Conditionnement???

Portrait de LL

depuis tout petit j'ai été conditionné : je me souviens avoir 4 ans lorsque mon père (tente de) m'expliquer que ma mère l'avait trompé.

Son message était toujours le même : ma mère n'a été avec lui que parcequ'il avait de l'argent. lorsqu'il n'en a plus eu, elle elle l'aurait quité.

Je ne sais pas où est la vérité, mais aujourd'hui, je crois que je projette ces idées sur mon couple : jen'arrive pas à me défaire de l'idée que ma femme ne m'aime pas réellement.

j'en dépense une énergie folle... Je suis épuisé... pas physiquement, mais psychologiquement. je n'ai plus les idées claires.

j'ai toujours besoin qu'elle soit tendre, attentionnée, douce, ... tant qu'elle est ainsi, je vais bien. Si à un moment elle est un peu préoccupée, et qu'elle a ses périodes d'absences où elle a besoin de se recentrer sur elle, j'en viens à (re)douter qu'elle ne m'aime plus.

En analysant mon attitude, je me rend compte que je rationnalise sur des raisons qui n'existent en fait pas.

Je ne sais plus aujourd'hui comment passer ce cap (le plus difficile ?). j'ai bien avancé, car je me rends compte aujourd'hui que je rationnalise. mais comment faire pour ne plus rationnaliser? comment accepeter que l'on puisse m'aimer pour ce que je suis, et non pour ce que j'ai?

Portrait de Jean

Pour avoir expérimenté plusieurs ruptures sentimentales, j'ai fini par comprendre, grâce à une longue thérapie, que s'aimer soi-même est une priorité pour stopper nos demandes irrationnelles d'amour. Vous êtes déjà sur la bonne voie puisque vous êtes capable d'analyser votre attitude. Le comment est effectivement plus difficile à mettre en place. Il est impératif - à mon sens - que vous vous acceptiez déjà tel que vous êtes, avec vos interrogations. Je crois que nous avons tous été conditionnés, peu ou prou par notre enfance. En ce qui me concerne, seul un travail sur moi a fait avancer les choses, sachant justement que rien n'est jamais acquis une fois pour toute. C'est le sens même de la vie. La vie qui est toujours en mouvement. C'est d'ailleurs cela qui fait sa beauté. Je vous encourage à continuer sur votre voie et surtout à consulter un thérapeute qui pourrait vous aider, si vous ne l'avez pas encore fait.

Jean

Portrait de Sofia M

Dans votre post, un élément est déjà très important : c'est que vous soyez conscient de la racine de votre problème car vous l'avez identifiée.

Pour des raisons différentes des vôtres, j'ai connu ce manque de confiance en l'autre, quel qu'il soit. En fait et paradoxalement, ça m'a ouvert les yeux au bon sens du terme. J'ai compris que dans la vie, il ne fallait compter que sur soi ! En ce qui me concerne, c'est par le biais de ma réalisation dans le travail que j'ai pris confiance en moi. C'est ainsi que, peu à peu, j'ai placé le travail en priorité dans mon existence et que les trahisons que j'ai pu connaître, aussi bien au plan sentimental, qu'amical, n'ont pas été une entrave. Une amie m'a dit un jour que j'avais sûrement tort de placer ma profession en premier, ce à quoi je lui ai répondu que la plus grande histoire d'amour peut se terminer brutalement sans crier gare (départ ou décès du conjoint par exemple...) ! 

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Être un bon compagnon pour soi-même est la seule façon pour que les déceptions sentimentales ne prennent pas le pas sur nos pulsions de vie. Le travail est effectivement toujours thérapeutique dans ces cas là, pour soi mais aussi pour autrui.

Portrait de Orlan

Je suis tout à fait d'accord avec les commentaires de Jean et de Sofia...

Quémander de l'amour est au-dessus de mes forces ! Pourtant, j'ai été mal aimé par parents... Par réflexe, moi aussi j'ai compensé par les études, puis par ma vie professionnelle dans laquelle je me sens bien, dans laquelle " je suis bien " (!), et c'est de la sorte que je me suis senti " aimable ", à tous les sens du terme.

