Ne pas s'inquiéter pour demain, est-ce un acte de Foi ?

Portrait de clémentine-78

J'apprends énormément de la lecture des posts en Développement spirituel (entre autres...) et, pour tout vous dire, non seulement je ne m'en lasse pas mais je crois bien que je suis tombée dans la marmite pour le meilleur !

J'ai beaucoup navigué sur les forums concernant la nécessité du lâcher-prise, accueillir ce qui vient en confiance même si c'est douloureux et angoissant, de façon à laisser un espace à venir pour la paix. Il me semble que je suis assez au clair avec ces principes qui commencent à m'apparaître logiques. J'essaye d'ailleurs de les expérimenter dès qu'une contrariété ou qu'un souci arrive. Toutefois, je me pose une question, que je me permets donc de vous poser étant donné que je n'ai pas de réponse qui me convienne véritablement : ne pas s'inquiéter pour tout à l'heure, pour demain, est-ce un acte de Foi et si c'est un acte de Foi, est-il suffisant ?

Merci de votre éclairage et bon après-midi,

Clémentine

Portrait de Gilbert

Bonsoir Clémentine-78,

J'avoue que j'essaie moi aussi de mijoter dans la marmite de ces forums (rires). J'étais attiré depuis longtemps déjà par la spiritualité mais depuis que je suis à la retraite (le mot retraite est très positif spirituellement aussi) c'est comme s'il y avait urgence et en même temps une grande joie à traiter de ces sujets.

En ce qui concerne votre question, et indépendamment de toute appartenance à une institution religieuse, je crois que les Evangiles apportent des réponses. L'enseignement que Jésus donne à ses disciples est de cet ordre, me semble-t-il. A un moment, par exemple, il fait allusion aux oiseaux du ciel qui ne se soucient pas du lendemain. Pour ma part, c'est effectivement un acte de foi, un acte de foi dans le " ici et maintenant ". En ce sens, il rejoint le bouddhisme Zen qui prône que seul l'instant présent existe, le passé étant révolu et le futur pas encore là.

Au niveau psy, s'inquiéter pour demain amène au temps qui passe et nous conduit à la mort. Je ne suis pas psy mais je crois qu'en filigrane, cette angoisse ultime alimente toutes les autres. Or, ne pas s'inquiéter de notre finitude humaine (et c'est pas gagné) c'est ne pas tomber dans un nihilisme qui consiste à penser que nous ne serions qu'un assemblage de matière, résultat d'un hasard aveugle.

Pour moi la Vie, la Création doit avoir un sens. Je suis croyant et pense qu'il y un plan divin derrière tout cela. Impossible à prouver et à rationaliser : c'est donc un acte de Foi à sans cesse réactualiser dans l'instant présent. Tout est écrit de manière juste, donc pourquoi s'inquiéter ? 

Faire ce que j'ai à faire dans l'instant demande une disponibilité que je n'ai pas si je la gaspille à être dans le passé ou à tirer des plans sur la comète. Ne pas vivre dans l'après : " Quand je serai riche, quand j'aurai rencontré la femme de ma vie, quand j'aurai réussi tel ou tel diplôme, quand j'aurai le temps, quand je serai à la retraite etc et même quand je serai mort... Tous ces quand, à mon sens, peuvent se transformer en " si " et alimenter le mal-être (si j'étais riche, si j'étais guéri...).

Est-ce que c'est suffisant, demandez-vous ? Je crois que oui. Je crois que si (vous voyez je commence à me plaindre, c'est pas bien !) si j'étais pleinement dans l'instant à chaque moment de ma vie (cela m'arrive quand même parfois !) je serais heureux . Je crois, (comme le disent les bouddhiste zen) que le paradis c'est ici et maintenant. Tout le reste n'est finalement que spéculation.

Merci, Clémentine-78, de m'avoir permis de réfléchir sur ce sujet. Et je ne m'inquiète pas pour les réponses de nos amis. Bien au contraire. Encore une petite idée : ne pas s'inquiéter pour tout à l'heure c'est déjà entrer dans l'espérance d'un présent (dans le sens de cadeau). Très bonne soirée à vous et à mes successeur sur ce beau partage !

