Je culpabilise quand je ne prie pas

Portrait de ségo

N'ayant pas plus confiance en moi que dans les êtres humains, quand je suis inquiète pour une raison ou pour une autre, je prie... C'est sûrement lâche mais je n'arrive pas à me débarrasser de ce défaut d'opportunité qui génère par conséquent de longues interruptions! Par contre, il m'arrive quelque chose de bizarre depuis quelque temps: quand j'ai obtenu ce que je voulais de la part de Dieu, j'arrête de prier et de fait et ensuite je culpabilise de ne pas continuer à prier ou à remercier. Du coup j'ai l'impression que je suis en train de tomber de plus en plus dans de la superstition.

Est-ce que vous pourriez m'aider à comprendre ce qui m'arrive, et surtout ce que je dois faire?

Merci d'avance.

Ségo

Portrait de Lakshmi

Je vis souvent la même chose. La prière, ça fonctionne. Le problème, c'est que quand je vais mieux j'arrête aussi de prier. En fait j'oublie tout simplement de rester connectée et oublie de remercier. C'est comme une enfant capricieuse qui séduit ses parents pour avoir quelque chose. Je ne pense pas que ce soit de la superstition, Ségo. Tout au plus, un lien que je crée quand ça m'arrange et que je coupe quand je n'en ai plus besoin. Aussi, je prendrais cette culpabilité comme un bon signe.

Portrait de Joseph.Coach

Bonsoir Ségo, je me reconnais aussi dans votre post. Plus je me dirige vers la spiritualité et plus lorsque j'oublie Dieu, la sanction est immédiate et douloureuse. Parcequ´à mon sens, enfin de ce que j'en ai compris après une remise en question, lorsque l'on sait que Dieu existe et que l'on s'en écarte pourtant de temps à autre, la culpabilité est là pour nous faire réagir. Un peu dans l'idée de " nul n'est censé ignorer la loi divine, une fois qu'il la connaît  " . Ce n'est pas Dieu qui nous puni, c'est l'Amour divin en nous qui se manifeste par un sentiment désagréable. Une soif de spiritualité sommeille en vous, Sego, non pas pour être exaucée de temps en temps mais simplement parceque vous l'êtes déjà Tous les jours. J'en ai la certitude au fond de moi et celà ne m'empêche pas d'en douter régulièrement lorsque je traverse des périodes difficiles comme en ce moment. À moi de ne pas oublier de remercier d'avoir été entendu, quand bien même les apparences pourraient me prouver le contraire. Et surtout de continuer lorsque tout ira bien, non pas pour être un bon élève mais un fidèle disciple de ce qui me transcende. J'espère ne pas avoir été trop confus dans ce modeste témoignage. 

Bonne soirée,

Joseph

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Pour rebondir sur le post intéressant de Joseph Coach, la psychanalyse parlerait d'un bon Surmoi, cette instance psychique certes agissant comme un censeur mais comme un censeur protecteur. Il envoie des signaux  de " bonne culpabilité " remettant parfois les pendules du quotidien à l'heure. Certains n'en tiennent pas compte et laisse leur " ça " instance psychique plaisir du tout et tout de suite prendre les commandes. Ils se coupent ainsi des autres mais aussi d'eux-mêmes sans en avoir conscience. Il ne s'agit pourtant pas d'être psychorigide ni obsessionnel par peur du gendarme. Mais en tant que psychanalyste croyant, je crois que Dieu représente ce " Bon Surmoi " protecteur qui nous veut, paradoxalement, libre de prier ou pas. A condition de choisir la voie de la confiance en soi et en les autres. " Aime ton prochain comme toi-même " dit Jésus. Et il est impossible d'aimer les autres si on ne s'aime pas soi-même. Par ailleurs, les Ecritures disent aussi que celui qui n'aime pas son prochain ne peut pas aimer Dieu. Je vous propose de lire un passage de l'Evangile de Jean (dit l'Evangile de l'Amour) et de le laisser tranquillement raisonner en vous, et surtout la première phrase  : " Mais nous, nous aimons, parce que Dieu nous a aimés le premier. Si quelqu'un dit : « J'aime Dieu », et s'il déteste son frère ou sa sœur, c'est un menteur. En effet, celui qui n'aime pas un frère ou une sœur qu'il voit, il ne peut pas aimer Dieu qu'il ne voit pas. Voici le commandement que Dieu nous a donné : celui qui aime Dieu doit aussi aimer son frère et sa sœur.

