Je ne vais pas rentrer dans les détails mais je sais que je suis une hypersensible. J'ai toujours mis ça sur le compte de mes parents qui sont des personnes qui n'ont jamais su me rassurer mais en attendant, je souffre d'une certaine fragilité psychologique sur fond d'émotivité.
Je viens d'en parler longuement avec mon amie qui me dit que pour sortir de nos faiblesses, voire de nos défauts, il faut leur donner du sens. Quand je lui ai demandé des exemples, elle m'a répondu qu'elle ne pouvait pas le faire parce que c'est trop personnel et que chacun a ses codes. Vu qu'elle n'a pas trop bon caractère, je n'ai pas insisté car je ne voulais pas gâcher ce week-end aussi pluvieux soit-il...
Avez-vous des pistes de travail à me donner ?
Lakshmi
L'hypersensibilité peut être un avantage !
Ce que vous qualifiez comme étant un défaut peut être perçu aussi comme un avantage. Je m'en suis rendue compte en travaillant sur moi, ayant un peu cet état mental. J'ai compris que je pouvais saisir des détails d'une situation que d'autres ne voyaient pas. Mon thérapeute m'a aidé à en faire un plus. Je suis capable de bien faire la différence entre les points négatifs et positifs, ce qui me permet souvent de faire les bons choix. voilà déjà une piste, Elise, sachant que d'autres viendront vous apporter d'autres réponses. Je crois que des parents qui n'ont pas su vous rassurer ont fait que vous êtes obligée d'aller chercher les ressources en vous. Ce qui n'est pas toujours le cas pour d'autres qui cherchent toujours à retrouver un étayage. Pas toujours facile, je vous le concède, mais possible !
Le psychanalyste Saverio Tomasella, auteur de " Hypersensibles, trop sensibles pour être heureux ? " écrit : A bien y regarder, sensibilité rime avec humanité : en cela elle peut être source de joie, de créativité et, même, de bonheur !
Claire M.Psycha...
Vouloir guérir, c'est se penser malade .
Vous avez réussi à identifier une part de votre nature et c’est déjà très positif. Il vous reste à l’accepter comme la vôtre, c'est-à-dire dans un premier temps à en prendre l’entière responsabilité sans la rejeter sur d’autres (vos parents par exemple) puis d’en accepter les aspects qui en découlent sans les juger comme des défauts ou des faiblesses mais plutôt comme des éléments avec lesquels vous pouvez avancer. Cette hypersensibilité ou émotivité, peut vous faire souffrir dans certaines situations, vous invalider parfois : une susceptibilité exacerbée, une forme de timidité peut-être, surtout si vous ne l’acceptez pas. Mais d’un autre côté, vous vivez sans doute ce qui vous arrive intensément, puisque vous être directement relié au centre de vos émotions et cela peut vous donner une réceptivité à votre « for intérieur », une forme d’intuition première et sans doute une forme de réceptivité directe aux autres également, si vous arrivez à « composer » avec vos émotions. C’est une part de vous-même qui fait votre unicité en tant qu’être humain, oui, comme le dit Lakshmi, votre part d’humanité aussi : si vous acceptez de l'intégrer complètement, et non plus comme une maladie, le « sens » votre chemin de vie ainsi que ses étapes passées, présentes et à venir vous apparaîtront peut-être de manière plus claire.
En espérant vous avoir apporté quelques pistes de travail.
Bien à vous.
Gilbert
En faire quelque chose !
J'ai aimé ces deux commentaires. Et notamment la notion de guérison évoquée par Claire M. Psy. J'ai envie de dire qu'on ne guérit pas de la vie. Je crois qu'on fait avec les obstacles, que tout est évolutif. Ce principe nous est inhérent. Il s'agit de changer de regard et de positiver... Même si cela ne nous paraît pas toujours évident. Ainsi, faire preuve de sensibilité est à mon sens une grande qualité humaine.
Michèle
J'ai eu ce livre en main !
