J'ai découvert vos forums il y a quelque temps et ils m'apportent beaucoup. J'y apprends des choses que j'ignorais, je découvre des horizons que j'ignorais tout autant... Chaque fois que je suis venue poser des questions (il y a quelques jours encore), j'ai toujours obtenu des réponses parlantes pour moi et à développer dans la mesure où majoritairement, vous suggérez, vous proposez mais vous ne faites en aucun cas de prosélytisme. Indépendamment de ce que je viens de vous dire, j'ai constaté à de nombreuses reprises que vous mettiez un accent particulier sur la nécessité de voir du positif là où règne le négatif. Si je comprends l'intérêt d'une telle attitude dans son quotidien, je n'arrive pas à appliquer cette méthode sur de très grosses contrariétés que je peux subir, voire en ce qui concerne des problèmes sérieux... Je suis donc ouverte à vos conseils qui, je le crois sincèrement, pourraient transformer ma vie pour toujours...
Excusez ma naïveté mais j'aimerais développer ma foi que je trouve trop insuffisante.
Bonne journée malgré la pluie !
Ségo
luna_95
Dépasser l'apparence du problème
Je viens de lire votre question à laquelle je vais essayer de répondre sans offenser quiconque, et surtout pas les parents qui ont perdu un enfant...
Je fais moi-même partie des personnes qui connaissent le grand chagrin d'avoir traversé cette grande épreuve de perdre un enfant.
Je suis croyante mais, devant le petit lit vide, j'en voulais au Seigneur. Je m'en suis ouverte un jour à un prêtre qui, assez sévèrement d'ailleurs, m'a dit que mon petit garçon avait l'immense grâce d'être auprès de Dieu et que j'aurais peut-être préféré qu'il connaisse une trajectoire de vie difficile ! Intérieurement, j'étais furieuse de cette réponse mais, connaissant les grandes qualités humaines de cet homme d'église, je l'ai mûrie. Je ne vous cacherai pas combien ça a été difficile pour moi mais, petit à petit, j'ai su qu'il avait raison et que je n'aurais pas eu la force de voir mon fils rencontrer des galères abominables dont Dieu â bien voulu le protéger...
Mon témoignage vous semblera peut-être extrême mais je me suis permis de venir vers vous pour souligner qu'il peut y avoir plusieurs façons d'envisager les drames de l'existence car si la révolte première et l'anéantissement qui la suit sont humains, il me semble qu'il faut s'appliquer à accepter une évidence : dans tout problème, dans toute tragédie, nous ne voyons jamais que la partie émergée de l'iceberg....
Cécile
Quelle leçon !
Je sais très bien, Luna, que vous ne vous posez aucunement en donneuse de leçon. Pourtant, quel enseignement pour moi que la réponse de ce prêtre ainsi que votre cheminement pour en arriver à transmettre votre expérience ici. Je pensais aujourd'hui au " Que ta volonté soit faite " du Notre Père. Avec votre commentaire, cette prière prend tout son sens. La volonté de Dieu est bonne pour nous. Sauf que nous ne voyons que la partie émergée comme vous dites, c'est-à-dire la forme, l'apparence, et non la réalité sous-jacente. Une réalité faite d'Amour que j'ai sans cesse à découvrir au travers de mes difficultés qui - après coup - s'avèrent bénéfiques car il s'agit d'expériences qui peuvent se transmettre. C'est ce que vous faites, Luna, et je vous en suis immensément reconnaissante. A moi de suivre cette voie de la Foi. A mon humble niveau, ce qui m'a semblé une trahison douloureuse de la part de mon ex-mari s'est, au fil des années transformé en une acceptation de ma destinée. Je pense souvent à Jésus, trahi par son ami et disciple Judas, qui ne s'est pas attardé sur cette douleur et qui a vu là-aussi la Volonté de Dieu. Encore merci et à Ségo aussi pour cette question essentielle pour chacun d'entre nous, me semble-t-il. Je pars au travail apaisée. Pas de hasard, je ne commence qu'à 10 h 30 aujourd'hui ! A bientot.
Isabelle
"Un mal pour un bien"...
