J'ai entendu une fin d'émission à la radio et je regrette de l'avoir manquée.
En raccrochant les wagons, je crois avoir compris qu'un intervenant expliquait qu'il est possible de découvrir son potentiel de réussite.
En fait, ce n'est pas pour moi, c'est pour mon fils. Il a 18 ans et il est très en échec. Pourtant, il est intelligent. Il ne veut de toute façon pas entendre parler des tests de QI car il a un caractère épidermique. Aussi j'ai une question à laquelle vous pourrez peut-être répondre : s'il est vrai qu'on peut découvrir son potentiel de réussite, qu'est-ce que je peux faire par rapport à mon fils ?
Merci de votre aide.
Horia
Cécile
Lui faire confiance
Vous donnez peu d'éléments, Horia, si ce n'est que vous trouvez votre fils intelligent mais en échec. En échec scolaire je suppose ? Mais je ne pense pas que la réussite scolaire soit un gage de réussite tout court. A 18 ans, votre fils est majeur et va devoir acter sa vie. Pas besoin de test de QI pour cela. J'ai envie de dire, faites-lui confiance et ne focalisez pas sur le scolaire. Bien sûr, je ne suis pas psy mais je pense que chacun a des désirs. Peut-être lui demander ce qu'il a vraiment envie de faire dans un premier temps !
Lydie
Nous avons tous des qualités
Et votre fils aussi, en a comme tout le monde... Listez ces qualités et voyez déjà, comment elle pourraient alors être exploitées dans tel ou tel domaine. Je n'y connais pas grand chose, mais j'avais lu dans un article, qu'il était bien plus important de valoriser ses qualités, pour les développer encore. Il vaut mieux regarder du côté du positif et de ces points forts en fait...
Lakshmi
L'échec peut devenir réussite
J'ai lu dans des articles de Développement personnel que tout échec peut se transformer en réussite. Les psys disent d'ailleurs qu' " un acte manqué est un discours réussi ".
Sofia M
Rassurez-le
À l'âge de votre fils, les doutes quant à soi peuvent faire faire n'importe quoi, comme fréquenter des faibles pour briller parmi eux... Pour en revenir au potentiel de réussite, seule la personne concernée peut le développer mais, très souvent, une aide est nécessaire : faites à votre fils des compliments quand il les mérite. Parfois, et je n'exagère pas, une simple phrase positive et juste adressée au jeune en difficulté lui donne le déclic salvateur...
Ludo_437
C'est un peu le scénario d'un copain de primaire
En primaire, j'avais un copain genre cancre. Ce n'était pas trop mon style mais il me faisait de la peine car il se mettait toujours dans des situations pas possibles et je ne vous dis pas les punitions qui s'accumulaient à l'école où à l'époque c'était encore possible. Je ne sais pas comment il se débrouillait mais il s'arrangeait pour ne pas redoubler ! En CM2, notre institutrice s'est arrêtée pour cause de maternité et nous avons eu pour la remplacer durant son congé un " maître " comme on disait à l'époque. C'était un mec hyper sympa que toute la classe adorait et, le vendredi après-midi, pour nous détendre, il organisait une petite séance de dessin libre. Mon copain cancre excellait dans cette matière et il faisait l'admiration de tous. L'instit affichait ses dessins au mur et j'ai alors vu ce jeune peu à peu se révéler. Au collège, nous n'étions plus ensemble mais j'ai su qu'il avait arrêté la filière classique pour faire un CAP de carreleur. Mon père me donne de ses nouvelles de temps à autre vu que, de par mes études, je retourne peu dans ma petite ville de naissance. Il m'a encore dit l'année dernière que le cancre en question a fini par monter sa boîte et qu'elle tourne très bien. Une belle histoire non ?
Gilbert
Dans le même ordre d'idée
Pour n'avoir eu en charge que des élèves en échec scolaire, je peux confirmer que ce n'est pas synonyme d'échec dans la vie. Des exemples parmi d'autres : j'ai revu dernièrement un élève en échec depuis le CE 2 qui s'est retrouvé dans une filière de " cancres " mais où il a pris goût pour la peinture en bâtiment... Il a aujourd'hui une entreprise qui tourne très bien. Un autre est patron d'un garage de voitures...
cerise-du-26
Je me méfie de + en + des expressions fourre-tout
Quand ma fille est née, j'ai chopé le virus Laurence Pernoud (ce que je regrette en totalité) et le virus Françoise Dolto (pour lequel je n'ai pas été capable de mettre en place un discernement suffisant). Ensuite, j'ai donné dans le Développement personnel type bisounours éducatif et j'ai fini par réaliser que je perdais mon temps à lire des bouquins vides de sens.
