Repas houleux ce midi avec mon compagnon qui me reproche d'avoir un seuil de tolérance très faible, notamment avec sa fille, ado objectivement (?!) insupportable qu'il a eue lors d'une précédente union. Il a énuméré plusieurs de mes attitudes, y compris dans des registres différents (professionnels, amicaux... ) et je dois reconnaître qu'il n'a pas tout à fait tort.
Est-ce que ce type de problème peut se régler facilement et comment ?
Cécile
Je suis un peu l'inverse !
Je me suis soignée (rires !) mais j'ai longtemps dit " amen " à beaucoup de choses. Par peur d'être abandonnée, de ne pas être aimée. Aujourd'hui, je suis devenue tolérante jusqu'à un certain point. Un de mes fils en a fait l'expérience il y a quelques année. Tout cela pour dire que chacun est différent et peut-être que ce que vous reproche votre compagnon est ce qu'il ne s'autorise pas lui-même. J'ai appris avec un travail sur moi que les reproches ne sont jamais exempts de " projections ". Ce qui est valable pour l'autre est bien sûr valable pour soi. Régler le problème facilement ? Certainement à condition que cela soit un réel problème ! " Qui ne dit rien consent " dit l'adage ! Le tout est de faire en sorte de ne pas abîmer autrui. Et là, c'est un travail à faire au quotidien, me semble-t-il, et ce n'est jamais gagné une fois pour toute.
Cécile
Joseph.Coach
Une piste de réflexion et de travail
" La relation que l'on entretient avec les autres n'est jamais que le reflet de la relation que l'on entretient avec soi-même." Le jour où j'ai commencé à intégrer ce principe psychologique, mon auto-coaching a été plus efficace. Je suis coach et je ne suis pas parfait pour autant ! Ne plus être nocif pour soi et donc pour les autres, comme le souligne justement Cécile.
'Nos comportements ne se règlent pas facilement, ceci dit nous pouvons essayer d'être meilleur, avec bienveillance :
- Les reconnaître et les accepter ( car ce à quoi je résiste persiste) est dejà un premier pas. Vous en êtes consciente, Lilou.
- Ne plus nous identifier à nos comportements. Ils ne sont qu'une partie de notre personnalité.
- Mettre en place une auto-observation de nous-mêmes face à ces situations.
- Analyser ce que nous avons observé et en tirer un enseignement quant à soi.
- Faire de nouvelles expériences en conscience ( S'autoriser à agir différemment ).
- Évaluer les changements.
- Persévérer...
Cécile à raison, c'est un travail au quotidien. Qui a l'avantage de nous recentrer. Le psychanalyste Carl Gustav Jung disait que pour qu'il y ai " un principe de guérison " il fallait trois choses: une prise de conscience, un passage à l'acte et de la persévérance.
J'espère ne pas avoir été trop compliqué dans mes explications ou trop donneur de leçon, auquel cas j'appliquerais le méthode ci dessus.
Cécile
Je ne connaissais pas ces trois préceptes jungiens
Prise de conscience, passage à l'acte et persévérance... Je note. Merci Joseph Coach !
Gilbert
Des éléments intéressants
Les propositions de Joseph Coach constituent une base de réflexion qui m'intéresse beaucoup. On peut s'y référer pour d'autres problématiques. Un apport pratique qui me va ! Merci.
Claire M.Psycha...
Accepter sa subjectivité ?
Je pense que l’objectivité quand on parle de comportements humains et dans les relations humaines et un concept illusoire, voire contre-productif.
Que vous parliez de votre propre seuil de tolérance tel que vous le reproche votre compagnon ou de l’attitude de sa fille que vous trouvez « insupportable », cela est forcément réducteur car cela passe par le prisme d’un regard extérieur et donc de sa subjectivité.
Il serait peut-être plus juste et plus « efficace » de parler des limites de chacun qui se heurtent à celles des autres quand nous sommes en relation avec eux. Mais le fait que les comportements de chacun rencontrent parfois et souvent même de manière plus ou moins génante les limites des autres peut aussi être considéré comme le signe que la relation existe, même si elle nécessite un réajustement dans certaines situations.
Je pense aussi que l’on n’en a jamais fini de travailler sur sa relation avec l’autre, et donc qu’on ne peut régler le problème « facilement » et encore moins définitivement. Car il est alors aussi question de sa relation à soi-même, de ses besoins, ses désirs et ses limites, de sa subjectivité : tout cela évolue et nous n’en avons pas toujours conscience. Pour cela, j’adhère aussi aux conseils pratiques qui vous ont été donnés par Joseph.Coach.
Ceci étant, pour que la relation fonctionne, il me semble indispensable que chacun fasse sa part du chemin en acceptant sa subjectivité .
Charles
Pas simples les relations humaines.
C'est vrai que si tout pouvait se régler d'un coup de baguette magique, tout irait pour le mieix dans le meilleur des mondes. Or l'actualité nous montre que l'Humanité a encore du boulot quant à la tolérance. N'empêche que j'ai énormément apprécié tout ce qui est transmis ici. Si on pouvait déjà balayer devant sa porte, ce serait pas mal. Je vais travailler moi aussi mon " seuil " de tolérance... C'est le cas de le dire (lol).
nanou-69
Mon seuil de tolérance s'est amélioré
Plus jeune, j'étais quelqu'un de vraiment électrique. D'un côté ce trait de caractère m'a aidé de me sortir de certaines situations mais il m'a aussi pris beaucoup d'énergie. En lisant vos posts je comprends mieux ce côté " subjectif " dont parle Claire et je crois que j'essaie d'appliquer aussi les conseils de Joseph Coach. Je crois que ça se fait aussi naturellement au fil de l'existence. On est bien obligé de s'interroger si on ne veut pas tourner en rond. Ma thérapie actuelle avec une psy me le confirme et m'aide aussi à aller dans ce sens...