Gilbert

Portrait de Madeleine

Ne pas avoir peur de demain, c'est avoir confiance dans le plan divin. Dieu n'est qu'Amour et tout ce qu'il nous réserve n'est là que pour nous faire grandir. L'acte de Foi, c'est vivre au présent, s'occuper de notre part car Dieu fait le reste, c'est lui qui s'occupe de demain.
Est-ce suffisant ?... Je pense que oui. Pour ma part, c'est pas gagné, j'ai encore un long chemin spirituel qui m'attend mais vous m'avez permis de me recentrer sur le plus important. Merci Clémentine-78.

Portrait de Lakshmi

J'aime beaucoup la façon dont vous avez formulé cette notion de confiance, Madeleine. Elle montre qu'il ne s'agit pas d'être inactif et d'attendre béatement que tout se fasse. Nous avons à poser des " actes " de foi tous les jours, à tout instant... Et Dieu fera le reste !!! Je crois que l'acte de foi se situe vraiment là. Je fais ce que j'ai à faire aujourd'hui et je laisse Dieu transformer tout cela. Et il n'y a vraiment pas de quoi s'inquiéter, à condition bien sûr que notre foi se solidifie de jour en jour. Et ces forums sont pour moi un aide qui n'a pas de prix ! Merci également à Clémentine-78.

Lakshmi

Portrait de Isabelle

Si je suis honnête avec moi-même, je crois que ma foi est véritablement minuscule, parce que être au temps présent, c'est très difficile... Et quand quelquefois, j'ai cette "sensation" d'y être arrivée au moins une fois dans une journée, comme je suis très contente... Il me semble alors, que je ne suis pas véritablement encore dans ce présent... sinon je n'y attacherais même pas d'importance au fond, et mon égo ne s'en satisferait pas... C'est sûr qu'avoir confiance sans restriction aucune, c'est sûrement la "clé" pour s'en remettre à Dieu en tout abandon (dans le bon sens du lâcher-prise "réel") et oh oui ! que j'aimerais être dans cette confiance totale ! Et ne plus avoir peur de demain, de toutes les incertitudes que celà soulève, même si je "pressens" quand même que ces peurs sont inutiles... Elles sont pourtant bien trop prégnantes et "présentes" encore... Alors quelquefois, je me dis que c'est peut-être cet aspect du présent à mettre en place, toujours (!) qui est véritablement le Plan Divin ? Même si au fond, ça n'est sûrement qu'une autre façon de tenter de me rassurer... Preuve encore là aussi, que ma foi est bien loin d'être solide... D'ailleurs tôt ce matin, en lisant  Emmet Fox, j'ai ouvert sur la page 49 "Sainteté à l'Eternel"... Il y a une phrase qui dit : "Sainteté à l'Eternel veut dire que rien n'existe sauf Dieu s'exprimant lui-même". Pour moi elle synthétisait déjà en lisant, ce sur quoi je ne fais que sans cesse et encore "résister"... Confiance en la Sagesse Divine, qui Sait, et Lui Seul qu'hier, demain sont de toute éternité à chaque instant...

Portrait de Jean

On en revient toujours à cette question de la confiance. Comme Isabelle, la lecture d' "Affirmez la sagesse divine " me donne toujours une clé. Et je vous remercie d'y faire allusion tôt le matin (sourire !). Cela me booste ! On a trouvé le bonheur, écrit-il à la p 95, que lorsqu'on a donné à Dieu la première place dans sa vie car cela seul procure une joie qui dépasse toute compréhension - et toutes choses ensuite sont accordée par surcroît. Utiliser chaque instant, quoi que l'on fasse, en pensant à Dieu est à mon sens suffisant... et nécessaire en ce qui me concerne :-).

Ps : Une phrase que je lis aujourd'hui, tirée de la transmission d'un coach de vie mais qui peut s'appliquer à l'instant. On n'est pas obligé d'employer Dieu en le rempalçant par le mot " Chance ", mais pour moi c'est pareil !

Chance, du fond du coeur, je te remercie pour tout ce que j'ai reçu et vais recevoir...

Portrait de Christine-zen

Cette question que vous soulevez Clémentine-78, je me la pose régulièrement car je suis, à la base, une grande angoissée. La spiritualité m'aide tout de même à avancer avec un peu plus de sérenité tangible au fil du temps mais ce n'est pas suffisant, je le sais... Le problème c'est que mon profil psychologique me fait revisiter le passé sans arrêt et rarement pour la bonne cause ! Quant au futur, je l'envisage - certainement par superstition - comme menaçant, ce qui a fini par me faire comprendre que c'était une façon inconsciente que j'avais de me vacciner, imaginant sûrement bêtement que si une tuile venait à me tomber sur la tête je la supporterais mieux... J'explique tout ça pour reconnaître in fine que j'ai fait quelques progrès !

