Mon ado refuse de me raconter ses journées

Je pense que votre mari n'a pas tort Olivia. Nous avons un fils de presque 17 ans, le second va sur ses 12 ans, et le troisième sur ses 7 ans. Ils sont très différends les uns des autres, mais je dirais qu'autant avec l'ado confirmé que celui qui entre en adolescence, il traduisent à leur façon, ce besoin de se "démarquer" de nous en quelque sorte... L'aîné a d'ailleurs eu une période où il n'était pas beaucoup dans la discussion avec nous... Je me trompe peut-être, mais en tout cas en tant que mère, je serais vous je ne m'inquièterais pas trop tout de même... C'est ce que vous a dit votre mari... Sans doute votre fils ressent-il une nécessité à une intimité plus prononcée...

Vous dites que vous avez toujours été attentifs en tant que parents, ce qui ne changera probablement pas de votre côté. Je pense que votre fils le sait et celà lui servira dans sa vie d'adulte, dans le bon sens. Pour l'instant, je crois également que c'est sa façon à lui d'exprimer une petite révolte d'adolescent... 15 ans c'est le temps souvent des "premiers émois plus engagés", de milliers de questions sur les transformations visibles et moins visibles, un temps de la volonté d'un jardin secret à préserver...

30 ans, un boulot qui tient la route, célibataire à nouveau (pas trop longtemps j'espère), je vis ma vie en somme. Enfant unique, mes parents ont toujours eu cette volonté du dialogue, mais j'ai eu ma période, ou je n'avais pas envie de raconter mes journées à ma mère, qui me demandais souvent presque un compte rendu... Pour vous le dire tout net, ça me gonflait un peu, et un jour je lui ai dis que j'en avais marre d'être fliquer ! C'était très direct, et j'ai bien vu que je l'avais sûrement blessée dans son amour de mère... A partir de là, et bien que je savais que souvent ça lui brûlait la langue de ne rien me demander ! Elle a respecté le fait que je racontais lorsque moi j'en avais envie...

D'accord avec le fait que chaque enfant est différend. Les miens qui ont tous quitté le nid maintenant, n'ont pas échappé à cette règle... L'adolescence n'est pas de tout repos, ni pour eux, ni pour nous les parents... En tout cas, chacun chez nous aussi, a traduit cette période... Mais chacun a fait passer ce message (pas toujours de façon "super cool", comme ils disaient), d'un besoin du respect de leur intimité... C'est quelquefois déstabilisant pour les parents, parce qu'on a peur d'une "possibilité" de passer à côté d'une situation difficile,  si ce n'est dangereuse... Alors qu'eux attendent de nous qu'on leur fasse confiance... Pas toujours simple, mais heureusement ces tensions s'aplanissent pour que l'oisillon, devenu oiseau à son tours prenne son envol...

Je suis d'accord avec l'ensemble des commentaires. J'ai deux fils au caractère différents, l'un plus extraverti que l'autre, mais tout deux, à un moment donné, ont arrêté de raconter leur intimité. Et je crois que j'ai fait pareil ado, d'ailleurs. Dans ces cas là, il suffit de se remettre en mémoire nos propres comportements à cet âge. Un moyen de mettre un peu de distance pour s'individuer. Rien de dramatique à mon avis.

Notre fils unique, adulte maintenant, n'a jamais été quelqu'un de véritablement expansif... mias ça a peut-être quelque chsoe à voir avec ce que les hommes chez nous, des deux côtés ne sont pas particulièrement bavards de nature ? En tout cas, si je posais régulièrement la question de savoir si sa journée c'était bien passée, j'attendais que ce soit lui, qui en parle ou pas... Et curieusement, j'ai souvenir, que "sans trop crier gare", il lui arrivait de me raconter des tonnes de chose d'un coup... Comme si à certains moments, il fallait qu'il me rassure peut-être... A chacun sa façon d'être... Ne vous prenez quand même pas trop la tête, même si le Monde extérieur n'est pas particulièrement rassurant je le reconnais... Mais de toute façon nous ne pouvons que faire de notre mieux.

S'il est bien évident que l'adolescence n'est pas confortable à traverser, ni pour le jeune ni pour les parents... D'autant qu'à l'heure actuelle, il y a des raisons objectives certes, mais un peu trop médiatisées et récupérées tou de même, de se sentir inquiet en tant que parent... N'oublions pas comment nous avons traduit, avant eux, cette période de la vie, ou il y a tant de turbulences à traverser... L'adolescent se cherche et le montre en s'opposant, tout en recherchant en même temps, les limites, qu'il sait protectrices... Les parents doivent souvent "jongler" et faire preuve autant de fermeté que de souplesse... J'étais moi-même une adolescente très révoltée, et en même temps, j'étais capable de me murer dans un silence récurrent, passant des journées entières à lire seule dans mon coin... Je crois pouvoir dire que je suis une adulte sensée quoiqu'il en soit...

Je suis adulte maintenant et pas très expansif. Autant vous dire que j'étais très secret ado et que ça inquiétait mes parents. Pour autant, je n'ai jamais touché à un joint. Je ne fume pas et je crois savoir ce que je veux dans la vie de manière la plus honnête qui soit. Mes parents me font confiance sans pour cela que je leur raconte ma vie, et c'est là l'essentiel.

J'ai vu votre com, Amélie. Mais c'est vrai que j'ai aussi un frère plus vieux que moi qui a fait plus de cachotteries à mes parents (lol). Et il est très bien inséré dans la vie et est même un bon papa.

