Je suis trop franche

Portrait de clémentine-78

J'ai un problème : on peut me faire parler facilement. Je raconte ma vie, quel que soit mon interlocuteur ou mon interlocutrice. Ça s'est encore passé hier.

J'étais invitée au vernissage d'une amie où j'ai rencontré une relation qui a la langue bien pendue ! Je la redoute et, pourtant, quand elle s'est dirigée vers moi, je ne me suis pas méfiée. Elle a commencé à me brancher sur un ex-chéri qui s'est marié entre temps. Comme elle encensait sa femme, je lui ai dit que je savais qu'il la trompait (ce qui est vrai, de source sûre), que je n'aurais pas voulu d'un couple comme le sien et que de toute façon, je ne parlais plus à cet ex. J'ai vu sur ses lèvres comme une jouissance vu qu'elle en a toujours été amoureuse et qu'elle le fréquente donc toujours ! 

Si vous saviez comme je suis mal de m'être confiée à cette fille qui, à tous les coups, va aller raconter tout ça + le fait que je lui ai dit que je n'avais pas d'amoureux en ce moment, ce qu'elle va bien entendu se précipiter de dire à cet ex...

J'ai eu une grosse insomnie cette nuit à cause de ma franchise idiote. Je n'arrive pas à corriger ce trait de caractère chez moi. Je suis d'autant + furieuse que je connais ce défaut qui m'empoisonne la vie car je pourrais écrire un bouquin rien qu'avec ma spontanéité verbale conséquente. 

Peut-être que vous êtes dans mon cas et que mon histoire vous parlera...

Qu'est-ce que je peux faire pour ce soit mon dernier dérapage ?

Je suis très mal ce matin parce que je me suis une fois de + comportée comme une idiote et que je sais que je vais encore faire jazzer.

Portrait de M.Christine

Ce que vous appelez franchise, je l'appellerais excès de confiance et besoin d'une oreille attentive .

Je crois que tout le monde a eu ce genre de mésaventure un jour où l'autre . Vous semblez avoir un besoin affectif, le besoin de vous confier, d'exprimer vos sentiments . C'est tout à fait naturel . Mais pour cela, il faut avoir de vrais amis . Peut-être que vous êtes trop seule en ce moment, que vous ressassez, que vous en avez gros sur le coeur, comme on dit . Et le "trop-plein" est sorti spontanément avec la première personne venue prête à vous écouter . Mais cette personne était mal intentionnée, et, par contagion, elle a encouragé la critique et le jugement de votre part .

Mais vous en avez pris conscience immédiatement, ce qui révèle une belle lucidité . Votre mal-être qui en a découlé a permis de vous poser ces questions sur vous-même, et c'est à mon avis très positif !

Portrait de Lakshmi

D'après ce que vous dites, c'est elle qui vous a branchée et vous lui avez dit ce que vous pensiez. Vous n'avez pas menti. C'est son problème, ce qu'elle en fait ! Je ne me mettrais pas dans des états pareils à votre place. Le qu'en dira-t-on, ce n'est pas votre histoire. Mais je peux comprendre aussi que certaines personnes ont l'art d'utiliser nos propos à leur avantage. Mais je préfèrerais être à votre place qu'à celle de cette relation visiblement pas très claire du tout.

Portrait de Luce Psy

Je ne veux pas faire l'apologie du manque de discernement mais sachez que chaque gaffe contient, en plus d'une grande part de vérité, une façon de se protéger.

Ne vous mettez pas à l'envers par rapport à cet échange verbal. Faites confiance à votre inconscient car s'il s'est positionné de la sorte c'est pour vous servir et non vous desservir. Si vous parvenez à complètement lâcher prise sur ce qui s'est passé, dans quelques heures, dans quelques jours ou dans quelques mois, peu importe, ce que vous avez livré vous donnera raison. Vous n'avez rien commis de répréhensible. De fait, vous allez comprendre au moment voulu que vous avez bien fait de vous positionner ainsi. Juste un peu de patience et d'observation...

Portrait de Régis

Je ne suis pas un spécialiste de l'inconscient mais je n'ai rien senti de mal dans ce que vous avez dit. Vous avez " dit " et cela me paraît important. Cette notion de confiance à votre inconscient qui - apparemment - n'a pas fait n'importe quoi devrait déjà commencer à vous libérer. Je vous le souhaite ardemment. Et merci à Luce Psy pour cette intervention pro.

Portrait de cricri

Ce que vous décrivez et dans de nombreux autres contextes m'est arrivé plus d'une fois ! Passée mon amertume, mon inconscient m'a toujours, je dis bien toujours, donné raison par la suite !

