Ma fille de 10 ans exige que son père et moi frappions avant d'entrer dans sa chambre

Je ne suis pas psy mais vous relatez que ce n'est pas la première fois que votre fille vous donne des consignes... J'ai envie de vous dire et pourquoi pas une clé aussi et une boite aux lettres (rires !). Mais peut-être suis-je trop psychorigide ? En tous cas, il me semble que ce sont les parents qui mettent les limites et pas les enfants. On peut comprendre qu'elle est besoin d'une certaine intimité mai à ce point. Se sent-elle harcelée ? Où le vit-elle ainsi ? Je serais curieux d'avoir l'avis des psys, mes garçons ne nous ayant pas imposé - au plus loin que je m'en souvienne - ce type de sommation.

Dans ma famille, nous étions deux dans la même chambre par manque de place. J'avoue que j'envie votre fille. J'aurais bien aimé avoir cette intimité à son âge. Il est vrai que je ne me serais pas permis une telle revendication mais je peux comprendre. A condition qu'elle respecte aussi vos règles de vie dans la maison...

A 10 ans, je trouve aussi que c'est un peu tôt, pour "revendiquer" un peu plus d'intimité... Mon fils qui va allègrement vers ses 14 ans... m'a "donner" les signes de cette demande d'intimité, il y a environ 1 an... Mais sans demandes particulières... Juste parce qu'il a pris l'habitude de "fermer" la porte de sa chambre... Et encore pas toujours... Alors, effectivement, avant d'entrer, je frappe à la porte, mais je n'attends pas d'avoir pour autant "son autorisation"... D'autant, que je considère, à tort peut-être, que même si la maison familiale est bien évidemment "familiale", c'est quand même "chez moi"... Mais peut-être que j'ai "tout faux"... En tout cas, ce que vous a dit votre fille, me fait penser qu'elle inverse un peu les rôles...

Ce que dit Alicia me paraît sensé, d'autant qu'elle s'appuie sur sa propre expérience. Il me semble que ce type de pudeur vis-àvis de la chambre d'un pré-ado se fait assez naturellement sans avoir besoin d'un rituel dont les règles viendraient de l'enfant. Enfin, c'est ce que j'ai moi aussi expérimenté avec les miens. Mais comme je n'ai pas la science infuse, je peux être dans l'erreur. Il faut préciser que je n'ai pas de fille et peut-être que c'est différent à ce niveau-là ?

Bien que mal plaçé pour vous répondre - je n'ai pas d'enfant -, je suis interpellé par votre " Je ne suis pas à l'aise avec ça ". Sous-entendu, je n'aurais pas du accepter. Le problème c'est que vous l'avez fait et qu'il me paraît difficile de revenir en arrière. Quoique !!! C'est quand même vous les parents. Et si son père a accepté, comme il était dit dans une discussion sur " Femmes soyez soumises à vos maris ", à lui d'en porter la responsabilité ! Vous n'êtes pas seule dans cette histoire.

Certes, Cerise, votre fille a du caractère et sait ce qu'elle veut ! Il me semble que par cette demande, elle délimite son espace privé au sens propre et peut-être psychiquement aussi. Il me semble que pour ma fille, c'était aussi à cette période. Sa chambre et la salle de bain sont devenues " Frapper avant d'entrer " !  
Par contre, je lui dirai qu'effectivement elle a le droit de revendiquer son espace privé mais cela entraîne une responsabilité : elle doit s'occuper de sa chambre seule (rangement, poussière...) et ses affaires ne doivent pas déborder sur les espaces communs.

J'irais assez dans le sens de ce que nous dit Juliette. Une sorte de donnant-donnant qui me semble équilibré.

C'est le moins qu'on puisse dire. Votre petite fille a un caractère bien trempée. A voir aussi d'une manière positive à mon avis. Ce truc que vous considérez peut-être à bon escient comme un défaut peut lui être fort utile dans la vie...

Il me semble que ça ne sert à rien de regretter votre décision commune, Cerise. Et comme le rappelle Charles, votre mari assumera. Reposez-vous sur lui et arrêtez de vous triturer l'esprit. Votre fille va le sentir et en profiter...

Comme je n'ai pas encore d'enfant, je ne sais pas comment je réagirais. N'empêche que, comme dit Régis, vous avez pris une décision entre adulte et je pense qu'elle doit être sensée.

Votre fille n'a rien à exiger du tout de vous. Ne serait-ce qu'en raison de son très jeune âge. Comme il va vous être difficile de faire machine arrière, faites comme elle dorénavant et intimez-lui l'ordre de frapper avant d'entrer dans votre chambre, voire dans la salle de bains. Au premier oubli de sa part, vous suspendez immédiatement son diktat. En revanche, informez-la dès ce week-end de votre décision et utilisez pour cela un ton ferme. Il vaudrait mieux d'ailleurs que ce soit son père qui prenne la parole. Ceci étant, stoppez dès maintenant la moindre velléité de votre enfant à vous imposer quoi que ce soit dans n'importe quel domaine car le risque que vous prendriez à ne pas le faire entraînerait le fait qu'elle grandirait trop vite avec les conséquences négatives prévisibles.

Pleinement d'accord avec elle et bon courage à ces deux parents qui ont plus qu'intérêt à arrêter tout de suite les dérives de leur " petite fille "...

Je ne pense pas être le Père Fouettard avec mon ado mais je ne peux que valider les conseils de Yamina et de Ari...

On a l'impression s'assister aux dérives d'une mauvaise compréhension de l'apport (vulgarisé) de la psychanalyse par Françoise Dolto dans la fin des années 70. Comme dit par Yamina, Ari et Orlan, si vous continuez de la sorte " l'enfant roi " n'est pas loin avec les conséquences néfastes pour sa vie d'adulte. N'oublions jamais que le " non " est protecteur parce qu'"assurant " des limites. Paradoxalement, il rassure donc un inconscient lorsqu'il est légitime. Et là, il l'aurait été, d'où votre mal-être. Comme vous avez déjà dit " oui ", et que tout se rattrape, je trouve le conseil de Yamina fot à propos, compte tenu de la situation. Et surtout, tenez bon !

J'aurais voulu essayer d'exiger que mes parents frappent à la porte de ma chambre avant d'entrer lorsque j'avais 10 ans !!! Je n'ose pas imaginer la suite... De toute façon, tant que j'ai vécu sous le toit de mes parents je n'ai pas eu voix au chapitre et ça a été très bien ainsi. Je les remercie d'ailleurs aujourd'hui de m'avoir éduquée de la sorte.

Je suis interloquée par la revendication de cette petite fille. Je ne suis ni enseignante ni psy mais il me semble impératif de remettre cette enfant a sa place si ses parents ne veulent pas avoir à le regretter à l'adolescence. 

Et c'est ça la bonne nouvelle car, ne nous leurrons pas : tous les parents commettent des erreurs avec leurs enfants, l'essentiel étant de rétablir les plateaux de la balance avec douceur dès que possible pour mieux anticiper les demandes à venir inappropriées et indécentes.

Belle acceptation, Cerise, qui vous offre une sacré ouverture avec la décision que vous avez prise. Finalement, votre fille a fait la bonne demande, celle de trop !!!!