Depuis quelque temps, j'essaie de prendre l'habitude de ne pas m'inquiéter pour demain. D'une part parce que je sais très bien que s'inquiéter pour ce qui n'est pas ne sert strictement à rien et que c'est même du masochisme, d'autre part parce que justement ce mauvais réflexe traduit un manque de foi, alimenté probablement par un manque d'humilité. Quand je dérape, j'interdis à mon mental de penser à ce que je ne vois pas, à ce qui n'est pas dans le présent, acceptant ainsi que le Seigneur me guide... Ce qui est la moindre des choses pour une croyante !

Toutefois et un peu comme vous Clémentine-78, je suis perturbée à certains moments par une hésitation... Ce fameux Est-ce suffisant ? que vous évoquez... Car non seulement certaines publications spirituelles conseillent de beaucoup prier, ce qui correspond à une attente d'un exaucement divin, mais la Bible elle-même nous y encourage fortement avec le conseil que nos " demandes ne soient pas tièdes ". En outre, les rites religieux sont tous et sans exception quotidiennement compulsifs et, en parallèle, il faut développer sa foi en lâchant prise et vivre au présent... Pragmatique comme je suis, je suis restée longtemps désorientée avec ces concepts contradictoires. Quand, et je crois que c'est l'Esprit saint qui est venu se poser sur moi, épuisée par mes doutes, j'ai donc fait le choix - autant que faire se peut bien entendu parce que ce n'est pas gagné avec mon caractère ! - et comme je l'ai déjà dit dans ce commentaire, de stopper mon psychisme quand il m'expédie à la journée de demain. Pour y parvenir et si ça résiste, je me concentre sur un travail qui m'occupe l'esprit au maximum. Ce que j'ai constaté depuis que je fonctionne ainsi, c'est que mon entourage cherche beaucoup moins à me contrôler par des nouvelles d'essence négative qui pourraient m'inquiéter. Je sais que les psys parlent de ce phénomène qui vaut la peine d'être vérifié par soi-même car c'est un grand soulagment... Ils disent que ça s'explique par le fait que les inconscients communiquant, tout interlocuteur toxique, jaloux, qui cherche à régler des comptes - y compris ceux qui ne nous regardent pas - bat en retraite dès lors qu'il a de moins en moins de prise sur nous et que nous n'alimentons plus sa névrose... C'est pour l'ensemble de toutes ces raisons que je crois que ne pas s'inquiéter pour demain est un acte de foi suffisant et ce d'autant plus que c'est un sacré défi vis-à-vis de soi-même...

Portrait de nanou-69

Je vois que je ne suis pas la seule à être angoissée. Aussi, j'ai lu attentivement votre commentaire, Christine-zen. Je n'ai pas tout intégré surtout au niveau des concepts contradictoires mais ça ne fait rien. J'ai trouvé un conseil pratique qui est de se concentrer dans un travail qui nous occupe. Je vais essayer de l'appliquer de plus en plus.

Portrait de Orlan

Philosophiquement et spirituellement parlant, je pense moi aussi que tenter de ne pas s'inquiéter pour demain est un acte de foi suffisant tout simplement parce qu´il nous remet à notre juste place dans la mesure où je ne crois pas qu'un être humain puisse savoir de quoi sa journée à venir sera faite, ne serait-ce que parce que nous sommes en lien avec d'autres que soi qui sont totalement différents de nous. J'en veux pour exemple notre Président de la République actuel qui n'aurait jamais dû être le Chef d'État à cette époque si DSK n'avait pas eu les ennuis judiciaires qu'il a connus... Ensuite, il y a encore les éléments naturels qui peuvent se déclencher. Il me semble aussi que nous endommageons beaucoup notre santé en nous préoccupons des événements qui ne sont pas là. J'aime bien quand Christine-zen explique qu'elle interdit à son mental de penser à ce qu'elle ne voit pas et également à ce qui n'est pas dans le présent. Je vais retenir ce principe et essayer de l'appliquer : ça évitera désormais que je déclenche mon imaginaire de façon illusoire, que je me leurre moi-même et que je me ronge les sangs inutilement...

