Ma femme a un filleul adorable qui a aujourd'hui 14 ans.
Ses parents sont venus hier déjeuner avec lui à la maison et sa mère a précisé en apparté à mon épouse qu'il bégaie depuis sa première communion. C'est vrai que son élocution est sûrement très pénible pour lui et gênante pour son entourage que ça met mal à l'aise pour lui. La maman de ce jeune sachant que j'ai fait un peu d'Analyse transactionnelle lui a fait me demander si, éventuellement, j'avais une explication. Elle l'a fait voir à un psychiatre, sur le conseil de son médecin, qui lui a dit que c'était lié à un peu d'émotivité étant donné son âge mais ça ne l'a pas convaincue car ce problème de bégaiement semble s'aggraver. Malheureusement, je n'ai pas le niveau psy pour apporter une réponse juste... Si vous avez une explication, je suis volontiers preneur, d'autant que je sens bien que ce petit jeune souffre psychologiquement de ses mots qui ne sortent pas ou sur lesquels il trébuche... Il n'est certainement pas très bien dans ses baskets car il me donne l'impression d'être honteux de ses bégaiements même si nous avons fait comme si de rien n'était.
Daniel01
Pas compétent mais...
Pas compétent en psy mais on peut se demander si ce jeune avait vraiment envie de faire sa première communion. Mais je pense que vous y avez déjà pensé.
yamina.174
Une angoisse de castration possible
Il s'agit d'un ado et le rapport au père dans cette période est délicat de par le Complexe de castration. Il se peut que la relation ne soit pas top avec son géniteur ou perçue difficile par ce jeune. Compliqué d'intervenir et ce, d'autant + que c'est sa mère qui demande de l'aide...
Puisque vous avez été sollicité indirectement, le + simple serait que vous téléphoniez à la maman en lui conseillant d'être le moins possible présente quand le père et le fils sont ensemble de façon à ne pas renforcer les pulsions et les tensions œdipiennes. Un peu de complicité entre eux, entre hommes donc (!), peut rassurer cet ado, complicité qui allègera une grande part de sa culpabilité inconsciente liée ainsi à l'Œdipe et à ses élans fantasmatiques amoureux vis-à-vis de sa mère. Par voie de conséquence, l'anxiété lâchant, les bégaiements ont toute possibilité de lâcher aussi. Si dans les mois qui suivent ce n'était pas le cas, une cure psychanalytique pourrait résoudre efficacement ce problème.
En ce qui concerne les problèmes d'élocution depuis la première communion, il est tout à fait probable que le prêtre, le " Père ", ait pris inconsciemment - par transfert interposé - la place du père castrateur : on retrouve ici la loi du Père, les Commandements, etc, mais en sachant que ce jeune doit de toute façon être un sujet particulièrement angoissé structuralement et, encore une fois, il serait de fait sûrement souhaitable qu'il fasse à l'avenir une psychanalyse. J'insiste sur ce point car, selon l'origine de sa névrose, s'il ne fait aucun travail sur lui, ça le poursuivra toute sa vie : oraux d'examens, entretiens d'embauche, liens de subordination avec un patron, qui lui feront systématiquement perdre ses moyens. Or, mieux vaut prévenir que guérir...
Orlan
Une interprétation qui me convient parfaitement
En lisant votre post, le déroulement que vous proposez m'est apparu logique... Je le sens bien et je vais procéder tel que vous me le conseillez.
Merci pour ce temps didactique.
Orlan
Daniel01
Le fond du problème
Le développement psy m'a particulièrement intéressé parce que rarement évoqué de cette manière dans les medias. Je l'ai trouvé technique mais accessible en lisant attentivement. Cette place du prêtre en tant que " Père " et père castrateur expliquerait donc ce déclenchement à la communion. Très intéressant. Je n'avais pas vu la problématique du bégaiement de cette manière. En général, on nous montre (j'ai vu ça à la télé) des techniques de rééducation sans véritablement aborder le fond du problème.