Comment se démarquer des modes et des phénomènes de masse quand on est jeune ?

Nous sommes très conditionnés par les publicités et je ne crois pas que ce soit une question d'âge. Malgré ma soixantaine, je me surprends encore à acheter des produits alimentaires que j'ai vus présentés à de multiples reprises à la télévision ou dans des  magazines. Quant à la mode, ce n'est pas nous qui la faisons et, par conséquent, nous la subissons. En politique, c'est un peu la même problématique : nous sommes sous influence, même si nous sommes quasiment sûrs d'avoir notre libre arbitre...

Hier soir, ma femme et moi étions invités chez des amis à un anniversaire. Toutes les femmes étaient habillées en noir, à l'exception de la maîtresse de maison !

Léo soulève un phénomène de société crucial. Si la haute technologie du 21ème siècle nous apporte un confort sur le plan intellectuel, professionnel, il n'en demeure pas moins que, quel que soit notre âge, nous pouvons arriver à changer d'avis à la vitesse de l'éclair ! Je parle du moins pour moi car il suffit d'un journaliste un peu habile, d'un politique aux argumentations pertinentes, et je suis prêt à me dire que je n'avais rien compris jusqu'ici !

Jeune, j'ai traversé une période d'athéisme assez longue. J'étais même pour la peine de mort ! En fait, je ne pensais pas par moi-même. Je réagissais à des souffrances de mon enfance. Je l'ai compris beaucoup plus tard. C'est la Pensée positive et, notamment les écrits du Docteur Joseph Murphy, qui m'a ouvert les yeux. Vous pourriez me rétorquer que je suis alors devenue sous son influence. Pas du tout ! Ses écrits ont été une révélation pour moi. Grâce à lui, j'ai compris l'intérêt psychologique et spirituel du " Tendre l'autre joue " du Christ... Dieu a réveillé ma propre spiritualité en me permettant, en m'offrant ce chemin. Je m'y suis sentie bien. Enfin. Ainsi, ce que je proposerais pour ma part à Léo, ce serait de sentir, lorsqu'il s'engage dans une direction, dans un choix, s'il y est véritablement heureux... Vous savez, cette Joie unique que l'on peut ressentir contre toute attente... Sinon, c'est que la voie " empruntée " n'est pas la sienne...

Je crois beaucoup à l'écoute et au partage. Peut-être, certainement même, le bénéfice de l'âge et de l'expérience. Je me suis fourvoyé au niveau des idées durant ma vie mais il a fallu que je fasse l'expérience de mes erreurs. Erreurs que j'ai réalisé car elle ne me rendaient pas heureux en tous cas pas de cette joie indicible qui rend les choses évidentes, sans besoin de prouver à autrui que l'on a raison. Le dépassement suite à la compréhension de mes erreurs de " jugement " m'ont appris à écouter avant de parler de manière à avoir la réponse la plus juste possible. Je n'y parviens pas toujours mais l'autre, pour moi, est toujours plein d'enseignement sur moi. Il me permet de mieux me connaître. C'est un peu la démarche socratique, savoir que l'on ne sait rien mais le savoir. Cette vacuité me semble être une ouverture sur la communication. Je m'éloigne un peu de la question de départ mais le post de Cricri m'a inspiré. Merci.

Je partage tous les avis très riches donnés plus haut .

Quand j'étais lycéenne, je croyais que tout ce qui était dit dans les livres était vrai . Je suis tombée des nues quand un jour j'ai entendu quelqu'un contester des écrits et critiquer leur auteur . J'ai trouvé ça extrêmement audacieux ! Je peux dire que ça a changé quelque chose dans ma vie . Ainsi donc, les dieux n'étaient pas intouchables, on pouvait même se permettre d'avoir une opinion personnelle sur eux et sur leur oeuvre !

Je pense aussi à l'époque où mon fils était ado . Alors que les garçons (ses copains y compris) portaient tous des jeans, baskets et blousons, il allait au lycée en costume de coton . Ce n'était pas du tout par provocation mais par goût personnel, et il n'avait pas de problèmes  d'intégration .

Il m'est arrivé aussi de me retrouver dans une soirée où tout le monde fumait du hashish . On m'a passé le joint, je l'ai refusé et l'ai donné au suivant . Il paraît que c'est très mal vu, mais je n'ai pas été exclue ni mal jugée . Ils étaient juste perplexes . Mais j'avais toujours eu cette obsession en moi de ne jamais perdre ma conscience . Même ne jamais m'évanouir ni subir une anesthésie de ma vie .

Alors, je pense, Léo, que c'est une question de convictions  et de goûts personnels .

Je pense qu'il n'y a pas de mal à faire comme les autres dès lors que ça correspond à ce que l'on aime . Mais si c'est systématique, ça veut dire qu'on ne s'écoute plus, qu'on ne respecte plus son être profond .

Par ailleurs, certains se démarquent avec des accoutrements ou des attitudes extravagants, mais s'ils le font par réaction à la norme, ils tombent dans la dépendance comme ceux qui suivent la mode .

Chaque fois que l'on agit pour "montrer" ou pour "prouver" quelque chose, on est dans l'erreur, dans le mensonge (à soi-même et aux autres) .

Comme il vous a été dit plus haut, le mieux est d'être soi, de savoir de quelle manière on se sent le plus à l'aise . Ensuite, il faut avoir le courage de l'assumer . Et pour l'assumer, il faut être convaincu qu'on a raison de rester soi-même avec sa spécificité unique . Il faut être sûr de soi . Si vous gardez ce cap, personne ne pensera à le contester tellement il s'imposera naturellement . Ce sera respecté .

Des réponses encourageantes, cher Léo, et qui peuvent être utiles à tout un chacun. Comme à moi d'ailleurs.