J'ai eu le livre dont parle Lakshmi en main. Votre question me donne envie de le lire. D'après ce dont je me souviens, l'auteur dit dans son avant-propos que la sensibilité est l'essence même de la vie qu'elle est le propre de l'humain. Le psychanalyste met aussi en garde contre une certaine psychologisation des termes. Ainsi, être hypersensible, comme l'induit Claire M. ne serait pas à considérer systématiquement comme une maladie dont il faudrait guérir à tout prix...
Juliette
Emotion
Pour mon anniversaire, j'ai reçu un livre "Un idée positive par jour " avec des citations très intéressantes. Ce matin, je l'ai ouvert sur une citation de Carl Gustave Jung : " Sans émotion, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l'apathie en mouvement ".
Du coup, j'ai pensé à vous Elise et je me suis dit que cela me concerné aussi...
Je suis allé chercher la définition du mot "émotion" dans le dictionnaire et c'est un mot qui vient du latin motio, action de se mouvoir. Et là, j'ai mieux compris, enfin je pense, la citation de M.Jung. C'est parce qu'il y a eu émotion que l'on peut se mettre en mouvement. Ce qui vient de l'extérieur qui vient bousculer ce qu'il y a l'intérieur et nous donne la possiblité, si on en fait quelque chose quant à soi, de sortir de la fameuse " zone de confort " !
Ma mère me disait récemment que j'avais été une enfant très craintive (j'avais peur de tout) et que j'avais pourtant oser et pris des risques dans ma vie pour me réaliser. Je suis quelqu'un d'assez spontannée et je pense que cette part craintive m'a évité de foncer tête baissée. Les risques étaient tout de même calculés ! C'est peut-être ça donner du sens à nos faiblesses.
Charles
Travailler dessus !
Comme par hasard, j'ai écouté hier soir, en rentrant de ma répétition hebdomadaire, une emission de radio dans laquelle un homme témoignait de sa grande émotivité. Je ne sais pas si cela va avec l'hypersensibilité mais toujours est-il que cet homme d'une cinquantaine d'année faisait en sorte d'organiser sa vie autour de cet état : il ne regarde plus des images violentes à la télé, même s'il lit la presse et se tient au courant. Il ne fréquente que des personnes positives et se prémunit contre l'agressivité de certaines au " ton péremptoire " (je cite). Il se dirige plutôt vers des personnes accueillantes. Il a même l'intention d'écrire un roman où les choses seraient positives, une manière de sublimer...
Joseph.Coach
Une définition éclairante
Pour rester en lien avec vos différents commentaires, et essayer à mon tour de vous éclairer Élise, je me souviens d'une definition du " défaut", définition dont je ne connaîs pas l'auteur. Elle dit ceci:
" Un défaut est une compétence naturelle, utilisée dans un contexte non adapté ".
Je la trouve intéressante sur deux points:
- Il y aurait dans ce que nous identifions comme un défaut, quelque chose de l'ordre de l'inné puisque naturel. ( par exemple quelqu'un de naturellement bavard dans sa vie quotidienne ).
- Nous avons la possibilité de mettre cette compétence naturelle dans un domaine adapté, c'est à dire en lien avec le social, utile pour nous et la communauté ( une personne trop " bavarde" pourrait alors devenir conférencière ... ).
Son défaut se régulera alors de lui-même dans la sphère affective...
Jean
Faire d'un défaut une compétence : super !
Cette approche du défaut est encourageante. Parce que j'en ai pas mal
Elise
Vous m'avez dit l'essentiel
Au risque de passer pour une jeune femme complètement éthérée, je viens de ressentir - grâce à vos posts - que j'étais tout simplement humaine ! Toutefois, vous m'avez transmis des indications précieuses dont je vais essayer de me servir au mieux pour éviter de tomber dans la sensiblerie... Ce qui était le risque quoi qu'il en soit, risque que je n'avais pas vraiment identifié jusque-là.