Bien à vous, Ségo.

Portrait de Régis

Une super-question, Ségo, qui ne relève pas à mon sens aussi de la super-stition. Dieu ne nous veut aucun mal et ne nous enverra pas une tuile parce que vous ne priez pas. J'aime beaucoup l'explication de Joseph Coach qui m'encourage à prier car il ne parle que de choses positives. Dans le psaume 32 verset 7, le roi David priant Dieu disait déjà : " Tu es un asile pour moi, tu me garantis de la détresse, Tu m'entoures de chants de délivrance ". Alors, pourquoi s'en priver ! A moins d'être maso. Vous dites que vous priez parce que vous n'avez plus confiance en vous et dans les êtres humains. Là est peut-être l'obstacle. Car je suis persuadé que Dieu croit en vous et en l'Homme. Un pasteur qui m'écrit chaque jour par site chrétien interposé titre " Un miracle chaque jour " et finit par " Merci d'exister ". Alors, merci d'exister Ségo, et arrêtez de voir Dieu comme un Père fouettard. Que vous priez beaucoup, ou moins, ou encore pas du tout, Lui est toujours disponible, comme un rocher accessible à tout moment lorsque la tempête fait rage.

Régis

Portrait de Jean-Marc

Le début de votre post, Sego, a particulièrement attiré mon attention. Je pratique une forme de prière qui s'apparente plus à la méditation qu'à une prière de type religieux (que je ne critique d'ailleurs en aucune manière, chacun ayant sa méthode pour se connecter à la spiritualité) et lorsque je suis un peu paresseux et que j'oublie ma séance de méditaion, je ne me sens pas bien. C'est comme si j'avais oublié de prendre mon médicament. Cela peut paraître aussi supersitieux mais je perds confiance en moi, et de fait, en l'autre. Du coup, j'essaie de reprendre le rythme qui me fait du bien... Et je reprends peu à peu confiance en moi et en l'autre. Cet épisode m'enseigne car il m'apprend que rien n'est jamais acquis une fois pour toute et qu'il s'agit d'un chemin à emprunter tous les jours. Non, je ne crois pas que vous êtes superstitieuse, je crois simplement qu'il est temps de vous faire confiance, de faire confiance à Dieu pour qu'il vous incite à croire en l'Homme.

Toute mon amitié,

Jean-Marc

Portrait de Louis

Il vous a été beaucoup donné, il vous sera beaucoup demandé.. " Je me demande si la question de Sego n'a pas quelque chose à voir avec cet adage. Peut-être un défaut de " transmission"  plus qu'un défaut " d'opportunité ". Mais le partage qu'elle génère ici et les réflexions de nos amis sont en train de renverser la vapeur. Alors merci Sego pour votre partage !

Portrait de Isabelle

Durant le cheminement de ma cure analytique, j'ai appris ce que "persévérance" signifie, et selon mon profil, c'était bien loin d'être gagné d'avance ! Pour moi, et j'y ai déjà fait allusion... ce que j'ai "développé" (à ma mesure) avec le travail d'analyse, est en adéquation avec le travail spirituel... Y compris que le travail spirituel est une continuité du travail analytique... Cependant, je précise que la persévérance est sans doute, un des aspects qu'il me faudra nécessairement travailler sans cesse jusqu'au terme de mes jours terrestres... Et dès que je "lâche" un petit peu, le "mal-être" revient vite ! Je me suis demandée si effectivement, de mon côté, je n'étais pas sur de la superstition et/ou de la peur quant à la colère divine... Mais je crois en définitive, en tout cas à aujourd'hui... Que c'est encore moi, qui met des jugements de valeurs... Car dans son Amour, Dieu Sait, lorsque je suis "sincère", et peu importe à "quelle hauteur"... Et c'est aussi pour celà, qu'avec le temps, même si souvent "timide" encore de mon côté, peu à peu "j'intègre" pour moi-même, que la persévérance en prières aussi, reste ce que j'ai de meilleur à développer dans le continuum pour se relier... Une sorte de "Patience et longueur de temps, font plus que force ni que rage"...

