Une phrase de Carl Gustav Jüng, qu'en pensez-vous ?

Portrait de Pierre.clavilier

"Rien n’influence plus un individu que son environnement psychologique et particulièrement, dans le cas des enfants, la vie que leurs parents auraient souhaitée avoir."

Carl Gustav Jüng

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Tout d'abord, je vous souhaite la bienvenue sur ces forums. Je sais, par la direction de Signes & sens,  qu'il y a eu quelques résistances momentanées en rapport avec une maintenance technique du site mais je constate que tout va bien désormais.

Pour ce qui est de votre citation jungienne, elle est en accord avec les travaux freudiens. N'oublions pas que Carl Gustav Jung a bénéficié de l'apport freudien. Même s'il a décidé de poursuivre ses propres recherches, le socle reste commun. Et Jung n'aurait jamais pu développer ses concepts s'il n'avait pas rencontré Freud. Ainsi, les querelles de chapelles sont dommageable quant à un continuuum. D'autant que Jung lui-même, dans une interview donnée à la BBC, montre un très grand respect pour le maître de la psychanalyse, ce que ne font pas toujours leurs successeurs actuels.

La psychanalyse transmet que le surmoi des enfants est influençé par le surmoi des parents. Il est évident que les inconscients transgénérationnels sont connectés. Ainsi, des parents qui pensent ne pas s'être réalisés vont projeter leur désir sur leurs enfants. C'est pour cela que l'on dit parfois qu'un enfant peut représenter le symptôme des parents qui représentent eux-même le symptôme de leur propres parents. Une sorte d'inconscient familial en quelque sorte. Mais je laisse nos spécialistes du forums intervenir et donner leur point de vue, professionnels ou passionnés tout simplement par la psy.

J'espère que ma réponse impulsera une belle discussion. Je vous souhaite une excellente soirée et vous dit à bientôt !

Gilbert. R.

Portrait de Jean

N'étant pas psy mais m'y intéressant, j'ai été en premier attiré par Carl Gustav Jung car il parlait de spiritualité. Pourtant, comme le dit Gilbert. R., j'ai bien du me rendre à l'évidence que pour comprendre Jung, il était important de passer par Freud. Et à ce sujet, je regrette moi aussi ce clivage idiot - auquel j'ai participé moi aussi par ignorance -. J'ai vu aussi cette vidéo où l'on ressent, malgré certaines différences de point de vue un profond respect de Jung pour Freud. Ceci dit, je suis d'accord avec ce que dit notre ami psy. Il est évident que, petit, j'ai vécu dans le désir inconscient de mes parents. A des degrés divers, je crois que cela est valable pour tout un chacun.

J'oubliais ! Bienvenue, Pierre dans ce forum. Il serait intéressant de nous dire ce que vous pensez vous-même de cette citation. A bientôt de vous lire.

Jean

Portrait de Isabelle

Bonjour à vous Pierre.clavilier ! Peut-être suis-je dans l'erreur, si c'est le cas, pardonnez-moi... je crois avoir lu récemment dans "L'Ame et la vie" cette phrase... en tout cas celà m'a amenée à réfléchir... Car je suis bien d'accord avec ce dont il est question à propos du surmoi familial... Mais je me disais également, que tout ce qui ne se "réalise" pas reste donc aussi "à réaliser" à un moment ou à un autre au niveau générationnel... puisque c'est "inscrit" en mémoire, et dans l'idée que nous nous incarnons en "connaissance de cause"... Ce qui va aussi dans le sens, que chaque enfant "engramme" ce qui "lui correspond" au sujet des injonctions premières... Mais ce n'est que ma "petite réflexion"...

Portrait de Michèle

Je rejoins un peu ce que dit Isabelle. Je pense que l'on ne s'incarne pas par hasard dans telle ou telle famille. J'ai lu dans une des discussions du forum ou des blogs que la psychanalyste Françoise Dolto aurait dit que l'enfant chosit ses parents. Je suis assez d'accord avec cela.

Portrait de linda

Ma mère a toujours rêvé d'être infirmière,mais elle a du arrêter ses études très tôt,car elle a du se trouver du travail pour aider ses parents.

Elle était contente quand j'ai commencé à dire que je croyais que peut-être j'aimerais faire ce métier.

Au début,je trouvais ça passionnant,j'apprenais plein de choses.

Toutefois,la deuxième année,quand les stages ont commencé,j'ai vu que ce n'etait pas ce que je voulais faire du tout,j'admirais ceux et celles qui prenaient soin des malades,mais,je ne me sentais pas capable,bref,je ne me sentais pas à ma place.

Je voulais m'orienter ailleurs,mais ma mère me disait que je le regretterais surement,car c'était tellement un beau métier.

Donc,je commence ma troisième année,ce fut l'enfer,j'avais des bonnes notes,mais je voyais très bien que ce n'était pas cela que je voulais faire.

Et puis,je décide de me confier à une de mes tantes,je lui explique tout ce que je vis,elle me dit «Linda,ta mère rêvait d'être infirmière,mais toi,ça ne semble pas être le cas»

Je lui dit que je trouve ça intéressant,et que vraiment j'aurais aimé réussir,j'ai des bonnes notes,mais j'étouffe,et je ne me vois pas faire quelque chose que je n'aimerais pas toute ma vie.

Elle me dit que je dois en parler à ma mère.

Je me décide.

Ouf!  Elle était tellement déçue,elle ne cessait de dire «Je peux pas le croire»

J'avais un appartement,et j'étais retourné chex moi,le coeur en miette,mais soulagée de ma décision.

Deux jours plus tard,je reçois un appel de ma mère,la voix éteinte,elle me comprend,même si elle a de la peine.

Mais,quelques mois plus tard,je commence des études dans un domaine qui me plaisait grandement,je trouve un emploie,et ma mère se réjouit de me voir si heureuse.

Parfois dans la vie il faut foncer pour mettre les choses au clair,ce fut difficile,mais cela en valait la peine...

Portrait de Daniel01

Merci Linda pour votre témoignage concret et bravo pour votre positionnement !