Il faut rentrer dans la réalité : aucune femme (ou aucun homme) ne peut nous renvoyer l'image idéale que nous aimerions avoir de nous-même, tout simplement parce que c'est du fantasme... Le fait de continuer à se leurrer de cette façon-là fabrique de mauvais transferts dans lesquels la personne aimée et suppliée d'aimer occupe une place dominante qu'on lui a offerte sur un plateau !

J'ai lu dans la presse que la partenaire d'une star américaine s'était suicidée parce que lui avait rompu avec elle il y a quelques jours... En arriver là, très peu pour moi. Je suis marié, mon couple fonctionne bien mais je n'attends pas de ma femme qu'elle me dorlote, ni qu'elle me materne... Je ne suis plus un enfant. Je prends mes responsabilités dans la vie et c'est très bien comme ça.

Portrait de yamina.174

Si on pouvait vivre d'amour et d'eau fraîche, ça se saurait !

J'ajouterai que le plus sûr moyen d'être quitté, c'est de passer son temps à demander à sa (ou son) partenaire des preuves d'amour...

Portrait de Allain

Vous souffrez de ce qu'on appelle une névrose d'abandon, cher LL, et pour régler ce problème, en dehors d'un travail psychanalytique sur vous, le plus simple est de suivre les excellents conseils que contiennent les commentaires précédents... Mais, surtout, cessez de vous apitoyer sur vous-même et vous prendrez confiance en vous ...

Portrait de Ludo_437

Je suis trentenaire et je traverse un désert affectif qui dure. Je m'investis beaucoup dans mes études de droit et je suis malgré tout très bien dans mes pompes !

Portrait de Sylvie-0570

Pour fréquenter le milieu du show biz professionnellement, je trouve que les stars donnent effectivement le tempo de la façon dont les commentaires l'expliquent, à savoir que je ne pense pas que notre Jojo national, septuagénaire, ait besoin de supplier sa très jeune épouse pour qu'elle lui donne un peu de tendresse ! Pourtant en voilà un qui n'a été élevé ni par sa mère, ni par son père !

Portrait de Vincent

Remarque très pertinente Sylvie et du côté de nos gouvernementaux c'est pareil : regardez le succès qu'a notre Président de la République auprès de superbes créatures !!! Et j'ai entendu dire à plusieurs reprises par les médias que son enfance à lui aussi a été compliquée... Comme quoi le travail a ses atouts et console de bien des chagrins avec, en prime, un pouvoir attractif certain... Je ne plaisante pas du tout en soulignant de mon côté cet aspect-là...

Portrait de Gilbert

Jojo a toujours privilégié sa passion professionnelle... Résultat : un véritable phoenix ! On l'aime ou on ne l'aime pas mais quand même !

Portrait de Joseph.Coach

Je confirme ce qui vous a été dit, LL.

- Soyez une mère pour vous, en  identifiant vos besoins ( ce dont vous avez besoin pour être épanoui) et en prenant la responsabilité d'y repondre par vous-même.

- puis soyez un père pour vous, en mettant en place des petits actes concrets qui vont dans ce sens là. Ce peut-être tout simplement dans un premier temps de faire cet exercice par écrit, sur un cahier tout neuf. Ecrire est dejà réducteur de stress quand on n'a plus les idées claires.

je pense que ce que vous êtes en train de vivre est une opportunité de vous intéresser de nouveau à vous, à votre vie professionnelle.

Portrait de Cécile

Je rejoins aussi tout ce qui vous a été conseillé, LL. J'ai bien aimé les conseils pratiques de Joseph Coach. Il m'est arrivé lorsque mon mari m'a quitté pour une autre de remplir des cahiers. Cette pratique a l'avantage de mettre à l'extérieur de soi ce qui gêne et de faire par soi-même. C'est un peu le côté thérapeutique du journal intime mais en se fixant des objectifs précis... Et ça fonctionne. Retrouvez-vous, LL. Vous n'avez besoin que de vous...

Portrait de LL

Bonsoir à tous qui (m) avait écrit.

