Destinée et libre arbitre ?

Portrait de Charles

De puis que je viens sur ces forums, je me pose de plus en plus de questions au niveau de la spiritualité. Si j'ai bien compris le discours de certains foromers plus avancés que moi, tout serait écrit sous la forme d'une destinée. Dernièrement, Thierry explique texte à l'appui que c'est Dieu qui choisit. Mais qu'en est-il alors du libre arbitre ? C'est une subtilité que j'ai du mal à saisir. D'un côté Dieu choisit et de l'autre Il nous veut libre. Je sais que ma question est récurrente et qu'elle est posée directement à Thierry dans un post mais je la réitère ici sous forme de discussion. Si tant est qu'elle vous interresse aussi. Merci d'avance pour vos partages.

Portrait de Gilbert

Votre question est cruciale. Je me la pose toujours sans avoir de réponse que celle que j'ai en moi au quotidien. A savoir que je pense que la destinée existe mais que je choisis mes actions ou mes non-actions... Paradoxe : est-ce que c'est moi qui agi ou suis-je agi ? Le libre arbitre se situe, à mon sens dans notre capacité de choix au niveau de l'acceptation.

- Soit je refuse l'existence telle qu'elle est et je veux à tout prix en avoir une autre. Ce qui est très louable. Je suis malheureux et je décide d'être heureux. Sauf que bonheur et malheur consituent un couple d'opposés qui se renvoient sans cesse la balle. Comme le négatif et le positif, le bien et le mal, le oui et le non.... Comme dit Arnaud Desjardins, il est impossible de faire abstraction de ce monde relatif et pourtant illusoire d'un point de vue spirituel. Encore un paradoxe.

- Soit on peut faire le pari qu'il existe une voie, selon les spiritualistes, qui consiste à accepter ce paradoxe en faisant confiance à une Loi ( " tout est écrit " ) qui dépasse toute compréhension. Comme s'il n'y avait au final rien à comprendre et tout à accepter. mais cela demande un sacré détachement que je suis loin de prétendre  avoir réaliser. Pourtant toutes les voies spirituelles affirment que là réside veritablement la clé de ce paradoxe.

           Je pense que d'autres foromeurs plus avancés que moi spirituellement mais aussi humainement viendront vous et nous donner leur point de vue sur cette question, à mes yeux fondamentale. Je vous souhaite une agréable journée pleine d'acceptation et de sens. Voilà, ce que j'ai écrit était certainement déjà écrit quelque part (rires !)...

Portrait de Charles

Désolé de ne pas être venu vous répondre plus tôt. Je viens de découvrir votre com ce matin après celui de Thierry sur une autre discussion ramenant au même thème. C'est d'ailleurs ce même Thierry (re-merci à lui) qui m'a fait remarqué que vous aviez dit des choses passionnantes sur le sujet qui me préoccupe et notamment cette " capacité de choix au niveau de l'acceptation ". J'avoue que je n'en suis pas là au niveau de votre réflexion mais que vos deux posts me font sacrément avancer aujourd'hui. Il faudra que je regarde quel est le saint du jour (lol). Il doit me parler !

Je vais réflechir à votre post ainsi qu'à celui de Thierry. J'ai du " taff " à ce niveau là aujourd'hui. Peut-être parce que c'est le jour du Seigneur (relol !). En tous cas, j'y vois un peu plus clair sur cette notion de déterminisme et de libre arbitre. En fait, si j'ai bien saisi, nous avons le choix de devenir qui nous sommes (ou pas !). C'est le fameux " connais-toi toi-même). Mais bon, je vais laisser mûrir tout ça. Merci infiniment à vous, Gilbert !

 " Ce que j'ai écrit était certainement déjà écrit "... !!!! Peut-être mais vous avez fait le choix de le manifester...  Allez, j'arrête là ma philo de pacotille. Bon dimanche !

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Le musicien que vous êtes, Charles, pourra peut-être apprécié ce jeu de mot que je m'autorise par rapport à une citation de Jacques Lacan qui a un avis très lucide sur la destinée, s'adressant aux psychanalystes. Je vous livre ce qu'il leur dit :

 " Il y a toujours des choses qui ne collent pas. C’est un fait évident, si nous ne partons pas de l’idée qui inspire toute la psychologie classique, académique, à savoir que les êtres humains sont des êtres adaptés, comme on dit, puisqu’ils vivent, et donc que tout doit coller. Vous n’êtes pas psychanalyste si vous admettez cela. Être psychanalyste, c’est simplement ouvrir les yeux sur cette évidence qu’il n’y a rien de plus cafouilleux que la réalité humaine. Si vous croyez avoir un moi bien adapté, raisonnable, qui sait naviguer, reconnaître ce qu’il y a à faire et ce qu’il y a à ne pas faire, tenir compte des réalités, il n’est a plus qu’à vous envoyer loin d’ici. La psychanalyse, rejoignant en cela l’expérience commune, vous montre qu’il n’y a rien de plus bête qu’une destinée humaine, à savoir qu’on est toujours blousé. Même quand on fait quelque chose qui réussit, ce n’est justement pas ce qu’on voulait. Il n’y a rien de plus déçu qu’un monsieur qui arrive soit-disant au comble de ses voeux, il suffit de parler trois minutes avec lui, franchement, comme peut-être seul l’artifice du divan psychanalytique lui permet, pour savoir qu’en fin de compte, ce truc-là, c’est justement le truc dont il se moque, et qu’il est de plus particulièrement ennuyé par toutes sortes de choses. L’analyse, c’est s’apercevoir de cela, et en tenir compte. "

Oui, nous sommes toujours blousés, mais nous pouvons heureusement sublimer cette évidence. Le " blues " en est une merveilleuse expression... " Toute la musique que j'aime " de notre Jojo national est sur beaucoup de lèvres et transmet, quoiqu'il en soit, une joie indicible...

