Je ne sais pas garder un secret

Je ne sais pas si j'aurais su tenir ma langue aussi. C'est quand même un secret lourd à porter qui a du vous affecter, comme il m'aurait affecté moi-même. Si on pouvait vous répondre pour soigner ce que vous appelez une tare, je veux bien en bénéficier aussi, car dans ces conditions, je suis pratiquement sûre que j'aurais craqué.

Pour moi, le mot "promesse" a une valeur sacrée, il est intouchable . A partir du moment où j'ai fait une promesse à quelqu'un, il y a comme un rideau de fer qui tombe .  Motus et bouche cousue . Je ne sais pas d'où ça me vient car dans ma famille personne ne se taisait particulièrement ... C'est quelque chose de très fort, un interdit peut-être ... En tout cas, il m'a plutôt été favorable dans ma vie . En fait, quand quelqu'un me fait une confidence à garder, cela m'émeut et j' en éprouve beaucoup de gratitude . Je le ressens comme une marque de confiance et d'amitié . Et ça me valorisait à mes propres yeux à une époque où j'en avais vraiment besoin .

Je ne veux pas vous plomber, Jeanne . C'est juste mon expérience, une autre manière de voir les choses . Vous aurez certainement des explications psy qui vous apporteront des éclaircissements et des solutions .

Ennuyeux pour soi et pour celui à qui on a promis, effectivement. Mais le terme " secret " en psychologie peut-être ambivalent : " secret de famille " = " non-dit ". Quant au secret professionnel, il est incontournable...

D'accord avec la position de M. Christine mais tout le monde n'est pas capable de garder un secret, c'est vrai aussi. Compliqué.

Il se peut que dans cette annonce de pathologie lourde, votre inconscient ait été affecté bien malgré vous. Dans ces cas-là, il est évident que l'on peut avoir tendance à se délester d'une partie de ce poids sur une personne de confiance, en l'occurrence votre amie, mais ce n'est pas une excuse suffisante. À l'avenir, si vous voulez ne + répéter un secret, avant de parler demandez-vous si vous aimeriez que soit mise sur la place publique une confidence que vous avez faite à un proche. Cette élaboration est toujours efficace.

Sofia est directe dans sa réponse et ne fait pas dans la complaisance !

Même si je sais garder ma langue - ma profession m'y entraîne et l'exige chaque jour -, le conseil - simple en apparence ! - qu'elle donne est à intégrer. Du moins pour moi car on ne sait jamais... Et à transmettre le cas échéant. J'en parlerai d'ailleurs à mon fiston habilement si une discussion le requiert.

Je pense être une personne de confiance et, même si j'ai mille autres défauts, je crois pouvoir dire sans mentir que je sais garder un secret. Il faut dire que pour ma sœur c'est tout le contraire. Elle répète tout à n'importe qui, sans aucun discernement. Du reste, comme elle a - à juste titre - cette mauvaise réputation, plus personne dans son entourage ne se dirige vers elle pour lui confier quoi que ce soit. C'est triste pour elle car, comme l'induit M. Christine, c'est une jolie reconnaissance que certains nous accordent en venons nous parler d'un problème personnel. J'avais vu une émission sur l'acteur Jean Marais. Il avait dit, phrase que je n'ai jamais oubliée : " Ma mère était kleptomane, elle m'a appris à ne pas voler ! ". En ce qui me concerne, je pourrais dire : Ma sœur parle à tort et à travers, elle m'a appris à tenir ma langue. Je peux l'affirmer parce qu'elle est tellement critiquée par ses proches que je n'ai pas envie de lui ressembler. Mais ce que j'aimerais surtout souligner, c'est que j'ai beaucoup apprécié le conseil biblique de Sofia M. Il est protecteur pour tout le monde.

Je pense aussi que lorsqu'on nous confie un secret, c'est comme une grande marque de confiance. On ne livre pas son intimité à n'importe qui. Le fait de trahir cette confiance amène une juste culpabilité qui est à prendre, à mon sens, comme une leçon de vie supplémentaire en ne " répétant " plus ce comportement immature. Rassurez-vous, Jeanne, je ne suis pas exempt de tout reproche. Il m'est arrivé aussi de laisser échapper ce que je n'aurais pas du et d'en être malade après coup. Mais je l'ai pris comme un encouragement à ne plus trahir dans la mesure où j'ai compris que je me trahissais aussi moi-même. De la même manière qu'il a été dit. Ne pas faire à autrui ce que l'on n'aimerait pas que l'on nous fasse est à avoir à l'esprit chaque fois que l'on parle à tort et à travers. 

Le cas de votre soeur, Mireille, est parlant . N'y a-t-il pas, en effet, une tendance à vouloir épater les autres, à faire sensation, en leur apportant des nouvelles fraîches et croustillantes, un scoop ? Une manière de se donner de l'importance en étant celui ou celle qui "sait des choses", qui plus est, des choses secrètes . Ainsi on devient la personne incontournable qui attise et assouvit la curiosité et fait oublier pour un temps l'ennui du train-train quotidien .

Tout à fait d'accord avec Sofia M. Si une personne demande le secret, cela signifie que c'est très important pour elle, d'autant plus que l'amie a pris elle-même un risque en le révélant . Elle a brisé le silence et s'est moralement engagée, elle a pris une responsabilité en amont par rapport à son mari .

D'autre part, Jeanne, rien n'empêche votre compagne de tenir sa langue . Vous semblez craindre qu'elle diffuse l'information . Mais rien ne l'y oblige !

Comme le suggère Sofia M., c'est certainement une question d'entraînement . Réfléchir avant d'agir, et respecter la parole donnée en se mettant à la place de la personne exposée sur la place publique .

Des conseils avisés sur un sujet important. D'accord avec M. Christine, rien n'oblige votre compagne à diffuser l'information.

J'aime bien les termes " apprenti-sage " et auto-correction. Sur bien des points je me sens aussi concerné dans la mesure où il peut m'arriver encore de déraper. Vigilance donc !