Je n'arrive pas à méditer

Portrait de iverlaine

La méditation m'intéresse et je crois être fondamentalement sincère en disant cela. Pour autant, je n'arrive pas à méditer. Ce qui me gêne le plus, ce sont mes pensées vagabondes qui me déconcentrent. Ce sont de vraies pensées parasites que j'aimerais chasser pour me recentrer mais, quand j'essaie de le faire, elles sont aussitôt remplacées par d'autres pensées et en général négatives. Aussi j'abandonne ma séance de méditation.

Est-ce que vous pourriez me dire si ces perturbations mentales vous arrivent quand vous méditez et comment vous faites pour les éradiquer ? À la longue c'est plus que gonflant !

Portrait de Jean

Il existe plusieurs méthodes de méditation et je ne sais quelle est la vôtre. En ce qui me concerne, je répète mentalement ou parfois à haute voix (quand je sais que je ne dérange personne) un mantra. Il est évident qu'une foule de pensées parasites arrivent à la conscience et c'est tout à fait normal puisque l'exercice de méditation est une sorte de rail permettant de canaliser le psychisme et de ne pas s'identifier aux nuages que forment ces pensées. Il ne faut surtout pas les chasser, sinon cela devient un combat et ce n'est surtout pas le but. Je les accepte, les regarde, reste centré puis je reprends ma répétition. Une pensée acceptée et non jugée n'insiste jamais longtemps. On peut faire la même chose en observant sa respiration. On accepte la pensée mais on revient dès que possible à la respiration. Et cela tout en douceur. Ne surtout pas se battre contre soi. Le mental est fuyant. Il faut considérer les pensées, dit Alexandre Jollien, comme s'il s'agissait de nos enfants un peu turbulents ... Avec beaucoup d'amour et d'humour. Nos pensées, ce n'est pas nous ! J'espère vous avoir un peu aidé. Mais ne vous inquiétez pas, ce n'est pas facile pour moi aussi. Il y faut juste un peu de persévérance, de la régularité, mais ne pas insister lorsque ça coince. On y prends peu à peu goût, comme un rendez-vous intime. Le secret, je pense, c'est ne juger aucune pensée, surtout les négatives. Cela peut devenir un véritable jeu (Je). J'espère ne pas vous avoir trop parasité moi aussi. A +

Portrait de Juliette

Je suis concernée par ce sujet, parce qu'à la rentrée, je vais faire du Qi Gong où la méditation a une grande place. Ce qui me questionne le plus c'est la méditation. Comme vous, Iverlaine, mes pensées n'arrêtent pas et ont tendance à aller dans tous les sens. Vous me rassurez, Jean, ne serait-ce que par le fait de les accepter. J'aime beaucoup l'image que fait Alexandre Jollien, " comme nos enfants un peu turbulents", là ça me parle ! 
Je vais aller vers la méditation avec moins d'appréhension et  " regarder " mes pensées avec plus de douceur. 
Merci Jean !

Portrait de Charles

Je pratique un peu le Qi Gong, à un petit niveau. Je considère les exercices de méditation un peu comme lorsque je fais des gammes sur ma guitare basse. Il s'agit d'une préparation pour bien jouer un morceau de musique. S'entraîner à accepter les pensées comme elles viennent, comme l'explique Jean, c'est se préparer pour le quotidien. Ce n'est pas un but en soi. D'ailleurs quand je fais mes gammes, c'est un peu pareil, je suis centré sur l'exercice mais comme c'est un peu mécanique, des tas de pensées me viennent mais je retourne à la conscience de mes gammes, comme un support, comme un objet de méditation, un fil conducteur. C'est vrai que cela peut être très ludique.

Portrait de Ugo

Je rejoins votre post Iverlaine car l´exercice de la méditation a été plus que difficile pour moi au début. J'ai trouvé un jour dans un livre une phrase qui m'a bien aidé pour me concentrer dans l'ici et maintenant : " L'arbre est regardé  ",  en lieu et place de " je regarde l'arbre ". Ça fonctionne avec n'importe quel objet, situation où personne ( à la manière d'un inducteur que l'on peut se dire à soi ) C'est une astuce qui évite de se projeter  et qui a des effets étonnants. Avec un peu de persévérance et d'observation de ce qui se passait en moi dans ces moments là, je suis arrivé à méditer.

j'espere que vous ne trouverez pas cette idée trop farfelu et que mes quelques explications sont compréhensibles.