Portrait de Ludo_437

C'est vrai, comme le dit Orlan, que Christine-zen suggère un concept intéressant : bloquer son mental uniquement sur ce que l'on voit à l'instant T. C'est vrai aussi que je suis encore très jeune et célibataire sans enfant et que je n'ai sûrement pas tous les soucis de certains d'entre vous mais cette perception de l'intérêt à investir de son mieux le temps présent va me servir pour mes examens dans la mesure où à certaines périodes, je peux déclencher des angoisses en me disant que je n'arriverai jamais au bout de mon cursus...

Portrait de Mireille-cogolin

Je constate que je ne suis pas la seule à avoir apprécié la proposition de Christine-zen pour rester centré sur le temps présent. C'est curieux mais en lisant son commentaire, j'ai eu le sentiment que Saint Thomas qui ne croyait qu'en ce qu'il voyait, avant sa grande évolution spirituelle telle que nous la connaissons, nous a peut-être laissé un premier enseignement puissant : commencer à faire le ménage de nos confusions internes, de nos délires quant à des situations catrastrophiques censées surgir dans notre futur, toutes plus hypothétiques les unes que les autres et qui, fort heureusement, ne surviennent jamais, en nous incitant - avec sa phrase célèbre - à calmer notre mental en ne nous intéressant qu'à ce qui est visible. Je le vois avec une de mes voisines qui a une fillette de 10 ans : dès qu'elle a 5 minutes de retard en rentrant du centre aéré, c'est la panique, elle imagine le pire... Je vais essayer dorénavant moi aussi de ne plus m'inquiéter pour ce que je ne vois pas...

Portrait de cricri

L'évolution de cette discussion et la possible analyse que propose Mireille pour la phrase de Saint Thomas me ramènent à Sainte Thérèse de Lisieux qui disait au Seigneur qu'elle voulait bien accepter de souffrir mais qu'un jour à la fois...

Il est certain qu'il stupide de se préoccuper de ce qui n'est pas, de ce qui ne se présente pas à soi, mais pourquoi est-ce si difficile de modifier cette mauvaise attitude ?

Portrait de Gilbert

Très bon exemple que celui de Thérèse de Lisieux. Dieu, par l'intercession de Marie, ne lui a pas promis qu'elle serait vraiment heureuse dans ce monde mais qu'elle le serait plus tard. Voilà déjà une proposition pour poser un acte de Foi donc de confiance. Je crois que Thérèse à cru en cette promesse et c'est pour cela qu'elle a pu sublimer son passage sur terre. Ce n'était pas une intellectuelle, elle avait cette foi - à mon sens - qui soulève les montagnes, la foi du charbonnier (mais pourquoi pas !). En attendant, à mon petit niveau, je me dis toujours que demain sera mieux qu'aujourd'hui, et voilà mon présent libéré de l'angoisse. Et comme je suis croyant, je ne vois pas la mort comme un mur infranchissable. Bien sûr, là je ne fais pas comme Saint Thomas (même si j'apprécie fortement l'interprétation de Mireille) puisque Jésus a quand même précisé, il me semble, un moment après : " Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! "...