Je rejoins ce beau témoignage de Luna ! Je fais souvent "référence" dans mes posts, au décès prématuré de mon jeune frère, décès survenu lors d'un accident de la route, alors que j'étais moi-même adolescente. Malgré toute ma "colère", ma souffrance... J'ai assez tôt "entendu", (même s'il m'a fallu du temps pour en arriver ensuite au chemin de "l'acceptation"), qu'étant donné le choc extrêmement violent lors de l'accident, si mon frère avait survécu, ça n'aurait pu être que dans un "état végétatif", de façon tout à fait objective... Alors, au fond, et même si la disparition de mon frère a été une véritable épreuve dans ma vie... Je suis intimement convaincue, qu'une "forme de vie végétative", aurait été "bien plus douloureuse encore"... Et puis, sans cette disparition prématurée, je n'aurais certainement pas développée ma "foi", aussi "fragile" soit-elle même aujourd'hui... Une forme de "un mal pour un bien", qui n'est pas toujours très confortable ! Mais pourtant c'est peut-être de cette façon que la vie a véritablement du sens...
Gilbert
Je me raccroche à la notion de l'âme !
Quoi de plus négatif que la mort d'un être cher ? En tous cas, c'est vécu comme tel car comme une limite incontournable. Pour ma part, devant cette inéluctabilité, je me suis tourné vers les enseignement spirituels de l'Inde qui affirment l'existence d'une âme immortelle qui revêtit différents corps en fonction de son évolution jusqu'à retrouver sa relation éternelle avec Dieu. Je m'arrange avec ça mais, ce qui me rassure c'est que je ne suis pas le seul. Ainsi, le négatif, comme en témoignent Luna et Isabelle, peut petit à petit se transformer en positif. Une ouverture sur le monde spirituel à partir de ce monde matériel. Merci pour cette question qui permet à chacun de partager.
Joseph.Coach
toute difficulté abrite une louange
Il est. Bien entendu que la perte d'un être proche et notamment d'un enfant est une des choses la plus difficile qui soit donnée de vivre. Mais ce prêtre suggère que pour celui qui s'en va, ce départ à du sens. Quand à ceux qui restent, le chemin passe inévitablement par une phase où le négatif est omniprésent et c'est bien humain ( à moins d'être dans le déni ). Parce qu'à mon sens, c'est cette souffrance qui va nous permettre d'être interpellé par l'événement douloureux comme n'étant pas exclusivement exterieur à nous mais nous concernant aussi à part entière puisqu'en lien. Ce n'est donc que dans un deuxième temps, propre à chacun, qu'une vision, un sens différent peut apparaître dans la mesure où l'on accepte que tout ce qui arrive dans nous est nécessaire pour développer des qualités d'âme que l'on n'aurai pas pu développer autrement.
Lorsque j'étais enfant, mon meilleur ami a été atteind d'une tumeur au cerveau dès l'âge de 8 ans et dont il est décédé quelques années plus tard. J'ai donc passé une partie de mon enfance et de mon adolescence à ses côtés, le voyant régresser de semaine en semaine alors que moi je continuer à grandir, à évoluer. Dans sa dernière année, nous avions tous les deux 15 ans, je venais d'avoir me première mobylette alors que lui revenait à jouer au petites voitures comme un petit enfant. C'était une souffrance pour moi de le voir ainsi. Ces images m'ont suivi pendant de nombreuses années et j'en ai encore aujourd'hui la larme à l'œil lorsque j'écris ce post. Et pourtant j'ai la certitude que ma vie n'aurai pas été la même si nos destins ne s'étaient pas croisés. Longtemps après, je me suis aperçu que je lui devais beaucoup ( je transmet une pensée de gratitude à Jérôme ) des qualités humaines qui m'ont permis de traverser bien d'autres situations difficiles tout au long de mon existence. Mon métier de coach de vie n'est certainement pas un hasard non plus, cet ami a certainement été mon premier formateur, mon premier maître, à sa façon. Quel leçon de vie il m'a donné quand j'y repense.
Toute difficulté habite une louange, un mal pour un bien, comme le dit Isabelle, qui peu devenir un bien pour un mieux. Voir le positif dés que l'on peut, c'est aller du côté de la transformation inhérente à toute vie. Parce que je pense qu'au delà des apparences un équilibre parfait existe et que chaque événement à sa raison d'être. Parfois une douleur est encore présente certains jours. Peut-être d'ailleurs pour que l'on oublie pas le message. C'est un sujet difficile, alors j'espère que je n'aurai blessé personne avec ce témoignage.