Portrait de cricri

Cette question de Ségo m'interpelle en tant que croyante... 

Quand tout ne va pas trop mal dans ma vie, je continue à prier : question d'éducation et de superstition, c'est une évidence pour moi ! Je ne suis d'ailleurs pas fière de ce constat mais, en même temps, comment savoir ce que Dieu attend de moi en dehors d'actes respectueux de la loi divine, des autres humains, en d'autres termes des grandes valeurs universelles que j'essaie de respecter justement au mieux ?

Je m'écarte sûrement un peu de la préoccupation de Ségo mais, personnellement, je fonctionne aussi à l'instinct et je pars du principe, certes bien basique mais que j'assume, que si je ressens le besoin de prier, d'appeler à l'aide le Seigneur, de Le remercier, bien maladroitement la plupart du temps, j'en conviens, c'est que je DOIS le faire... Ceci étant, cette notion de DEVOIR pourrait être interprétée par les psys comme du masochisme mais, une fois que j'ai accompli ce fameux DEVOIR, je me sens libérée... Je ne suis toutefois pas dupe d'une interrogation récurrente que j'ai : bien des personnes athées ont des trajectoires de vie moins " lourdes " que la mienne, des personnes donc qui ne prient jamais... Le problème reste ainsi entier pour moi et j'essaie d'y apporter ma réponse pour ne pas être trop encombrée psychologiquement par cette interrogation. En réponse, je me dis que chaque destinée humaine est unique, au point que certaines et certains aient " choisi " une vie de prières dans un couvent ou une abbaye. C'est du reste cette unicité de l'être qui, peu à peu, m'a fait m'intéresser au bouddhisme et au karma... Pour conclure et par conséquent, je pense qu'il ne faut pas se comparer aux autres et s'adapter à ce que l'on ressent intérieurement, voire ce que l'on " éprouve " à tous les sens du terme...

Mon avis peut paraître très limité et égoïste mais je le considère paradoxalement aussi comme un des axes de réflexion parmi ceux d'autres foromers qui pourront permettre à Ségo de voir ce qui lui convient le mieux...

Portrait de Cécile

Effectivement, comme le dit Cricri, bien des personnes traversent la vie sans avoir besoin de prier. Aussi ne faut-il pas en faire une obligation. Quant à moi, si je ne me raccroche pas à ce que l'on peut appeler Dieu, ou l'Intelligence infinie, ou " Dieu " c'est quoi de plus grand que moi, je panique. Je n'ai certainement pas assez confiance en mes propres ressources. Mais ça c'est moi ! Et je l'accepte. L'autre jour, je n'étais pas bien et j'ai vu passer dans la rue un moine en bure blanche marcher d'un pas décidé et enthousiaste. J'ai alors compris - quant à moi- que je traînais la patte parce que je ne priais pas assez... Et j'ai prié en silence tout le long du trajet qui m'amenait au bureau... Dans l'après-midi, mon énergie est revenue ! Superstition ? Peut-être, mais l'important était que je ne me traînais plus lamentablement... Je n'ai pas la réponse pour Sego mais peut-être trouvera-t-elle quelque chose qui la rassure. En tous cas je l'espère de tout coeur !

Cécile (pendant sa pause :-)...

Portrait de Isabelle

Et même si je comprends parfaitement qu'on puisse être "croyant et pratiquant" parce que c'est aussi une "façon de faire qui correspond à ce qu'on est"... Et dont j'ai fait l'expérience aussi... Je me sens plus à l'aise dans ma foi, en priant à ma façon... Peut-être que c'est beaucoup d'orgueil de ma part ? Mais ce qui est essentiel pour moi, c'est de ne pas me couper de ce lien divin... Mais je ne parle que de ma petite personne, et d'ailleurs, je crois également que la spiritualité est une part intime de chacun...

