Mon voisin recherche le conflit en permanence

Il est sûr que votre voisin a un comportement détestable. D'un autre côté, il doit être dans une grande souffrance et vous devenez le bouc émissaire de ses misères. A votre place, je ne rentrerais pas dans sa recherche de conflit. Mais il est sûr que c'est plus difficile à dire qu'à faire. Je pense que nos spécialistes psy viendront vous donner des astuces concrètes. En attendant, je vous souhaite une très belle soirée, sans jérémiades bien sûr !

Régis

Il doit sentir que vous prenez à coeur ses reproches . Si vous étiez indifférent, il se lasserait vite .

Assez d'accord avec M. Christine, même si ce ne doit pas être toujours facile.

Notre maison est sur un grand terrain. Notre voisine est à l'image de votre voisin. 

Il y a quelques semaines, elle a décrété que nos arbustes aubépines dépassaient chez elle et la gênaient. Mon mari en a eu tellement assez dans la mesure où elle plaint toujours de quelque chose qu'il les a coupés en boules (!!!) et c'est très joli. Sauf qu'elle n'en bénéficie plus et que son chaton s'est sauvé puisqu'avant il ne risquait pas d'affronter les épines ! Cette gourde s'est privée d'un agréable spectacle et surtout d'une belle défense visuelle pour de possibles cambrioleurs. Maintenant, on voit tout ce qui se passe chez elle ! Mais pas chez nous pour des raisons de configuration de notre jardin !!! Je pense qu'elle va nous fiche la paix pour un moment... Est bien pris qui croyait prendre !

Allez, un autre truc à tenter : votre voisin vous parle chat qui miaule ou arrosage, vous lui parlez météo, santé, loi El komeri... n'importe quoi pour dévier la conversation . C'est peut-être ça qu'il veut : un brin de causette . Retraité veuf, il doit s'ennuyer un peu .

Plus d'un point de vue ontologique, je dirais qu'on attire pas un voisin par hasard. J'ai eu une voisine qui avait la détestable habitude de taper contre le mur dès que je jouais de la guitare (je ne jouais pourtant pas très fort et à des heures raisonnables). Un jour j'en ai eu assez et je le lui ai dit, pas tendrement. Mais je suis restée très courtoise par la suite. Je crois que le fait de lui avoir poser des limites l'a calmée. En fait, elle venait de se séparer de son mari (c'est ce qu'elle m'a expliquée) et ne supportait pas le bruit. Le voisinage s'est améliorée considérablement à partir du moment où elle a su que j'avais divorcé moi aussi. Mais ce n'est que mon expérience. Peut-être votre voisin a-t-il besoin de limites aussi et vous allez trouver du sens à cette relation problématique ?

Il se peut que ce voisin, pour votre inconscient, prenne la place du père castrateur. Ses réprimandes puériles vous hystérisent dans la mesure où elles peuvent vous ramener à votre enfance et au mécontentement, aux sanctions, aux limites que votre père vous imposait et qui vous semblaient injustes... Vous aviez certainement envie de le lui dire, voire de bondir sur lui, mais c'était interdit...

Le fait que vous fassiez des liens avec cette période de votre prime jeunesse a toute possibilité de chasser de votre psychisme cette confusion identitaire probable. 

Si vous constatez que lorsque votre voisin continue à râler et que ça vous " exas-père ", et si vous avez la chance de toujours avoir votre papa, essayez d'avoir une conversation avec lui sur un mauvais souvenir de reproche qu'il avait pu vous infliger. La réponse de votre père, qui resituera cette scène dans un contexte de réalité, dédramatisera la charge de ce refoulement que vous n'éprouverez plus le besoin de projeter sur ce voisin, qui peut avoir sensiblement le même âge que votre géniteur... Il faut savoir que nous gardons le plus souvent une très mauvaise mémoire des punitions de l'enfance lorsque celles-ci touchent à une période de l'Œdipe, donc à un scénario œdipien, donc fantasmatique par essence, limites paternelles qui - nous remettant à notre place d'enfant - nous ont donné le sentiment de nous mettre en échec. Beaucoup de comportementes violents pourraient être évités s'il y avait une meilleure conscience de la portée négative du refoulement...

Je trouve l'analyse de yamina.174 passionnante. Elle me renvoie à mes ressentis face à des personnes qui m'exaspèrent et grâce à elle je suis en train de faire des liens quant à ces confusions identitaires.

En plus de ce qui est expliqué par yamina.174, je viens de comprendre le fait qu'on attire pas quelqu'un par hasard... En lisant ces post, je pensais à des voisins que nous avions près de la maison familiale, lorsque j'étais enfant. La voisine en question était d'une méchanceté gratuite dépassant ce qu'on peut imaginer... Ce serait un peu long à raconter ici, mais elle s'en prenait à nous, les enfants, la plupart du temps... Mais cette femme particulièrement méchante, devait probablement "renvoyer" pour ma mère en tout cas, à sa belle-mère, que son père avait épousé très peu de temps après son veuvage. Et cette femme était d'une grande méchanceté avec ma mère, jusqu'à une réelle maltraitance par violence physique...