J'aime beaucoup la façon dont Luce Psy a formulé cette évidence pour moi.

Portrait de Ludo_437

Cette discussion m'intéresse à + d'un titre car je me sens très concerné par ce que je croyais êtrès un véritable handicap chez moi : je dis trop spontanément ce que je pense et ensuite je le regrette. En revanche, je vais essayer de réfléchir à ce que je croyais être des gaffes du passé pour voir ce qu'elles m'ont amené de positif par la suite...

Portrait de Mireille-cogolin

C'est sûr que si Clémentine arrive à dégager le sens protecteur pour elle de son franc-parler, elle va se sentir mieux. La Sage Mâ Ananda Moyî explique très bien dans son livre-enseignement que tout est la Volonté de Dieu mais je pense moi aussi que cette noble Vérité ne peut s'inscrire que dès lors que l'on développe notre capacité à changer et donc à comprendre au préalable.

Portrait de Jean-Marc

Mâ Ananda Moyî fait effectivement allusion à un processus pour réaliser la Vérité. Je crois aussi qu'elle passe par une compréhension préalable issue d'interrogations et d'observations de soi et d'autrui. C'est d'ailleurs le processus du yoga auquel la Sage fait souvent allusion dans son enseignement.

Portrait de M.Christine

Mais pourquoi se sentir mal si ce qu'on pense est juste ?

Portrait de Psycot

Dire des choses "justes" concerne un interlocuteur qui peut ne pas être prêt à les entendre ou en faire un mauvais usage. Ce que redoute Clementine-78... Combien de fois ai-je regretté d'avoir "trop" parlé, même si je sais qu'il n'y a jamais de hasard? Même si je disais la vérité... Assumer la suite n'est pas si évident que ça. Mais à chacun son surmoi!

Portrait de Gilbert

Oui, Psycot, le problème c'est qu'il faut assumer lorsqu'on a dit ou fait des choses qui nous paraissent justes quant à un interlocuteur. Il y a quelques années, j'ai posé des limites de façon très dure à mon fils majeur. Il ne m'a plus parlé pendant un an et il a bien fallu que j'assume. Il y a eu de moments où la culpabilité est venue me titiller - et je pense que c'est humain de douter - mais j'ai quand même tenu  - bon gré mal gé - et le temps m'a donné raison. La réconciliation a eu lieu le jour où il m'a annoncé, avec sa compagne, que j'allais êtres grand-père Smile

Portrait de Orlan

J'apprécie énormément le déroulement de cette discussion qui tombe à pic !

Mon fils, qui est un ado paresseux de chez paresseux, a fait une très mauvaise année scolaire par manque de travail. Il sait très bien ce que ma femme et moi pensons de son " problème " qu'il entretient savamment ! Tout à l'heure, il vient me voir en me disant que le fils de son parrain lui avait proposé de venir passer quelques jours au mois d'août dans la maison de campagne de ses parents. 

Ça m'a fichu hors de moi ! Non seulement l'année scolaire n'est pas terminée mais monsieur est déjà connecté loisirs ! Je crois rêver ! Je ne vous dis pas le savon que je lui ai passé ! Ce que j'ai regretté tellement c'était excessif. Il est parti tout penaud dans sa chambre sur mes ordres censé y travailler...

Pour me calmer, je suis venu sur ce forum et j'ai découvert vos commentaires...

Ce que j'en retiens donc, c'est que si j'arrive à comprendre cet enseignement divin (je suis croyant), je n'aurais plus ce poids mêlé d'angoisses et de culpabilité.

Ça vient : ce que je suis en train de comprendre c'est que déjà je me suis projeté dans le mois d'août - ce que j'ai donc reproché à mon fils et que ce n'était donc qu'une projection de ma part ! Triste pour moi... Et que d'ici le mois d'août, il peut se passer tant et tant d'évènements (pas fatalement négatifs) qui feront que ce séjour pour mon fiston n'aura pas lieu. D'autre part, je ressens bien que c'est ma peur de le voir partir sans nous, sans notre surveillance, qui m'inquiète alors qu'il sera encore mineur ! Autre constat : ma foi est très, très insuffisante et j'oublie (je n'en suis pas fier) d'avoir le réflexe de faire confiance à Dieu quand Il me teste... Pourtant, je sais que je dois me tourner vers Lui DÈS que je panique, dès que je perds mes moyens, mais ma réactivité est trop longue pour le croyant que je crois être. J'ai encore du boulot !

