les forums. Vos interventions sont toujours très intéressantes à lire !
Lakshmi
Connexion impressionnante !
Je suis toujours impressionnée par l'issue d'une discussion comme celle-ci. Très heureuse pour Madeleine. Comme quoi un problème en cache souvent un autre et c'est celui qu'on ne voit pas au prime abord qui finalement contient la solution. Bienvenue chez les couples sans enfants à la maison, Madeleine. Et ne vous inquiétez pas, ça fonctionne très bien quand même, je vous l'assure ! Et c'est une femme qui n'a plus pu avoir d'enfant après une grossesse extra-utérine qui vous le dit ! Très bonne soirée à vous !-)
Ugo
Bonsoir Madeleine
je pense qu'avec les conseils avisés des foromers et votre auto-analyse vous êtes sur la bonne voie. Je vous dis cela car j'ai traversé, il y a quelques temps de cela, une période oú ma compagne recherchait le conflit sans arrêt, et un ami psy m'avait donné quelques pistes intéressantes qui rejoingnent celles des foromers pros. Déjà le fait de vaquer à mes occupations dés que je sentais les choses arrivées m'a permis de ne plus perdre d'énergie et de faire grossir le conflit, et c'est aussi du temps qui m'a fait m'interroger sur mon propre comportement et mettre en pratique ma foi.
Gilbert
S'auto-interroger sans culpabiliser !
S'interroger pour atteindre une certaine neutralité permet surtout de ne pas s'en arrêter à la culpabilité, c'est ce qu'a magistralement fait Madeleine et je compte bien en prendre de la graine. Bonne soirée à tout le monde et un coucou spécial à mon ami bouddhiste Ugo le gros (rires !).
Ugo
Les bénéfices de la culpabilité
C'est important cette notion de ne pas s'en arrêter à la culpabilité, comme nous le montre Madeleine. J'en prends aussi de la graine. Puisque l'on peut en tirer quelques bénéfices à ne pas aller jusqu'au sens quant à soi.
Je vois cela comme sortir du cercle bourreau / victime. Tendre vers la neutralité bienveillante, ce qui ne veut pas dire tout accepter sans faire sa part, comme le rappelle Emmet Fox dans " Affirmer la Sagesse Divine ".
Bonne journée à tous et à mon ami Gilbert !
Cécile
Le narcissisme à l'envers de la culpabilité
Etant intéressée comme vous le savez par la spiritualité, je me suis procuré un CD d'Alexandre Jollien auquel Gilbert fait souvent référence. Il parle justement de cette culpabilité qui, paradoxalement, cacherait en fait un narcissisme à l'envers - un mauvais narcissisme en quelque sorte - qui a donné, selon lui, ce dolorisme religieux qui consiste à se sentir responsable des dérives d'autrui. C'est vrai qu'il peut y avoir des bénéfices à vouloir entretenir un culpabilité mal placée, qui tendrait - in fine - à déresponsabiliser autrui, à lui ôter son libre arbitre. Le Complexe du sauveur en quelque sorte...
M.Christine
Très intéressant !
Voilà qui ajoute un élément de taille à ma compréhension, Cécile !
Merci pour ces précieuses informations .
Madeleine
Un évitement
Grâce à tous vos commentaires, ma nuit a été active pour mes méninges.
La culpabilité déresponsabilise l'autre, je l'ai bien compris. Mais j'ai l'impression, aussi, qu'elle permet de ne pas se regarder pas dans le miroir : un évitement ...
Cécile
La notion de différence dont parle Cricri
Oui, Madeleine, il s'agit - si j'ai bien suivi - de cette notion de différence dont parle Cricri : je ne réagis pas comme lui, j'ai de la chance. A partir de là, plus de conflit puisque l'agresseur est plus à plaindre qu'à blâmer. En fait, il souffre ! Et lui seul peut mettre en place, s'il le désire, son principe de guérison. C'est aussi le libre arbitre et la neutralité dite bienveillante. D'où l'intérêt de ne pas se laisser destabiliser tout en évitant d'en remettre des " couches " (lol). Bonne journée à toutes et à tous.
Cécile