Portrait de Charles

Je n'étais pas spécialement porté sur la spiritualité - et même un tantinet anticuré et athée par réaction - avant de m'inscrire sur ces forums dans lesquels j'ai découvert une façon toute nouvelle d'aborder la foi au quotidien. Aucun prosélytisme, une liberté totale de parole - même si parfois ça " frite " un peu,  et ce n'est pas grave. J'arrive à faire peu à peu ma propre cuisine et à me nourrir spirituellement tout en partageant (c'est très important) mes expériences à qui le désire. Merci, Sego, pour votre question et lâchez cette sacro-sainte culpabilité (enfin je parle de celle qui relève de la superstition). Merci aussi à tous les foromers, s'exprimant chacune et chacun avec leur individualité, leur parcours de vie... Et surtout avec leur coeur !

Charles

Portrait de Jean

J'aime bien cette transmission de Jean-Yves Leloup : " Priez, c'est respirer ". Il parle de la prière de Jésus, de la prière à Jésus... par l'Esprit (le souffle). Alors, respirez, Sego. Prendre conscience que Dieu est là, au coeur de notre souffle et donc de notre quotidien. Le tout étant d'en prendre conscience. Et je n'en suis pas encore là mais j'ai envie d'y travailler. Excellente journée à toutes et à tous.

Jean

Portrait de Danièle-Dax

Je rebondis sur le terme  " s'adapter " utilisé par Cricri...

Il me semble que la prière nous bouleverse en permanence dans le sens où, effectivement, on ne sait jamais comment faire pour bien faire... C'est une énigme de plus pour grand nombre de croyants et, les rares fois où je me suis autorisée à demander à de fervents chrétiens, qui me donnaient l'impression (l'illusion ?) d'être très à l'aise avec le principe même de la prière, comment il fallait prier, leurs réponses ont toujours été laconiques et bien abstraites... De guerre lasse, j'ai sollicité un jour un vieux prêtre que j'aimais énormément. Sa réponse m'a tout autant déconcertée : " Récitez le 'Notre Père' et ce ne sera déjà pas si mal " ! J'avoue que je j'ai jamais oublié cette phrase mais, curieusement, le 'Notre Père' me semble insuffisant. Alors, si je mets ce texte sacré dans toutes mes prières quotidiennes et ce, avec joie, je continue depuis des lustres à prier à ma façon. J'éprouve de grands moments de lassitude à le faire mais il me semble qu'en procédant ainsi, je fais de mon mieux... Ça peut être de la superstition de ma part, j'en conviens, mais c'est ma façon d'être un peu en règle avec le Seigneur, de me rapprocher de Lui, ce qui est un minimum de ma part dans la mesure où, même si je suis fort loin de réaliser tout ce qu'Il a fait pour moi dans ma vie, et tout ce qu'Il fait encore, Il ne m'a jamais laissée tomber...

Portrait de Gilbert

Je prie aussi à ma façon avec tous les outils que les rencontres et mon expérience m'ont apporté. Il m'arrive d'écouter une conférence d'un spiritualiste, de réciter un mantra, de lire un texte spirituel, de réciter le notre Père ou le Je vous salue Marie, de m'accorder un moment de pur silence (si tant est que ça existe). Je suis peut-être très superstitieux mais force est de constater que j'avance cahin-cahas, au fil des ornières, des bosses et des creux de mon existence. Et je sais, comme Danièle Dax (et ça je le sais) que Dieu, dans tout ce fatras, ne m'a jamais laissé tomber depuis le jour de ma naissance... Et c'est déjà un joli constat à aujourd'hui !