Portrait de M.Christine

Merci Orlan pour ce témoignage plein de discernement .

Ca pose donc la question de savoir si ce qu'on croit juste est vraiment juste ... ou si c'est dicté par nos pensées et nos émotions pertubées ....

Portrait de Sofia M

Le fait de garder à l'intérieur de soi une vérité destinée à l'interlocuteur quel qu'il soit peut entraîner à la longue des maux d'une gravité extrême.

Un jour, je discutais avec un voisin, très calme, à cause d'un problème de voisinage lié au bruit. Nous avons eu une réunion à plusieurs mais ce voisin n'a pas ouvert la bouche. Avec mon franc parler habituel et après la réunion, je lui ai dit que j'avais été très étonnée qu'il ne soit pas intervenu. Il m'a répondu qu'il n'aimait pas faire de vagues et qu'il préférait fonctionner comme ça ! Quelques mois + tard, il est mort d'un infarctus à l'âge  de 52 ans...

Portrait de suzy

En tant que médecin, convaincue par la nécessité et le bien fondé de la libération des mots, je trouve l'exemple bien triste que vous confiez justement très "parlant". Cet homme devait avoir de sacrés poids sur le cœur... C'est d'autant plus regrettable qu'il est tout à fait possible de dire ce que l'on estime avoir à dire tout en restant courtois. 

Portrait de Isabelle

Votre exemple Sofia M va dans tout à fait dans le sens de ce que je pense du cancer mortel de mon père, mort à 67 ans, alors que rien en apparence ne l'y prédisposait. Seulement, face à certaines situations familiales dont il ne voulait pas parler, je reste persuadée, qu'elles l'ont finalement rongé de l'intérieur, lui qui ne voulait pas "faire de vagues" comme vous dites de façon juste...

Portrait de Mireille-cogolin

Moi qui somatise beaucoup, qui me retient beaucoup, je vais revoir un peu les inconvénients médicaux de mon caractère souvent trop introverti...

Portrait de suzy

Gare aux conséquences digestives qui peuvent être sévères.

Chez les patients qui se "retiennent" anormalement par nature, par peur, outre les problèmes de constipation, se trouvent malheureusement aussi les occlusions intestinales qui peuvent s'avérer fatales..

Portrait de Mireille-cogolin

C'est fou que vous disiez ça. Ma belle-mère, qui avait perdu son fils qui est mort très jeune, mon mari donc, n'a jamais pu parler de ce décès parce que mon beau-père lui avait interdit d'en parler. C'était une femme soumise et je l'ai vue triste tout le temps à partir de ce drame. Moi non plus je n'en parlais pas parce que mon beau-père, qui n'était pas souple, ne l'aurait pas toléré avec moi non plus. Et comme j'en avais une peur bleue, je faisais bonne figure devant lui et pas plus... Mais pour en revenir à l'occlusion intestinale, ma belle-mère en est morte, sur la table d'opération car, comme elle ne s'était pas plainte de ses douleurs terribles au ventre, toujours par rapport à son mari, elle a fini par ne plus manger et il s'en est quand même rendu compte. Surtout qu'elle vomissait du " noir ". Il a appelé les pompiers mais c'était trop tard pour la sauver, malgré les efforts du chirrugien... C'est sûr que j'ai de quoi réfléchir...

Portrait de Ludo_437

Taire ses mots, c'est donc faire flamber ses maux... Je le savais un peu mais les deux exemples de décès donnés dans cette discussion sont en train de grandement m'ouvrir les yeux...

Portrait de Younes

Exemples impressionnants. Voilà qui encourage à ne pas faire silence sous prétexte de mauvaise  zenitude.

Portrait de yamina.174

Pour ne pas parler, les alcooliques boivent plus que de raison. Ça leur donne paradoxalement et à leur insu un certain courage et en même temps leur parole n'est pas crédible. Un curieux processus qui, quoi qu'il en soit, peut leur être fatal là aussi...

Portrait de Lilou.G

Souvent, je me reproche a posteriori d'y être allée un peu fort en paroles... Finalement, il ne faut jamais oublier cette portée protectrice du verbe... Si j'ai bien compris, dans de nombreux cas il y va quand même de notre santé...

Portrait de Cécile

Je viens, je crois,  de comprendre quelque chose par rapport à l'alcoolisme. Une de mes connaissances souffre de cette pathologie. Lorsqu'elle a bu, son discours est en effet incohérent, comme si un trop plein de non-dits se déversait de façon irraisonée.

