J'ai l'impression que tous les couples sont sado-maso

Moi et mon compagnon sommes loin de former un couple parfait - si tant est qu'il existe - mais je ne suis pas vraiment d'accord avec votre constat de pilotes (rires !). Vous avez fait des expériences amoureuses qui n'ont pas tenu dans la durée, ce qui ne suffit pas pour généraliser que toutes les relations amoureuses sont identiques. A mon sens, tant qu'il y a (subtilement) une relation dominant/dominé dans un couple, le masochisme et les sadisme inhérent à tout psychisme s'en donne à coeur joie. Je crois qu'on ne " pilote " pas son compagnon ou sa compagne comme un objet (même s'il sagit d'un objet d'amour ). Attendre que le conjoint réponde impeccablement à nos desidératas est un leurre. J'ai compris cela lorsque j'ai accepté que mon compagnon n'avait pas automatiquement les mêmes centres d'intérêt que moi. Ce qui n'empêche pas de se retrouver sur des fondamentaux : une confiance mutuelle qui à aujourd'hui tient la route. Nous avons déjà quelques heures de vol ensemble et ça fonctionne. Mais je sais que jamais rien n'est acquis, ni définitif en amour... Ce qui me donne des ailes pour aller encore plus loin dans le temps !!!

Tout d'abord, heureusement que tous les couples ne sont pas sado-maso. A l'inverse, on peut s'arranger pour toujours construire ce type de couple. Lâcher la relation sado-maso, c'est lâcher la notion de défi.

Pour ne pas que la rencontre soit un but, vous devez déjà accepter d'être seul et heureux de l'être. A ce sujet, le psychologue canadien Yvon Dallaire, spécialiste du comportement sexuel, a fort justement précisé lors d'une conférence " Le couple, mode d'emploi "donnée au Salon du Livre Psy à Paris, que " les couples heureux sont formés de deux célibataires heureux ".  Par ailleurs, il affirme aussi " qu'un couple complice n'est jamais soumis ".

Au fond, faire une rencontre c'est prendre chacun son billet pour une même destination. Et l'aviateur Antoine de Saint-Exupery ne dit-il pas : " Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction ".

J'ai trouvé la conférence dans Signes et Sens, je vous donne le lien à cliquer : "Le couple, mode d'emploi ". Merci Hugo Natoli Psy pour cette transmission très intéressante.

Je vous taquine un peu, cher Stef, mais j'ai apprécié votre sujet de discussion. Il m'a permis de mieux comprendre l'échec  " apparent  " de mon couple. J'adhère totalement à la citation d'Yvon Dallaire transmise par Hugo Psy. Tant qu'on n'est pas un célibataire heureux, il me paraît difficile de réussir une couple. A moins de transformer tout couple but (il a été dit d'ailleurs lors d'une discussion que tout couple est au départ sur un but) en couple sens... Et là, il s'agit de tenir la distance. Un long courrier en quelque sorte !

Pour ma part Stef, je crois que vous confondez la complémentarité nécessaire dans un couple avec une pseudo relation sado-maso. 

Ce sont nos différences qui nous attirent en amour et qui constituent, si on les cultive bien, le terreau de la richesse de toute union sentimentale...

Je peux me tromper mais je rejoins le questionnement, voire la constatation de Stef. 

Je me dirige allègrement sur mes 30 ans et je traverse un désert affectif tant je me suis brûlé les ailes. Pas plus tard encore que cet été. Quand je regarde le couple de mes parents et que je les interroge sur les relations amoureuses qu'ils avaient jeunes, j'ai l'impression qu'il y avait une fiabilité entre les partenaires qui n'existe quasiment plus aujourd'hui. Et ce, aussi bien côté femmes que côté hommes... 

Je suis entièrement de l'avis d'Orlan, c'est à mon avis lorsque les différences ne sont pas prises en compte que la relation est caduque, chacun voulant avoir raison par exemple... D'où une lutte stérile ou chacun se vit tour à tour dominant ou dominé...

Beaucoup de jeunes autour de moi se plaignent effectivement, comme le souligne Ludo, d'un manque de respect dans les couples sentimentaux récents avec, très souvent, le déni de la parole donnée... On se moque de l'autre, on s'amuse, on comporte les secrets d'alcôve peu reluisants... Cette génération qui a été très gâtée au démarrage de la vie le paierait-elle maintenant quelque part ???

Sociologiquement et statistiquement parlant, il paraîtrait en effet que la jeunesse souffre de comportements surprenants, comme du résultat de conduites abandonniques, avec - pour exemples - tentative de rendre le partenaire jaloux, arrêt brutal de la relation sans crier gare... La faute à Mai-68 ?

Sans être passéiste, si mai 68 a libéré quelque part la parole, celle-ci s'est peut-être aussi trop débridée. La deuxième génération avec l'enfant roi des années 70 est peut-être devenu l'amoureux roi... Une hypothèse tout en étant pas du tout sociologue ?

