Il paraît que je suis trop franche !

Portrait de Sylvie-0570

Réunion de travail houleuse cet après-midi. Problèmes +++ avec le big boss qui m'a expliqué de manière peu aimable comme à son habitude que je suis trop franche !

Travaillant dans l'évènementiel dans une énorme boîte qui s'occupe essentiellement d'artistes du show biz et d'écrivains, le patron me reproche de trop cadrer une partie du personnel qui est sous mes ordres et qui s'en plaint ! Il n'a bien entendu pas voulu me donner de noms... Je lui ai expliqué que j'avais l'habitude d'appeler un chat un chat et que si je ne m'y prenais pas comme ça, ça allait vite être l'anarchie ! Ce à quoi il m'a rétorqué qu'une personne qui sait commander " a l'art et la manière " (c'est l'expression qu'il a employée). J'ai eu droit ensuite à son beau discours de chef me prévenant que si je continuais à ne pas mettre les formes, " ça n'allait pas le faire " ! Ce qui signifie en clair qu'il me menace de me foutre dehors...

Outre l'évidence que j'ai besoin de gagner ma vie, je veux bien lui faire plaisir à ce brave homme (pas brave du tout comme vous pouvez vous en douter !) mais je suis directe et franche et je ne vois pas comment modifier mon caractère. En plus, je ne crois pas du tout à ses conseils vu qu'il n'est pas vraiment sur le terrain et plutôt dans sa tour d'ivoire (enfin son bureau plus précisément) ou dans sa voiture bling bling. 

Je fais comment selon vous ?

Portrait de Jean

Vous avez un caractère bien trempée et c'est une qualité. Cependant, pour avoir été aussi dans cette situation de hiérarchie incontournable lorsqu'on travaille dans une grosse boîte, je prendrais en compte la position du boss. Car, quoique vous en pensiez, ça reste le boss ! Vous êtes en quelque sorte en " sandwich " entre la base et le haut de la pyramide, ce qui est, je vous le concède, inconfortable. J'ai eu moi aussi à travailler sur le terrain et à recevoir des consignes administratives que je trouvais complètement décalées. Conclusion : ou je jouais le jeu si je voulais garder mon emploi, ou bien je renonçais et trouvais un autre job. Même si de mon temps, c'était plus facile, j'avais quand même des avantages et une marge de manoeuvre suffisante pour décider  de " jouer le jeu ". Pour en revenir à ce que le boss vous reproche, il est évident que vous avez du vous mettre à dos quelques " f... c... " qui n'ont pas eu le courage de vous affonter directement. Je pense que vous pourriez peut-être essayer d'identifier de qui il s'agit, sans vous venger bien sûr - surtout pas  ! ... Puis, sans pour autant entrer en séduction, restez vigilante par rapport à eux. J'ai appris par expérience que toute vérité n'est pas bonne à dire, surtout face à des personnalités fragiles capables de délation. L'Histoire de la dernière guerre mondiale nous montre malheureusement que telle est un des aspects de la nature humaine. C'est peut-être l'occasion d'être plus vigilante avec à votre équipe. D'ailleurs, sans  défendre votre boss, car il n'a pas l'air -selon vous - de beaucoup " bosser ", il n'a cependant pas tort à mon sens dans son expression " l'art et la manière ". Prenez le bon côté des choses. Cela  vous rendra service si un jour - pourquoi pas - vous décidiez d'être la " boss ". Bon courage Sylvie, et profitez-en pour affiner votre relationnel, pour vous et certainement pas pour  faire plaisir au patron, ce qui n'irait pas avec votre franchise naturelle  !

Jean

Portrait de M.Christine

Très bon conseils de Jean !

On ne connaît pas les détails de votre situation, Sylvie, mais ayant un peu fréquenté le milieu artistique, je sais que ces personnes ont une haute idée de leur liberté, et que souvent elles n'ont pas le sens du temps .

Ce que je comprends dans l'expression "l'art et la manière", c'est que l'autorité n'est pas un mal, c'est même une nécessité, vu les circonstances, mais c'est la manière d'exercer cette autorité qui sera acceptée ou non . S'il y a de l'agressivité ou de la colère ou de l'irritation dans vos paroles, vous risquez de rencontrer une résistance et même une révolte . Si vous donnez les ordres avec fermeté et conviction, sans froideur ni émotivité, seulement avec l'idée du travail à faire, cela passe beaucoup mieux .

Il se peut aussi que vous puissiez leur faire comprendre l'enjeu en les responsabilisant, en les faisant participer (déléguer certaines tâches, par exemple) . Peut-être que quelques-uns d'entre eux sont dignes de confiance et capables de vous épauler ...

Portrait de Michèle

Dans le milieu artistique, surtout dans le milieu du show bizz, l'expression " l'art et la manière " sous-entend effectivement de savoir naviguer en eau trouble. Le milieu de l'édition, dans lequel j'ai évolué, comporte aussi ces inconvénients. Quel milieu n'en comporte pas ? Je ne me souviens pas si c'était vous, mais lors d'une discussion quelqu'un disait que son patron désagréable le renvoyait à la sévérité de son père. Le mot " père-sévère " avait évoluer vers le verbe  " persévérer ". Peut-être, comme le dit Jean, êtes-vous en train de faire votre  " apprenti-sage " pour un jour dépasser le maître en créant votre propre boîte ?

Portrait de Gilbert

Je suis globalement d'accord avec ce qui a été dit. Cependant, je tiens à souligner que la franchise - pour moi - est une grande qualité dans la vie. Même si les conséquences ne sont pas toujours marrantes, je préfère avoir à faire à quelqu'un de franc qu'à une anguille pernicieuse. Comme j'ai l'habitude  de proposer un article dans certaines discussion, j'en ai trouvé un qui va dans le sens de celle-ci : " la franchise m'a fait progresser ". Je suis sûr qu'en affinant votre positionnement dans votre contexte professionnel, elle continuera à vous faire progresser : http://www.signesetsens.com/developpement-personnel-la-franchise-ma-fait...