Portrait de clémentine-78

C'est certain que regardée par le prisme de la santé, la franchise prend un tout autre aspect...

Mille mercis et beau dimanche,

Clémentine

Portrait de Ludo_437

J'aurais aimé en savoir un peu + sur ce qu'elle avait compris sur un plan psychologique grâce à cette discussion... En même temps, ça ne nous regarde pas...

Portrait de Orlan

Et pour les mêmes raisons que vous mais ça signifie certainement quelque part que l'exemple de franchise qu'elle a livré et regretté dans un premier temps peut nous dire quelque chose à nous que nous pouvons toujours explorer.

Portrait de Ludo_437

Je vais plancher dessus parce que l'histoire personnelle qu'elle a évoquée me parle d'une certaine manière.

Portrait de Sofia M

En voilà une piste qu'elle est belle !

Portrait de Ludo_437

Je vais essayer de comprendre à quoi ça me renvoie... Mais j'ai bien dit " essayer " !

Portrait de Charles

J'ai été renvoyé à moi-même au fil de cette discussion même si je ne me suis pas exprimé jusqu'ici. Je suis de type introverti - en tous cas oralement - et j'ai du mal à être démonstratif. J'en avais d'ailleurs demandé conseil sur les forums par rapport à mon manque de communication verbale avec ma compagne. Je me rends compte que la musique est parfois un refuge pour moi, justement pour éviter de dire. J'ai compris l'importance de parler, même si on prend le risque de regretter... Merci donc à Clémentine. Je vais continuer à revoir ma copie à ce niveau-là. D'autant que la santé n'a pas de prix et que j'aurais pu à un moment de ma vie sombrer dans l'alcoolisme comme d'anciens copains musiciens qui se sont auto-détruits...

Portrait de Soso

Il faut juste avoir le réflexe de le faire, bien que ce ne soit pas facile. Du moins pour moi. Je fais allusion bien entendu ici à une franchise qui n'exclut pas la correction la plus élémentaire... 

Portrait de Viviane

L'art et la manière pourrait-on dire... Sinon, il s'agit d'un "sadisme oral" qui n'a rien de protecteur en soi... C'est aussi ce que l'on comprend en "parlant" durant la cure analytique.

Portrait de Daniel01

L'art et la manière de dire serait donc une voie (voix) du juste milieu.

Portrait de Viviane

D'autant que parler en cure analytique permet aussi de sortir de certains non-dits, non-dits générants des conflits internes... Conflits que nous pouvons alors "projeter gratuitement" sur autrui puisque chargés d'affects douloureux que nous ne pouvons gérer pour nous-même...

Portrait de Daniel01

Merci, Viviane, pour cet éclairage.

Portrait de Viviane

En relisant mon post, je me rends compte que ma façon de le dire peut-être ambivalente... Ces mots qui peuvent être destructeurs par projections interposées, c'est aussi celà que la cure analytique, en son principe, nous apprend à ne plus projeter gratuitement... Car alors nous "savons" ce que dire signifie... Mais bien entendu celà suppose d'un travail continu sur soi, y compris bien après le dénouement de l'analyse...

Portrait de Daniel01

J'ai bien compris, je crois, Viviane, que rien n'est jamais acquis une fois pour toute et que le travail sur soi continue après le dénouement d'une psychanalyse. N'empêche que je suppose que la cure doit bien préparer à dire de façon le plus juste possible. Voilà qui me donne envie d'aller peut-être un peu plus loin. Encore merci.

Portrait de M.Christine

Belle intervention de Viviane  !

Il est certainement indispensable de s'exprimer, ne serait-ce que par respect pour les autres . Nous ne sommes pas une énigme à décoder !

D'un autre côté, s'exprimer ne doit pas non plus être un défouloir . Même manque de respect pour les autres .

C'est pourquoi, comme il est dit plus haut, c'est important de travailler sur soi pour apprendre à maîtriser ses impulsions, ses paroles et ses actes ainsi que ses blocages . Ca me fait penser aux quatre accords toltèques .

Chaque fois que nos paroles sont en accord avec notre âme profonde, produites par l'élan du coeur et de la raison réunis, on est dans le vrai . Tout est dans la pureté de l'intention . Alors, quelles que soient les conséquences (qui ne sont pas de notre ressort), il est impossible se sentir mal à l'aise .

Portrait de Michèle

" Que votre parole soit impeccable " dit l'un des accords, à commencer par dire ce que l'on pense.

Portrait de M.Christine

Alors... que ce que l'on pense soit impeccable  ! (lol) .

