Le harcèlement à l'école ? Est-ce qu'on n'en fait pas un peu trop ?

J'ai aussi été interpellé par ce raffut médiatique d'une journée. J'espère surtout que tout cela sera suivi d'effets positifs et ne rajoute pas de l'angoisse à l'angoisse, comme toujours lorsque l'on médiatise une problématique. Certes le harcèlement existe à l'école, mais ce n'est quand même pas une constante, me semble-t-il. En tous cas, dans ma carrière je n'ai jamais eu  à faire à des situations de cet ordre qui ne se soient  réglées positivement dans le sein de l'établissement. Peut-être est-ce plus fréquent dans les collèges ? Ayant enseigné principalement en école primaire, je ne suis pas vraiment sûr d'être objectif quant à cette réalité. On nous a donné des chiffres statistiques assez inquiétants effectivement. Peut-être que des foromers ou des professeurs de collèges pourront vous répondre mieux que moi, Cécile ? 

Je suis mitigée ... Il y a 3-4 ans, quand les assistantes qui surveillaient les récréations de cantine me racontaient les insultes que leur adressaient certains enfants d'école primaire, j'en étais stupéfaite . Les enfants sont de plus en plus audacieux . Et s'ils sont capables de tenir tête aux adultes, j'imagine qu'ils ne sont pas toujours très tendres entre eux . En maternelle, ils sont très surveillés et encore "éducables" . En primaire, une poignée d'instits ne peuvent pas surveiller une grande cour où il est possible de harceler un "camarade" ni vu ni connu (ils sont déjà malins à ces âges-là) . De plus, la victime passera souvent inaperçue car elle  viendra rarement se plaindre . Quand il y a bagarre ou agression physique (coups de pied, etc...), c'est visible et on y remédie . Mais les instits doivent être fins psychologues pour détecter le vrai harcèlement, car il y a aussi certains enfants qui passent leur temps à se plaindre d'un autre pour des raisons de concurrence . Il y en a d'autres qui provoquent par des petites phrases assassines en toute discrétion . Puis il y a les vrais victimes sans défense . Evidemment, en cas de conflit, on ne peut jamais savoir qui a commencé . Ils ne le savent pas eux-mêmes . Ce n'est pas un métier facile ! J'ajouterais que l'instit qui observe ses élèves arrive à les connaître assez bien . Et pourtant, combien de fois on est complètement surpris de voir leur comportement avec leurs parents : une facette inconnue ; on croit voir un autre enfant ! Timide en classe et plein de caprices avec ses parents par exemple ; ou l'inverse : obéissant avec ses parents et qui se défoule en classe . J'ai vu tous les cas de figure . J'ai vu des comportements exemplaires avec des handicapés . J'ai eu un enfant nain en CE1 . Les autre se précipitaient pour lui apporter une chaise quand il était appelé au tableau, et pour lui porter son cartable quand il était trop lourd . J'ai eu aussi des enfants très retardés intellectuellement et des autistes, en maternelle . Je tenais à ce qu'ils suivent les activités avec les autres . Ca nous a valu des bonnes crises de fous-rires quand je leur demandais de raconter une histoire ou chanter ou réciter une poésie . Ils le faisaient à leur manière (même si je corrigeais)... Ca faisait rire tout le monde, et eux étaient tellement heureux de se mettre en scène et de faire rire qu'ils ne voulaient plus s'arrêter . J'ai vu ainsi ces enfants, jusque là isolés en récréation, se mettre à jouer avec les autres qui les sollicitaient .

Les enfants qui harcèlent, tout comme les enfants harcelés, sont des enfants en souffrance . 

Je n'avais pas vu votre question Cécile que vous avez postée la semaine dernière... J'ai posté hier la même dans Psycho&Coaching et dans le même sens que vous !!! Ce qui nous donne raison à toutes les deux dans le sens de louches de trop quant au harcèlement à l'école...

Même si les temps ont changé, je n'aurais pas voulu arriver de l'école en disant à mes parents que j'avais été harcelé !!! Je n'ose même pas imaginé la suite...

Comme le dit Cerise dans sa question de la rubrique psy-coaching, j'ai vraiment l'impression que l'on cherche des thèmes pour remplir l'information lorsque ça manque de croustillant. Hier, c'était la journée des " stagiaires " (original). Après la journée sur le harcèlement à l'école, la journée de la femme, pourquoi pas la journée du petit-fils, la journée du chocolat... etc. Bon, et s'ils faisaient la journée des musiciens (ah, c'est fait par le père Lang, j'oubliais !). Ils pourraient faire les journées des guitaristes bassistes ou des garagistes ou encore des piétons... Bon, allez j'avais envie de délirer un peu ! C'est l'armistice non ?

Pour ce qui est de la journée du chocolat, ils ont déjà fait "plus fort" (!), puisque depuis quelques années déjà, il y a la semaine du goût à l'école... Dès la Maternelle...

J'aurais pu y penser, Viviane... Mais il y a aussi la journée de la gentillesse ! Ils n'ont pas osé celle de la méchanceté (en corollaire inversé) ou encore celle du mauvais goût... Si, si ça existe (rires !). Certains humoristes auraient eu la palme (on en a déjà parlé ici)...

On revient aux médias donneurs de leçons... " Vaccination pour éviter l'hospitalisation ", par exemple. On nous dit ce qu'il est bien de faire...

C'est pourquoi il vaut mieux les consulter à petite dose . Surtout la télévision ! Ca donne une idée fausse des vraies préoccupations des gens . Il faut dire que je ne la regarde presque pas .