Personne n'ignore + de nos jours que tout être humain possède un " potentiel de réussite " mais, dans la réalité, compte tenu des complexes, il est très difficile de l'exploiter et c'est une lutte permanente. En tant que maman Horia, je me permettrai juste de vous conseiller d'être à l'écoute de votre jeune et d'essayer de vous adapter au mieux à son caractère actuel. Mais ça reste bien dur à appliquer chaque jour.
Christine-zen
À chacun son idée de la réussite
Avec ma petite expérience de vie personnelle (je n'ai pas d'enfant), j'ai progressivement modifié mon approche de la réussite. Mon potentiel à moi s'est exprimé par une centration que je travaille de mon mieux au quotidien, ainsi que ma foi et mon évolution spirituelle. J'essaie d'être le + possible attentive aux signes et aux leçons de la vie et j'avance ainsi mais c'est ce qui m´apporte le + de satisfactions. J'ai le sentiment d'être moins polluante pour moi et pour les autres. C'est ma réussite à moi... Ceci étant et malheureusement, je ne pense pas qu'on puisse faire jaillir aisément le potentiel de réussite de son propre enfant qui se met en résistance en règle générale vis-à-vis de ses parents mais je laisse la parole aux psys !
Mireille-cogolin
Ma grande réussite serait de ne plus avoir d'angoisses...
Je suis pleinement d'accord avec le commentaire de Christine-zen...
En ce qui me concerne, je n'ai jamais envisagé le terme " réussite " comme de l'ordre d'une ambition de type diplômes ou finances. Étant donné mes chagrins de l'enfance, très vite je suis allée me réfugier à l'église et j'ai commencé mon monologue avec Le Seigneur. Ses " réponses " étaient malgré tout assez palpables selon moi. J'interprétais des signes qui me donnaient du courage pour avancer. Et puis, j'ai eu le grand bonheur de rencontrer mon futur mari mais qui m'a été enlevé à l'âge de 30 ans. Malgré ma foi qui ne m'a jamais quittée, j'ai développé de plus en plus d'angoisses. Je fais un gros travail personnel sur cette sorte de maladie et ma réussite serait que mon anxiété cesse, ce qui irait avec une spiritualité de grande qualité...
Bien que je n'ai pas d'enfant, je crois sincèrement Horia que si vous acceptez que l'idée de la réussite de chacun est subjective, votre fils et vous-même irez bien mieux...
Ari
C'est le drame de la société d'aujourd'hui !
On se souvient de l'histoire de la Rolex d'un président de la République ultra complexé...
Réussir sa vie, c'est parvenir à trouver une lucarne de bonheur quelle que soit la situation que nous traversons. C'est, à mon sens, le seul vrai défi de l'être humain... Ma proposition peut paraître farfelue mais toute difficulté porte le germe de la Joie qu'il faut s'appliquer à trouver parce qu'il y est. C'est un entraînement quotidien exigeant mais qui, à la longue, porte ses fruits et nous empêche de victimiser.
jeanne
" Toute difficulté porte le germe de la Joie " ???
J'aurais besoin d'une explication dans la mesure où j'en suis loin d'être là de ma sagesse !!!
Je pense au drame de ce couple de policiers assassinés et à leur petit garçon de 3 ans qui a assisté à la tragédie de sa maman... Il a été retrouvé prostré.... Atroce scénario... Entre autres...
Ari
J'ai découvert des pépites " grâce " à mes drames personnels
Je comprends votre émotion qui masque certainement une colère légitime et, pour ma part, il m'a fallu traverser des drames personnels successifs, qui m'ont conduit - malgré moi au conscient - à des rencontres de très grande qualité, essentiellement spirituelles, et à des lectures ciblées, qui m'ont permis de " voir ", une fois acquise la maturité pulsionnelle nécessaire, que la Joie est logée dans toute situation aussi tragique soit-elle.
Au fur et à mesure de mon développement spirituel, j'ai pris l'habitude d'aller déceler ce que m'avait apporté de positif tout le négatif qui m'avait englouti un temps...
Ce petit garçon sera traumatisé à vie mais l'atrocité qu'il a subie fait partie de son incarnation et Dieu va lui offrir de quoi sublimer ses meurtrissures. Et même s'il n'est pas résilient, ce qui peut être une éventualité, il aura CHAQUE JOUR une opportunité pour panser ses plaies. Son psychisme et ses réactions pourront donner l'impression à son entourage qu'il les rejette mais il s'agira alors de projections de la part de ses proches !
J'ai essayé, Chère Jeanne, de vous répondre au mieux, de façon synthétique, mais nous sommes sur un forum où il est toujours extrêmement ardu de développer ce type de raisonnement qui exige une proximité psychologique que les forums ne rendent pas possible. En revanche, ils invitent à la réflexion et à aller toujours plus loin... Je voudrais préciser toutefois que mon post n'a pas l'ambition nulle de vouloir faire du prosélytisme.
jeanne
Merci pour votre authenticité et votre courage...