Portrait de Sofia M

Je pense que cette difficulté dont vous parlez Cricri fait partie d'un système collectif d'éducation religieuse, ce qui est paradoxal, mais non pas spirituelle justement, qui a retenti peu à peu sur les individus et ainsi a conditionné le système d'éducation parentale. Ce qui malheureusement induit qu'il faut toujours expier, y compris pour les fautes que l'on n'a pas commises, il faut transpirer, suer, il faut travailler dur et toujours plus, il faut ployer sous le joug... Ainsi, d'injonctions en injonctions séculaires, on a pris la mauvaise habitude de culpabiliser, de ne pas avoir confiance en soi ni en l'autre, d'avoir peur pour tout et pour rien, en somme de faire compliqué quand on peut faire simple... Alors, quand on en a marre, on file chez le psy mais qui va finir par nous faire comprendre qu'il ne peut pas changer à notre place et que nous seuls pouvons changer notre regard sur nous, vu que celui qu'on jette sur notre interlocuteur n'est qu'une projection ! Si nous ne terminons pas notre analyse, qui nous a coûté si cher et qui nous a déçus parce que le psychanalyste n'a pas été complaisant (!!!), alors nous filons chez la voyante qui va nous assurer que notre situation va s'arranger, que tout ira mieux " bientôt ", sauf que ce " bientôt " tarde à se matérialiser et qu'on désespère... Alors, on a de plus en plus peur, des autres de préférence. C'est comme s'ils se mettaient en danger pour nous mettre en danger ! Du grand n'importe quoi mais qui nous pousse à saisir qu'on passe notre temps à attendre des jours et des êtres meilleurs et donc à nous faire du mal ! Alors on va chercher des solutions dans les livres pour n'y découvrir le plus souvent que ce que l'on sait déjà quant au pourquoi, parce que - du côté du comment - les explications sont quasiment inexistantes... Alors, on cherche notre (bon) chemin et on finit par le trouver mais il nous déçoit lui aussi parce qu'il est jalonné d'obstacles. Jusqu'au moment où on comprend qu'on ne peut sauter qu'un obstacle à la fois et qu'on perd progressivement l'habitude de se soucier de demain car aujourd'hui est déjà suffisamment riche d'imprévus, de leçons mais aussi de récompenses... D'ailleurs, Mâ Ananda Moyî explique que " Dieu distribue Sa Grâce de deux façons : Il accorde faveurs et défaveurs "...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Votre commentaire est plein d'enseignements psychologiques. Il est vrai qu'une analyse - presque - arrivée à son terme peut paraître déconcertante. Mais ce n'est qu'une apparence car si le psychanalyste n'est pas complaisant à ce moment de la cure, c'est qu'il sait que son analysant à tout en lui pour sauter un obstacle à la fois en acceptant enfin son quotidien tel qu'il est aujourd'hui et non tel qu'il voudrait qu'il soit... Et quelle libération que de ne plus courir après des chimères ! 

Portrait de Cécile

On a toujours, ou souvent, l'habitude de voir un côté péjoratif à cette histoire de Saint Thomas qui ne croit que ce qu'il voit. Votre interprétation, Mireille-cogolin, me convient tout à fait, surtout dans le cadre de cette discussion. J'ai la mauvaise habitude aussi de déclencher mon imaginaire lors d'une absence, d'un retard, ce qui est effectivement complètement improductif. Stopper cours à ces divagations en revenant à l'action présente que je peux maitriser, toucher, est la seule solution de sagesse. A me rappeler la prochaine fois que j'envisage des conséquences désastreuses qui ne sont ni objectivables ni authentifiables. Merci Saint Thomas... et Mireille Smile

Portrait de Vincent

Je me retrouve parfaitement dans ces posts car je suis moi aussi un angoissé pathologique ! J'en souffre et j'essaie bien entendu de corriger cette faille car je sais déjà depuis longtemps que je ne vis pas : je survis ! Et c'est triste...

Vos commentaires, qui contiennent des indications précieuses, vont m'aider à ne plus être focalisé systématiquement sur mon avenir. Que d'années j'aurai perdues à fonctionner bêtement comme ça ! Pour avoir beaucoup lu sur l'intérêt de vivre ici et maintenant, je pense qu'il ne faut plus que je m'accorde les circonstances atténuantes quand mes angoisses surgissent alors que la minute présente ne me signale rien de CONCRET dans ce sens. Ce n'est que de l'ABSTRAIT, que de l'imaginaire... En plus de ça, je suis d'autant plus idiot à réagir ainsi que je suis croyant et que je suis persuadé - pour l'avoir expérimenté à plusieurs reprises - que quand un problème surgit, il surgit avec sa solution en parallèle. C'est d'autant plus une certitude que je ressens qu Dieu nous envoie la difficulté pour que nous évoluions, pour que nous nous recentrions, pour que nous la  transformions en leçon salvatrice... Et le Seigneur, une fois que nous avons compris la leçon, nous envoie immédiatement la solution... Pourquoi dès lors se soucier de demain ? Pourquoi passer à côté d'aujourd'hui qui ne se représentera pas et que nous finirons par regretter ? Il n'y a qu'à voir l'engouement pour des stations radio comme Nostalgie ! 