Portrait de Gilbert

Bonjour Ugo,

En ce qui concerne la méditation, je pense comprendre un peu ce que vous voulez dire, Ugo. C'est comme si on lâchait le " je " qui projette, qui pense, qui papillonne, qui fait, pour passer au verbe " être ". Je crois que c'est un peu l'esprit du Zen. Pour ma part, lorsque j'essaie de méditer, je me dis : " fais confiance à Dieu ". Je fais comme si les pensées parasites, c'était Dieu qui me les envoyait, ce qui me permet de ne pas les juger et je pense alors à Dieu. Et comme vous dites,  " Dieu est regardé ", ça fonctionne aussi... C'est pas très clair non plus, mais je sens qu'il y a quelque chose à creuser de ce côté...

Portrait de Christine-zen

Vos commentaires contiennent tous des pépites qui, en plus, sont exploitables - à mon sens - quand le mental cherche à nous mettre par terre.

J'aime bien en outre cette notion d'arbre qui est regardé dans la mesure où je présume qu'une certaine passivité bienfaisante peut s'installer à l'intérieur de soi... À méditer mais surtout à essayer, ce que je vais faire à titre personnel...

Portrait de iverlaine

Je suis d'accord avec Christine-zen quant à la qualité de vos commentaires.

En fait, ça peut paraître stupide mais ils m'ont décomplexé car j'ai toujours l'impression d'être un extra-terrestre quand je ne parviens pas à faire quelque chose correctement. C'est comme si j'étais seul dans ce cas ! Ensuite, je vais essayer d'appliquer vos conseils, visiblement résultats de vos expériences méditatives personnelles, ce qui constitue toujours un + ! Le titre de Jean me parle bien aussi parce que j'ai lu une publication zen qui va dans ce sens : ni chasser ni juger mes pensées intempestives... J'aime beaucoup cette idée puisque ces pensées m'appartiennent...

Portrait de Ugo

Gilbert, " Dieu est regardé " me parle bien ! Vous avez raison, méditer serait alors regarder les œuvres du grand créateur  et les accepter sans aucun jugement. Donc apprecier ( a tous les sens du terme) cette parcelle divine en nous lorsque tous les bruits du mental ont cessé... Et pour qu'ils cessent, autant les aider à traverser notre esprit.

Christine-zen, je viens de comprendre cette notion de passivité bienfaisante dont vous parlez. Effectivement, l'idée est d'être récepteur avant d'être émetteur. " se connecter "  au flux vital, en quelque sorte, avant de se mettre en mouvement.

Un grand merci à vous tous car vous m'avez permis de ressaisir que la méditation quotidienne est un outil precieux et pratique, que je vais continuer à explorer !

Portrait de Jean

Je découvre ce matin le post d'Ugo et je rejoins cette idée de réceptivité lié à la méditation. Comment méditer si l'on ne prend pas conscience, comme dit Mâ Ananda Moyî, qu'in fine, tout est Dieu. Accepter ce qui est comme une émanation de la Création divine implique effectivement d'être réceptif avant que d'être émissif. Ce qui me paraît logique. Avant de parler, le petit enfant écoute le monde sonore des grands. Or, Dieu est grand et nous sommes créés à son image...

Portrait de Juliette

Ce matin, j'ai ouvert " Affirmez la sagesse divine " du Dr E. Fox à Toutes voiles dehors (pages 34-35) . Ce qui me fait faire le lien avec vos commentaires Ugo et Jean. Il est écrit " Le père et moi nous sommes un. Ce n'est pas moi qui fais les oeuvres, c'est le père en moi ".
Je viens de comprendre en quoi la méditation permet d'aller chercher la part divine et combien elle est importante car elle est le chemin vers l'humilité. D'où la notion de réceptivité. Moi qui suit une grande bavarde, je comprends pourquoi cela me paraissait si difficile. 

Portrait de Cécile

Juste avant d'aller travailler, Juliette, je me connecte et lit votre post. Une occasion de me nourrir de ce paragraphe de Fox pour aller dehors dans les meilleures conditions possibles. Merci le forum et à plus tard !