Portrait de Lucien

Depuis Mai-68, on nous rebat les oreilles avec " Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil "... Voilà non seulement une ineptie mais du fantasme servi à la louche !

Toutefois et comme il s'agit de votre boulot Sylvie, il vaudrait mieux que vous fassiez profil bas... Laissez à certains de votre équipe leurs leurres et séduisez-les !!! Soyez gluante à souhaits et réservez votre franchise aux personnes de votre entourage qui possèdent cette superbe qualité de fiabilité...

Portrait de Sylvie-0570

Votre appel à la prudence a fait écho en moi car il est certain que j'ai besoin de ce job qui, en plus et malgré certains désagréments mais que je pourrais rencontrer aussi ailleurs, est intéressant...

Je vais essayer de revoir ma copie ce week-end. Comme il pleut beaucoup, je n'irai pas courir aujourd'hui et je vais me replonger dans un ouvrage de Pensée positive du Docteur Murphy qui m'a toujours permis de ne pas craquer quand j'étais à deux doigts de le faire et ainsi d'avancer... 

Merci de votre aide et de votre compréhension.

Bon dimanche à toutes et à tous,

Sylvie

Portrait de Mireille-cogolin

Les ouvrages du Docteur Murphy sont effectivement d'une aide considérable mais si je peux me permettre Sylvie, essayez - chaque fois que vous êtes en colère après votre patron - de vous imaginer licenciée... Pour ma part, quand je râle après une situation qui me dérange, qui m'agresse sur le moment, je déclenche mon imaginaire en visualisant ce que je serais, comment je ferais, si cette situation négative disparaissait d'un coup de baguette magique. Ça me calme tout de suite parce que comme on dit : On sait ce qu'on a mais on ne sait pas ce qu'on n'a pas...

Portrait de iverlaine

J'aime bien le conseil que donne Mireille à Sylvie.

C'est curieux et c'est pour ça que je réagis mais je fonctionne un peu pareil. Ce type d'exercice remet tout de suite dans la réalité. Ça m'est arrivé en début de semaine encore.

J'ai un collègue qui est assommant car il faut toujours qu'il vienne me parler de la jalousie maladive de sa femme qu'en plus je ne connais pas... Quand il est venu m'en parler pour la énième fois, j'avais un planning géographique à terminer qui me prenait la tête et il m'a mis les glandes. Je n'ai pas été très disponible et il s'en est rendu compte. J'ai culpabilisé après et, comme c'est un gars qui apporte beaucoup à notre boîte (c'est un gros bosseur inventif), je me suis posé la question suivante : Et s'il venait à quitter la boîte ? Ma réponse s'est imposée à moi : Pas sûr que son départ n'entraînerait pas de licenciements, dont le mien... 

Portrait de Orlan

En fait, toutes ces mini tempêtes sont des leçons que l'Univers nous envoie pour nous recadrer en nous mettant des limites quand nous avons tendance à les dépasser ! 

Bonnes idées effectivement que je vais m'approprier que celles que transmettent Mireille et Iverlaine... 

Portrait de Gilbert

C'est tout à fait la réflexion que je me faisais lorsque, à un moment donné de ma carrière d'instit, j'étais découragé par le système. J'allais bosser à reculons jusqu'à ce que, à l'aide d'un travail sur moi, je réalise que je  pourrais ne pas avoir ce travail ! J'imaginais les conséquence au niveau de ma famille (j'avais une femme et deux enfants !)... Et puis, au plus profond de mon ras-le -bol qui devenait mélancolique, le simple fait de me lever tous les matins était devenu largement thérapeutique... Le travail (quel qu'il soit) est une véritable thérapie. J'en suis aujourd'hui convaincu. C'est d'ailleurs le risque que cette " société dépressive  " (comme le titre Tony Annatrella, prêtre et psychanalyste) prend en ne s'occupant pas du chômage et en détournant le public des cette réalité. Méfions-nous des faux ennemis. Votre patron, vu sous cet angle, est au contraire un ami, Sylvie, tout comme l'était l'Education nationale lorsque j'étais en activité et que je pestais injustement parfois contre elle ! Et puis, nul n'est parfait, et encore moins moi ! Très bonne journée à vous ! Et comme dit Alexandre Jollien, il est bon d'avoir un toit lorsqu'il pleut dehors !

Portrait de Isabelle

Lorsque je sens que j'en arrive à ce qui me semble sur l'instant, infranchissable dans le sens "insupportable", j'en arrive toujours, à imaginer comment ce serait "sans" cette situation qui me semble si difficile... Pour être honnête, et même si "je râle et que je rue dans les brancarts", aujourd'hui, je fais toujours ce même constat encore... Ce "sans" cette siuation que je vis "difficile", il ne fait aucun doute pourtant, que ce ne serait à la place que bien plus "difficile" encore et donc d'autant plus inconfortable... Et j'adhère à ce que dit Orlan avec "se faire peur pour se faire du bien"... D'ailleurs cela me fait penser à une réflexion que quelqu'un dans mon entourage m'avait faite, lorsque j'ai pris la décision de stopper mon cursus d'études analytiques, et qui m'avait dit, qu'elle pensait que cela serait un jour mon métier... Sauf que principe de réalité en place, j'ai déjà un métier... qui me permet de vivre, à tous les sens du terme... Et c'est déjà très confortable en somme !

Portrait de M.Christine

Votre propre changement, quel qu'il soit, Sylvie, changera aussi votre patron .