Un de mes fils a inquiété ma compagne à cette âge là. Au point qu'elle a demandé une consultation à un psy car notre ado lui paraissait anormalement mutique. La psy l'a rassuré, après avoir eu un seul entretien avec lui. Il est maintenant adulte et va très bien.  Ma compagne étant dans le Développement personnel - et moi un peu aussi -, la psy lui a expliqué qu'il y avait parfois une sorte de déformation professionnelle à penser que nos propres enfants devaient être au-dessus du lot (rires !).

Je ne peux pas dire que je sois l'exemple de la mère sereine, qui ne s'inquiète jamais. J'ai un fils du même âge que le vôtre Olivia.V, et je comprends très bien vos inquiétudes ! Il y a peu, j'avais fait allusion au fait que mon fiston avait tendance à s'isoler dans sa chambre durant plusieurs heures quelquefois. Lorsque j'en ai pris conscience, ma première réaction a été effectivement de m'inquiéter... Jusqu'à ce que je comprenne, que c'est sa façon à lui, de signifier qu'il grandit... Et qu'il a besoin d'être un peu face à lui-même... Je crois que c'est un peu la même chose que de ne plus vouloir raconter ses journées de collège.

Le miens à 12 ans, donc on commence à sentir l'entrée en adolescence. Mais vous m'inquiétez un peu à vous lire, parce que mon fils ne m'a jamais raconté toutes ses journées d'écoles... S'il m'arrive de poser des questions bien sûr, je ne suis pas sur son dos sans arrêt non plus... parce que je pense qu'il saurait venir me trouver si c'était nécessaire... Enfin il me semble.

A mon avis vous n'avez pas tout faux ! D'autant que je crois avoir un peu compris que nous sommes plusieurs à faire entendre que le fils d'Olivia.V ne fait que lui dire à sa façon, qu'il a besoin de "respirer un peu"... Il a dit à sa mère qu'elle le laisse tranquille... Ne nous prenons pas sans arrêt la tête ! Heureusement, nos enfants ont aussi bien des ressources, et c'est peut-être ce que voudrait faire comprendre à sa mère, le fils d'Olivia.V...

En tant qu'ados ils ont été très différents. Ma fille venait souvent me trouver pour discuter d'un tas de chose de son âge, de toutes les questions qu'elles se posait. Mon fils est toujours resté très discret de son côté, peut-être parce que j'étais la mère ? En tout cas, hormis de petites difficultés d'adaptations des premiers jours de naissance avec sa fille (tout va très très bien maintenant), ma fille gère très bien sa vie de jeune femme. Et mon fils se débrouille bien aussi...

Nous faisons de notre mieux. Mais j'ai lu une phrase ici, que je me suis appropriée "ce que je redoute m'arrive"... Nous nous devons d'être des parents responsables et c'est normal... Mais bien des fois, je crois que nous nous collons des angoisses pour "rien"...

Parfaits ! Nous avons nos responsabilités à assumer, chacun à notre mesure, et c'est sûrement le message que veut faire passer le fils d'Olivia.V, enfin il me semble...

Si la perfection existait, ça se saurait. J'espère qu'Olivia V va pouvoir relativiser sa légitime inquiétude grâce à tous ces témoignages.

Je vais dans le même sens que les autres foromers... Si je considère que j'ai une excellente relation avec ma fille adulte... et que je trouve que c'est quelqu'un de bien (pas seulement parce que c'est ma fille !)... C'est objectif, elle gère sa vie affective et sa vie professionnelle de façon tout à fait équilibrée. Son adolescence s'est traduite par beaucoup d'oppositions et pas mals de rejets quand à une demande dialogue... Il est vrai que côté des parents, l'entente n'étaient pas prédominantes... Sur cette période de "révoltes" pour elle, je rappelais juste de temps en temps, qu'en cas de problèmes, de soucis quels qu'ils soient, j'étais là pour l'écouter, l'aider et réagir en fonction... Je pense que c'est important de le leur rappeler... Et puis c'est vrai, que je n'étais pas particulièrement facile à vivre je crois au même âge, malgré le fait que nous n'avions pas nécessairement cette même ouverture de dialogue avec nos parents, enfin en tout cas pas avec les miens ! Ce qui ne m'a pas empêchée de gérer ma barque comme on dit...

Vouloir bien faire en tant que mère est tout à votre honneur. Si j'avais eu des enfants, j'espère que j'aurais été attentive comme vous. Merci pour la discussion que vous avez permise, Olivia V. Elle sert certainement à beaucoup de mamans comme vous.

Belle journée

Lakshmi

Ca n'est jamais facile de trouver un juste équilibre entre le trop et le pas assez, et je sais de quoi je parle, encore plus avec nos ados ! L'essentiel étant de vouloir faire de son mieux et d'être un parent concerné avant tout ! L'attention et la vigilance étant tout de même de notre devoir. En même temps, il m'arrive de me dire parfois que mon fils me "supporte" aussi comme je suis (rire !). Amitiés Olivia.V

Comme dit Dolto, Alicia, votre fils ne vous a pas choisie par hasard (rires). Ce qui explique qu'il puisse vous " supporter " comme vous dites.

J'ai effectivement lu avec beaucoup d'intérêt, des commentaires disant qu'on choisit ses parents, et aussi que nous avons les enfants dont nous avons besoin (pour l'instant je n'ai pas d'enfant moi-même)... Très intéressant vraiment d'appréhender la vie de cette façon.

Oui, Célia, cette approche invite à donner du sens aux relations parents/enfants. Ce qui m'aide même si les miens sont adultes. Pas de hasard donc et les choses sont bien faites, malgré certaines apparences.