Jean
De quoi avancer !
Je pense que votre question interroge finalement chacun d'entre nous. Qui peut se targuer d'être véritablement tolérant. Et puis, faut-il l'être ? Entre la fameuse " tolérance zéro " de certains de nos hommes politiques et le laxisme ambiant, il existe un large espace... Entre subjectivité et objectivité
Orlan
On ne peut même plus donner son avis, pourtant légitime
Nous sommes dans une société qui veut nous transformer en bénis-oui-oui. On ne peut plus rien dire de ses pensées. Tout est analysé par le prisme de la pseudo bienpensance. Je pense que c'est surtout les communications interactives, et leur réactivité projective et impulsive, qui sont responsables d'un environnement humain dont le seuil de tolérance est faible.
Charles
On nous demande d'être des moutons !
J'adhère à votre coup de gueule, Orlan. Et il y a un danger dont parle un monsieur qui s'appelle Edward Murrow. Il prévient " Une nation de moutons engendre aussitôt un gouvernement de loups ."...
Serge
Les excités ont, eux surtout, un faible seuil de tolérance !
Je valide entièrement le commentaire d'Orlan.
Je prends un exemple actuel hyper médiatisé : le propos de Madame Morano. Elle était quand même encore libre de donner son point de vue qui est devenu maladroit parce que les excités de service se sont emparés de sa parole et l'ont sortie de son contexte. Pour qu'il n'y ait pas méprise, je tiens à préciser que je n'ai aucun atome crochu avec cette dame politique.
Ludo_437
L'argent public mal utilisé une fois de + par les médias
J'ai vu l'émission où elle s'est étalée, un peu comme à son habitude... Il me semble que ce sont les animateurs qui auraient dû être virés car leur absence de neutralité dans ce genre de débat est quand même plus que discutable. Quant à leur " propre " seuil de tolérance, no comment...
Jean
La pensée unique ?
Je n'ai pas vu ce débat mais j'imagine que c'est certainement une conséquence de la pensée unique ?
Michèle
Je suis d'accord !
Cette dame me fait penser à une autre dame du monde politique dont je partage pas les idées. Pour autant, je suis d'accord avec vous Serge. Nous sommes sensés être en démocratie et chacun peut bien donner son point de vue même, et j'allais dire surtout, s'il dérange. Mais aujourd'hui il faut faire le buzz comme on dit... triste !
Gilbert. R. Psy...
Une société orale
Comme l'induisent fort justement Orlan et Serge, nous vivons dans une société du tout et tout de suite. En psychanalyse, il s'agit d'une forme d'oralité pathologique qui ne " tolère " ni frustration ni différence. A mon sens, le véritable faible seuil de tolérance se situe à ce niveau. La pensée unique s'étaye sur cette " bien-pensance " dont parle Orlan. Aucun effort de réflexion ni de prise de risque quant à un positionnement différent. La véritable tolérance commence par une interrogation. Aux vues des questions que vous vous posez, Lilou G, vous faites certainement plus preuve de tolérance que certains...
Lilou.G
Effectivement, il s'agit de MON caractère !
Tout d'abord je voudrais vous remercier pour la qualité de vos réponses. Ensuite et même si je ne sais trop comment formuler ce que je ressens positivement grâce à vos posts, j'ai envie de vous livrer le fond de ma pensée de la sorte : vous m'avez fait prendre conscience que j'ai le droit d'exister, de m'exprimer, d'avoir un avis, un ressentiment... Vous venez de me faire comprendre que je n'ai pas à laisser quiconque essayer de réduire mon caractère. Merci pour ce cadeau.
Lilou
Cécile
On a encore le droit de l'ouvrir !
Oui, nous existons Lilou. G. Et pendant qu'il est encore temps, nous avons bien le droit de l'ouvrir (rires !). Alors ne nous en privons pas !
Amélie
Avec votre permission !!!
Je voudrais juste ajouter ! Je crois que ces forums sont aussi fait pour ça ! Avec beaucoup de bon sens !
Michèle
Oui, Amélie... C'est une évidence !
C'est bien pour cela que je prends beaucoup de plaisir à venir ici. Et je sais que des gens de mon entourage lisent et devraient s'autoriser à utiliser leur clavier pour venir s'exprimer. Cela fait tellement de bien ! Et les discussions ne sont justement pas superficielles et simplement réactives comme sur certains réseaux, qui ont leur sens aussi, mais qui restent à mon avis très superficiels au niveau des échanges.
Amélie
Je confirme Michèle !
Et encore, je vous trouve très "tolérante" en disant "réactives"... C'est à se demander si un bon nombre d'individus, ne préfère pas le fait de s'exprimer juste pour se défouler...
Michèle
Tout à fait !
Je ne dis pas ça par hasard. Il m'est arrivé de me faire copieusement insultée par une malade mentale qui se disait guide spirituel et qui s'exprimait à la 3ème personne... Effectivement, elle n'était pas seule dans sa tête (rires !)....