Josy-Anne, de milieu modeste, aide-soignante se disant volontiers infirmière, rencontre - grâce à sa meilleure amie - un étudiant en médecine d'excellente famille. Jolie, le jeune homme a un véritable coup de foudre et succombe à la tentation. Elle est enceinte rapidement, lui n'est pas ravi-ravi : ses études sont loin d'être terminées. Elle gardera cependant envers et contre tout sa grossesse car elle est croyante et pratiquante. C'est son droit le plus absolu. Le mariage a lieu. Le couple bat rapidement de l'aile mais reconnaissance est accordée par l'époux à la jeune femme car elle ramène un salaire utile compte tenu de la situation du moment... Son diplôme de médecin en poche, il développe rapidement un très gros cabinet et devient, en parallèle, particulièrement infidèle, ce qu'il ne cherche pas à dissimuler. Elle ne lui reproche rien car " Femmes, soyez soumises à vos maris " !
Il faut dire que l'argent permet à Josy-Anne de découvrir les vêtements de marque, les bijoux, les sports d'hiver et le ski, les étés à la mer dans d'excellents hôtels... Lui continue à s'afficher avec ses conquêtes dans la petite ville de province où il s'est imposé professionnellement et dans laquelle elle bénéficie de la notoriété de son mari. Deux enfants plus loin, rien ne s'améliore mais Josy-Anne donne le change, bien cramponnée à son statut confortable, du moins matériellement. Elle va souvent à l'église et s'occupe des bonnes oeuvres. Elle prie beaucoup. Les décennies passent. Il apprend qu'il a un cancer de la prostate qui le laisse impuissant sexuellement. Ses maîtresses disparaissent de son quotidien et de son lit. Tout paraît rentrer dans l'ordre. Il s'occupe maintenant avec grand intérêt de ses petits-enfants. Josy-Anne pense que ses prières ont abouti. Un point de vue.
Commentaires
Jean
Un point de vue effectivement !
Que dire de cette histoire singulière ? Dans l'absolu, j'aurais envie de penser que tout est écrit et qu'il n'a pu en être autrement, les voies de Dieu étant impénétrables. Qui a tort, qui a raison ? La foi excluant tout jugement de valeur et les faits étant ce qu'ils sont, retourner vers le passé avec des " si " ne ferait pas avancer les choses.
Toute proportion gardée, cette histoire me renvoie à sainte Rita que l'on prie pour les causes désespérées. Elle avait aussi un mari volage et violent de surcroît me semble-t-il.
Ce médecin s'occupe de ses petits-enfants. L'essentiel n'était-il pas que ces enfants s'incarnent dans ce contexte particulier ?
Charles
J'ai l'impression que personne n'est dupe !
En relisant cette histoire, j'ai l'impression que finalement personne n'est dupe, aussi bien Josy-Anne que son mari. C'est peut-être cela la foi qui sauve ? Accepter ses propres limites et les limites de l'autre en reconnaissant ce que chacun apporte. Le médecin apporte l'argent mais reconnaît que cette aide-soignante l'a aidé. Inversement, l'aide-soignante ne crache pas dans la soupe mais reste fidèle à ses convictions religieuses. Comme dit Jean, n'est-ce pas la vie qui, in fine, triomphe. Les petits-enfants se retrouvent avec un papi disponible. J'aurai bien aimé vivre la même chose enfant... Mais j'ai vécu autre chose et je commence à en réaliser le positif. Question de point de vue donc, toujours
Michèle
D'accord avec vous Charles
Oui, c'est très intéressant ce que vous écrivez Charles. On a l'impression que chacun suit son parcours tout en respectant à la fois son désir et en reconnaissant les bénéfices que lui apporte l'autre. Et puis cette naissance qui a lieu envers et contre tout... Une vie, la vie, qui " passe " par là !!!
Dounia
Ses prières ont abouti? parce
Ses prières ont abouti? parce qu'il lui est enfin revenu? ou bien par ce qu'il a eu le cancer? ce que j'en pense c'est que l'essentiel manquait à ce couple.. l'amour, le véritable.
Espérons que le peu de temps qu'il leur reste à vivre ensemble,ils apprendront enfin à se découvrir véritablement.
Mireille-cogolin
Un vœu pieux ?
Merci Dounia d'avoir dit tout haut ce que je pense tout bas !
Gilbert
Dounia est perspicace !
Beaucoup de compromis dans cette histoire...
Isabelle
Prier pour évoluer, pas pour "manipuler"...
D'accord avec Dounia et Mireille-cogolin ! Et pour moi "Un voeu pieux" en titre du post, est parlant sur toutes les utilisations diverses et variées des deux partenaires du couple... Bien entendu, on ne peut que souhaiter, comme le dit Dounia, que chacun apprenne à faire connaissance... pour le meilleur à venir... Mais ce qui implique indiscutablement que chacun se remette véritablement en question... Et sans vouloir être "négative", je doute un peu quand même de cette possibilité dans la mesure où dans ce couple, et selon les prières de Josy-Anne... Sa position de "dominante" semble "confortablement installée"... Mais est-ce véritablement une "victoire" en soi ? La question reste posée, y compris, et malheureusement, parce qu'on ne peut réellement évaluer, pour les générations suivantes, y compris les petits-enfants... Tout ce que celà génère de "négatif et d'invalidant"... Même si on peut aussi le voir comme étant le destin de chacun...
Gilbert
On est bien d'accord !
Je suis entièrement d'accord avec vous pour dire que rien n'est véritablement réglé. Il s'agit plus là de but que de sens... Et après ? Vous avez bien raison de soulever cette question. Couple de compromission = problématique future sur la filiation. Mais c'est vrai aussi que le destin de chacun s'inscrit dans une histoire familiale et qu'il est toujours temps de lui donner un sens...
Cécile
L'important, c'est le présent !
Je formule le même voeu que Dounia. Peu importe le passé puisqu'on ne le changera pas. Savoir si c'est le résultat de la prière a-t-il réellement une grande importance ? L'essentiel est ce qui est à l'instant. Mâ Ananda Moyî a une expression qui me plaît beaucoup : " Où que vous soyez, c'est là qu'il faut commencer le voyage. "
Dounia
Espoir..
Cécile
Vous avez l'art de positiver !
J'aime beaucoup votre façon de positiver, Dounia !