Mon mari est devenu hypocondriaque

Réminiscence de mes cours d'Analyse transactionnelle : votre petit garçon étant décédé prématurément, votre mari garde en lui la culpabilité ne pas l'avoir sauvé... En se croyant toujours malade, il fantasme prendre la place de son enfant... Son agressivité vient sûrement du fait qu'inconsciemment il se sent en échec de ne pas pouvoir changer l'ordre des choses.

Il est certain que votre conjoint ne va pas bien psychologiquement et l'aider n'est pas une mince affaire. Il me semble que le + raisonnable consiste à ne + lui parler de son hypocondrie et à avoir une communication systématiquement positive autour de sujets de conversation qu'il apprécie particulièrement. Je pense qu'il a vraiment besoin d'être entouré, un peu comme un enfant...

Le commentaire d'Orlan est, à mon sens, très complet.

Pour que votre mari, qui semble être devenu épidermique, puisse être aidé, pourquoi ne lui proposeriez-vous pas une thérapie de couple en lui expliquant que ça vous permettrait à tous deux de faire le deuil de votre enfant. N'hésitez pas à lui dire que votre culpabilité personnelle vous gêne encore beaucoup. Je suis certaine que ça il l'entendra sans difficulté...

Pour être très présente sur ces forums qui m'aident autant qu'ils me passionnent, j'ai lu à plusieurs reprises dans vos posts que vous étiez croyante et pratiquante.

Si votre conjoint n'est pas chaud pour la thérapie de couple psy, vous pouvez lui proposer une thérapie de couple spi.

Lorsque mon mari est décédé, alors qu'il n'avait que 30 ans, j'ai fait un très long travail spirituel avec un prêtre et ces rencontres m'ont permis de ne pas sombrer en dépression. Je me souviens que je lui répétais sans cesse : " Pourquoi lui et pourquoi pas moi ? ". Chaque fois que je " lui " posais cette question, il me répondait par une phrase des Évangiles. Ce parcours a été d'un secours inouï pour moi et a permis que je développe ma foi...

Il existe un bon "compromis" (pardonnez-moi ce terme mais c'est celui qui me vient spontanément, donc je l'accueille et je le transmets puisqu'il doit fatalement avoir sa raison d'être... Déformation professionnelle psy et spi!): c'est de consulter un psychanalyste chrétien. Il en existe dans toutes les régions...

À ce compte-là, c'est pareil pour toutes les professions. Là au moins l'avantage c'est qu'il y a l'entretien préliminaire qui permet de sentir si ça va fonctionner avec le thérapeute...

Vous en avez de bonnes!

On fait comment alors dans ce cas?

Vous avez une autre idée?

D'abord je ne vois pas en quoi je suis agressif! Ensuite, il faut bien passer le pas une première fois pour rencontrer un psy que je sache... Ce que je veux vous dire c'est qu'il n'y a pas plus d'incompétents chez les psychanalystes chrétiens que chez les autres. Point barre!

En même temps, ça pourra lui permettre d'en dégager quelque chose qui lui parlera certainement. Restons positifs devant un sujet aussi grave...

Je voudrais signaler un article très positif à Luna et qui pourra je crois contribuer à aider son mari.

Il se trouve sur le site de la psychanalyste CHANTAL CALATAYUD dans ses articles catégorie "Les cahiers du spécialiste" et elle l'a intitulé: La communication bienveillante.

Je suis maman d'une jeune fille trisomique et je suis croyante. Sachez Luna que, même si mon parcours est différent du vôtre, je suis en empathie avec vous et avec votre conjoint. J'adore les enfants. J'en ai 4, 2 filles et 2 garçons. Je suis pédiatre et j'ai choisi d'arrêter de travailler pour assister mon enfant différente mais je ne vous cacherai pas que mon métier peut encore me manquer, bien que je ne regrette aucunement de consacrer du temps à ma fille depuis sa naissance... C'est vous dire donc, de par ma profession et mon état de maman, combien je comprends votre souffrance...

Je vous adresse mes meilleurs pensées,

D.

de ce qui ne me regarde peut-être pas... Mais je pense que le principe ""qu'on n'attire jamais quelqu'un par hasard", peut autant s'appliquer pour le psy quel qu'il soit... Et si ça n'est pas le "bon" pour soi, il y a de toute façon la possibilité d'en trouver un autre le cas échéant. Quelques mois après la naissance de mon premier fils, il était évident pour moi qu'il me fallait "travailler sur moi" (j'ignorais alors que l'on disait ainsi). J'en parlais donc à mon médecin de l'époque, qui me donna les coordonnés d'un psychanalyste qu'il connaissait. Lors du premier entretien, et au terme de celui-ci, ce psychanalyste homme, me dit que je n'étais pas prête et donc je ne donnais pas suite. Environ trois ans plus tard et avec l'arrivée de mon second fils, je "sentais" que mon "problème" était toujours "présent" si j'ose dire... C'est par la sage-femme sophrologue avec qui je fis la préparation à la naissance, que je rencontrais un deuxième psychanalyste, femme cette fois... Et mon travail analytique fut mené de bout en bout cette fois... C'est bien entendu différent de ce qui est mis en avant pour le couple de Luna... Mais c'était véritablement pour "témoigner" que nous devons probablement connaître au moment adéquat, le psy qui nous convient... Même si je pense également que j'ai eu la chance de rencontrer de vrais professionnels...

En cherchant à " l'aider ", vous avez une attitude maternante. Ne réparez pas le décès de votre fils de la sorte. C'est ça qui, inconsciemment et à mon sens, exaspère votre mari qui n'est pas votre enfant.

J'ai trouvé sur internet un texte qui parle des hyponcondriaques,en voici un court extrait

«L'hypocondriaque est en détresse,il emploie une manière détournée pour signifier son besoin d'attention,d'affection et d'écoute. Pour lui venir en aide,on peut l'inciter à parler de ses émotions plutôt que de ses symptomes. Les activités sportives ou l'amour sont d'un meilleur effet que les arguments»

J'ai écouté le discours d'un pasteur hier. Il disait que l'amour guérissait. Mais à condition d'accepter de le recevoir. Je rebondis sur ce que dit Linda. Le pasteur prenait l'exemple de quelqu'un à qui on offrait un chocolat. Celui-ci avait le droit d'accepter ou de refuser cette offrande. Je pense que l'hypocondriaque a ce choix d'accepter ou de refuser les solutions qu'on lui propose. Il serait maladroit d'obliger quelqu'un à prendre ce qu'il refuse...