Je vous remercie tout d'abord tous pour votre attention. J'ai lu attentivement tous vos commentaires, sans censure.

Joseph coach, Cécile, je vous confirme qu'écrire est pour moi un exercice très "exteriorisateur", et c'est bien de cela qu'il s'agissait en postant parmis vous.

yamina.174 vous avez raison : Mon inconscient trouverait certainement du bon à faire en sorte que ma femme me quite, et je dois être plus fort que ça pour ne pas me mettre dans la situation de non retour.

Alain, Vous m'avez parlé d'abandonisme, je confirme. et mon travaille psychanalitique est à ce jour bien avancé : d'ailleurs, je ne cherche pas (au travers de mon post) à m'appitoyer, comme vous l'avez écris : je dirai même au contaire, puisque aujourd'hui, et pour la première fois de ma vie, je me rends compte que je cherche toujours à rationnaliser les raisons qui pousseraient mon épouse à me quitter. Ces rationnalisations n'existent que dans mon imaginaire. je ne cherche d'ailleurs qu'une seule réponse : comment abandonner ses rationnalisations... et je suis tout proche de trouver. (Mon) Ca me coûte cependant évidemment beaucoup d'énergie.

Gilbert. R. Psy..., je suis "en apprentissage" : j'apprends en ce moment à me renarcissiser. donc oui, je j'apprends aussi à m'accepter tel que moi même....

J'avais déjà fais une grosse part des liens que vous m'avez tous présentés. il me manque aujourd'hui la mise en pratique de ce que je comprends : un peu comme si je me retrouvais devant une porte, la clef sur la serrure, ma  main sur la poignée, mais que je craigne de trouver ce qu'il y a derrière cette porte.

Portrait de Jean

Il suffit de pousser la porte pour se rendre compte qu'il y a mille choses à découvrir dont on avait pas idée. Et parfois même, on se rend compte qu'elle était déjà ouverte... Votre interrogation est authentique LL, vous êtes sur le point de lâcher vos craintes. Votre engagement sur ce forum le montre bien. La confiance est là ! Cela me ramène à l'allégorie de la caverne de Platon. Des hommes sont assis le dos à la lumière et pensent que la réalité sont les ombres projetés sur le mur. Mais je crois que l'un d'entre décide de regarder du bon côté et sort enfin de sa grotte. Heureux, il veut l'expliquer aux autres... mais là c'est pas gagné ! On ne peut qu'en faire l'expérience soi-même... Et qui m'aime me suive...

Bien à vous LL, et merci pour votre confiance !

Jean

Portrait de LL

Jean,

j'Aime beaucoup votre image. Merci, et bon partage.

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Je viens de relire cette discussion. Elle transmet les fondamentaux d'un travail sur soi... Régler son abandonnisme par le travail plutôt que de laisser l'affectif tirer les ficelles. " Beaucoup d'amour " , dit Freud, mais aussi et surtout  " beaucoup de travail " ...

Portrait de LL

Bonsoir Gilbert,

En plus de faire certains liens, je commence à les associer, et à avoir un début de piste pour m'en sortir... Entre autre, je crois avoir toujours compenser mon sentiment de ne pas exister, en vivant pour (et à travers ?) les autres. je pense que je me suis donné de la consistance de cette manière...

J'en parlerai avec Mon analyste lors de ma prochaine séance, mais en attendant, je ne suis pas persuadé de comprendre de quel travail vous, et Freud parlez : est-ce du travail sur soi? ou de l'autre?

Je comprends certaines choses, comme le fait que je dois apprendre à me recentrer sur moi, mais cela va à l'encontre de la façon dont j'ai vécu jusqu'à aujourd'hui, et j'ai bien peur de ne pas savoir comment faire, alors que cela est évident pour d'autres...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Bonsoir LL,

Il me semble qu'il suffit de relire les commentaires,et plus particulièrement celui de Sofia M et de Ludo, pour avoir votre réponse. Vous êtes en cours d'analyse et il ne s'agit pas ici de remplacer les séances que vous faites dans un cadre professionnel. Faites donc confiance en ce " travail " :-).