En voyant les choses comme cela et avec votre témoignage, le sens du mot  " hasard " prend une autre connotation...

Malgré une initiation à l'Analyse transactionnelle, et ayant un peu appris ce qu'était le transfert, je peux malheureusement avoir tendance à l'oublier, y compris avec certains clients acariâtres qui me ramènent de fait au caractère bourru, genre ours mal léché, de mon père... C'est vrai que si on saisit ce processus, notre colère tombe immédiatement mais à condition encore une fois de le garder en tête. Et c'est bien là où se situe la difficulté.

Tout le monde n'étant pas initié aux rouages des méthodes psys, il existe une petite astuce qui permet de désamorcer les échanges verbaux avec un interlocuteur mécontent... 

Dès qu'on réalise que ledit interlocuteur recherche le conflit, pour ne pas entrer dans son jeu malsain, il suffit de se dire : " Que me dit cet interlocuteur négatif ? ". Il ne faut pas s'inquiéter si la réponse n'arrive pas tout de suite. Elle peut venir + tard mais, comme les inconscients communiquent, cette centration de quelques secondes suffit à calmer celui (ou celle) qui recherche le conflit...

C'est vrai que j'ai tendance à vite "oublié" ce processus du transfert de mon côté, et que du coup "je fonce bille en tête" trop souvent... Je réfléchissais justement aux transferts ce matin encore... D'une part, je commence à mieux accepter sur un plan travail, parce que j'ai enfin entendu pour moi-même mes histoires de deux mariages et le relationnel travail... D'autre part, et là au départ, c'était plus une sorte d'intuition, j'ai un couple de voisins de palier, nouvellement arrivés, qui se trouvent être les grands-parents d'un bon copain de collège de mon plus jeune fils. D'après ce que m'en a dit mon plus jeune fils, la grand-mère est gravement malade. De mon côté, je me suis retrouvée un peu "invalidé" ces jours derniers, par le fait d'être dans l'obligation de porter une atelle à la cheville droite, sans pouvoir conduire. Lorsque je sors de l'immeuble, le matin tôt, ce monsieur est à chaque fois à sa fenêtre... Il a donc vu, que ces derniers jours, je ne conduisais pas... J'ai réalisé ce matin même, lorsque mon second fils est venu me chercher, qu'en fait ce monsieur à un véhicule identique à celui de mon second fils, le modèle est juste un peu moins récent... Je "sais" qu'il me faut donc être attentive, que tout celà signifie quelque chose de particulier, sans parano, y compris parce que le copain de collège de mon troisième fils, (ils se suivent depuis la 6ème) pour des tas de raisons, n'est à mon sens pas une "bonne relation" côté influence pour mon fils... Enfin, le prénom de ce jeune homme est à l'identique du 2ème prénom de mon fils aîné...

D'accord avec vous, Orlan, et j'ai tendance à parfois l'oublier aussi quand j'en veux à quelqu'un. Le témoignage d'Iverlaine m'a parlé en direct à propos de mon propre père. J'étais au lycée à l'époque et mon père s'était mis dans la tête qu'il fallait que je l'aide au jardin. Sauf que ce jour-là j'étais au lycée et que le bus avait pris du retard. Je ne vous dis pas ce que je me suis pris comme engueulade (c'était un spécialiste du fait). Le souvenir d'une profonde injustice que j'ai certainement tendance à projeter sur des personnes qui n'ont rien à voir avec cette réalité du passé

Je me permets de vous donner une astuce personnelle. Je sais qu'elle n'est pas psychologique et qu'elle est spirituelle mais, bien qu'on soit en Psycho & Coaching, elle peut - je crois - y avoir sa place.

Il y a une phrase de la Sage Mâ Ananda Moyî que j'ai apprise par cœur et qui m'aide beaucoup à me calmer quand par exemple ma sœur m'adresse des reproches injustifiés avec agressivité pour que je sorte de mes gonds, ce que je ne veux surtout pas faire :

.  " Si quelqu'un vous insulte, ou vous accuse injustement, pensez : 'Seigneur, Vous venez de me donner une leçon. Puissé-je de nouveau Vous donner satisfaction'. Ne haïssez pas la personne qui vous a blessé "...

Cette superbe phrase de sagesse pourra peut-être aussi, je l'espère, aider Iverlaine à rester neutre face au problème de déséquilibre de son voisin...

L'enseignement de Mâ Ananda Moyî a toujours sa place, que ce soit au niveau physiologiqe, psychologique et spirituel. Une superbe aide dont on aurait tort de se passer.

Comme je voudrais m'améliorer de plus en plus dans mon relationnel, vos très sages conseils Mireille-cogolin et Sofia M, vont me permettre de faire encore plus attention, en "pensant" autrement. Un excellent début de semaine en perspective dont je vous remercie.

D'accord avec vous, Amélie. Cette discussion apporte une belle énergie en ce lundi matin.