Cécile

Portrait de Joseph.Coach

Je viens de découvrir ce post intéressant sur la méditation, sujet qui me passionne... Au vu du temps qui a passé depuis le mois d'août, je ne sais pas où vous en êtes, Iverlaine, quant à la méditation. Au début de  l' exercice de cette dernière , j'ai connu les mêmes difficultés que vous. Jusqu'au jour où un formateur en développement personnel m'a apporté une précieuse indication qui m'a aidé à franchir un cap.

Il m'a specifié que l'on pouvait méditer tout en faisant une activité du quotidien. Pour moi c'était tout à fait nouveau... Je pensais que la méditation obligait une certaine posture, en autre, alors qu'elle peut se pratiquer par exemple en faisant une salade de fruit. Je m'explique : méditer c'est être en pleine conscience de ce que l'on fait, au moment où on le fait. J'ai realisé l'expérience et ça a marché ! d'abbord ralentir tous ces gestes, éveiller tous ses sens. Puis être à la fois celui qui épluche le fruit, l'outil qui epluche, lé fruit... Et si une pensée arrive, ne pas la refuser et être pleinement conscient de cette pensée au moment où l'on pense, sans jugement, sans la retenir comme cela a été dit.

C'est la même chose lorsque l'on conduit. Faire tous les gestes de la conduite en étant pleinement conscient de ce que l'on fait. Ça évite déjà d'être dans le mental qui pense à autre chose, ailleurs ... Cet homme m'a transmis que méditer c'est avant tout être dans le moment présent. 

Portrait de Jean-Marc

Bonjour Joseph,

J'ai à la maison un livre qui va tout à fait dans votre sens. Il s'appelle " Pratique de la voie intérieure. Le quotidien comme exercice ". Il a été écrit par Karlfried Graf Durckeim, un psychologue influencé par les apports de la psychanalyse freudienne, adlerienne et jungienne mais aussi par le bouddhisme Zen. Il prend l'exemple de l'opportunité de se mettre en ordre intérieurement en allant simplement poster une lettre, ou encore - comme le dit une foromeuse - en faisant la vaisselle. Pour lui, tout est prétexte au progrès sur la Voie. On l'a appelé " Le sage de la Forêt noire ". Des prêtres, des professeurs de yoga, des chercheurs de vérité ont bénéficié de son enseignement.

Portrait de Juliette

C'est extraordinaire car depuis mon dernier post, je pratique le Qi Gong. La méditation, jusque là, me posait problème et ce matin ( c'est le jour de ma séance !), le professeur  nous a transmis la même chose que vous Joseph.Coach. Elle a pris l'exemple de la vaisselle ( comme Arnaud Desjardins me semble t-il dans son livre " L'audace de vivre "). Etre présent à chaque mouvement comme si en nettoyant la vaisselle, on se nettoyait nous-même et faire chaque mouvement en toute conscience. 

Portrait de Charles

Lorsque je donne des cours de guitare basse j'insiste sur cette qualité de présence. Plus que la dextérité, je leur demande d'être présent à chaque note comme si elle était la seule. Le contact des doigts avec les cordes, la posture, la qualité de la respiration. C'est comme une mise en condition pour avancer. Et cette méthode plaît beaucoup. Jouer d'un instrument est aussi l'occasion de faire du mental son allié, ici et maintenant !

Portrait de M.Christine

Souvent, les pensées agitent le système nerveux, c'est pourquoi un corps paisible permet de mieux méditer .

Portrait de Louis

Je me rends compte - paradoxalement - que c'est un des bénéfices de l'âge de se tourner naturellement vers la relaxation. Je suis beaucoup plus calme mentalement depuis que mon corps me montre ses limites...

Portrait de Joseph.Coach

Comme quoi la vieillesse du corps a aussi tout son sens...

Portrait de Louis

Le corps est un véhicule dont il faut prendre soin, certes, mais qui est amené à involuer à mon âge. Ce n'est pas pour rien que l'on parle de retraite. En Orient et dans les civilisations où la sagesse est encore de mise, l'homme âgé se retire pour méditer et pour ouvrir son esprit à une autre dimension. C'est certainement parce que la vie est bien faite que je peux me pencher sur l'ésotérisme maintenant que je suis déchargé de tout devoir professionnel. Je me retire d'un monde, en quelque sorte, pour en découvrir un nouveau. Se débarasser du vieil homme, dit je crois la Bible, pour revêtir l'homme nouveau... Bonne journée, Joseph !