Amitiés,
Joseph
Jean
Un témoignage qui parle
Merci, Joseph. Coach, pour votre témoignage perso. Il encourage à avancer avec ce que la vie nous donne de vivre. Et à avoir de la gratitude pour ces personnes qui ont eu un sens dans notre vie même si elles ne sont plus dans cette dimension...
cricri
Acceptation et lâcher-prise et le négatif se dilue
Personnellement et même si votre question reste fondamentalement la clef de voûte du croyant, je trouve qu'il est très difficile d'apporter LA réponse.
Il me semble que le fait que déjà vous vous questionniez permet de considérer que vous allez être de plus en plus encline à accepter ce qui peut apparaître comme négatif. L'acceptation, combien même est-elle alors dénuée de compréhension, offre un lâcher-prise qui entraîne au bout du bout l'accès au positif.
Mireille-cogolin
Le négatif abrite le positif
Par expérience personnelle, je me retrouve tout à fait dans le commentaire de Cricri.
Ce matin, je lisais un témoignage d'un catholique qui expliquait que la foi ne peut grandir que si nous persévérons en prenant nos épreuves comme bases de travail spirituel. C'est ainsi que ce que nous appelons " négatif " disparaît peu à peu...
Nadia
Beaucoup de chemin à parcourir !
Je prends conscience que j'ai encore beaucoup de chemin à parcourir pour en arriver là ! Mais, grâce à vous, je ne désespère plus !
Michèle
Accepter de ne pas comprendre !
C'est une clé avec laquelle j'ai encore du mal : accepter de ne pas comprendre. Mais je sens bien que c'est ce qui me manque pour lâcher-prise. Encore une " fois " un manque de " foi " de ma part. Je vais essayer de me mettre de plus en plus dans cet état d'esprit, Cricri. Je vous fais confiance !
Danièle-Dax
Le temps joue pour vous...
Je me retrouve dans l'interrogation de Ségo. Toutefois et pour apporter ma modeste pierre à l'édifice, je peux témoigner que mon expérience de vie, assez longue maintenant, m'a donné à voir une évidence que, malheureusement, je n'ai toujours découverte qu'à la fin de ce que j'appelais des épreuves. Je veux dire par-là que toutes nos difficultés se transforment un jour ou l'autre en opportunités. Le problème c'est que nous sommes impatients, apeurés souvent devant une situation anxiogène, alors qu'il faut laisser mûrir le fruit. Une voyante que j'avais consultée à la suite d'un gros tracas, devant mon angoisse m'avait dit : " Ne vous inquiétez pas, le temps joue pour vous... ". Alors, quand il m'arrive de me ronger les sangs, je repense à cette phrase qui s'est toujours révélée vraie dans ma vie mais, encore une fois, a posteriori...
Oliver
Mon défaut de jeunesse !
On a toujours besoin d'entendre ces choses au niveau du temps. J'ai effectivement tendance à m'angoisser et à devenir très désagréable avec moi et avec mon entourage lorsqu'une tuile me tombe sur la tête. Mais je me rends compte que cette expérience a été une leçon. Je pense à une liaison amoureuse complètement folle qui aurait pu très mal finir et qui, en l'arrêtant avec perte, fracas et douleur, m'a permis de vivre une relation sereine avec ma fiancée d'aujourd'hui. Il fallait certainement que je passe par cette galère...
ségo
Dépasser l'apparence... J'ai du boulot !
C'est un compliment de ma part: vous avez l'art de transformer une question un peu succinte, voire lapidaire, en explications qui s'appuient sur du vécu, sur du réel. Ce que j'avais déjà remarqué sur ces forums, caractéristique qui me plaît beaucoup et qui me convient parfaitement...
Pour en revenir à vos commentaires de façon plus précise, ils ont déclenché une réflexion précieuse chez moi: quand je vais mal, je dois penser que l'iceberg a une partie immergée (comme le dit Luna) et que le temps m'est nécessaire pour atteindre cette racine certainement essentielle...