Comment prier correctement ?

J'ai aussi tendance à " rabâcher " comme vous, Christine. Rassurez-vous, vous n'êtes pas la seule. Avec mes tatônements en matière de spiritualité, j'essaie de plus en plus de me persuader que Dieu sait tout à fait ce qu'il me faut. Aussi, lorsque je ne suis pas exhaucée, je lâche prise et me dit qu'à l'instant t, il n'est pas bon que je le sois. Ce verset me fait d'ailleurs penser aux moines de la Trappe qui font silence. Moi, j'aurais du mal (rires !) mais je crois que c'est une question d'équilibre. Développer ma réceptivité plutôt que mon emission, c'est ce que je m'évertue à faire. Dieu répond parfois par des signes quand j'arrive à être dans cet état. Il prend la forme d'une parole entendue par quelqu'un de mon entourage ou une phrase d'un livre ouvert au hasard. Il y aussi dans le " Notre Père " une invocation qui me paraît très importante, c'est " Que Ta volonté soit faite ! ". J'essaie en ce moment de m'imprégner de cette simple phrase en me disant Ta Volonté et non la mienne. Car il est possible que ma volonté ne soit pas juste et bonne pour moi. Mais tout cela n'est que mon expérience de " novice " dans la prière au premier sens du terme. Je vous souhaite le meilleur, Christine et vous inclus dans ma prière de ce jour. Amitiés, Lakshmi.

En lisant le propos de Christine-zen je m'y retrouve bien ! Malheureusement...

Je travaille ma foi de mon mieux, je m'applique, parfois même je me surprends à ne pas avoir envie de prier. Mais je me ressaisis et je prie. J'ai tellement toujours peur de mal faire... J'ai tellement peur d'oublier quelqu'un dont j'imagine qu'il a besoin que quelqu'un vienne à son secours par la prière. Au final, je me dis que les personnes athées ont une force psychologique que je n'ai décidément pas...

" La beauté du Seigneur, c'est Son Amour ", insiste Saint Bernard. Ce qui est aussi le discours convaincu des croyants dont je fais partie. Pourquoi alors avoir peur de mal prier ? Pourquoi se torturer avec cette question ?

Reconnaissons qu'on trouve tout et son contraire dans les Écritures saintes qu'elles qu'elles soient...

Pas d'éducation religieuse non plus... J'ai chercher dans diverses directions... Et j'ai fait aussi une "expérience" il y a fort longtemps, dans une "sorte" d'ashram lors d'un séjours de 3 jours, lorsque que j'étais plus jeune... Lever à 4 heures du matin. Après une collation légère, une trentaine de minutes réservées à "réciter un mantra" sur un "mala" (un peu l'équivalent d'un chapelet)... En plein été, je l'avais mis en pratique, tout en marchant calmement, dans le parc attenant... Au bout d'une vingtaine de minutes, j'ai eu la sensation d'avoir la tête vide, mais dans le bon sens du terme... C'est-à-dire comme légère et sans plus aucune "agressivité"... Je dirais aujourd'hui, un "vrai" lâcher-prise (?)... Je n'ai plus jamais véritablement connu ce genre d'expérience... Mais lorsque je chante, en y mettant beaucoup d'attention, je retrouve un peu cette "sensation"... Je crois qu'il ne s'agit pas d'être obsessionnel (ce qui pourrait être compris de cette façon, avec un mantra aussi bien qu'un rosaire)... Mais plutôt d'aller à l'essentiel au fond... Je me trompe peut-être, mais il me semble que ce genre de pratique, n'est pas du tout inadéquate, dans le sens, où celà revient à Louer Dieu, sans demande particulière... Comme pour établir un équilibre avec une prière demande ? Il m'arrive de le faire encore aujourd'hui... Et si je le fais en m'appliquant, vient toujours le temps d'une profonde détente et d'une confiance plus grande... Ce n'est que mon témoignage cependant...

Selon moi, ces tempêtes de doutes - auxquelles je suis très régulièrement confrontée comme tout être humain -abritent un sens : de mes lectures saintes doivent émerger ma part individuelle, sans qu'elle subisse la moindre influence. C'est comme en philosophie, toutes les possibilités de raisonnement sont quasiment offertes et à disposition de tout un chacun. C'est l'émergence de notre liberté, de penser, de croire, de ne pas croire, de ne plus croire ou de croire encore...

Prier c'est aussi parler avec son coeur, enfin je crois... Et je ne peux pas me résoudre à penser que Dieu est un juge qui "estime" la qualité et/ou quantité de la prière... Lui Sait ce que nous mettons d'amour dedans... Aussi minuscule et infime que ce soit... Les religions existent aussi, lorsqu'elles ne sont pas trop "déformées", pour donner un cadre, un rail... Mais je ne crois pas qu'il y ait une recette particulière... puisque chacun le traduit avec ce qu'il est...

La Bible dit aussi " Frappe et on t'ouvrira ". Si Dieu est Amour, Il ne peut rester insensible à la prière de son enfant bien aimé, même s'il se répète. Je pense à la petite Bernadette dont parlait Régis sur une autre discussion. Elle n'employait pas des mots savants et ne connaissait que le  " Notre Père "  et surtout le  " Je vous salue Marie  " qu'elle égrainait quotidiennement sur son chapelet... Dieu a sacrément répondu à sa prière au point que le rosaire de Lourdes est pratiqué par des milliers de pélerins aujourd'hui. Continuez Christine, si c'est votre mode de prière... Et je dirais même, ce n'est pas le moment de douter

Il m'arrive de n'avoir plus envie de prier certains jours où je suis fatiguée moralement. Mais comme j'ai un surmoi costaud, ma petite voix me susurre avec insistance non pas qu'il " faut " que je prie mais que cette prière m'apportera un bien-être libérateur que je n'aurai pas si je ne prie pas... Alors je prie ! Cette attitude peut paraître complexe mais elle traduit, selon moi, une foi que j'ai encore besoin de fortifier. Souvent d'ailleurs je pense que c'est plutôt l'Esprit saint qui me guide de la sorte, c'est-à-dire tant que j'ai besoin de fonctionner comme ça. Pourtant, intellectuellement, je préfèrerais ne rien demander à Dieu mais je vois bien que je n'en suis pas encore à ce niveau qu'il me plairait pourtant bien d'atteindre... Après tout, mes peurs ne sont pas là par hasard et si j'éprouve toujours à aujourd'hui cette nécessité de prier, de demander, ce qui ne m'empêche pas de remercier, c'est que j'en suis là... Nos hésitations spirituelles n'ont pas à nous faire culpabiliser. Elles ont aussi un sens, même s'il nous échappe.

Comme Christine-zen, tous ces commentaires m'ont à la fois rassurée et encouragée à faire mieux.