Portrait de Christine-zen

Je prie chaque jour mais cet acte m'ennuie... Un peu comme certains de nos amis foromers, je continue car j'ai le sentiment moi aussi que l'Esprit saint me souffle à l'oreille que la prière fait partie de mon identité. En parlerais-je d'ailleurs si ce n'était pas le cas ? J'ai cependant une manière de " prier " complémentaire : je tiens compte des signes que le Ciel m'adresse comme des réponses à des questions que j'ai pu soulever par rapport à moi-même. Je prends un exemple récent de la vie quotidienne, banal en apparence...

J'ai souvent eu des problèmes avec les salons de coiffure où j'ai pu aller : coupes ratées, ou brushings nuls, ou mauvaise ambiance, ce qui - en juillet dernier - m'a poussée à rechercher un énième autre salon : j'en ai trouvé un dans la même ville, alors que j'habite à 20 km de là. Ravie au tout début, les choses se sont " dégradées " en raison d'une coloriste inconvenante. Cette répétition m'a interpellée, y voyant un signe du Ciel : j'ai donc pris la décision de me faire dorénavant coiffer dans le gros village où j'habite. Sur un plan de mon look, je sais que j'y perdrai mais je sais que Dieu m'a fait comprendre ainsi qu'il fallait que j'arrête ces déplacements kilométriques. J'en ai discuté avec une amie psy qui m'a dit que j'aurais peut-être eu un accident de voiture grave en continuant à me rendre dans une autre ville pour me faire coiffer. J'y avais pensé aussi mais je sais au fond de moi que cette décision, que je n'ai pas prise volontiers, va générer du positif dans mon existence. Sûrement pas a priori dans le registre de la coiffure mais je crois fermement que dès l'instant où j'accepte les signes que le Seigneur m'adresse, ils correspondent à l'exaucement d'une prière que j'ai pu faire pour une toute autre raison. Ceci pour dire que j'ai acquis la conviction qu'en acceptant les signes divins, mes maladresses en matière de prière, mon ennui à prier, n'ont que peu d'importance, l'essentiel étant de rester le plus possible en lien avec Dieu... Pour ma part, ce sont les signes qu'Il m'envoie, la prière devenant un vecteur...

Portrait de Michèle

J'ai bien aimé votre anecdote de coiffeur, Christine. Ce qui va me rendre plus attentive aux signes, comme connexion avec  Dieu. D'autant que je suis loin d'être une fana de la prière.

Portrait de Lakshmi

Moi aussi, j'aime l'exemple de Christine car il colle à la réalité. D'un côté il me déculpabilise de ne pas prier assez et d'un autre il m'oblige à plus de vigilance et d'observation de mon quotidien. Une spiritualité ancrée sur le réel. Merci.

Portrait de Sylvie-0570

Je me suis beaucoup retrouvée dans le post de Christine-zen et, ne croyant pas au hasard, je m'en explique... Mêmes tracas coiffeur récurrents, même interrogation ayant entraîné un même repli stratégique et instinctif dans un salon de mon village où ça cancane énormément.

À peine arrivée dans ce salon que j'apprécie peu, un des deux coiffeurs à la langue bien pendue, coiffeur que je connais de longue date, se " soulage " en me rapportant les tout derniers ragots alentour tout en faisant mon brush, rajoutant des inepties au passage pour m'impressionner et sachant que pour des raisons professionnelles il y avait belle lurette que j'avais déserté les lieux. Un monologue sans importance en apparence (monologue car je ne lui répondais pas !), sauf qu'il m'a appris que deux personnes commerçantes qui m'avaient " salie " à une époque étaient en liquidation judiciaire... Une leçon divine pour me faire comprendre que dans la vie il est bien inutile de se venger... Partant de là, j'ai saisi que mon retour au " pays " pour raison apparente de coiffure était là pour continuer à m'enseigner une sagesse et qu'il fallait que je sois dorénavant de temps à autre dans cet espace géographique bien que je n'en aie aucune envie... Et qu'il fallait que j'y sois pour d'autres raisons spirituelles, évolutives, positives, que j'ignore encore à l'heure qu'il est...