Portrait de yamina.174

On en revient toujours à la même chose : pour notre bonne santé, il faut s'appliquer à vivre dans l'ici et maintenant en ce centrant effectivement, comme le conseille Christine-zen, uniquement sur ce que l'on voit car Dieu, qui nous semble la plupart du temps invisible - malgré Ses nombreuses manifestations quotidiennes -, se charge de façon protectrice pour chacun d'entre nous de ce que nous ne voyons pas. C'est en ce sens que lorsque notre fardeau nous semble trop lourd à porter qu'il faut le Lui remettre... Ce qui nous fait malgré tout souffrir quant à ce que nous ne voyons pas, c'est que nous nous créons des attentes qui se veulent positives dans leur intention. Sauf que comme elles sont virtuelles, l'inconscient en profite pour les transformer en scénario négatif, tandis qu'à l'inverse un inconscient ne peut pas transformer une situation concrète positive en négatif. Pour illustrer le fonctionnement inconscient, je prendrai l'exemple d'un scénario de cinéma qui repose essentiellement sur l'imagination. Le metteur en scène peut le noircir à souhaits car c'est du virtuel. Les films policiers en attestent, comme les romans de série noire... Par conséquent, pour vivre dans le présent, il faut aarêter de se faire du cinéma et des films ! D'ailleurs, la psychologie a démontré que plus les individus ont l'imagination fertile, plus ils sont candidats à la dépression ! 

Portrait de Gilbert

Je viens de comprendre avec votre post, Yamina, le danger qu'il y a avec le virtuel. Effectivement, on est toujours déçu, ensuite, par la réalité. Pour illustrer cette vérité avec un cas extrême, j'ai vu il y a quelques mois une émission de télé sur les arnaques sur certains sites de rencontre. L'exemple de cette femme qui, après être véritablement tombée amoureuse d'un " profil " y a laissé son argent et sa santé. Les individus qui ont l'imagination fertile sont des candidats à la dépression, je suis bien d'accord.

Portrait de clémentine-78

Vous m'avez beaucoup rassurée avec vos commentaires. Ils sont " sages " mais, à la fois, ils ne laissent rien au hasard, ni l'aspect spirituel ni l'aspect psychologique. De toute façon, je vais essayer de ne pas me projeter inutilement dans un futur improbable car ça ne fait que décupler mes angoisses et je n'ai vraiment pas besoin de ça. Je retiens de vos posts que l'essentiel consiste certainement à obtenir un équilibre interne qui, par voie de conséquence, rejaillira positivement sur notre entourage. En réfléchissant à vos réponses, s'imposait de plus en plus à moi l'évidence que Dieu étant Bon, Il ne s'intéresse qu'à notre bonheur, à notre lâcher-prise, à l'expression de notre respect de nos interlocuteurs et peu Lui importe alors le moyen que nous utilisons pour être mieux dans notre esprit, et donc dans notre corps... Je pense de plus en plus qu'il s'agit de trouver effectivement sa " propre " clé, celle qui ouvre sur l'harmonie et ainsi, encore une fois, sur le bel accueil d'autrui, accueil qualitatif possible à l'unique condition d'être en accord avec soi-même. 

Portrait de Mireille-cogolin

Vous avez parfaitement raison Clémentine-78...

Dieu nous connaît, " sonde " nos cœur et l'important pour Lui c'est que nous découvrions la Joie liée à l'Amour de ce qu'Il nous donne au quotidien pour que nous soyons aimants et aimables avec les autres...

Portrait de cerise-du-26

Grâce aux précisions que vous donnez de la nécessité de s'aimer, je viens de saisir qu'il s'agit finalement d'un devoir pour mieux aimer les autres... Je n'avais jamais vraiment réalisé, vraiment ressenti cet aspect qui va certainement changer pas mal de mes comportements vis-à-vis de moi-même et donc de mon entourage. Je viens de comprendre cet aspect du Divin : Dieu nous aime entre autres pour que nous aimions les autres. Ainsi faut-il avoir conscience de la genèse de cet Amour infini et de son sens altruiste...

Portrait de Gilbert

Je pense que ce double mouvement : s'aimer pour aimer est la seule façon de vivre, comme dit la chanson. Eviter à la fois le nombrilisme la culpabilité de ne pas pouvoir rendre l'autre heureux. Il s'agit pour moi de rester sur le fil du rasoir, sans cesse en déséquilibre (comme le funambule) pour avancer. Rien n'est figé. Effectivement, je suis persuadé que nous sommes aimés en premier par Dieu et qu'il est bon de prendre d'abord conscience que nous ne Lui sommes pas indifférent, quelles que soient les galères apparentes de notre vie. Mais l'amour de Dieu passe aussi par l'altérité, l'autre, notre prochain. Pas d'amour sans relationnel à mon sens, mais dans une triangulation sublime : Dieu-moi-mon prochain. Se laisser faire par la belle contagion de l'Amour. Merci pour ce très bel échange !