Portrait de Michèle

On va essayer Smile

Portrait de Réponse Psy

Cette conversation, Clémentine, que vous avez eue avec cette relation est d'une extrême importance, indépendamment de tous les axes protecteurs qui ont été évoqués dans cette discussion : vous avez levé un non-dit en lui expliquant que vous ne parliez plus, donc que vous ne fréquentiez plus cet ex.

Peu importe que cette personne " à la langue bien pendue " en ait retiré une jouissance, l'essentiel c'est que vous l'ayez verbalisé. Je pèse mes mots en vous disant que c'est l'essentiel car il faut savoir que tant qu'on n'officialise pas une rupture, on se laisse contaminer par le symptôme transgénérationnel de l'ex ! Très fréquemment, les êtres humains n'aiment pas évoquer le sujet alentour dans la mesure où qu'ils aient été plaqués ou qu'ils aient plaqué, ils vivent cela comme un échec. Quel dommage compte tenu de cette contamination pernicieuse qui travaille en sous-marin.

Ce sujet me fait penser à une journaliste célèbre qui laissait entendre qu'elle avait toujours une histoire sentimentale avec un homme, beaucoup plus jeune qu'elle, qu'elle avait fait connaître des médias et qui avait fini par rompre. Je comprends qu'elle ait mal vécu sa séparation qui a été annoncée discrètement par les médias, l'idéal - pour se protéger - consistant toutefois à le faire soi-même. Du reste, pour toute rupture de contrat, en particulier pour le divorce, l'officialisation passe par la loi qui devient un agent protecteur. Ma propre mère n'a jamais voulu divorcer, bien que mon père ait refait sa vie par ailleurs. Vu sous l'angle des formations symptomatiques qui ont continué à œuvrer, ce fut une catastrophe dont ma famille porte encore les stigmates.... Ainsi Clémentine vous êtes-vous protégée en disant la vérité, ce qui est plutôt une excellente nouvelle !

Portrait de Lakshmi

Merci pour votre intervention, Réponse Psy. Elle est éclairante à bien des points de vue.Un encouragement pour moi aussi à dire la vérité quoi qu'il en soit.

Portrait de M.Christine

Très intéressant cette idée d'officialiser des non-dits . J'ai toujours pensé que les secrets de famille étaient un étouffement . Il y a beaucoup de souffrances et de hontes qui se perpétuent inutilement, d'autant plus que les moeurs ont beaucoup changé . Une infidélité, une homosexualité, un enfant hors mariage... par exemple étaient des scandales il y a 30 ou 40 ans et sont monnaie courante aujourd'hui . Le cas de l'inceste et de la pédophilie est plus délicat mais on voit les dégâts que cela provoque chez les victimes si elles n'en parlent pas .

Mais je pense que la manière dont ces choses sont révélées est très importante aussi .

Portrait de Isabelle

Si vous permettez M.Christine au sujet de l'infidélité, enfant hors mariage, enfant naturel etc. S'il est vrai qu'aujourd'hui c'est souvent moins "caché", il n'empêche que celà génère de la souffrance d'une part... La trahison n'étant en son principe pas confortable. D'autre part, contrairement aux apparences, les non-dits peuvent malgré tout perdurer, y compris par peur du jugement par exemple, même aujourd'hui... La peur du jugement reste ancrer, par générations interposées entre autres...

Portrait de Viviane

Sur l'art et la manière M.Christine, c'est essentiel même ! Et sans prosélytisme aucun, mieux vaut passer par un professionnel... Sinon "révéler" peut être tout aussi destructeur pour soi et l'entourage...

Portrait de M.Christine

Je suis d'accord avec vous Isabelle, et aussi avec vous Viviane .

Finalement, chaque cas est vraiment unique . Il n'y a pas de règle standard à adopter : révéler calmement, ou passer par un professionnel, ou ne pas révéler ... Il faut vraiment peser le pour et le contre avec beaucoup de réflexion avant de prendre la décision . Il fut un temps où j'avais une terrible envie de révéler à la famille une histoire de coucherie qui m'affectait personnellement . Avec grand effort, je me suis abstenue . Hé bien, je m'en félicite, ouf !  Je n'ose pas imaginer tout le malaise que cela aurait provoqué et qui perdurerait encore aujourd'hui. En plus, cela n'aurait rien apporté à personne, ni à moi ni aux autres . Dans d'autre cas, c'est nécessaire pour crever un abcès et libérer tout le monde ....

Portrait de Jean-Marc

Toujours cette notion de discernement. Comment dire ou ne pas dire ? A qui ? etc...