Portrait de Isabelle

Il y a eu bon nombre de discussions sur ce forum, d'une très grande qualité je suis d'accord aussi, faisant des liens avec le chant, comme étant porteur d'une "ouverture" vers l'esprit... pour ma part, en lisant les posts récents de Thierry, Charles, Gilbert... Je me suis surprise ce matin à réfléchir une fois encore à ma propre toute petite expérience... Cette question du souffle que l'on "développe et travaille" dans le chant ou avec un instrument à vent notamment... Il a été dit ici également, et de mémoire... que "chanter c'est prier deux fois" je crois... J'ai toujours eu la sensation, et depuis l'enfance que le fait même de chanter agit sur soi-même, (presque malgré soi, en quelque sorte...), dans la mesure ou par l'expression même du souffle qui produit des sons, je "vis" cette expérience, qu'alors je ne suis qu'un "canal"... Lorsque je me concentre sur ces sons produits, en "ajustant" le souffle, j'entends alors une note "moins bonne" ou "mieux ajustée" à mon oreille... Mais ce qui produit à mon humble avis... Un chant plus harmonieux, c'est lorsque peu à peu, à force de reprendre encore et encore... Une forme de "lâcher-prise" s'installe et le souffle prend valeur de guide pour laisser la place à la forme plus musicale encore... qui devient prière... D'ailleurs, dans la Bible il est bien question aussi de Cantique... Et selon comment on l'entend, c'est aussi un magnifique chant d'amour adressé à Dieu et à sa Création... qui me renvoie aussi, à l'instant... au Psaume de la Création...

Portrait de Charles

Dans l'orchestre auquel j'appartiens, je me suis mis depuis quelque temps au chant. Et c'est une véritable découverte que de m'autoriser cette pratique musicale. Je me surprends maintenant à chanter dans ma voiture et à me sentir étrangément bien. Comme si quelque chose se libérait en moi : l'esprit ? Je comprends donc tout à fait cette notion de prier deux fois. C'est mystérieux mais je le ressens, même s'il s'agit d'un chant profane, d'une chanson dite de variété. Au fait, Gilbert. R. Psy m'a fait comprendre avec le " blues " le sens de la Trinité et de la croix... Le blues se joue avec seulement 3 accords et donne des choses miraculeuses d'un point de vue musical...

Portrait de M.Christine

A l'intérieur de notre destinée toute tracée, Dieu nous a accordé le choix de notre manière d'évoluer : chemin  direct ( les saints, les grands sages...) ou avec des détours (nous) .

Autrement dit, Il nous a donné la possibilité d'expérimenter, de faire des erreurs ... Il nous a donné la possibilité de sentir que nous avons un pouvoir d'agir sur notre vie, et d'en vérifier les conséquences (parfois douloureuses) . Et cela étant répercuté de vie en vie selon la loi du karma .

La voie directe, c'est le lâcher-prise total, une foi absolue en la guidance divine, sans aucune volonté ni aucun désir personnels .

Mais le but commun à tous, c'est celui que Dieu a prévu dans son Plan .

Portrait de Nadia

Je ne suis pas habituée à ce type de réflexion en profondeur mais je crois que j'y prends goût. Je vais donc reprendre tous vos commentaires et y réfléchir. merci !

Portrait de ouri.sérénité

Bonsoir Christine et les autres foromers j ai apprécié de lire les coms sur destin/ propre arbitre de nos choix, ce paradoxe est ébranlant mais tres subtil car un répond à une Loi divine permettant de réaliser sur terre un vécu déjà réfléchi et le propre arbitre nous donne l illusion d être un etre libre d action et d expériences nouvelles . Le positionnement que l humain adoptera va définir une notion de subir ou de vivre un plan de vie dictée ou de contrarié ce plan et comme le fait entendre Christine peut provoquer une forme de Karma ... D ou la réincarnation aurait elle tout son sens ...

Portrait de Younes

Assumer son destin reviendrait donc à accepter son karma et en faire quelque chose !

Portrait de M.Christine

Comme vous l'indiquez, ouri.sérénité, on peut alléger ou alourdir son karma à tout moment .

Portrait de Lakshmi

Les bouddhistes et les hindouistes contemporains ont une métaphore très intéressante par rapport à la roue du karma (l'incessante loi de l'action/réaction). Ils la comparent aux pales d'un ventilateur ! Lorsqu'on décide de se tourner vers la spiritualité, c'est comme si on débranchait la prise de courant. Les pales continuent à tourner (karma à épuiser) mais l'énergie matérielle (le courant) ne l'alimente plus. Et on a ainsi une possibilité de sortir des cycles répétitif. Je trouve cette image très parlante Smile

Portrait de Gilbert

Mon titre est une chanson de Guy Marchand mais il me renvoie aussi à ma méditation biblique du jour (inscrite sur un calendrier évangéliste) :

" Mon corps n'est pas caché devant toi... Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m'étaient destinés. " (Psaume 135.151;16)

Portrait de Charles

Je ne peux m'empêcher d'aller écouter " Destinée ". Si l'écoute vous en dit ?