Nos posts se sont croisés Yamina et ils évoquent la même période (rires !)... sauf que j'ai écrit ce fameux mois avec une minuscule

J'aurais, quant à moi, plutôt tendance à vous conseiller de dédramatiser votre état sentimental actuel Stef.

On apprend toujours de ce qu'on croit être des échecs. Jusqu'au moment où vous finirez par rencontrer la jeune femme qui vous conviendra, tout simplement parce que vous saurez définitivement ce que vous ne voulez plus vivre et que vous serez enfin au plus près de votre désir...

En couple depuis 27 ans je n'ai compris que très récement que pour vivre sainement et sereinement avec l'autre il faut savoir le faire avec soit même. C'est en acceptant cette idée somme toute térrifiante que je suis seule face à la vie, face à la mort, qu'aujourd'hui j' apprend à être une personne autonome et indépendante de coeur, d'esprit, de corps et de biens.

Tant que j'attendais de l'autre mon bien être, mon plaisir, mon bonheur jamais je n'étais satisfaite. Se  soumettre à l'autre n'est ce pas lui donner le pouvoir de nous satisfaire... ou pas ? Dominer l'autre n'est ce pas exiger de lui qu'il ait le pouvoir de nous satisfaire...ou pas ?

Renoncer au pouvoir me semble une voie qui peut nous mener à rencontrer l'autre et partager sainement et sereinement une belle relation.

Prendre conscience que nous sommes seuls. Seuls face à cette réalité : nous sommes seuls responsable de nous, de notre bien être, de notre plaisir et de notre bonheur.

Le pouvoir, que nous y soyons soumis ou que nous nous y soumettions, le pouvoir n'est il pas un leurre, un mirage qui nous laisse un goût amer au coeur quand ses effets se dissipent ?

j'aprends donc à être, comme le dit Gilbert, une célibataire heureuse pour que le couple ne soit plus un but. C'est difficile et effrayant mais tellement libératoire et constructeur. 

Bonjour Virginie,

Je vous souhaite la bienvenue sur le forum Signes et Forum. Merci pour votre témoignage, il confirme la citation de Yvon Dallaire que nous a transmise Hugo Natoli. Je vais donc la faire mienne, même si je suis mariée aussi depuis très longtemps. On peut devenir une célibataire heureuse au sein de son couple !

Heureux de vous accueillir sur ces forums, Virginie Descourty.

Votre commentaire montre que vous avez sacrément cheminé en ce qui concerne la notion de couple. Vous avez, de fait, beaucoup de choses à transmettre. N'hésitez surtout pas à intervenir encore...

Cordialement

Gilbert. R.

Je chemine lentement et parfois de façon un peu chaotique et le forum m'aide bien, merci à vous.

je vous souhaite aussi la bienvenue, Virginie. Votre témoignage est d'une grande sagesse. Je pense qu'être responsable de ses propres besoins est effectivement une des clefs de la réussite. Car sinon comment accepter la frustration inhérente à toute vie de couple ? À ce sujet, le psychiatre et psychanalyste Ralph Greenson dit ceci: " On dit qu'il y a alliance entre deux personnes si elles sont prêtes à vivre un haut degré de frustration sans remettre en cause leur relation ". Peut-être  la raison pour laquelle la jeunesse est en difficulté aujourd'hui, comme le souligne à juste titre Iverlaine. 

Je profite d'une pause jusqu'à 15 heures pour vous rejoindre un peu. Je sens que je deviens accroc à ces forums. Mon Iphone, pour une fois, me rend de grands services existentiel. En terme de frustration, je commence à le vivre. Depuis ma séparation, je n'ai d'ailleurs pas le choix. Mais je sens qu'il fallait que je passe par cette épreuve pour comprendre ce qu'il ne faut pas faire et penser en terme de couple. Pas évident mais j'ai 28 ans et malgré mon état un peu morose à ce niveau-là, vous me donnez l'envie de ne pas baisser les bras. " L'envie d'avoir envie " comme chante le vieux Jojo, un vieux que j'aime parfois écouter ! Il y croit encore même 70 piges, alors pourquoi pas moi !!! Bonne journée à vous tous et encore merci pour votre présence !

Je chemine lentement et parfois de façon un peu chaotique et le forum m'aide bien, merci à vous.

Je vois que j'ai activé une deuxieme fois le même commentaire, mon psy y trouvera certainement du sens.

je profite pour répondre à Charles avec qui je partage cette vision du chemin de vie. Ce sont bien les obstacles et les ornières et la manière dont on les passe et les dépasse qui enrichissent nos vies.

Les petits chemins de traverse sont souvent bien plus riches en découvertes que les grandes voies standardisées.

Je crois que c'est aussi une chanson de Francis Cabrel... Je suis aussi d'acord que c'est un peu plus difficile que les voies toutes traçées mais il y faut de la créativité, de l'inventivité... C'est aussi ce qui fait l'intérêt de ces chemins de vie atypiques... Pour en revenir au sujet qui nous occupe, une vie de couple est à envisager comme ayant ce type de parcours... Très intéressant in fine.

