Certains voisins me prêtent une liaison

Portrait de cerise-du-26

Je subis un commérage infondé qui me rend malade.

Mon parrain, qui a 7 ans de + que moi, divorcé sans enfant, est revenu vivre chez ses parents qui habitent à quelques kilomètres de chez nous depuis qu'il a perdu son emploi. Il passe de temps en temps nous voir parce qu'il ne va pas fort côté moral. Comme je fais du cheval et qu'il aime la nature, je lui ai proposé de m'accompagner à mon club. Ce qu'il a accepté et je vois que ça lui fait du bien. 

C'est ma fille qui m'a dit que ça parlait dans le quartier (elle le tient d'une copine) et que certains racontent que mon parrain est mon amant!

J'en ai longuement discuté avec mon compagnon qui m'a conseillé de laisser dire parce que " la bave du crapaud... "... Mais je me sens injustement salie. En fait, j'aimerais me foutre de ces ragots mais JE N'Y ARRIVE PAS ! Je dors mal, je fais des cauchemars où je suis entourée de sorcières et de monstres, où mon cheval a la tête de mon parrain... C'est horrible. Si je pouvais, je déménagerais tellement j'en ai assez de cette histoire.

Je connais un peu la technique du lâcher-prise mais là, j'ai zéro résultat. Je ne sais pas comment me sortir de ma honte parce que le comble, c'est que j'ai honte ! Je suis à la recherche de conseils pour me débarrasser de cette salissure et de cette injustice...

Merci,

Cerise

Portrait de Lakshmi

Dans la mesure où vous savez que ce ne sont que des ragots, vous auriez tout intérêt à ne pas sortir de votre axe. Mais, apparemment cela vous affecte. Peut-être que ce " qu'en dira-t-on " qui vous dérange cache autre chose qui n'a rien à voir avec votre parrain. Mais, j'y pense, puisque c'est votre fille qui vous en a parlé, peut-être est-ce elle que ça dérange. Je précise que je ne suis pas psy. Simple supposition !

Portrait de Michèle

Votre histoire me fait penser à la chanson de Brassens " La mauvaise réputation ". Les gens qui véhiculent des ragots doivent sacrément s'ennuyer dans la vie. Laissez les croire ce qu'ils veulent. Vous faites du bien et ils font du mal. C'est tout ce qu'il faut voir. J'aimerais cent fois mieux être à votre place qu'à la leur.

Portrait de Cécile

Je n'aime pas particulièrement Brassens mais je trouve que cette chanson est bien trouvée par Michèle : " Les bonnes gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux... etc ". Il m'arrive de recevoir des amis musiciens chez moi et je peux vous dire que le quartier peut " jazzer " autant qu'il veut, la bave du crapaux, comme dit votre compagnon. Mais peut-être déjà le fait que vous ne soyez pas mariée avec votre compagnon vous dérange. Ce n'est quand même pas logique que vous vous mettiez dans cet état alors que vous aidez votre parrain. J'espère que nos amis foromers vous aideront à vous débarasser de ce que vous appelez une " salissure ".

 
Portrait de Aurélie

Comme souvent il est expliqué ici, que nous réagissons en fonction de ce que nous avons été et vécu durant l'enfance, peut-être que lorsque vous étiez enfant, a été dit quelques chose de cet ordre, par rapport à votre père. Je dis votre père, parce que de votre côté c'est de votre parrain dont il s'agit. Et le parrain c'est un petit peu comme une sorte de papa. Et je pense que lorsqu'on est enfant on peut avoir honte de "croire" que son père ou sa mère avait une liaison et que ça se savait... Mais là ce sont des commérages, alors ça peut vouloir dire aussi que c'est ce que vous avez cru enfant, et qu'en réalité ça n'était pas vrai.

Portrait de Charles

C'est vrai, comme dit Aurélie, que nous réagissons souvent à partir de notre histoire. J'ai longtemps eu honte de mes parents qui ont eu une vie hors norme, ce qui a développé chez moi une sorte de parano par rapport aux gens. Je me reconnais d'ailleurs très bien dans " La mauvaise réputation " de Brassens. La musique a été un moyen de canaliser ce côté " à part " mais aussi un moyen de me mettre en scène en étant reconnu par ces même gens en quelque sorte.

Portrait de Gilbert

" Les chiens aboient et la caravane passe ". Cet adage m'a souvent aidé lorsque nécessaire. Deux autres proverbes arabes vont aussi dans ce sens. Et il est bon de les méditer : " Le médisant a le diable sur la langue, l'écoutant l'a dans l'oreille " ainsi que " Persévérance mène à récompense ". Continuez donc à faire ce que vous trouvez bon pour vous et votre parrain, d'autant que votre compagnon vous approuve et c'est quand même le plus important, à mon sens.

Portrait de cricri

Mon mari a un neveu qui a mon âge exactement ! 

Quand nous nous sommes mariés, nous habitions dans un petit immeuble et, ce neveu par alliance m'aimant bien (il avait d'énormes problèmes relationnels avec sa mère qui avait rapidement refait sa vie à la suite de son veuvage prématuré), il venait me confier sa souffrance, de préférence quand mon mari n'était pas là vu qu'il le craignait ! Ah, pour médire ça y allait dans l'immeuble ! C'est une locataire avec laquelle je m'entendais bien qui me racontait tout ça. Bizarrement, je m'en fichais. Ça m'amusait même plutôt car j'avais ma conscience pour moi... C'est cela l'essentiel. De toute façon, vous ne parviendrez jamais à faire taire les langues bien pendues. Prenez-en votre parti et félicitez-vous de ne pas appartenir à ce petit monde nauséabond !

