L'idée de réincarnation est-elle compatible avec la foi chrétienne ?

Votre question relève de la théologie du dogme de l'Eglise. Pour elle, on ne meurt qu'une fois et notre âme sera " jugée " à la fin des temps. Pas évident à saisir. C'est assez pragmatique dans la mesure où il est vrai que nous avons à nous préoccuper de cette vie sur terre et non d'incarnations antérieures ou futures. Maintenant, cette notion de réincarnation, chère aux traditions orientales et notamment de l'Inde, n'est pas dénuée de sens. Mais je laisse nos amis foromers dirent ce qu'ils en pensent.

En tant que professur de yoga, je penche vers la croyance en la réincarnation. Mais il ne s'agit que d'une croyance. Nous n'avons aucune preuve objective, pas plus d'ailleurs que pour la résurrection des morts après le jugement final, selon l'Eglise. Mais l'interrogation sous-jacente me semble être la peur de la mort comme fin définitive. Je me souviens avoir eu ce type de discussion pour ou contre la réincarnation avec mes parents catholiques. Finalement, chacun est resté sur sa croyance et sa foi. Mais l'échange était quand même intéressant. Gageons qu'il le soit aussi aujourd'hui ! Quant au prêtre dont vous parlez, vu son engagement il lui était certainement difficile de s'opposer au dogme de son Eglise. Question de Foi donc !

Je n'ai pas la réponse entre compatibilité ou non entre deux traditions. Ce que je sais c'est que certains ne s'en arrêtent pas au dogmes. Ainsi, j'aime bien le parcours d'Alexandre Jollien, qui se dit chrétien, mais ne s'interdit pas d'aller voir ce que le Bouddhisme zen peut lui apporter pour approfondir sa foi. J'avoue que j'ai un peu cette démarche en m'intéressant à la spiritualité hindou et en essayant d'avoir la vigilance de ne pas faire de syncrétisme et de tout mélanger.

J'avoue que l'idée de la réincarnation me séduit. Elle peut donner une explication quant aux morts in utéro ou aux handicap congénitaux. Comme s'il y avait un bagage karmique antérieur à l'incarnation présente. Quant au dogme de l'Eglise catholique il me dérange un peu car on a l'impression du " hors de l'Eglise point de salut ". Ce qui exclut toutes les traditions non chrétienne, les athées, les esquimaux qui n'ont jamais entendu parlé de christianisme, etc. Mais je rejoins Jean-Marc qui évoque notre peur de la mort inéluctable  et donc la question du sens de la vie, avec lesquelles nous nous arrangeons comme nous pouvons.

J'ai passé mon adolescence et ma jeunesse à me demander quel était le sens de la vie . Quand je demandais autour de moi, on me répondait invariablement : "Nous sommes le maillon d'une chaîne . Nous transmettons ce que nous avonr reçu ." Cela me laissait un profond sentiment d'absurdité : à quoi ça sert ? Pour aller où ?

C'est vers la quarantaine que tout s'est merveilleusement éclairé quand j'ai lu ce qu'était réellement la réincarnation . Logique, comme vous le dites, cher Charles .

Je ne pense pas que ce soit incompatible avec la religion catholique . Je connais des personnes qui élargissent leur religion à ce concept sans problème . Beaucoup reconnaissent que nous sommes un esprit revêtu d'un corps . C'est peut-être juste une question de vocabulaire .

Je pense que limiter la foi à des parties du monde (orient-occident) c'est comme couper Dieu en morceaux . Dieu, qui est très créatif (lol), a de multiples facettes . Il donne les ingrédients et les hommes concoctent leurs recettes tout aussi savoureuses les unes que les autres, avec parfois, il est vrai, quelques erreurs d'assaisonnement ici et là ... 

Dans ma famille musulmane on m'a appris ce qu'il fallait faire pour aller au paradis et pas en enfer. Je ne renie pas cette conception mais au fil du temps je l'ai trouvé simpliste et surtout un peu sclérosante pour moi. J'ai un peu transgressé les diktats familiaux sans renier ma famille. Alors la réincarnation, pourquoi pas ? Question d'assaisonnement (lol).