Comme l'induit Christine-zen, il est nécessaire de voir et de prendre conscience des compulsions négatives, de trouver le courage de fermer une porte qui avait plus d'avantages que d'inconvénients (que c'est dur !) pour qu'une porte " didactico-spirituelle " s'ouvre... Alors, moi aussi je n'aime pas prier et je ne sais pas ce que c'est que " bien " prier mais le Seigneur nous guide là où il faut si on veut bien regarder dans Sa direction et, comme l'écrit si bien Mâ Ananda Moyî, si on veut bien observer et accepter Son Jeu...

Portrait de Louis

Que c'est dur, vous avez raison, Sylvie de fermer une porte. Je sais que j'ai du mal à faire le deuil de mon boulot (je suis à la retraite). Je m'arrange pour continuer à habiter dans la même ville, fantasmant y voir des avantages. Sauf que je me ferme à des opportunités, à une nouvelle porte d'entrée ailleurs avec certainement des économies à tout point de vue (financières et psychiques). Ma femme et moi en avons déjà parlé et votre post, Sylvie, va certainement accélérer les choses...

Portrait de Orlan

Pas doué en prières (!), je prie tout de même. Ce chemin spirituel m'est tombé dessus un jour et j'ai compris que je ne devrais l'abandonner sous aucun prétexte tout simplementu parce que Dieu a bien voulu me toucher de Sa Grâce en m'éveillant à ma spiritualité... En fait, selon moi et pour répondre à Ségo, il ne s'agit pas de superstition dans la prière mais de reconnaissance. Pourtant, je n'aime pas prier non plus... En revanche, j'ai bien aimé ce lien avec la prière qui est indissociable de l'observation des signes divins, lien subtil qu'ont établi Christine-zen et Sylvie. Les signes négatifs m'interpellent aussi mais je n'avais jamais compris jusqu'ici que non seulement  il est conseillé d'en tenir compte mais qu'une fois leur acceptation acceptée et mise en place, l'exaucement d'une prière qui n'a rien à voir en apparence a lieu... Encore que les psychanalystes y verraient sûrement une résonance mais ça c'est un autre sujet... Toujours est-il que j'ai envie d'adresser un grand merci à Ségo parce qu'elle a lancé une discussion qui est en train de transformer ma vision de la prière et de ses résultats...

Portrait de Mireille-cogolin

Je n'avais jamais vu de mon côté les signes négatifs comme une sollicitation potentiellement positive... Je n'avais jamais saisi non plus qu'il fallait les accepter comme un virage à prendre avec, pour récompense, l'exaucement d'une prière en apparence étrangère à ces signes. 

Merci pour vos interventions très précieuses.

Mireille

Portrait de Jean

Je suis d'accord avec vous, Mireille. J'ai parfois été exhaucé mais pas là où je l'attendais par rapport au signe négatif... Mais, c'était toujours mieux que ce que j'attendais justement. Et là cela relève d'une bénédiction justement...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Sigmund Freud a insisté sur cette notion de couple d'opposés. Ainsi, un signe négatif a toujours pour corollaire inversé son côté positif. C'est ce processus d'analyse des signes qu'ont superbement expliqué Christine-zen et Sylvie en s'engageant avec leur exemple respectif. On sort alors du jugement, de la projection, mais aussi de l'angoisse. Et le sens de la prière, c'est justement de cesser d'avoir peur, quoi qu'il arrive.  C'est accepter, comme le précise Sylvie, le Jeu divin, selon Mâ Ananda Moyî. Je précise que je ne suis pas du tout un expert en prière non plus. Mais la psychanalyse tend, quoi qu'on en dise, vers cette acceptation sereine. Merci Ségo, vous avez fait très fort en déclenchant une discussion de grande qualité pychologique et spirituelle.

Portrait de Orlan

Cette discussion devient pour moi un cadeau hyper constructif : 

> Prière - Signes négatifs - Acceptation et mise en place concrète d'un changement en lien avec ces signes - Exaucement d'une prière...