Portrait de Régis

J'aime beaucoup le témoignage de Cricri et j'espère qu'il fera en sorte de vous apaiser, Cerise. Prenez-le, comme elle, avec un brin d'humour, ça change tout.

Portrait de Gabrielle

Je ne supporte pas non plus la rumeur. Les conseils qui vous sont donnés sont à mon sens la seule parade. Vous avez votre conscience pour vous et c'est le plus important.

Portrait de Nadia

Je ne vous dis pas les ragots véhiculés dans le personnel municipal. De véritables calomnies la plupart du temps infondées. C'est peut-être aussi pour cela que je suis peu expansive. Je préfère m'en tenir à mon boulot et éviter les bavardages...

Portrait de Sylvie-0570

J'ai un excellent copain de longue date qui est marié. Moi, je suis célibataire. Il ne s'est jamais rien passé entre nous. Nous avons beaucoup de points communs et il vient me rendre visite de temps en temps sans sa femme pour pouvoir échanger librement. Un jour, une de mes relations a sonné à la porte. Je lui ai ouvert, elle est entrée et a vu ce copain qu'elle connaît bien vu que c'est son toubib et qu'elle connaît sa situation de famille ! Elle a raconté à tout le monde que j'avais une liaison avec lui !!! Ce que m'a répété un membre de ma famille. J'ai eu beau expliquer à tout mon entourage que nous étions 2 excellents copains, personne ne m'a crue ! Lui n'a rien à en foutre, même si sa femme pense a priori que nous avons une liaison ! Il a aussi essayé de lui expliquer vu qu'un jour elle lui a fait une scène mais là, pareil : elle est convaincue que nous couchons ensemble !!! Comme il n'est pas du genre à se laisser faire, elle la met maintenant en sourdine. Le + beau, c'est qu'il a une liaison avec une infirmière qui a son cabinet à côté du sien mais ça, personne ne s'en doute ! 

Portrait de Orlan

Ces témoignages montrent combien les personnes qui critiquent croulent sous la bêtise de leurs projections ! Elles croient savoir, sauf que l'exemple donné par Sylvie est excellent et se passe de commentaires...

Portrait de Charles

Votre histoire, Sylvie-0560, montre comment on peut se tromper de cible en faisant des procès d'intention sur la seule foi des apparences. Super exemple !

Portrait de Danièle-Dax

Dans la petite ville où nous habitions mon mari et moi lorsque nous étions jeunes mariés, je donnais gratuitement des cours de français à un agriculteur espagnol - très beau - qui n'arrivait pas à communiquer. C'étaient des amis  agriculteurs de mes parents qui l'employaient et qui m'en avaient parlé. Comme ils avaient du mal à se faire comprendre de lui, ce qui posait problème pour lui faire effectuer les travaux agricoles, je leur avais dit que je lui ferais volontiers travailler son français approximatif si ça pouvait rendre service. Tout le monde a accepté. Rapidement, le bruit a couru qu'il était mon amant étant donné qu'il venait prendre ses cours à la maison le dimanche après-midi, son jour de repos, et quand mon mari jouait au foot. Un jour où nous l'avions retenu à dîner, petit rosé aidant certainement, il nous a confié qu'il avait quitté l'Espagne parce qu'il était homosexuel et qu'il ne voulait pas faire de peine à ses parents. Il faut remettre cela dans le contexte de l'époque : nous devions être en 1970 à peu près... Sa souffrance nous avait beaucoup touchés. Malheureusement, cet adorable garçon a fait une leucémie foudroyante et il est décédé à 25 ans en quelques jours... Nous avons tous eu un très grand chagrin.

Portrait de Charles

Touchant, votre récit,  Danièle. Ce qui nous fait prendre conscience au moins que les choses ont bien évoluées depuis en ce qui concerne l'acceptation de la différence.

Portrait de yamina.174

Faites le deuil de cette illusion... Si vous avez du mal, dites-vous que les mauvaises langues ont toujours des rétorsions... Ça console !

Portrait de Younes

Comme on dit, quand on fait du mal on ne l'emporte jamais au paradis. Mes parents m'ont transmis cela.

Portrait de cerise-du-26

Cette discussion, de par les exemples notamment, m'a remonté le moral.

Je vais lâcher prise sur cette histoire lamentable, d'autant que certains qui racontent n'importe quoi à mon sujet feraient mieux de soulever le couvercle de leur marmite !

Portrait de Mireille-cogolin

Je suis restée veuve brutalement à 28 ans et ma peine est toujours là 30 ans plus tard... Mon mari avait d'ailleurs 30 ans...

Je cachais ma dépression et je faisais aussi bonne figure que ce que je le pouvais, déjà pour n'embêter personne avec mon chagrin, ensuite parce qu'en tant que croyante, je me disais que si Le Seigneur avait décidé de rappeler près de lui mon époux aussi jeune, Il avait Ses bonnes raisons... 

Un an après mon veuvage, j'ai été invitée au mariage de ma meilleure amie d'enfance. Je n'avais pas envie d'y aller comme vous vous en doutez mais j'étais son témoin. Dans la soirée, j'ai été invitée à danser à plusieurs reprises. J'ai toujours accepté ces invitations. Quelques jours plus tard, j'ai appris par ma belle-mère qu'on m'appelait la veuve joyeuse...

Portrait de Sofia M

Sigmund Freud disait que " la bêtise fait plus de dégâts que la maladie " ! Tous ces posts en attestent encore une fois.

Quand je suis sujette aux critiques, je me remémore toujours cette phrase. Elle me libère instantanément ! L'avoir en tête pourra éventuellement vous aider...

Portrait de Cécile

Ce n'est pas la première fois que je vois cette phrase. Mais je crois qu'on a besoin de se la remettre en mémoire souvent et  dans cette discussion, elle est essentielle. Merci Freud.