Il n'y a pas de hasard ! Il y a quelque mois une biographie est sortie sur Francis Cabrel qui est venue salire l'image du couple mythique (40 ans de mariage) qu'il a construit avec sa "Petite Marie " (Mariette), en émettant des doutes quant à sa fidélité. Il a même porté plainte contre l'éditeur ! Et ce livre s'appelle " Cabrel, les chemins de traverse ". Vrai ou faux peu importe, ce couple dure toujours et a surement lui aussi pris quelques chemins de traverse pour sortir d'une voie (voix !) toute tracée !

En tant que personne célèbre, il ne pouvait y échapper. Mais comme vous dites - vrai ou faux - le couple semble continuer sa route (je ne le savais pas mais c'est bien !). A cette occasion, je me souviens comment Mickael Jackson avait été traîné dans la boue alors que c'était complètement faux... Comme s'il fallait tout salir pour faire du fric. Décidément notre société (ça a été dit pour les humoristes) n'est pas rigolote du tout. Heureusement que certains restent fidèle au valeurs de l'amour. " Résiste " comme chante France Gall et Michel Berger, un couple qui a donné l'exemple quand même ! Je ne suis pas en couple mais je ne désespère pas du tout !!! Mon ami instit est en ce moment prêt à accepter que j'ai un fils. A moi de voir si je me fais confiance après un échec !

Tout d'abord, Stef, vous parlez de défi . Cela résume et oriente immédiatement la manière dont vous vous engagez en amour . Défi = défiance, contraire de confiance .

Si vous regardez la relation amoureuse comme une capacité (ou non) de séduire, alors elle sera ce que vous en ferez : un challenge permanent ; ce que vous appelez une relation sado-maso .

Ce qui me fait dire que vous abordez l'amour avec votre mental et non avec votre coeur . Serait-ce la peur de se donner à l'autre, la peur de ressentir, la peur de perdre le contrôle ; pour des raisons de sentiment abandonnique comme le suggère Yamina ?

A mon avis, tant que vous porterez votre attention sur les réactions de l'autre, sur les effets que vous produisez sur l'autre, vous ne pourrez pas installer un climat amoureux serein car vous vous extériorisez constamment au lieu de vous intérioriser .

Vous devez au contraire vous focaliser sur vous seul, laisser tomber l'ego et être plus "égoïste", aussi paradoxal que cela puisse paraître . Je m'explique : concentrez-vous sur votre ressenti . Voyez dans quelles circonstances ou avec quelles personnes vous vous sentez bien, à l'aise, naturel, détendu, en harmonie, sans sous-entendus . Pensez à votre bien-être profond . C'est votre meilleur guide, l'infaillible intelligence du coeur .

Vous êtes géniale M.Christine vous avez toucher ma curiosité en vous lisant d'approffondir votre écrit dans mon coeur. Je viens de le copier pour y méditer car j'aime votre raisonnement, il me touche sincérement , je me sens si perdue face aux sentiments, l'amour, l'amitié, la sincérité, le couple vrai, tec.... comme je dis plus haut le verbe aimer est pour moi un gros probléme.

Je rejoins aussi la réflexion de M. Christine lorsqu'elle dit qu'il est important de penser à son bien-être profond avant d'envisager une relation authentique et non sado-maso. Pour cela il est important d'apprendre à être seul, ce qui limite les erreurs qui consistent à attendre de l'autre qu'il nous rende heureux !

Vous avez tout dit dans votre titre Stef. L'amour est un sujet qui fait couler beaucoup d'encre. Et c'est heureux ! Je vous souhaite sincèrement d'y croire encore et encore, à la lumière de tous ces témoignages. Merci pour votre confiance.

Amitiés,

Jean

D'accord avec vous Jean, l'amour est une chose sérieuse. Comme par hasard, j'ai dans ma bibliothèque un livre dont le titre est " L'amour ne doit rien au hasard ", écrit par le docteur en psychologie et maître de conférence Lubomir Lamy. Dans son introduction, il paraphrase la phrase de Clémenceau " La guerre est une chose trop sérieuse pour qu'on la confie aux militaires " en induisant que " l'amour est une chose trop sérieuse pour qu'on la confie aux amoureux... ". Une manière de prévenir des leurres et de confirmer votre com, Jean. J'ai trouvé intéressant de vous partager cela. En souhaitant, moi aussi, que Stef trouve enfin ses propres clés dans ce domaine... Oui, c'est sérieux, et il est très important d'y croire !!!

Oui, Stef peut (et doit) se faire confiance . Il a tous les éléments pour cela . Et automatiquement, il inspirera confiance et trouvera la personne adéquate .

Bonne chance, Stef .

Je sais maintenant que si j'ai une problématique à soumettre, je n'hésiterai pas à le faire. Les réponses faites à Stef sont super ! Belle communauté de partage !