À la réflexion, pour le croyant basique que je suis il y a une logique que je ressens dans ce plan divin qui pousse à l'acceptation induite par Le Très Haut, donc à l'humilité puisque je suis celui qui ne sait pas ce qui est bon pour moi et qui se laisse bêtement aveugler par des apparences séduisantes... Mais si je trouve l'énergie d'intégrer ces signes négatifs annonciateurs d'un changement obligé, changement que je ne vais donc pas discuter, je reçois ce que j'espérais...

Portrait de Jean-Marc

Je pense, Orlan, que vous touchez l'essentiel avec cette réflexion " je suis celui qui ne sait pas ce qui est bon pour moi ". Finalement, j'ajouterais que je suis déjà exhaucé avant de prier. Je crois - je ne suis pas un spécialiste - que cette idée est dans la Bible... " Vous ne me chercheriez pas si vous ne m'aviez déjà trouvé ". Quelque chose de cet ordre en tous cas. Et on revient à l'acceptation et à l'humilité.

Portrait de Luce Psy

Je suis psychanalyste, croyante et cette discussion m'amène à me souvenir d'une de mes anciennes analysantes.

À la suite de signes négatifs et abondants qui se produisaient dans sa vie, plusieurs de ses séances mettaient en exergue qu'il fallait qu'elle quitte le cabinet de groupe d'infirmiers dans lequel elle exerçait. Je ne pouvais que lui faire cette interprétation qui revenait sans cesse.  À la suite de l'une d'elles, elle s'est levée furieuse, est partie en claquant la porte et a arrêté son analyse.

Deux ou trois ans après cet épisode, j'ai appris qu'elle s'était retrouvée avec de gros ennuis financiers liés à un de ses associés malhonnête.

Une fois de plus et jusque sur le "divan", on voit combien certains "inconscients" font les malins en brandissant des résistances démoniaques pour le plus grand malheur de l'intéressé(e).

Portrait de Allain

En tant que psychanalyste chrétien, j'ai rencontré moi aussi plusieurs écueils parmi mes patients et patientes comme celui que vous relatez... Qu'y pouvons-nous?

Portrait de Charles

C'est sûr que ces situations d'impuissance doivent être frustrantes pour quelqu'un dont le métier consiste à aider. Mais le proverbe qui dit qu'on ne peut pas donner à boire à un âne qui n'a pas soif est certainement vrai. Il est difficile aussi d'aider quelqu'un qui ne veut pas s'aider lui-même, malgré le fait qu'il se plaigne. J'ai constaté cela avec un ami musicien qui souffrait de son addiction à la drogue et qui en même temps refusait toute solution qui aurait pu l'en faire sortir. On ne peut pas grand chose et on voit la personne s'enfoncer. C'est très pénible comme expérience.

Portrait de Cécile

Dans ma thérapie, le psy m'avait prévenu aussi qu'à ma place elle arrêterait de voir une certaine personne. Je n'ai pas tenu compte de l'interprétation et je me suis vautrée dans l'erreur... Oui, mon inconscient a fait le " malin ". C'est sûr ! J'ai pu redresser le tir en n'arrêtant pas ma thérapie mais cet aveuglement passager n'a pas été sans conséquence douloureuse.

Portrait de ségo

J'apprécie énormément vos commentaires très humains et réfléchis qui font part de votre grande expérience spirituelle. Je sais qu'ils vont cheminer dans ma tête et dans mon cœur. Merci.

Portrait de Younes

Vous m'avez fait aborder la prière sous un angle totalement différent de ce que l'on m'a " forçé " à apprendre. Des prières rituelles à des heures régulières parce que " il fallait " sans que l'on en ait véritablement envie. Du coup cette obligation m'a fait réagir en m'opposant tout en gardant une culpabilité. Très compliqué à gérer tout ça. Et là, je découvre qu'on peut prier autrement et sans culpabiliser. J'ai beaucoup appris de l'exemple des signes aussi. J'ai vraiment bien fait de m'inscrire ici. Une grande reconnaissance à vous tous et surtout à vous Ségo. Tout cela va aussi cheminer de la bonne façon dans mon esprit.