Je vois un peu ce que vous avez eu la gentillesse de bien vouloir m'expliquer et, pour tout vous dire, quand je tente de prendre de la hauteur, autant que faire se peut pour moi (!), je ressens ce que vous exprimez et j'ai la conviction que la jolie porte de la réussite se situe-là...
Gilbert
Nos posts se sont croisés
Bonjour Ari,
Nos posts se sont croisés et je me sentais assez démuni pour répondre à la question de Jeanne. Je tenais seulement à vous remercier parce que vous avez ouvert des portes de réflexions auxquelles je n'aurais pas fatalement pensé. Simplement merci.
Gilbert
Younes
Votre commentaire m'a fait du bien !
Complètement attéré, révolté, par ce qui s'est passé à cause de ce fou furieux se réclamant de ma tradition cultuelle, j'avoue que votre commentaire m'a un peu apaisé. Merci pour ce franc-parler et cette réflexion pleine de sagesse.
Gilbert
Pas d'explication en ce qui me concerne
Bonjour Jeanne,
Votre exemple est pertinent dans la mesure où -en tout cas en ce qui me concerne - il me prive de toute explication rationnelle. Même si on peut penser et croire que l'enfant choisit ses parents. En attendant, comment gérer l'atrocité ? Ma sagesse n'en est pas là non plus et ces scénarios me bousculent toujours autant. " Vivre sans pourquoi " est un livre d'Alexandre Jollien qui, par son titre, demande justement d'abandonner les rationalisations et de s'abandonner dans les bras de Dieu. Mais que c'est dur !
Ludo_437
L'acceptation de tout...
... Un superbe sujet de philo !
J'en profite pour souhaiter bon courage à nos lycéens qui planchent aujourd'hui sur le bac ! Souvenir, souvenir... et pour dire aussi que j'ai entendu une jeune fille répondre à un journaliste qui lui demandait si elle avait des angoisses à l'idée des " épreuves " (!) dudit bac qu'il fallait relativiser cet examen ! Une réponse qui peut s'adresser également à Horia..
Louis
Accepter sans se résigner !
Comment accepter sans se résigner ? C'est sûr qu'il y aurait de quoi dire en philo.
Lakshmi
C'est vrai !
C'est vrai que c'est un superbe sujet de philo. Bien aussi de rapeller que nos jeunes planchent aujourd'hui. J'ai pensé à eux car cela m'a rappelé mon " épreuve ". Très, très moyenne toute l'année, j'ai eu une super note au bac qui d'ailleurs m'a permis de l'avoir... au ratrappage ! Je me souviens qu'il était question de communisme et de christianisme... Un sujet qui m'avait certainement parlé !
Horia
Votre aide me va droit au cœur
Je ne vous dis pas ça en l'air...
J'ai appris énormément de subtilités dans cette discussion et il y a des aspects, plus spirituels dirais-je, auxquels je n'aurais jamais pensés et qui m'ont rassérénée... Ce que je retiens surtout c'est, en dehors de mon manque de confiance en moi, c'est cette nécessité à prendre en compte l'unicité de chacun et celle de mon fils en particulier... Si j'ai bien compris, ce respect est un des gages de la réussite... Je vais me l'ancrer dans la tête.
Merci pour tout et bon après-midi,
Horia
Mireille-cogolin
L'utilité de la foi
Je suis certaine que dès qu'on accepte du fond du cœur les contours d'une destinée quelle qu'elle soit, la sienne, celle des autres, sans la juger, sans vouloir la transformer, ce qui nous dérange disparaît. Même si je patine encore, chaque fois que j'ai expérimenté cette sagesse divine j'ai été récompensée immédiatement. Faites confiance au Seigneur Horia. Il vous a confié ce fils mais sachez qu'Il veille sur lui en permanence...
cricri
Qui sommes-nous pour vouloir changer quelqu'un ?
J'aime beaucoup l'idée spirituelle que développe Mireille.
Où elle a essentiellement raison c'est que si Dieu nous a donné un enfant avec des singularités, nous avons un complexe de toute-puissance dommageable en voulant transformer quelqu'un, et notre enfant de préférence, en une personne à notre image ! Car, en fait, c'est bien de cela dont il s'agit... Non seulement c'est indécent dès lors qu'on est croyant mais, en plus, c'est irréaliste puisque c'est impossible ! Je ne jetterai toutefois la pierre à aucun parent dans la mesure où il m'a fallu un temps certain pour le comprendre et adopter le bon réflexe qui consiste à admettre que si la situation est ainsi, c'est qu'il y a une raison protectrice que nous ignorons sur Terre...
Régis
Oui
C'est ma conviction aussi. Malgré les apparences, je crois aussi que le Seigneur veille sur chacun d'entre nous, petit ou grand.