Quelle différence entre acceptation et soumission à la fatalité ?

Portrait de Jean

Il y a des gens fatalistes. Je ne les trouve pas très dynamisants. A l'inverse, je connais des personnes vivant dans l'acceptation et qui me donnent une pêche pas possible car elles sont toujours pleines d'entrain. Il est évident que l'acceptation est soutenue par une certaine Foi en la vie ou en Dieu, pour les croyants. Mais comment faire la différence face à une difficulté ? Comment être dans l'acceptation sans sombrer dans la fatalité ? Pour ma part, à aujourd'hui, je crois que l'acceptation fait que la vie prend toujours le dessus mais je ne suis pas à l'abri d'une énorme tuile qui pourrait me faire baisser les bras. Comment voyez-vous les choses ? Merci par avance pour votre apport !

Jean

Portrait de Viviane

Si vous permettez Jean... Cette question je me la pose souvent aussi... Où s'arrête la soumission dans un sens de "subir" et où commence l'acceptation dans un sens de s'en remettre à Dieu après avoit fait ce qu'il m'était nécessaire... J'ai souvent encore des difficultés sur cette évalutation personnelle... Si ce n'est que je suis entièrement d'accord avec cette question de foi... La foi générant de la pulsion de vie...

Portrait de Amélie

D'accord, je trouve aussi que c'est difficile ! Pourtant, quand je réfléchis à ce que nous a montré le Christ... je crois que c'est l'Exemple parfait de ce qu'acceptation veut dire... Et il nous a bien montré qu'il n'était pas quelqu'un de fataliste et encore moins soumis...

Portrait de Gilbert

Il me semble, Jean, que dans l'acceptation il n'existe pas de notion de dominant/dominé. Dans la fatalité, à l'inverse, on a l'impression qu'un sort s'acharne sur nous. Si on n'a pas d'autre choix que de s'y soumettre, cela ne signifie pas pour autant qu'on accepte. Des rancoeurs, des colères, des déceptions oeuvrent en sourdine.

Portrait de Madeleine

Les gens fatalistes ont un regard obscur sur leur vie comme s'ils avaient été puni. Je rejoins la notion de dominant/dominé de Gilbert, une position de victime.  Accepter, c'est s'autoriser à regarder différemment, avoir une autre vision des choses, aller du côté de la lumière et quitter la plainte.  

Portrait de Gilbert

Entièrement d'accord, Madeleine. Lorsque que j'accepte queqlue chose qui me dérange, je fais en sorte de lâcher la plainte. Pas toujours facile mais c'est, à mon sens, la seule façon de continuer à avancer. Plus difficile lorsque que l'on en rend responsable la fatalité. D'ailleurs, je crois que dans l'acceptation il y a cette part de responsabilité aussi qui nous appartient. Les choses ne nous arrivent pas, à nous, parhasard et pas à un autre.

Portrait de Joseph.Coach

Je suis d'accord aussi sur ce difficile chemin qu'est l'acceptation... Lorsqu'il s'agit de petits tracas, pas de problème. À l'inverse, lorsque le sort semble s'acharner ou qu'une inondation vient ravager sa maison comme cela a été le cas pour certaines personnes les jours derniers, accepter  sans se résigner est beaucoup plus complexe.

Pour autant tout le monde ne réagira pas de la même façon à un événement identique. Tout simplement parce qu'il l'aura déjà perçu et vécu d'une manière unique en fonction de son histoire. Et la réaction sera elle aussi conditionnée par cette même histoire. C'est ce qui me fait penser que l'acceptation de ce qui nous arrive ne peut passer que par l'acceptation de notre propre histoire. Parce qu´elle a un sens... Et que notre mission est d'aller avec et non pas contre.

Le Christ a dit " des actes ". Il me semble que sortir de la fatalité c'est bien-sûr d'arrêter de se plaindre et de prendre la responsabilité de poser des actes au quotidien , dans la mesure de ce qu'il nous est possible de faire. Je pense que la notion d'acceptation rejoint celle de lâcher-prise. Ceci me renvoie d'ailleurs à une citation de Sathya Saï B : " Le lâcher-prise, ce n'est pas renoncer à l'action, c'est renoncer dans l'action " .

Je m'aperçois que mon commentaire est un peu long, en fait tout ça pour dire qu'à mon sens, seule la spiritualité peut nous permettre de tendre vers une acceptation salvatrice. C'est la voie que j'essaie de suivre, petit pas par petit pas ...

Portrait de Jean

Je vous aurais lu encore avec plaisir, Joseph Coach. D'autant que je pense être sur la même onde que vous en ce qui concerne l'acceptation de sa propre histoire. Pas plus tard que tout à l'heure je discutais avec le jardinier de la résidence avec qui j'ai tissé une relation. Il me disait que son père était un c... C'est sûr que ce n'est pas un homme soumis, mais de là à être dans l'acceptation ? Il se trouve que j'étais dehors quand j'ai bavardé avec lui et que j'avais une Bible dans les mains et qu'il me l'a fait remarquer... Les voies de Dieu sont impénétrables... Est-il en train d'accepter quelque chose du Père, à son insu ? Oui, le travail spirituel est une forme d'acceptation. Ce n'est décidément pas moi qui tire les " bonnes ficelles "... mais Lui !!! C'est certain.